Prologue
PDV Benjamin
Je me réveillai ce matin avec une sensation bizarre. Je me sentais à la fois stressé, excité et apeuré. C'était une étrange sensation qui donnait l'envie à mon estomac de régurgité la nourriture que j'avais mangé hier soir. C'était ça d'avoir une santé fragile : chaque changement dans votre corps pouvaient vous donner la nausée, voire pire...
Je regardai autour de moi, dans la seule pièce de notre maison. Mon oncle dormait encore dans le lit à côté du mien. Je ne voyais ma cousine nul part, elle avait dû sortir hier soir. Mais, de toute façon, elle sera obligée de revenir pour le début de la 25ème édition.
Je me redressai vivement dans mon lit. Voilà pourquoi j'éprouvais cette étrange sensation ! C'était aujourd'hui que débutait la 25ème édition du jeu des Loups-garous de Thiercelieux grandeur nature !
J'allumai la lumière, plaçai mes grosses lunettes loupes sur mon nez et regardai l'heure sur l'horloge accrochée sur le mur en face de moi. Il était presque 10h, la sélection des candidat aller bientôt commencer !
J'allumai la toute petite télé à la hâte. Cela ne perturba pas mon oncle dans son sommeil, tant mieux pour lui.
J'adorais la première semaine d'été, j'étais fasciné par ce jeu. Comment des gens innocents pouvaient devenir des meurtriers ? Ce jeu en révélait beaucoup sur la nature humaine. Enfin... surtout sur la nature humaine des riches ! À part l'année dernière où il y avait eu une pauvre parmi les Loups-garous et où c'était un pauvre qui avait remporté la victoire en couple avec un riche. D'ailleurs, ce pauvre était devenu mon idole. Mon rêve, c'était de le rencontrer !
Enfin 10h ! La sélection allait commencer. Mon oncle se réveilla pile à ce moment là, s'assit dans son lit le regard rivé sur la télé. Au même moment, ma cousine entra en trombe dans la maison, s'assit sur une chaise sans un mot et, elle aussi, porta son attention sur la télé.
Ils allaient d'abord chercher les riches avant de venir chez nous, les pauvres.
Je fronçai les sourcils lorsque le recrutement fut coupé par un Flash Info. Le présentateur avait un grand sourire et ses dents scintillaient autant que son crâne chauve.
- J'ai une grande nouvelle à vous annoncer ! Vous ne devinerez jamais, mesdames et messieurs !
Il laissa un temps d'arrêt, comme pour faire durer le suspens. Enfin, il déclara :
- Plus tôt dans la matinée, nos deux gagnants de l'année dernière se sont porté volontaires comme candidats ! Il ne reste donc plus que huit riches à choisir !
Je coupai la parole au présentateur, indigné :
- Quoi ?! Mais c'est possible de participer à plusieurs éditions ?!
Ma cousine eu l'incroyable gentillesse de me répondre, pour une fois :
- Seulement si tu te portes volontaire.
- C'est stupide.
- Ce n'est pas moi qui ai inventé les règles.
Ce fut la fin de notre brève discussion. Mais cette nouvelle ne m'avait pas du tout plu. Pourquoi Eliot voudrait-il à nouveau risquer sa vie à Thiercelieux ? Il avait déjà gagné, certes, mais c'était un rare exploit pour un pauvre... Sûrement qu'il voulait suivre ce stupide David. Ce petit merdeux voulait sans doute gagner une deuxième fois pour avoir encore plus de popularité...
Mais, pour moi, Eliot était mon héro, mon model, mon idole. Si il mourrait, je n'avais plus de raison de vivre...
Pendant que je ruminais, l'émission continuait. Ils avaient déjà choisi les huit riches.
La page de pub coupa mes pensées et je sursautai. J'entendis ma cousine ricaner dans son coin. Mon oncle était toujours obnubilé par la télé. Mon estomac se mit à gargouiller lorsqu'une page de pub présentant de la nourriture défila devant mes yeux. Dans notre famille, nous ne mangions qu'une seule fois par jour, le soir. Nous ne pouvions pas nous permettre le reste des repas...
L'émission reprit. Les organisateurs se trouvaient à présent devant une toute petite maison qui me semblait étrangement familière. Soudain, quelqu'un toqua à notre porte. J'avais la flemme de me lever et mon oncle ne daigna même pas lever les yeux de la télé. Je fixai donc ma cousine pour lui faire comprendre que c'était elle qui devait aller ouvrir la porte. Elle leva les yeux au ciel, poussa un profond soupire et fini par céder et ouvrir la porte.
C'est alors qu'entrèrent dans notre modeste cabane les organisateurs eux-mêmes suivi par les cadreurs et leurs caméras. Mon cœur rata un battement. Le seul ici ayant un âge entre 14 et 18 ans, c'était moi... D'un geste rapide et expert j'attachais mes longs cheveux châtains en un chignon négligé et me levai du lit pour faire face aux organisateurs et aux caméras.
- Benjamin Gribo ?
- C'est moi.
- Vous avez été désigné pour participer à la 25ème édition du jeu des Loups-garous.
J'écarquillai les yeux. Était-ce bien réel ? Je jetai un coup d'œil à mon oncle. Il avait enfin détourné ses yeux de la télé pour me regarder d'un air horrifié. Ma cousine me regardait aussi, exactement de la même façon. C'était donc réel.
Je hochai lentement la tête et suivis les organisateurs jusqu'à leur camion après avoir dit au revoir à mon oncle et à ma cousine.
J'étais seul dans le camion. Un petit sourire se dessina sur mes lèvres. Je venais de me rendre compte que j'allais enfin réaliser mon rêve. J'allais enfin rencontrer Eliot en cher et en os !
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