Prologue
PDV David
J'entrai dans ma maison, suivi de près par Eliot. Le jeune garçon aux yeux noirs profonds vivait chez moi depuis notre victoire au jeu du Loup-garou grandeur nature. Cela faisait maintenant six mois que nous avions gagné et notre vie commençait peu à peu à revenir à la normale.
Quand Eliot et moi entrâmes dans le salon, ma petite sœur, Emilie, se jeta sur nous. Elle agrippa Eliot par la main et lui fit un grand sourire. Eliot lui rendit son sourire et la souleva de terre pour la prendre dans ses bras. Depuis que Eliot avait débarqué ici, ces deux là avaient commencé à développer une relation frère/sœur que je n'avais jamais vraiment réussis à avoir moi-même avec Emilie.
Des fois, j'apercevais dans le regard d'Eliot une lueur triste quand il la regardait. Dans ces moments là, il devait sûrement penser à Marina, sa propre sœur qu'il avait dû tuer pour remporter la victoire du jeu Loup-garou...
Tous les trois, nous nous dirigeâmes vers ma chambre tout en continuant notre discussion animée. C'est alors que Eliot nous posa une question :
- Et vous, vous connaissez personnellement des gens qui ont gagné ce jeu ?
Je ne dis rien, ne voulant pas que ma réponse le mette mal à l'aise. Mais, évidemment, Emilie ne savait pas tenir sa langue :
- Ben oui ! Papa, il a déjà gagné ! Et maman aussi, d'ailleurs !!
Je fermai les yeux en poussant un soupire exaspéré. Eliot me lança un regard surprit :
- Quoi ?! Mais pourquoi tu ne me l'as jamais dis ?! C'est dingue !! Ton père et ta mère ont gagé ! Et toi aussi ! Vous êtes une famille de gagnants ! Pourquoi on entend pas plus parler de vous ?
Je ne voulais absolument pas parler de ça mais je répondis tout de même :
- Ma mère n'en parle jamais... Je ne sais même pas quelle édition elle a gagné... Et, tu te trompes, Léo n'est pas mon père... Mon stupide père nous a lâchement abandonné quand j'étais tout petit, je ne me rappel même plus de lui. Bref, on arrête de parler de ça maintenant, ça me rappel de mauvais souvenirs.
Eliot hocha la tête, respectant mon souhait. J'ouvris donc la porte de ma chambre.
Ce qui nous attendait à l'intérieur était étrange. Ma mère semblait nous attendre, assise sur mon lit, un vieux bouquin poussiéreux dans les mains. Je fronçai les sourcils :
- Maman ? Qu'est-ce que tu fiches ici ?
Elle se leva et s'avança vers nous, l'air grave. Elle posa une main pesante sur mon épaule et plongea son regard bleu dans le mien. J'entendis Emilie et Eliot s'agiter derrière moi.
- Maman, tu es bizarre... Qu'est-ce qu'il se passe ?
Elle soupira et me tendit le vieux livre.
- Tiens. Je pense que tu es assez grand pour comprendre maintenant.
Je m'emparai du livre avec hésitation. Je baissai les yeux sur la couverture. Il y était inscrit, dans une écriture en majuscule et assez enfantine :
"LE JOURNAL DE JOSEF, NE PAS OUVRIR SI VOUS N'ÊTES PAS JOSEF LUI-MÊME"
Je ne comprenais plus rien à ce qu'il était en train de se passer. Pourquoi ma mère était-elle en possession du journal intime de Josef, le seul gagnant pauvre de Loup-garou avant Eliot ?
- Qu'est-ce que...
- Ne pose pas de question, s'il te plaît...
La voix de ma mère n'était plus qu'un murmure. Elle semblait désespérée, je ne l'avais jamais vu dans cet état...
Elle enleva sa main de mon épaule et fit mine de quitter ma chambre. Mais, avant de partir, elle se retourna vers moi :
- Lis le jusqu'au bout, surtout.
Je hochai la tête, ne trouvant rien à dire. Enfin, elle quitta la pièce avec un sourire triste. Emilie, qui avait sans doute sentit sa tristesse, sauta des bras d'Eliot et quitta la pièce à son tour en criant :
- Maman !
J'étais maintenant seul avec Eliot et ce vieux journal.
- Tu as compris ce qu'il vient de se passer ? me demanda le garçon.
Je secouai la tête en m'asseyant sur mon lit.
- J'ai rien compris... Ma mère vient de me donner le journal de Josef...
- Josef ? Le gagnant pauvre ?
Je hochai la tête, toujours troublé. Eliot vint s'asseoir à mes côtés dans mon lit. Il me prit le livre des mains et le mit sous son nez. Je ricanai quand il se mit à humer l'air.
- Mmm... Ça sent le vieux et le renfermé... Si tu veux mon avis, ce journal n'a pas été ouvert depuis des années !
- C'est normal, Josef a disparut de la surface de la Terre je te rappel !
Eliot haussa les épaules.
- Si tu veux mon avis, tu ferais mieux d'écouter ta mère et de lire ce journal.
Je levai les yeux au ciel avec un petit sourire.
- Tu crois que j'avais besoin de ton avis pour commencer à lire ce journal ?
Il haussa une nouvelle fois les épaules.
- Alors qu'est-ce que tu attends ?
Je fixai la couverture du cahier, une boule dans la gorge. J'avais peur. Si ma mère possédait ce livre, cela voulait dire que ça avait quelque chose à voir avec elle... Et si ça avait quelque chose à voir avec elle, ça avait aussi quelque chose à voir avec moi, vu qu'elle était ma mère...
Et qu'est-ce que Josef avait donc à voir avec moi ?
Eliot posa une main rassurante sur la mienne et plongea son regard dans le mien :
- Ne t'inquiètes pas, je suis avec toi.
Je souris. Heureusement que Eliot était là... Sans lui, je ne sais pas si mon retour à la vie normale aurait été aussi facile...
Je hochai donc la tête, pris une grande bouffée d'air pour me donner du courage et, enfin, ouvrit le journal à la première page.
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