8h

Journal, il faut que je te raconte tout ce qu'il s'est passé cette nuit !

Tout d'abord, comme prévu, Groné est venue me chercher à 20h pour qu'on passe la soirée ensemble. On est allé sur la place, il y avait de la musique et l'estrade avait disparue, laissant place à plusieurs tables recouvertes de nourritures et de boissons en tout genre. 

On s'est servit de tout et de n'importe quoi tout en discutant et en rigolant. Mais, je voyais bien qu'elle était toujours triste au fond d'elle. 

Le reste des survivants nous ont rejoint sur la place. On est plus que quatre, Journal, Lise, Groné, un autre riche et moi. C'est bientôt la fin...

Lise s'était faite belle pour l'occasion. Elle portait une robe rouge sang moulante avec un dos nu, ses cheveux noirs descendaient en cascade dans son dos. Elle avait aussi un rouge à lèvre assorti à sa robe. Vraiment magnifique, Journal !

Groné s'est mise à parler. Voici notre discussion :

- Tu n'arrêtes pas de regarder Lise... C'est vrai qu'elle est magnifique. (J'ai secoué la tête pour me concentrer sur Groné et détourner mon regard de la belle Lise.)

- Ouais... (Je voulais changer de sujet.) Viens, on va essayer la pizza à l'ananas ! (Elle a grimacé.)

- Sérieusement ? (J'ai haussé les épaules.)

- Je déconne ahah ! (Elle a levé les yeux au ciel et, soudainement, une musique qu'elle connaissait bien est passée dans les hauts parleurs.)

- Oh ! J'adore cette chanson ! Tu danses avec moi ?

- Hein ?! (Elle m'a prit la main, sans me demander mon avis, et elle a commencé à me faire tourner dans tout les sens et à sauter partout.)

Je me suis pris au jeu car je savais que c'était l'un des derniers moment de bonheur pour elle. 

Donc on a dansé, comme ça, comme deux fous, pendant un certain temps pendant que les deux riches nous regardaient en mangeant et en buvant. 

Au bout d'un certain temps, on s'est arrêté parce que mon cardio est assez minime. On a rejoint les deux riches en rigolant. Le riche qui n'était pas Lise (je ne connais pas son prénom, Journal) nous regardait avec jugement. J'avais une très forte envie de lui faire un doigt mais je me suis retenu, Journal. Je n'ai pas envie de mourir si près du but...

Bref, Lise, quant à elle, nous regardait avec un petit sourire. Est-ce que c'était un sourire moqueur ? Je n'en sais rien, Journal, mais j'en doute, après ce qu'il s'est passé ensuite...

Après quelques heures de dégustation et de discussion, il a commencé à faire très froid dehors. Je voyais que Groné grelotait. Il fallait que je la ramène chez elle mais je n'avais pas envie de quitter Lise...

Pourtant, j'avais promis à Groné de passer la soirée avec elle. Alors, j'ai mis l'image de Lise dans un coin de ma tête et j'ai pris Groné par la main, comme elle l'avait fait pour moi au début de la soirée. 

Je l'ai reconduit chez elle. Voici notre discussion :

- Merci d'avoir passé cette soirée avec moi... Alors que je suis sûre que tu aurais rêvé être ailleurs... Avec Lise, par exemple...

- Je ne regrette pas d'avoir passé cette soirée avec toi, c'était cool ! C'est pas grave pour Lise...

- Tu es vraiment gentil, Josef... Ne laisse personne te transformer en monstre... (Un frisson m'a parcourut le dos à ce moment là.)

- Pourquoi voudrais-tu que quelqu'un me transforme en monstre ? (Elle a haussé les épaules.)

- Je ne sais pas... Mais cette Lise, je ne la sens pas du tout... (Là, j'ai compris. Elle disait ça car elle était jalouse.)

- Ne sois pas jalouse, Leslie. Les sentiments, ça ne se contrôle pas. (Elle a secoué la tête.)

- Tu as raison. Oublie ce que j'ai dis, c'est sans importance... Bon, je vais aller me coucher, merci encore pour cette soirée géniale ! À demain !

- De rien, à demain.

Je suis sorti de chez elle légèrement troublé et j'ai pris le chemin de chez moi. Sur la place, il n'y avait plus personne et plus de musique. 

Lise avait dû rentrer chez elle, j'ai eu un pincement au cœur à cette pensée. 

Mais, devine quoi, Journal !? Lise n'était pas rentré chez elle, elle m'attendait devant la porte de chez moi ! Je peux te dire que j'étais très surpris de la voir là ! Voici notre discussion :

- Qu'est-ce que tu fais ici ?

- Ça te dis de faire une contre soirée chez toi ? (Elle semblait un peu éméché par l'alcool... Je ne savais même pas qu'il y avait de l'alcool durant les "Nuits de la Paix"...) 

- Euh... Ben... Pourquoi pas ! (Je ne pouvais rien refuser à une beauté pareille.)

- Super ! (Elle m'a fait un clin d'œil pendant que j'ouvrais la porte et on est tout les deux entré.) Tu as quel âge déjà ? (Je n'ai pas trop compris pourquoi cet intérêt soudain pour moi mais ça m'arrangeait bien du coup j'ai répondu.) 

- 15 ans... (Elle m'a tendue une flasque, sûrement remplie d'alcool.)

- T'es un peu jeune... Mais, pas grave, tiens, bois. (J'ai repensé aux paroles de Groné.)

- Pourquoi tu veux que je boive ? (Elle a levé les yeux au ciel et a prit une gorgée dans la flasque.)

- Tu avais dis que tu voulais passer la Nuit de la Paix avec moi mais tu as préféré être avec cette fille au gros nez... (Elle était jalouse ?)

- Quoi, t'es jalouse ? (Je me suis rapproché d'elle.) Mais, ne t'inquiète pas, ce n'est que mon amie... (Je me suis encore plus rapproché.) Il n'y a qu'une seule femme qui fait battre mon cœur. (Je lui ai arraché la flasque d'alcool des mains et j'ai bu cul sec.)

- Depuis quelques temps, tu me donnes des ordres et me tiens tête. Ça m'excite... 

Là, Journal, je vais t'épargner les détails mais, en gros, elle m'a sauté dessus, on s'est déshabillé et on a fait l'amour. C'était ma première fois, Journal, et c'était génial ! Par contre, on ne s'est pas protégé... J'espère que ça ne causera aucun problème...

Bref, après, on s'est tout les deux endormis dans mon lit. 

Ce matin, quand le Maître du Jeu a réveillé le village, Lise n'était plus là.

15h50

Au Conseil, on a éliminé le riche dont je ne connaissais pas le prénom. Finalement, j'ai appris qu'il s'appelait Carl mais on s'en fiche maintenant, parce qu'il est mort. 

J'ai croisé Lise. Elle n'a pas posé son regard sur moi, ne serait-ce qu'une seule seconde. Ça me brise le cœur, Journal...

Heureusement, Groné est encore là pour me remonter le moral... Mais, bientôt ce ne sera plus le cas...

21h

Avant de rentrer chez moi pour la dernière nuit de cette 7ème édition, j'ai dis au revoir à Leslie. J'ai décidé de l'appeler par son vrai prénom à partir de maintenant, pour lui rendre hommage. Voici notre discussion :

- Au revoir, Leslie...

- Au revoir, Josef... (Elle avait une petite voix et je voyais des larmes perler aux coins de ses yeux.)

- Je... Je te remercie d'avoir été mon amie jusqu'au bout.

- Je... Je peux te prendre dans mes bras ? (J'ai hoché la tête et elle s'est blottit dans mes bras.)

Après quelques temps serrés l'un contre l'autre, on s'est séparé, Leslie m'a fait un dernier sourire avant de se détourner et de rentrer chez elle sans un regard en arrière. 

Je suis chez moi à mon tour et, pour calmer mon cœur brisé, j'ai décidé d'écrire dans tes pages. Merci d'être là, Journal.

***

Je grimaçais. C'était bien ce que je pensais, ma mère avait couché avec Josef sans protection...

Je fermai le vieux carnet d'un geste violent. Je n'en pouvais plus, je voulais juste faire une petite pause. 

Eliot resta silencieux, remarquant mon malaise. Je soupirai, les mains tremblantes et déclarai :

- Je veux faire une petite pause...

- Pas de soucis. Tu veux que j'aille te chercher un verre d'eau ?

Je hochai la tête sans rien dire. Eliot quitta donc ma chambre et revint quelques minutes plus tard avec un grand verre d'eau fraîche. 

- Tiens !

Je m'en emparai et avalai goulument tout le contenu du verre d'une traite. 

- Merci...

Je soupirai à nouveau en regardant le journal posé à mes côtés. Il fallait que je le finisse. Il ne restait plus beaucoup de pages. Je pouvais le faire, je pouvais le finir aujourd'hui. Il le fallait. 

Alors, je l'ouvris à nouveau à la page où j'en étais et déclarai :

- Bon, continuons !