Chapitre 5 : JOUR 4
La table était dressée et ma sœur, ma mère et mon beau-père étaient déjà servi. Ils n'attendaient plus que nous pour commencer leur assiette.
Je pris place à ma place habituelle et Eliot vint s'asseoir à côté de moi. Ma famille commença à manger les courgettes qui trônaient dans nos assiettes mais, moi, je n'avais vraiment pas faim...
- Tu ne manges pas, fiston ?
Ma mère se raidit à l'entente du mot "fiston". Elle n'aimait pas que mon beau-père m'appelle comme ça car je n'étais pas vraiment son fils.
- Non je... Je n'ai pas très faim...
Je fixai ma mère qui avait littéralement le nez plongé dans ses courgettes. Je trouvais son comportement étrange, pourquoi agissait-elle comme ça, tout à coup ?
- Lise, qu'est-ce qui ne va pas ?
Un frisson me parcourut le dos à l'entente du prénom de ma mère. Tout le chapitre que je venais de lire dans le journal de Josef me revint en tête et j'eus une soudaine envie de vomir.
Je me levai précipitamment.
- Je n'ai vraiment pas faim... Je... Je retourne dans ma chambre !
Sans attendre de réponse de qui que ce soit, je sortis de la salle à manger et me précipitai dans ma chambre. Bientôt, Eliot me rejoignit, le regard inquiet.
- Il s'est passé quoi ? Tout va bien ?
- C'est juste que... Depuis que ma mère m'a donné ce vieux bouquin, elle agit de plus en plus bizarrement. Maintenant, j'ai envie de tout lire le plus vite possible pour que tout s'arrête et pour aller confronter ma mère ! Pour savoir pourquoi elle avait en sa possession le journal de ce gros pervers de Josef !
J'avais chaud, j'étais exténué.
- Alors, lis la suite, qu'est-ce que tu attends ?
Je secouai la tête.
- Je veux que tu la lises avec moi... Je ne veux plus jamais lire un chapitre de ce maudit journal tout seul !
- C'est promit.
Alors, on s'assit sur le lit d'un même geste et j'ouvris le journal, le cœur battant la chamade.
***
8h02
Oublie ce que j'ai écris hier soir, Journal. J'ai honte d'avoir pensé ce genre de chose. Je ne suis pas aussi faible d'habitude. Mais maintenant, après quelques heures de sommeil, je n'ai plus peur. Je tiens à te le dire, Journal, pour ne pas que tu me prennes pour un faible, toi aussi. Je suis pauvre, mais je ne suis pas faible, retiens ça, Journal !
Enfin bref, je vais aller prendre mon petit-déjeuner, je meurs de faim.
10h59
Cette nuit, Yvan, un Simple Villageois pauvre a été tué par les Loups-garous. Et, pendant le Conseil, c'est Carole, une autre Simple Villageoise pauvre, qui a trouvé la mort.
C'est une catastrophe, Journal ! Tous les pauvres se font décimer... Il ne reste plus que quatres pauvres : Groné, Frank et moi et aussi un autre type que je ne connais pas... Mais tant que Lise et moi restons en vie, tout va bien !
Je pense que je vais aller passer un moment avec Groné et Frank... Ce sera sûrement le dernier moment qu'on passera ensemble tous les trois, il faut en profiter.
15h47
Voir une dispute de couple, c'est très drôle Journal ! Ne t'inquiète pas, je vais rajouter du contexte à cette affirmation.
En fait, on était à la cantine avec Groné et Frank, on mangeait tranquillement en parlant de tout et de rien. Tout à coup, des gens à côté de nous ont commencé à lever la voix. C'était deux riches. Je crois que la fille s'appelle Blandine et le garçon Richard. Mais leur prénom n'a pas d'importance, Journal.
La fille s'est levé en gueulant comme une folle, elle a prit son plateau encore rempli et l'a jeté à la figure du mec, elle a encore un peu crié puis, elle a quitté la cantine en se mettant à pleurer.
Richard était recouvert de pâtes bolognaises, c'était très drôle à voir Journal. Mais on s'est retenu de rire pour ne pas se faire remarquer par le riche qui est sûrement un Loup-garou.
Quand Richard a quitté les lieux, on a tous les trois éclater de rire.
Ensuite, après avoir fini de manger, on a raccompagné Groné chez elle car elle ne se sentait pas bien. Je me suis retrouvé seul avec Frank, Journal ! Devine ce qu'il s'est passé ! Je vais te retranscrire notre discussion, lui sera en gras et moi, normal :
- Dis, Jo, je peux te dire un truc ? (oui, Jo c'est le surnom que m'ont donné Frank et Groné)
- Bien sûr !
- Je... Je suis... Amoureux de Leslie... (Oui, Journal, Leslie est le vrai prénom de Groné, je l'ai découvert il n'y a pas très longtemps).
- Super ! Mais ce n'est pas à moi que tu dois le dire mais plutôt à elle, non ?
- Je lui ai déjà dis... Mais ce n'est pas réciproque... Elle m'a dit qu'elle aimait quelqu'un d'autre... (Il m'a fixé avec ses yeux bridés rempli de larmes, je ne savais pas trop quoi faire, Journal, je n'ai jamais été doué pour réconforter les gens...).
- Qui ça ?
- Elle ne me l'a pas dit mais je suis sûr que c'est toi. (A ce moment là, j'ai failli m'étouffer avec ma salive).
- Qu'est-ce qui te fais croire ça ?
- Elle parle tout le temps de toi que tu sois là ou pas, et puis, la façon dont elle te regarde... (J'ai sentis une légère pointe de mépris dans sa voix, j'ai préféré mettre les choses au clair avec lui, je n'ai pas envie qu'on devienne ennemis).
- Je n'ai jamais remarqué quoi que ce soit moi... Et puis, ne t'en fais pas, j'aime quelqu'un d'autre.
À ce moment là, Lise est passé devant nous, accompagné de JP notre maire sans cervelle. J'ai dis au revoir à Frank et ai décidé de les suivre. Malheureusement, ils sont entré chez JP et n'en sont pas ressortit.
La jalousie me sert la gorge, Journal ! Que peut-elle bien trouver à ce connard fait de muscles ?!
18h42
J'ai observé toute l'après-midi par ma fenêtre pour voir le moment où Lise sortirait enfin de chez ce connard de JP.
Quand elle est enfin sorti, je n'ai pas pu me retenir, Journal, je suis allé la confronter. La retranscription se fera comme d'habitude (elle en italique et moi normal) :
- Lise, tu faisais quoi j'ai JP ?! (Elle a grimacé en me voyant arriver comme une furie puis, elle a haussé les sourcils).
- Qu'est-ce que ça peut te faire ? (Ça m'a énervé)
- Dis moi ! (Elle a levé les yeux au ciel en haussant les épaules cette fois-ci).
- On a baisé si tu veux tout savoir. (Mon cœur s'est brisé et j'ai senti les larmes me monter aux yeux).
- Pourquoi ? (Elle a ricané)
- Les hommes et les femmes ont des besoins, mais tu es peut-être trop jeune pour le savoir !
- Je ne suis pas trop jeune ! Et, moi aussi, j'ai des besoins !
- Et bien tu n'as cas demander à ta copine Leslie de les assouvir ! Je suis sûre qu'elle en meurt d'envie !
Sur ces mots, elle s'est détourné et est rentré chez elle.
21h32
Ça y est, c'est l'heure, on doit se préparer à dormir. Je sens que je ne vais pas réussir à fermer l'œil, Journal. L'image de Lise entrant chez JP va me hanter toute la nuit...
***
Je refermai le journal, la boule au ventre.
- Je veux faire une pause.
Eliot plongea ses yeux noirs dans les miens. Ils brillaient de bienveillance. Cela me rassura et me mit du baume au cœur. Je lui avouais donc :
- J'ai vraiment peur de ce que je vais lire par la suite, j'ai un mauvais pressentiment...
Eliot posa une main réconfortante sur mon épaule et déclara :
- Moi aussi... Mais saches que tu ne seras pas seul.
Je souris, le cœur battant. J'étais tellement heureux que Eliot soit entré dans ma vie, je ne savais pas ce que j'aurais fais sans lui...
Soudain, mon estomac émit un gargouillis sonore. Eliot ricana tandis que je me levai en disant :
- Je pense que je vais aller manger un morceau, j'ai soudainement retrouvé l'appétit !
- J'ai entendu ça !
Il se leva à son tour.
- Je t'accompagne, moi aussi j'ai faim.
Il me suivit hors de la chambre. Avant de refermer la porte derrière moi, je jetai un coup d'œil à mon lit où le journal poussiéreux reposait. Un immense frisson me parcourut tout le corps et je claquai la porte bruyamment. Eliot me demanda, inquiet :
- Tout va bien ?
Je répondis, soudainement pressé de m'éloigner de ma chambre.
- Oui, oui, aucun soucis !
Je pris Eliot par la main en le tirant littéralement jusqu'à la cuisine et en lui disant :
- Aller, viens ! Allons manger !
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro