Chapitre 4 : 1er conseil
Eliot
- Le village se réveille.
Une alarme stridente me fit sursauter. Une certitude vint alors à mon esprit : je n'étais pas mort cette nuit. Je vidais mes poumons de leur air en un profond soupire. Léana a tenue promesse et ne m'a pas tué. Mais que se passera t-il la nuit prochaine ?
Je me levai de mon lit et allai prendre une douche chaude pour me détendre. J'en avais vraiment besoin.
J'étais sur le point de m'habiller quand quelqu'un toqua à la porte de ma maison. Je nouai une serviette autour de ma taille et me dirigeai vers la porte. Quand je l'ouvris, une tornade me fit tomber au sol.
- Frérot ! Tu es toujours vivant !
C'était ma sœur. Elle était à califourchon sur moi et avait les larmes aux yeux. Elle semblait vraiment heureuse. J'étais dans le même cas qu'elle. On était tout les deux vivants ! On avait tout les deux survécu à la première nuit !
- Par contre, Sœurette, tu peux te pousser ? J'ai assez mal au dos...
Elle rit et se leva en me tendant la main. Je la pris et elle m'aida à me lever. Je réajustais ma serviette au niveau de ma taille et sourit à Marina.
- Va nous prendre une place à la cantine, j'arrive tout de suite, il faut juste que je m'habille.
Elle sourit, hocha la tête et sortit de chez moi.
Marina
Je marchai vers le bâtiment de la cantine, le cœur en joie. Mon frère était vivant. Je savais qu'il n'allait pas mourir certes, mais j'étais quand même tellement heureuse !
J'entrai dans la cantine et pris un plateau. Je parcourus la salle des yeux. Je ne vis nulle part Antoine ou Kate. Je haussai les épaules. Tant pis, j'attendrais mon frère seule. Je m'assis donc à une table de huit, toute seule et commençai à manger. Je mourrai de faim !
J'étais tellement plongé dans mon délicieux repas que je ne remarquais pas que des gens avaient prit place à ma table. Quand cette personne prit la parole, je sursautai :
- Regarde là manger son repas comme ci c'était le premier qu'elle prenait de sa vie !
Je levai la tête et croisai le regard haineux de Mélissa. Une boule se forma immédiatement dans ma gorge.
- Tu m'étonne ! Y parait que, chez les pauvres, ils ne mangent qu'un jour sur deux !
Guillaume s'était installé à mes côtés et venait de dire cette phrase.
Ils se mirent à rire comme des hyènes, me coupant l'appétit. Franchement, Eliot, tu ne pourrais pas arriver plus vite ? Je ne savais pas quoi faire avec ses deux là qui se moquaient de moi. J'hésitai un moment à m'en aller d'ici mais l'arrivé du blond m'en empêcha.
- Fermez vos grandes gueules vous deux ! Et laissez la tranquille ! Dégagez, allez manger ailleurs.
A mon grand étonnement, ils lui obéirent. Le blond me sourit et s'installa à côté de moi. Léana prit place en face de moi. Un autre qui faisait aussi partit des loups-garous s'assit à côté de Léana. Il s'appelait Frédéric ou un truc comme ça. Un autre garçon, beaucoup plus discret que le reste des gens qui venaient de me rejoindre prit place aux côtés du blond.
Je me sentis soudain gênée, seule pauvre au milieu de tous ces riches. Je ne voulais qu'une chose, fuir.
David
Je m'assis à côté de Matis, perdu dans mes pensées. Pourquoi était-on venu rejoindre cette pauvre ? Je croyais qu'on était censé les haïr... Enfin, je savais pourquoi on l'avait rejoins en fait mais ça me saoulait quand même... Être ami avec des pauvres, très peu pour moi...
- Au fait, Marina je te présente David.
A l'entente de mon prénom, je sursautais. Ils avaient commencé à parler depuis longtemps mais j'avais complètement ignoré la discussion. La pauvre me fit un sourire timide que j'ignorai une nouvelle fois.
- Fais pas attention à lui, il est un peu grognon...
Je levai les yeux au ciel.
- Bon, je crois que je vais y aller en fait... je déclare.
Je n'avais pas envie de rester ici plus longtemps. Soudain, avant que je puisse prendre mon plateau, un cri me fit sursauter :
- Frérot ! Je suis ici !
Elle allait pas bien dans sa tête à crier comme ça ! Un type que je connaissais plus que bien arriva et posa son plateau juste en face du mien. Je grimaçai.
Matis
Je vis David se crisper à l'arriver du frère de Marina. Je soupirai. Il m'épuisait avec ses réactions surdimensionnées...
- Frérot je te présente Matis, Léana, Fred et David mais lui, j'ai l'impression que tu le connais déjà...
En effet, il fixait David avec horreur. Je fronçai les sourcils. Je n'avait aucun souvenir de les avoir vu parler... Ce pourrait-il que...
- Oui, je le connais, il m'a menacé hier parce que je l'ai ignoré.
Ah, tout s'expliquait. Cela ne m'étonnais pas du tout venant de David... Toujours à vouloir l'attention de tout le monde. Je levai les yeux au ciel en entendant grogner mon meilleur ami. Il ne semblait pas très à l'aise.
- Tu peux partir si tu veux Dave.
Soudain, la voix du Maître du jeu résonna dans tout le village grâce aux haut-parleurs :
- Tous les villageois doivent se réunirent au centre du village pour commencer le Conseil !
Je souris et me levai à la suite de mes compagnons.
Léana
Je sortis dehors avec tout mon groupe. Matis avait un petit sourire aux lèvres. Il avait un côté psychopathe que j'aimais vraiment bien. Je me sentais en sécurité à ses côtés... Je souris à mon tour en m'asseyant sur une des souches. Au milieu du cercle se trouvait un échafaud, là où on allait exécuté celui qu'on aura choisi de tuer. Sur cette échafaud, se trouvait un drap blanc recouvrant sûrement un corps. Le Maître du jeu attendit que tout le monde soit installé pour, enfin, commencer à parler.
- Cette nuit, une personne est morte.
Il monta sur l'échafaud et souleva le drap pour dévoiler le cadavre de cette stupide Sophie. Quelques cris horrifiés fusèrent dans l'Assemblée d'adolescent. Et quelques rires aussi... Moi, je n'eu aucune réaction.
- Cette personne était une simple villageoise.
Je me retins de justesse d'exprimer ma joie. Il ne faut pas que les autres sachent mon rôle. Je n'eu donc aucune réaction. Le seul abrutis qui réagit fut Guillaume. Il eu un grand sourire et cria un énorme ''yess''. Je me mordis la lèvre inférieur. Mais quel con ! Il venait de se condamner à mort... Je ferais de mon mieux pour l'aider durant ce conseil mais juste pour celui-là !
- Maintenant, vous allez essayer d'éliminer les loups-garous qui sont parmi vous. Je vous laisse débattre sur celui que vous allait tuer aujourd'hui...
Un silence s'abattit entre nous. Plus personne n'osait parler.
- Hum ! Si je puis me permettre, c'est assez évident. Ce Guillaume vient de nous prouver que c'est un loup-garou, je me trompe ?
J'avalai difficilement ma salive. Je n'avais jamais vu cette fille mais je savais déjà qu'elle allait être ma prochaine victime cette nuit... Je pris la parole :
- Si je puis me permettre aussi, je ne suis pas d'accord avec toi. Cette Sophie était une pauvre et on sait tous à quel point Guillaume déteste les pauvres. Il a juste réagit en étant heureux quand il a vu sa tête et qu'il a vu que c'était une pauvre.
- Si je me souviens bien, il a réagit en apprenant le rôle qu'avait Sophie, non ?
Une autre fille blonde avait prit la parole. Elle aussi sera dans ma liste de personne à tuer immédiatement. Ce fut au tour de Guillaume de se défendre.
- Vous avez personne d'autre à accuser franchement ? Je ne suis pas loup-garou mais j'aurais aimé l'être pour tuer de mes propres mains des sales pauvres ! Si je meurs à cause de vous, je viendrais vous hanter jusqu'à la fin de vos jours !
Je levai les yeux au ciel. Toujours dans l'extrême celui-là. Mais, il semblait avoir convaincu quelques personnes malgré tout.
- Moi, je vote contre Eliot !
Le rouquin qui avait postulé pour la place du maire venait de parler. Le frère de Marina écarquilla les yeux, une lueur de panique y brillant. Marina se leva, hors d'elle.
- Et pourquoi tu vote contre mon frère toi !?
- Il est louche...
- Oui, c'est vrai qu'il n'a pas voté pour toi lors des élections du maire. Tu crois que c'est un loup-garou ? demanda quelqu'un.
- Je ne sais pas mais au moins ça fera un traitre en moins !
- Oui, c'est vrai.
- Tu as raison, il nous a trahit.
- C'est un traitre, il faut l'éliminer.
- Je te suis Antoine.
Eliot ne disait rien. Ce n'était pas vrai ! Il n'allait quand même pas se faire tuer aussi bêtement ?
Soudain, une riche que j'avais vu quelques fois dans les rue de ma ville se leva et se plaça au milieu de l'Assemblée.
- Tuez moi ! Je me porte volontaire pour mourir !
Je levai les yeux au ciel. Mais quelle abrutis ! Tout le monde devait avoir compris quel rôle elle avait obtenu. . . Personne n'allait voter contre elle, c'était logique. A part peut-être des débiles longs à la détente. Matis prit la parole pour la première fois :
- Je crois que personne ne votera contre toi, Zoé.
Puis, il se tourna vers un type, à l'allure typique du pauvre, qui fermait sa bouche depuis le début du débat.
- Et toi, tu semble suspect... Tu es vraiment trop discret...
Le garçon regarda autour de lui, paniqué.
- Oui, c'est bien à toi que je parle.
- Je... je... je ne suis pas le seule à ne pas parler ! Lui non plus il parle pas !
Il pointa David du doigt. Celui-ci se mit à ricaner sans pour autant se défendre. Il se leva et fixa le pauvre de son regard bleu et froid.
- C'est ta seule défense ?
Le pauvre ne dit rien, apeuré.
- Ouais, Matis a raison. T'es trop suspect, trop discret, trop pauvre. Je vais voter contre toi...
Il se rassit avec un petit sourire en coin. Je fronçai les sourcils. Je ne me rappelai pas l'avoir vu parmi les loups-garous hier soir... Peut-être qu'il avait une carte du genre enfant-sauvage et qu'il allait bientôt rejoindre nos rangs. Ou peut-être qu'il avait un mauvais rôle et qu'il devait aider les villageois... Des frissons me parcoururent le dos en pensant à cette dernière option. Je n'espérais vraiment pas ça pour David...
Le Maître du jeu s'avança alors au milieu du cercle avec son habituel sourire.
- Le débat est maintenant terminé. Nous allons faire un vote à mains levées. Qui vote contre Guillaume ?
Un silence s'éleva. Personne n'oser lever la main en premier. Pourtant, je savais que beaucoup d'entre eux désiraient voter contre lui. Soudain, une main déterminée se leva, celle du frère de Marina, Eliot. J'entendis David grogner lorsque quelques autres mains se levèrent. Elles n'étaient pas si nombreuses que ça... J'avais peut-être réussis à les convaincre ?
- 5 votes contre Guillaume... C'est prit en compte... Qui vote contre Eliot ?
Antoine leva la main avec un sourire diabolique. Quelques autres pauvres le suivirent dans sa lancée en jetant des regards haineux à Eliot.
- 5 votes aussi... Ca va être serré... Qui vote contre Zoé ?
Une seule main se leva, celle de la concernée. Je levai les yeux au ciel, exaspérée.
- Très bien, un seul vote...
Il eu un petit rire discret. Il prenait vraiment du plaisir à nous voir dans cette situation. Je savais que c'était un psychopathe.
- Qui vote contre Robert ?
Le pauvre se renfrogna sur lui-même. Il semblait extrêmement apeuré. J'eu un petit sourire en levant la main. Ma stratégie était d'éliminer toutes les personnes inutiles. Comme ça, à la fin, ce sera un jeu super intéressant avec des rôles intéressant. J'espérais juste que ce Robert n'avait pas un rôle important... Ce serait du gâchis.
De nombreuses mains se levèrent avec la mienne. A peu près tous les riches, en fait. Sauf celle de Zoé, évidemment !
- 9 votes contre Robert ! Je crois que ce n'est pas la peine de demander qui vote contre David, nous avons notre victime du jour !
Le pauvre gosse tremblait comme une feuille et des larmes commençaient à couler sur ses joues. Je soupirai. Qu'est ce qu'il était pathétique ! Il était juste ridicule avec cette réaction stupide !
Le Maître du jeu s'approcha lentement de lui avec son sourire. Ce sourire qui semblait si chaleureux hier était juste flippant aujourd'hui. J'eu des frissons dans le dos.
- Comment veux tu mourir, Robert ? Il y a trois choix : par les flammes, pendu ou gillotiné ?
J'avalai difficilement ma salive. Par les flammes... C'était horrible...
- Je... je ne veux pas mourir...
Le Maître du jeu éclata d'un rire sadique.
- Tu as été désigné pour mourir. Quel choix fais-tu ? Si tu ne choisis pas vite, je choisirais moi-même !
- Euh... Je... je ne sais pas... je... pendu ?
Il avait posé la question comme si il pouvait changer d'avis. Mais non, il avait dit le mot, il serait pendu un point c'est tout.
Le Maître du jeu agrippa la manche du gamin et le souleva littéralement de terre. Robert poussa un léger cri de surprise mais se laissa faire. Il avait comprit que c'en était fini de lui.
Le Maître posa le pauvre sur l'estrade et lui enfila la corde autour du cou. Il se laissa faire, les larmes aux yeux. Ses mains et ses jambes tremblaient. On aurait dit qu'il allait faire une crise cardiaque, comme ça, devant nous. Mais il ne se passa rien de tel.
- Robert, quels sont tes derniers mots avant que la mort ne vienne te chercher ?
Le pauvre regarda le ciel où on pouvait apercevoir une caméra voler. Il se mit alors à crier :
- Papa, maman, je vous aime, ne l'oubliez jamais !
Et le Maître du jeu activa la manivelle. Une trappe s'ouvrit en dessous de lui, ce qui le fit tomber. Il resta accroché par le cou à la corde. Tandis qu'il se tortillait comme un asticot, essayant vainement de détacher la corde, le Maître du jeu nous révéla son rôle.
- Robert était un simple villageois. Bravo les loups-garous, vous êtes sur la bonne voie...
Mais je n'eu aucune réaction. Je regardais toujours le corps -maintenant sans vie- de ce pauvre Robert se balancer dans le vide. Je me rendis alors compte que je n'avais absolument pas envie de mourir. J'en avais même peur !
Il fallait que je redouble de vigilance et que je revois ma stratégie sur certain point. Il fallait absolument que les loups-garous gagnent cette partie !
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