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Chapitre 26 : jour 9 VICTOIRE

PDV Éliot

Je sautai sur le Maître du Jeu pour l'empêcher de tirer. Mais, je l'atteignis trop tard. J'entendis la détonation et le bruit du corps de ma sœur s'écrouler lourdement sur le sol.

Je poussai alors un hurlement de rage et abattit mon poing sur le visage du Maître du Jeu. Il tomba à la renverse. Je m'assis à califourchon sur lui pour l'empêcher de se relever et continuais à le frapper de toute mes forces.

- Putain, Éliot, calme toi ! Tu vas finir par le tuer !!

- J'en ai rien à foutre, c'est un sale meurtrier, il mérite de crever !!

Je continuai d'abattre mes poings sur son visage de psychopathe. Son sourire ne ressemblera plus à rien, comme ça.

Je sentis des mains m'agripper les flancs et me tirer en arrière. Je hurlai en me débattant. David lâcha prise et je retournai frapper le Maître du Jeu. J'avais juste besoin de défouler ma haine sur quelqu'un.

Plus j'entendais le Maître du Jeu gémir, plus je le frappais fort. Ça faisait du bien d'échanger les places. J'étais le puissant et le Maître du Jeu était complètement soumis à moi. J'aimais cette sensation de puissance...

Les mains de David m'attrapèrent à nouveau. Cette fois-ci, il attrapa le poing que je m'apprêtais à abattre sur le Maître du Jeu.

- Tu arrêtes tout de suite !!

- Lâche moi !!!

Il soupira avant de me donner un coup derrière la tête, qui me mit KO. David enjamba mon corps pour aller voir le Maître du Jeu.

Moi, je restais allongé sur les planches de bois de l'estrade, à côté du cadavre de ma sœur et de celui de Matis.

Ma tête tournait. Une vive douleur vrillait dans mes mains qui étaient en sang. Mais une plus grande douleur encore serrait mon cœur. Ma sœur était morte. Je n'entendrais plus jamais sa voix ni son rire si mélodieux.

Je commençais à pleurer, comme ça, allongé à même le sol et les mains en sang.

David réapparu dans mon champ de vision. Il me tendit une main rassurante. Je l'a pris et il m'aida à me relever. Ma tête tournait toujours mais je ne dis rien, trop occuper à sangloter.

David me descendit de l'estrade et me fit asseoir sur l'un des rondins. Je me laissais faire, complètement brisé.

- Le Maître du Jeu doit nous parler. On ira soigner tes mains après, d'accord ?

Je hochai la tête sans vraiment avoir écouté ce que m'avait dit David.

Le Maître du Jeu apparut de derrière l'estrade, le visage en sang. Au moins, maintenant, on avait bien la certitude que ce n'était pas un robot.

Bizarrement, le Maître du Jeu ne semblait pas en colère, au contraire, il semblait même extrêmement heureux.

- Le jeu est terminé. Éliot et David, le couple réunit par le Cupidon, sont les deux vainqueurs de cette 52ème édition du Loup-garou !! Félicitations à vous deux !

Le Maître du Jeu vint nous serrer la main.

Alors, c'était terminé pour de bon ? J'allais pouvoir reprendre ma vie normalement ?

Non, ma vie ne serait plus jamais normale après ça...

PDV David

C'était fini. Nous avions enfin gagné.

Je jetai un coup d'œil à Éliot. Il avait les larmes aux yeux. Tout comme le Maître du Jeu d'ailleurs. Je fronçai les sourcils. Pourquoi le Maître du Jeu était-il sur le point de pleurer ? Que se passait il dans le crâne de cet homme ? Je secouai la tête, ça ne me regardait pas.

Je me levai et allai prendre Éliot dans mes bras. Il avait besoin de réconfort après ce qu'il venait de vivre... Je le serrai très fort et il me rendit mon étreinte.

- C'est fini, on a réussi...

- Oui...

On se sépara. Et maintenant ? Je me tournais vers le Maître du Jeu.

- Il se passe quoi maintenant ?

- Un camion va venir vous chercher et vous ramener chez vous. Bien sûr, vous recevrez tous les deux un gros chèque.

Il fixa quelques instants Éliot avant de tourner son regard vers moi. Un frisson me parcourut le dos. J'avais l'impression qu'il pouvait lire en moi comme dans un livre ouvert.

L'instant d'après, un bruit de moteur se fit entendre dans le village. C'était le camion qui venait nous chercher. Le camion qui allait nous sortir de cet enfer et nous ramener chez nous.

Éliot et moi nous levâmes d'un même geste. Avant qu'on puisse rejoindre le camion, le Maître du Jeu reprit la parole :

- Bravo Éliot, tu es le deuxième pauvre à remporter le jeu !

Pour le coup, le Maître du Jeu n'était pas rancunier. Éliot venait quand même de lui casser salement la figure...

- Euh... Merci, je suppose...

Les portes du camion s'ouvrirent et deux hommes en sortirent. Ils nous firent signe de monter à l'arrière du camion, ce que nous fîmes sans discuter.

Les deux hommes restèrent quelques minutes à discuter avec le Maître du Jeu. Je les regardais à travers la fenêtre du coffre. Leur discussion semblait très animée.

Soudain, l'un des deux hommes assoma le Maître du Jeu avec un bon coup de matraque. Il s'écroula sur le sol, inerte. Je hoquetai de surprise en mettant ma main devant ma bouche, choqué. Éliot, qui avait aussi vu la scène, semblait aussi choqué que moi.

- Que... Que vient-il de se passer, là ?

Avant que je ne puisse répondre, l'un des deux hommes entra dans le camion, côté conducteur. Il se tourna vers nous :

- Mon collègue va rester tenir compagnie au Maître du Jeu, d'accord ? Moi, je vous ramène.

Une peur panique s'empara de moi. Ce qu'il venait de se passer n'était absolument pas normal...

Je jetai un coup d'œil à Éliot. Ses mains s'étaient remise à trembler.

Avant d'allumer le moteur, l'homme ajouta :

- Surtout ne parlez à personne de ce que vous venez de voir les garçons... Je compte sur vous.

Je hochai la tête, ayant trop peur d'être en désaccord avec cet homme. Je vis Éliot faire de même. L'homme nous fit donc un sourire et se détourna.

Il alluma le moteur et le camion prit sa route.

Je regardai en arrière. Le Maître du Jeu était toujours au sol et l'autre homme était assit à ses côtés, attendant qu'il se réveille.

Le camion prit un virage et je ne les vis plus.

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