PDV David

Une fois Marc mort, le Maître du Jeu se tourna vers nous :

- Comme vous le savez tous, Marc était le Chasseur et Mélissa était le Chien-Loup devenu Loup-garou.

Je regardais autour de moi. Nous n'étions plus que cinq. Léana avait les yeux écarquillés et les mains tremblantes. Elle était recouverte du sang de Mélissa. Matis avait la mâchoire serrée et ses doigts pianotaient sur sa cuisse, signe qu'il était très nerveux. Marina avait le regard dans le vide. Eliot me fixait d'une manière indéchiffrable.

Moi, je me sentais mal. Je m'en voulais d'être soulagé car mon plan s'était passé comme prévu, je m'en voulais que Marc et Pierre soient morts pour moi. Mais, j'étais en colère aussi. Marc aurait du tuer Léana comme il me l'avait promit !

- Cette nuit, c'est la Nuit de la Paix ! Personne ne tuera personne et nous ferons la fête !

Un silence répondit à cette annonce. Le Maître du Jeu haussa les épaules et disparut derrière l'estrade, laissant les trois cadavres là où ils étaient.

Personne ne bougea, personne ne parla. Un silence pesant régnait sur la place tandis que l'odeur du sang commençait à me donner la nausée.

Léana fut la première à se lever et à se précipiter dans sa maison, sans un regard pour nous.

Eliot se leva à son tour et se dirigea machinalement vers l'estrade où étaient étendus les cadavres de Marc et de Pierre. Je le rejoignis tandis que, derrière moi, Matis et Marina s'occupaient du corps de Mélissa. Je m'éclaircis la gorge pour lui annoncer ma présence et lui demandais :

- Ça va ? Tu... Tu tiens le coup ?

Eliot me lança un regard étonné avant de hausser les épaules.

- A vrai dire, je ne sais plus ce que je ressens...

Il soupira avant de s'accroupir près du cadavre de Marc. Il fit délicatement glisser ses doigts sur les grosses marques bleues que le Maître du Jeu avait fait sur le cou de Marc.

- Des fois, je me demande si le Maître du Jeu n'est pas un robot... Comment peut-il ressentir du plaisir en infligeant de telles souffrances à un être humain ?

Je m'accroupis à ses côtés en scrutant son visage. Il était vide de toutes émotions. J'eus une soudaine envie de le prendre dans mes bras pour le réconforter, de lui dire de pleurer, si il en avait envie... Mais je n'en fis rien. Je me contentais seulement de me relever et de dire :

- Viens, il faut qu'on aille enterrer leurs corps.

PDV Matis

Je posais le corps de Mélissa sur le sol humide de la forêt tandis que Marina commençait à creuser la tombe dans la terre meuble, à côté de toutes les autres.

Je m'épongeait le front en observant la belle jeune fille suer en creusant. La sueur la rendait encore plus sexy. Je n'avais qu'une envie, la couper dans sa besogne pour l'embrasser.

Mais, avant que je n'ai pu faire aucun geste, Dave et Eliot débarquèrent en portant le cadavre de Marc et celui de Pierre, dans un silence de mort.

Mon attention fut alors portée sur mon meilleur ami. Mon cœur se serra. Je ne le reverrais plus jamais. Soit lui, soit moi finirait ce jeu vivant, jamais nous deux. Plus jamais nous deux ensemble...

Une boule se forma dans ma gorge et des larmes commencèrent à perler aux coins de mes yeux.

- Eh, Matis ! Tu viens m'aider ou tu préfères rester là, les bras ballants à ne rien faire ?!

Je secouai la tête et clignais plusieurs fois des yeux pour chasser mes larmes.

- J'arrive !

Je soulevai le corps de Mélissa avec difficulté et le déposai dans le trou tout frais que Marina venait de creuser. Puis, je m'emparai de la pelle et rebouchai le trou.

Une fois ma tâche terminée, je m'épongeais à nouveau le front, couvert de sueur. Je n'en pouvais plus de cette chaleur constante !

Je sentis alors quelque chose brûler mon échine. Quelqu'un était en train de me fixer intensément. Je me retournais vivement. Mon regard croisa celui de la belle Marina avant qu'elle ne détourne les yeux, gênée. Je souris.

- T'aimes ce que tu vois ?

Elle écarquilla les yeux et devint rouge comme une tomate.

- Qu'est-ce que tu racontes encore ?! N'importe quoi !

Puis, sans attendre de réponse de ma part, elle s'enfuit dans la forêt. J'éclatais de rire.

PDV Éliot

J'observais la scène du coin de l'œil. Matis était totalement en train de draguer ma sœur et ça ne me plaisait pas du tout. Je serrais la mâchoire en faisant grincer mes dents.

- Eh ! Arrête de grincer des dents et creuse !

Je jetai un regard à David.

- Ton meilleur ami drague ma sœur. Dis-lui d'arrêter !

David leva les yeux au ciel tout en continuant à creuser.

- Tu devrais laisser ta sœur décider de ce qu'elle veut toute seule...

Je secouai la tête.

- Tu ne peux pas comprendre, tu es fils unique.

Un silence pesant me répondit. Je jetai un regard vers Matis. À mon plus grand malheur, il n'était plus là. J'allais dire à David de continuer sans moi mais celui-ci me coupa :

- Qu'est-ce que t'en sais ?

Je fronçai les sourcils.

- De quoi ?

Il s'arrêta de creuser et me fixa d'un regard noir.

- Tu ne connais rien de ma vie, sale pauvre.

J'ouvris la bouche mais aucun sons n'en sortit. David reprit son ouvrage en reniflant d'un air méprisant.

Je décidai donc de l'aider au lieu de partir, pour me faire pardonner, même si je ne comprenais pas trop pourquoi il avait réagit comme ça.

Une fois les corps de Marc et de Pierre recouverts de terre, je me tournai vers David qui me fixait. Je le questionnais du regard. Il me fit un signe de tête pour que je vienne le rejoindre, ce que je fis.

- C'est pas mon genre d'habitude mais j'aimerais honorer la mémoire de Marc et Pierre avec quelques mots...

J'écarquillais les yeux. David était vraiment rempli de surprises ! Beaucoup de mauvaises mais aussi quelques bonnes, il fallait bien l'avouer...

- D'accord, je t'écoute.

Il plongea son regard bleu océan dans le mien.

- Non, je veux que ce soit toi.

- Ah... Euh... Ok...

Je me raclai la gorge, légèrement gêné. Je sentais le regard de David me chauffer la joue mais je décidai de l'ignorer.

- Hum... Marc, on ne te connaissait pas très bien... Pierre non plus d'ailleurs... Euh... On tient juste à vous dire merci. Grâce à vous, nous avons beaucoup de chance de remporter la victoire. Vous vous êtes sacrifié pour nous alors que vous nous connaissiez à peine... J'espère que, là où vous êtes, vous êtes heureux ensemble et que vous verrez notre victoire. Euh... Voilà... C'est tout ce que j'avais à dire... Reposez en paix. Et encore merci.

Je me tue, le cœur battant. Je venais de faire un discours vraiment très nul.

Je jetai un coup d'œil discret vers le riche. Son regard triste était dirigé vers les deux tombes qu'on venait de creuser. Il ne semblait pas avoir remarqué la médiocrité de mes paroles. Tant mieux.

PDV Marina

Qu'est-ce qui m'avais pris de mater Matis comme ça ?!

Mais depuis que j'avais croiser son regard, tout à l'heure, je n'arrivais pas à me retirer son image de ma tête. Il était vraiment beau avec ses yeux verts débordants de malice, son petit sourire en coin et ses cheveux blond en bataille, qui lui tombaient souvent devant les yeux. Et puis, son corps de rêve ne manquait pas, lui aussi, à me charmer.

Je secouai la tête. Je devais arrêter de penser à Matis. Ce n'était pas mon genre de tomber amoureuse du premier venu, surtout quand celui-ci était un riche...

Mais bon, ça ne dérangeait pas mon frère de sortir avec un riche alors pourquoi ça devrait me déranger ?

J'écarquillai les yeux. Non, ce n'était pas vrai ?! J'étais encore en train de penser à sortir avec lui ! Je devais vraiment me changer les idées...

Je m'assis sur mon canapé et allumai la télé. Je m'emparai de la télécommande pour faire du zapping.

Malheureusement, il n'y avait vraiment rien d'intéressant à la télé. Je l'éteignis donc en soupirant.

Je regardais par la fenêtre. Je pourrais peut-être sortir... Mais j'avais trop peur de croiser l'objet de mes pensées...

Je pourrais peut-être aller voir mon frère mais peut-être qu'il était toujours avec David. Je n'avais pas envie de les déranger...

Je soupirai. Je n'avais absolument rien à faire...

PDV Léana

Je m'étais fais un bain. J'avais passé presque toute la journée dedans, essayant désespérément d'enlever le sang de Mélissa coller à ma peau et imprégné dans mes cheveux crépus. Même dans la mort, Mélissa arrivait encore à me faire chier.

J'avais vraiment la haine. J'étais en train de perdre le contrôle de la situation. Rien ne se passait comme je l'avais prévu. Tous mes plans tombaient à l'eau.

Et en plus de ça, j'avais aussi perdu Matis dans l'équation... Maintenant, j'étais toute seule. C'était moi contre eux, et je savais déjà comment ça allait finir... Je ne serais pas vivante à la fin de cette édition, je le sentais. C'était fini pour moi...

Je contemplais ma figure dans le miroir. J'avais encore un œil au beurre noir, des bleus et des bosses sur le visage.

Tout ça infligé par Eliot. Ce sale pauvre qui avait l'air si innocent au début, s'était transformé en une vraie furie. Le mieux qu'on puisse dire c'était que cette sale ordure cachait bien son jeu...

Je serrais les dents en émettant un reniflement méprisant. J'étais sûre que ce minable nous cachait encore quelque chose... Mais quoi ?

Je sortis de la salle de bain, mon cerveau fonctionnait à mille à l'heure.

Je me dirigeais vers la fenêtre et l'ouvris pour aérer mon salon. C'est alors que mes yeux se posèrent sur David et Éliot qui rentraient de la forêt. Les deux garçons se dirigeaient vers la maison du riche dans un silence pesant.

Je les fixais, discrètement, les yeux plissés. Arrivé devant chez lui, David rentre dans sa maison sans un mot, un signe pour Éliot. Qui lui prit le chemin de son domicile sans un regard en arrière.

Je fronçai les sourcils. C'était quand même un drôle d'agissements pour deux personnes qui étaient sensées être en couple, non ?

Alors, les pièces du puzzle se mirent peu a peu en place dans ma tête. Au début, ces deux là de détestaient. Comment était-ce possible alors qu'ils soient en couple maintenant ? Leur relation n'avait pas pu évoluer autant en si peu de temps !

Peut-être qu'ils faisaient semblant d'être ensemble ? Mais pourquoi ? Quelle en était l'utilité ?

Un éclair de génie vint alors me frapper l'esprit. Ils avaient sans doute étaient mis en couple par le Cupidon ! Voilà, c'était eux le fameux couple dont j'avais oublié la présence ! Ils avaient sûrement fait semblant d'être en couple pour ne pas qu'on les soupçonne !

- Préparez-vous, la Nuit de la Paix va bientôt commencer !

Je commençais à faire les cent pas dans mon salon tout en réfléchissant.

Il fallait absolument que je prévienne les autres Loup-garou de ma découverte ! On avait peut-être encore une chance de gagner !

- Que la Nuit de la Paix commence !

Bonjour, je tiens à vous dire désolée pour mon inactivité !