Quand j'ai publié ce chapitre on était encore samedi et je l'ai publié à 23h59, donc je ne suis pas en retard !!

De justesse !

J'ouvre docilement les yeux en regardant autour de moi.

On m'a ramené dans ma chambre en soignant mon bras.

Je me mets à frissonner, il fait froid ici, la fenêtre est encore ouverte. Je me lève et part la fermé à pas lent.

Je remarque qu'il pleut. Ça me fait sourire car ça me rappel chez moi, ces moment où il pleuvait trop pour aller au boulot et que mon père s'asseyais à côté de moi devant la cheminée en me lisant une de ses merveilleuses histoires...

Je colle ma tête contre la fenêtre et regarde à l'extérieur, on ne voit pas grand-chose, mais j'arrive à distinguer la cantine et les vingt troncs coupés.

Je fronce les sourcils en voyant que, autour de ses troncs, un grand bout de bois a été planté dans le sol. J'arrive même à percevoir une silhouette attaché.

Ce doit être Bryan, j'en suis presque sûre.

Un sourire cruel s'imprime sur mes lèvres quand une idée pénètre mon esprit.

J'attrape ma couverture, la met sur ma tête et sort par la fenêtre arrière de ma chambre. J'ai à peine posé le pied à terre que la pluie a déjà pénétrée ma couverture. Je fais le tour de toutes les maisons et sors en passant derrière la Maison Rouge.

Je m'avance vers le détenue et mon sourire diminue peu à peu quand je remarque qu'il n'y a rien de marrant.

Je suis à cinq mètre de lui, même avec la pluie et le toner, j'arrive à l'entendre gémir de douleur, il essaye désespérément de se libérer de ses liens qui lui entaille la peau, ses poignet son en sang et je paris qu'il doit mourir de froid, vu qu'il ne porte qu'un pantalon. Je fais un pas de plus vers lui et il me remarque. Nos regards se croisent et il arrête instantanément tout ce qu'il était en train de faire, pour me regarder.

Je détourne le regard en rougissant.

- Ton bras va mieux ? demande-t-il d'une voix paisible, essayant de dissimuler sa douleur.

Je regarde mon bandage et hausse les épaules.

Franchement, je m'en fiche complètement d'être blessée, je m'en vœux surtout qu'il soit punit à ma place.

Pourquoi je devrais être soucieuse du bien-être de l'assassin de mon père ?

Bryan tire sur ses liens pour s'approcher plus près de moi. Tout en gardant ma couverture sur la tête, je le repousse pour le plaquer contre le poteau.

- Tu vas te faire encore plus mal si tu essayes de tirer, dis-je d'une petite voix, tête baissée.

Je garde mes mains posées sur son torse en regardant mes pieds nus, salies par la boue.

- Pourquoi tu t'es fait punir à ma place ? demandé-je en remuant les oreilles.

- Je ne voulais pas que tu te retrouves à ma place, je n'aurai pas supporté de te voir ainsi.

- Où avais-tu trouvé le marteau ?

- Dans les bois, sous un buisson.

Je m'écarte un peu et lève les yeux vers lui, il se mord la lèvre et fermant les yeux, surement pour se retenir de gémir.

- Tu souffres ?

Il ouvre les yeux et essaye de sourire.

- Ça va, j'arrive à supporter la douleur...

Je m'assois par terre en rajustant ma couverture. Je le regarde gesticuler en essayant de bouger.

Je n'ai pas encore expliqué pourquoi il a mal. Ses mains son attaché tout en haut du poteau, donc il ne touche presque pas le sol, et ses bras doivent lui faire très mal, surtout qu'il a froid.

- Depuis combien de temps tu es ici ? demandé-je.

- Je ne sais pas... dit-il, épuisé. Peut-être une heure, ou bien même trente minutes, je n'en sais rien du tout.

- Et du dois rester comme ça jusqu'à quand ?

- Jusqu'au prochain Conseil de Concertation.

Intérieurement, un creux se forme dans mon ventre, je connais très bien cette sensation, le remords. Je m'en vœux de plus en plus de mettre défouler et de lui avoir causé des ennuis...

- Milena, souffle-t-il, ne t'inquiète pas pour moi, je vais bien. Je peux tenir trois jours comme ça, ne t'inquiète pas !

Il sourit mais je remarque que son regard n'exprime pas la même joie que son beau sourire. Il souffre, à cause de moi.

Normalement, je devrais être heureuse de le voir souffrir, mais... même s'il a tué mon père, je ne peux pas oublier tous les sentiments que j'ai ressentis pour lui... J'aimerai le haïr, mais c'est impossible. J'ai l'impression que...

- A quoi penses-tu ? demande-t-il.

Je serre les poings, et fait une grimace, à cause de ma blessure. Je l'observe, il me regarde, il a l'air épuisé, sur le point de s'évanouir, mais il tient bon, sûrement pour ne pas m'inquiéter.

- A m-mon père... bégayé-je.

Il baisse la tête et regarde à son tour ses pieds.

- Milena... chuchote-t-il.

Puis il se met à chuchoter autre chose mais le bruit du toner m'empêche d'entendre.

Je m'approche de lui en lui demandant de répété, il se met à haleter, comme s'il venait de courir un marathon, son visage est blanc, j'ai l'impression qu'il pleure, mais c'est difficile de le savoir puisqu'il pleut.

- Milena... gémit-il, je...

J'ouvre grand les yeux en lui demandant de continuer, il avale difficilement sa salive et me regarde dans les yeux pour me prouver que, ce qu'il va me dire, est vraie, à cent pour cent.

Sans me lâché du regard, il pose son front contre le mien, en soufflant de plus en plus fort.

- Je... je...

- Bryan... soufflé-je, continue ta phrase, je t'en supplie.

Il se mord la lèvre et pousse un long râlement, comme s'il était sur le poing de mourir.

Je me mets à pleurer, je n'ai pas envie qu'il meurt !

Je pose mes mains sur ses joues en essayant de le maintenir éveiller.

- Qu'es que tu veux me dire ! montre-le-moi si tu n'arrives pas à le dire !

Il secoue la tête.

- C... c'est... impossible...

- Pourquoi !

- Car...

Il passe sa langue sur ses lèvres et de dit, avant de s'évanouir :

- Je n'ai pas tué ton père...

J'écarquille les yeux et le secoue, en essayant de le réveiller.

- Qu'es que tu racontes ! m'exclamé-je, ne dis pas de bêtises ! bien sûre que tu l'as tué ! tu es le seul qui connaît ce qu'il me disait chaque soir !

Il entrouvre les yeux puis les referment, incapable de tenir le coup.

Si ça continue comme ça, il sera mort avant même que le Soir de Concertation n'ai commencé.

Il rassemble toute son énergie pour me sourire en me regardant droit dans les yeux.

- J'me suis fait bobo, tu sais ? j'aimerai bien un bisou magique, et aussi...

Je plaque ma main sur sa bouche, même si ça ne l'empêche pas de continuer son discourt.

Je souris gentiment en soufflant.

- Tu es vraiment chiant Bryan...

Après ça, je l'embrasse sur la joue et m'écarte de lui. Un sourire s'imprime sur ses lèvres et il commence à s'endormir, ou peut-être à tourner de l'œil, à moins qu'il ne soit en train de mourir...

- Ne meurt pas, soufflé-je, si quelqu'un doit te tuer, c'est bien moi.

Il ne me répond rien et sa tête tombe en avant, un sentiment de panique m'atteint, mais il s'estompe rapidement quand je remarque qu'il respirer.

Je baisse les yeux et retourne dans ma chambre, en espérant que personne ne m'ai vu.

Je laisse tomber ma couverture, me déshabille entièrement et me jette dans mon lit en regardant le plafond, plongé dans mes pensées.

Si ce n'est pas Bryan qui l'a tué, alors qui est-ce ?

Peut-être Alice, ou même Arslan, mais je ne vois pas pourquoi ils feraient cela, même Bryan, je ne comprends pas.

Ou peut-être c'est, un jour, quand Bryan se promenait dans la rue, qu'il a entendu le meurtrier le dire, et que, bizarrement, il ait tout retenu !

Mais il m'a l'air bien au courant de la mort de mon père.

Donc c'est lui ! Il n'y a aucune autre explication !

Mais pourquoi ? Peut-être parce qu'il voulait savoir la suite de son prochain livre mais que mon père n'a pas voulu lui répondre ? Alors, pour le punir de ne pas lui avoir répondu, il l'a tué ?

Non.

Ou soit, Bryan est somnambule, il est parti dans sa cuisine, a pris un couteau, c'est trimbalé comme ça dans la ville pour rentrer par effraction dans notre maison et l'assassiner ?

Non, il n'y avait pas qu'un assassin.

Ou Bryan est un vampire et mon père était un loup-garou, et puisque ces deux groupes sont en guerre, il l'a tué ! Et je dois me venger en exterminant tous les vampires sur cette planète, sauf que je vais tomber éperdument amoureuse d'un vampire et nous allons nous battre pour instaurer la paye entre ses deux groupes !

Non, ça sort trop d'un livre de vampire à l'eau de rose...

Oh Milena... arrête de penser à des choses aussi idiotes et endors toi !

Je ferme les yeux et me roule en boule.

Et si...

Ferme-la !

Je cogne mon poing contre mon front et essayant de changer mes pensées.

Je me détends et commence à rêver d'un monde parfait où le jeu sordide du Loup-Garou n'existe pas, où ce n'est qu'un jeu de société fait pour amuser les enfants...

En parlant de ça, je me demande bien ce que les jeux en France peuvent être pire que les nôtres...

Dors ! Dors !

J'inspire profondément et retiens ma respiration jusqu'à ce que mon cœur ralentisse. Je ferme les yeux et commence à m'endormir

L'image de Bryan qui sourit s'imprime sous ma rétine.

Et malgré qu'il fasse froid dans ma chambre, que je n'ai rien pour ne pas mourir de froid, j'arrive à sentir ses bras m'enlacer et me réchauffer comme une couverture.

...

Eva s'avance vers moi, le visage triste.

Il est midi, tout le monde mange dans la cantine, sauf Bryan qui est toujours attaché.

Elle regarde mon bras et grimace.

- Pourquoi tu as enlevé ton bandage, ce n'est pas beau à voir une blessure dans ce genre...

- Ça m'énervait de voir mon bras bandé, et puis j'avais envie de voir comment évoluais l'infection...

Elle attrape mon bras et le regarde de plus près et ce rend compte qu'il y du pus qui en sors. Elle pousse un cri et m'attrape par l'autre main.

- Il faut tout de suite soigné ça !

Je secoue la tête et me rassois avant de grogner :

- J'ai faim.

- Eh bien tu attendras ! je n'ai pas envie que tu aies une infection du sang ! on devra t'opérer et te couper le bras !

- Et alors ? j'aurai toujours mon autre bras !

Elle fronce les sourcils et s'assoit en face de moi.

- Qu'es qui ne va pas ? demande-t-elle gentiment, tu n'as pas l'air normal...

Je baisse les yeux sur mon assiette et remplie ma bouche de nourriture pour ne pas lui répondre.

- Il fait une telle chaleur ! s'exclame Jekaterina en enlevant son T-shirt.

- Sale exhibitionniste... râlé-je la bouche pleine.

Elle se tourne vers moi et là...

Je pense que je retiendrai se moment toute ma vie...

Elle me lance un regard rempli de compassion !

J'avale de travers et me met à tousser comme jamais, Eva se met derrière moi et commence à me taper dans les dos. Ça ne marche pas.

J'attrape un verre d'eau et l'avale cul sec.

Quand je reprends mes esprits, je me tourne vers cette dernière.

- Ta gentillesse a failli me tuer !

- Dommage qu'elle n'ait que failli te tuer... miaule-t-elle.

Je serre tellement fort les poings que ma blessure se remet à saigner. Eva m'attrape par le bras.

- On va te soigner !

- Laisse-moi manger !

- Non !

Je résiste mais celle-ci me soulève et me pose sur son épaule pour m'emmener jusqu'à sa chambre. Elle me plaque sur son lit et commence à soigner ma blessure. Pendant qu'elle me fait un bandage, je lui mords le poignet pour qu'elle lâche prise. Mais elle tient coup jusqu'à la fin. Quand elle a terminée, elle me repousse en poussant un cri aigue.

- Mais qu'es qui te prend Milena ?! je ne te reconnais plus ! tu m'as plus l'air d'un choit qui pique sa crise d'adolescence qu'autre chose !

- Je ne suis pas un chiot qui pique une crise d'ados !

- Si ! parce que tu es mignonne et chiante à la fois !

Je me lève et sors de sa chambre en claquant la porte. Quand je lève la tête, je vois tout le monde en train de faire une bataille d'eau sous la pluie.

Je ne sais pas ce qui me choque le plus, franchement, qu'ils s'amusent devant Bryan, qui est en ce moment même en train de souffrir, où bien qu'ils le fassent sous la pluie ?

Non, une personne est assez respectueuse, c'est Alice, elle prend dans ses bras son cousin en sanglotant.

C'est super qu'elle fasse ça, car, si quelqu'un a vu une personne se promener sous une couverture et prendre dans ses bras Bryan, ils vont penser que c'est Alice ! Donc ils vont croire que c'est elle la Petite Fille !

Quant à moi, il faut que je m'en foute royalement de lui, car j'aurai l'air d'une faible si je courrais dans ses bras où que lui lancerai un regard compatissent. Parce que, pour les autres, c'est Bryan qui a détruit les toilettes et qui m'as fait mal.

Donc il faut que devant tout le monde, je sois froide avec lui.

J'avance tête baissé vers un banc, mais entretemps, Galya me rentre dedans. Je me tourne vers elle et lui hurle dessus en lui crachant qu'elle est aveugle pour ne pas me voir ou bien qu'elle n'a pas la compétence requise pour s'arrêter quand elle le veut, qu'il faut qu'il y ait un arbre ou un objet pour l'arrêter.

Elle se met à pleurer et me prend dans ses bras en me demandant de la pardonner et d'être de nouveau sa meilleure amie. J'accepte à contrecœur en lui tapotant la tête. Elle me prend par la main et va s'assoir sur le banc avec moi.

Je vois Anil et Alejandro se courir après, en essayant de se jeter de la boue dessus et en riant joyeusement.

Je les avais oublié ses deux-là, je me demande où ils en sont d'ailleurs...

Au même moment, Alejandro se tourne vers Anil et le laisse lui jeter une boule de boue. Il s'avance vers lui, passe ses bras autour de son coup et se met sur la pointe des pieds pour l'embrasser, devant tout le monde !

Au début, tout le monde se tait en comprenant ce qu'il se passe, même Anil reste pétrifié !

Puis Jekaterina se met à hurlé de joie comme une fillette en criant « C'est trop chouuuu !! ».

Puis tout le monde la suit et l'atmosphère redevient chaleureuse et la bataille d'eau et de boue peut recommencer.

Je regarde Galya, qui a l'air choquer.

- Tu vas bien ? demandé-je.

- C'est trop dégueulasse... crache-t-elle.

J'écarquille les yeux et me retiens de peu de lui en mettre une.

Mais à la place, je l'attrape par les joues et l'embrasse pendant trois secondes. Puis quand je m'éloigne, je lui fais un clin d'œil en lui chuchotant.

- Je ne trouve pas ça dégoutant, moi.

Elle se met à rougir à vue d'œil et détourne le visage en ouvrant grand les yeux.

Je remarque que tout le monde nous a vus.

Adrian pousse un hurlement et enlève son T-shirt.

- Journée homo !!!! hurle-t-il.

Et pour prouver qu'il a bien l'intention de rendre cette journée réelle, il attrape Brieg et l'embrasse langoureusement.

Tout le monde pousse des cris et s'embrasse en riant et en buvant beaucoup d'alcool.

Je secoue la tête et rentre dans ma chambre. Je m'allonge sur mon lit et m'endors directement.

...

Je me réveille par un coup de toner, c'est la nuit. Il fait toujours froid, et il pleut toujours autant, comme si la nature était triste que Bryan soit puni à ma place.

Je refais comme hier et pars rejoindre Bryan, il est réveillé, il gémit toujours, il frissonne toujours, ça me brise le cœur.

Je m'avance vers lui et pose ma tête contre son front en essayant de réchauffer le plus de peau possible.

- Merci... chuchote-t-il.

Je ne réponds rien et ferme les yeux, c'est normal, que je fasse attention à lui, j'ai envie qu'il soit en forme pour que je puisse le tuer.

- Bryan, soufflé-je, hier tu m'as dit que ce n'était pas toi qui l'avais tué, tu mentais, non ?

Il secoue lentement la tête, je m'éloigne et écarquille les yeux.

- Milena... souffle-t-il, je te raconterai tout, dans les détails un autre jour, mais là, je n'ai presque plus la force de parler...

- Bryan ! m'énervé-je, est-ce que tu as tué mon père oui ou non !

Il souffle et pose son front sur le mien.

- Tu veux vraiment tout savoir ?

Je le regarde dans les yeux en essayant de lui montrer toute ma volonté, juste en un regard. Il m'embrasse sur le front et lève la tête vers le ciel.

- Eh bien...

Hey !

A la semaine prochaine !!