Chapitre 1 :
Ce chapitre a été corrigé et réécrit, ce n'est plus la version originale.
J'enlace tendrement ma mère en tremblant. J'ai peur. J'ai un terrible pressentiment...
A vingt heures tapante, chaque adolescent qui a seize ans doit se coucher dans une chambre, seul.
Cette nuit-là, le Maître du Jeu tirera le nom de vingt adolescents pour les emmener dans le Village pour "jouer" au Loup-Garou.
Je regarde cette émission depuis que je suis petite. Pourtant, plus je grandis, plus je trouve cela atroce, même si je ne loupe aucun épisode.
Je suis fasciné par cette émission. Il y a beaucoup de violence, beaucoup de mises à mort, mais aussi beaucoup de stratégie, c'est passionnant. De plus, je regarde aussi cette émission avec beaucoup d'attention car, si je suis choisie, je pourrai utiliser certaines stratégies utilisées par les anciens joueurs qui ont marché à leur époque.
A moins que tous les joueurs aient la même idée que moi...
Mon beau-père, Parik, m'embrasse sur le front, les larmes aux yeux. Depuis que mon père est mort et que ma mère s'est remariée avec lui, un géant fossé s'est creusé entre lui et moi. Je n'ai pas apprécié que ma mère et lui se marient sans me demander mon avis et depuis ce moment là, je suis devenue très distante. En effet, avant d'être mon beau-père c'était mon oncle, le frère de mon père, et je n'ai pas aimé le fait qu'il veuille remplacer mon père... Maintenant, je regrette énormément de ne pas avoir passé plus de temps avec Parik...
Maman me donne mon panier de nourriture et me laisse sortir de la maison pour que j'aille dire au revoir à mes amis, si j'ai le malheur d'être choisie.
Mes bottes en cuire que je viens récemment d'acheter résonnent sur les pavés blancs de la ville. Je lève la tête et respire cet air humide en fermant les yeux. Quelques gouttes de pluie tombent et coulent le long de mon visage, j'adore l'automne et ce temps de merde.
Je m'engage dans la Grande Rue des Commerçant en saluant quelques amis de ma mère. Ils me répondent simplement par un sourire désolé, sachant très bien qu'aujourd'hui est la journée la plus stressante pour la vie d'un adolescent de seize ans.
Je vais échanger mon petit panier remplis de nourriture contre de l'argent à Joelle, une vielle bigleuse qui nous raconte toujours de fausses prédictions pour nous effrayer et nous faire fuir de son magasin. Les adultes nous ont dits que c'était une femme riche et puissante, avant de tomber dans la folie, donc j'aime bien la taquiner sur ce sujet.
Joelle me regarde avec un sourire étrange, je lui demande ce qui ne va pas et elle secoue la tête en me donnant l'argent. Peu importe, Eva et Bob, mes deux meilleurs amis, doivent sûrement m'attendre.
Tout en courant pour rattraper mon retard, je regarde combien Joelle m'a donné... Dix pièces, seulement ?! Habituellement, les plats de ma mère en valent vingt ! Pas grave, je n'ai plus le temps de retourner la voir...
Quand j'aperçois mes amis, on se prend tous les trois dans nos bras en essayant de rire pour faire fuir nos larmes. Nous avons tous les trois seize ans, j'ai peur que l'on se retrouve séparé...
- Je vous aime tellement, bande de folles ! Nous avoue Bob, étant le seul de nous trois qui ne semble pas si stressé que cela.
Eva et moi séchons nos larmes et nous nous mettons à marcher rapidement car le parc d'attraction est encore loin.
Trente minutes plus tard, nous arrivons au parc d'attraction. Bob et Eva semblent tout excités, ça me rend heureuse de les voir ainsi... Surtout Bob...
Je baisse la tête en rougissant, Bob est... Comment dire ? Il est beau, intelligent, gentil et très à l'écoute... En gros, c'est l'homme parfait... Je suis amoureuse de lui depuis que j'ai quatorze ans, comme Eva (malheureusement). J'ai commencé à développer des sentiments pour lui quand mon père est mort et qu'il a passé toutes ses journées avec moi, en m'enlaçant et en essayant de me faire sourire. Eva venait quelques fois, mais elle ne pouvait pas rester longtemps, car elle devait s'occuper de ses cinq frères, pour aider sa mère qui en attendait un sixième.
Avec mon argent et celui d'Eva, nous payons l'entrée et Bob se rue sur son attraction préférée : le tir à la carabine. Quand l'organisateur aperçoit Bob arriver, celui-ci lève les yeux au ciel. Bob est tellement fort qu'il récupère toujours les gros lots, je me demande comment a-t-il pu apprendre à tirer aussi bien ? Ses parents doivent être passionnés d'arme, peut-être. Je ne connais pas grand chose sur la famille de Bob, il reste très discret sur cela.
A la fin de sa partie, il a un nombre hallucinant de point. Il demande au monsieur trois bagues en or blanc. Celui-ci, bien que ce soit à contre cœur, nous les donne en nous demandant d'en prendre soin et de ne plus jamais revenir dans son stand. Bob rit et lui réplique qu'il a été gentil, aujourd'hui, car il ne lui a pas pris son plus gros lot encore disponible (qui est soit un collier en diamant et d'autres pierres, soit une dague de collection avec un métal spécial et sur le manche des pierres précieuses).
A cause de l'éducation assez modeste que mon père m'a transmise, j'arrive à être étonnée par ce genre de lot. Pourtant, c'est assez commun, ici. La ville dans laquelle de vis est divisée en deux partie : le côté pauvre et le côté riche. Mon père, lui, a vécu toute son enfance du côté Boueux de la ville (le côté des pauvres), et a réussi à sortir de cet endroit pour venir vivre du côté Pavé (chez les riches) en faisant fortune grâce à l'écriture.
Bob se tourne vers nous et nous distribue les bagues.
- Comme ça, si l'un de nous est choisi, il aura un souvenir de nous et de cette belle journée qui nous attend !
Avec Eva, on lui saute au cou pour l'embrasser de partout. J'ai peur d'être choisie, mais j'ai encore plus peur qu'un de mes amis le soit. Allumer la télé, chaque jour, pour les voir dans le Village du Loup-Garou... Je ne sais pas si j'arriverai à supporter cela...
On s'avance vers un bâtiment tout noir. Bob lit les consignes tandis que j'essaye de faire comme lui.
J'ai des difficultés pour lire. Mon père a toujours refusé que j'aille à l'école et préférait me donner des leçons lui-même, sans donner beaucoup d'importance à la lecture ou l'écriture. Je ne sais lire et écrire que quelques mots très simples, en plus de mon prénom, Milena. Je suis assez triste que mon père ne m'ait jamais appris à lire car, en plus de me sentir à l'écart des autres jeunes de mon âge, je ne peux pas lire les livres de mon père. Il n'a jamais voulu me les lire, je n'ai jamais compris pourquoi.
Bob se tourne vers nous et nous explique que c'est un Laser-Game assez particulier. On porte un gilet et une arme, si on touche une partie du gilet, on gagne un certain nombre de points, mais la particularité, c'est que dans le gilet se trouve un faux cœur. Pour l'avoir, il faut l'arracher à son ennemi et tout ça se passe dans le noir quasi-complet.
Nous rentrons donc dans cette salle et je sens des frissons me parcourir le dos, je n'aime pas trop le noir... Je nettoie mes chaussures et m'assois sur un banc en attendant plus de joueurs. Eva est partie aux toilettes pour se soulager, car quand elle se cache, elle a envie de faire... Bref.
Bob s'assoit à côté de moi et pose sa main sur la mienne.
- Si demain l'un d'entre nous n'est plus ici, me dit-il, j'aimerais que tu saches un truc... Enfin... J'aimerais te dire un truc...
Je tourne la tête vers lui, le cœur battant à cent à l'heure, va-t-il me dire que lui aussi m'aime ?
Il se gratte la tête devenant tout rouge.
- C'est difficile à dire, mais... J'aime Eva, bien que je n'ose pas lui dire. J'aimerais que tu lui fasses part de mes sentiments pour savoir si, elle aussi m'aime...
J'ai comme l'impression de me prendre la plus grosse gifle de ma vie.
Je rejette mes larmes et le regarde droit dans les yeux.
- Je suis désolée d'avoir à te le dire ainsi, mais... Je ne pense pas qu'Eva t'aime en retour... Je pense qu'elle te considère plus comme un ami... Un très bon ami...
Je n'aime pas mentir, mais c'était plus fort que moi. J'ai toujours su qu'Eva l'aimait, mais j'espérais tellement que ça ne soit pas réciproque...
Il me regarde, hébété.
- Tu es sûre ? Pourtant, il y a des moments où elle me lançait des regards si doux...
Eva revient dans la pièce, toute souriante. Bob se tait et baisse la tête. Un long silence s'insinue entre nous. Quelques minutes plus tard, trois ados d'environ notre âge arrivent en riant. Il y a : un garçon avec des yeux vert émeraude qui doit avoir mon âge, un beau garçon brun aux yeux noirs qui doit certainement avoir dix-huit ans et une fille, bien plus petite que les deux autres, qui ressemble beaucoup au brun, elle doit avoir aussi seize ans.
- Vous venez pour jouer ? Demande le garçon aux yeux verts.
Je lui souris en hochant la tête. Il explose de rire.
- J'espère que vous n'avez pas trop d'amour propre, car je vais vous laminer !
Eva croise les bras.
- Tu sais que ce n'est qu'un jeu ? Lâche-t-elle.
Je lui attrape le poignet.
- Ne t'énerve pas, il veut juste plaisanter !
Eva sort en marmonnant des réflexions qu'elle a du mal à garder pour elle. Pour ne pas qu'il se sent trop offensé, j'explique à ce garçon qu'Eva est une très mauvaise joueuse sans même avoir commencer à jouer. Bob la suit et me laisse toute seule avec ces trois personnes. Le coordinateur du jeu nous demande d'attendre encore cinq minutes, pour voir si personne d'autre ne vient. Le brun se met à l'écart, s'appuie contre un mur en baissant la tête.
- Tu t'appelles comment ? Demandé-je au garçon.
- Arslan, répond-il en me serrant la main.
- Milena Steven, dis-je en souriant.
La jeune fille se tourne vers moi en écarquillant les yeux.
- Steven ?! Comme Robert Steven ?!
Je me mords la lèvre en essayant malgré ma gêne de sourire. Je déteste quand les gens réagissent ainsi...
- Oui...
- Tu es la fille du grand écrivain Robert Steven ?!
- Oui...
Je lui souris péniblement. Quand mon père est mort, les autorités nous ont ordonné de ne jamais dévoiler sa mort à qui que se soit. Je ne l'ai donc dit à personne, sauf à mes deux meilleurs amis.
- Tu pourrais lui demander ce que devient Ralf dans le second tome de son roman ? Il n'en parle plus beaucoup et c'était un peu mon personnage préféré, et...
Je la coupe en lui expliquant que je ne m'entends pas très bien avec mon père, et que je préfère ne pas avoir à lui poser de questions.
La fille me présente ses excuses et part dans son coin, gênée.
Je respire profondément en lui disant que ce n'est pas grave. Le regard du mec brun et le mien se croisent. Il me sort un petit sourire triste et complice, comme s'il avait compris que je n'avais pas dit toute la vérité à cette fille. Je détourne le regard, il est vraiment étrange...
Le coordinateur du jeu arrive et nous dit que, puisqu'il n'y a pas assez de joueurs pour composer des équipes, le jeu se jouera chacun pour soi. Arslan sourit en se craquant les doigts.
- Je vais tous vous DE-GO-MMER ! Se vante-t-il.
Nous mettons alors nos gilets, et chacun notre tour, le coordinateur du jeu nous amène dans un coin de la salle. Quand tout le monde est placé, il lance la musique et le compte à rebours. Je remarque que ce n'est pas un sol dur, c'est de la boue, super... Mes nouvelles bottes vont être pourries...
Quand nous pouvons enfin jouer, je regrette d'avoir attaché autant de chaînes à mon pantalon. Niveau discrétion, on n'est pas très haut...
Tout en me plaquant contre un mur, je range mes chaînes dans ma poche. Elles feront moins de bruit ainsi.
Le plus silencieusement possible, je monte sur une estrade et me cache dans un coin assez sombre. Arslan passe devant moi sans même m'apercevoir et je lui tire dessus puis m'enfuis en riant tandis qu'il commence à râler. Quelques mètres plus loin, je me cogne contre quelqu'un et tombe à terre, c'est la brunette, elle pousse un cri aigu et tire n'importe où en fermant les yeux. Ayant trop pitié d'elle pour la tuer, je décide de m'en aller pour me cacher dans un endroit silencieux. J'entends Arslan m'appeler au loin :
- Milena ! Viens par ici, que l'on voit qui est le plus fort !
Peu de temps après m'avoir appelé, Arslan hurle en insultant un certain Bryan. J'entends des rires et des bruits de pas passer juste au-dessus de ma tête puis, d'un coup, plus un bruit. C'est mauvais signe... Je décide alors de changer d'endroit et emprunt un long couloir noir.
Je ne vois presque rien, ce n'est pas agréable du tout, ça me met vraiment mal à l'aise...
Une main se pose sur mon épaule et je pousse un cri aigu en attaquant avec mon pistolet la personne (ou le monstre, qui sait), qui vient de me toucher.
D'une agilité stupéfiante, l'ami d'Arslan esquive mes coups et finit part m'arracher l'arme des mains pour me calmer, l'air amusé.
Comment a-t-il pu me suivre sans même que je l'entende ?! J'ai eu si peur, mon cœur a failli me lâcher au moins trois fois !
Après avoir sortis une ribambelle d'insultes pour faire descendre la pression, il me rend mon arme et fait un pas en arrière en me visant avec la sienne. Je lève les mains et lui demande :
- On fait une alliance ?
Il réfléchit quelques secondes et finit par hocher la tête. Nous nous dirigeons ensemble sur une balustrade pour observer sans se faire voir les alentours. J'aperçois une tête se balader à droite de la salle, c'est certainement Arslan !
- Je vais m'occuper d'Arslan, chuchoté-je. Toi, tu restes ici et tu me protèges.
Il hoche la tête et pose son arme sur le muret pour être plus stable. Je le fixe en fronçant les sourcils. Il ne m'a encore jamais adressé la parole, serait-il muet ? Peu importe, tant qu'il protège bien mes arrières.
J'attache mes longs cheveux et me dirige lentement vers l'endroit où j'ai cru reconnaître la tête d'Arslan. En arrivant sur les lieux je l'entends râler, assis en se tenant la cheville. Il me regarde et lève les mains.
- Je crois que je me suis fait mal, je n'arrive plus à marcher, marmonne-t-il.
Je pose mon arme et m'approche de lui pour l'aider à se relever. Trop occupée à ne pas tomber à terre parce qu'il est trop lourd pour moi, je ne remarque que trop tard que ce n'était qu'une ruse pour me voler mon faux cœur... Après l'avoir récupéré, il s'en va en riant.
- Sale traître ! Hurlé-je en lui courant après.
Il se retourne pour me tirer dessus, mais un laser atteint son gilet et je saute sur mon arme pour tenter de l'atteindre avec mon laser avant lui. Malheureusement, quelqu'un profite de la situation pour me tirer dans le dos et je me retrouve dans l'incapacité de pouvoir tirer pendant cinq secondes. Je me retourne et reconnais la brunette. On explose tous les trois de rire en essayant de se cacher derrière des murs. Echangeant une série de tirs avec Arslan, je me faufile derrière la brunette pour lui arracher son cœur et lui tirer dessus. La brunette se cache derrière un mur et je tire sur Arslan. Voulant à tout prix récupérer au moins un autre cœur, je me rue vers lui et nous tombons tous les deux dans la boue, en essayant chacun de choper le cœur de l'autre. J'attrape une poignée de boue et lui étale au visage. Dégouté, il recule et j'en profite pour attraper son cœur et m'éloigner. Quand je me relève, je me cogne contre quelqu'un : le brun.
- Merci pour le coup de main, dis-je en l'embrassant sur la joue.
Tout en lui déposant un petit baiser, ma main se faufile dans son gilet pour lui voler son cœur.
L'ayant remarqué assez vite, il m'attrape par le bras pour m'empêcher de m'enfuir, mais au même moment la musique s'arrête et les lumières se rallument.
- J'ai gagné ! Hurlé-je. J'ai trois cœurs !
Je sors en première et regarde les autres sortir : Arslan avec un pauvre cœur, la brunette sans rien et le brun avec deux cœurs.
Deux cœurs ?!
Je regarde dans ma poche et n'en trouve que deux, il m'en a volé un pendant que je volais le sien !
Comprenant que je l'ai démasqué, le brun me lance un petit sourire malicieux et finit par détourner le regard.
On explose tous les quatre de rire en sortant du jeu. Le coordinateur calcule nos points et les résultats tombent enfin :
1re place : Bryan (j'en déduis que c'est le brun) avec cent vingt-huit points.
2ème place : moi avec cent quinze points.
3ème place : Alice (la brunette) avec cent dix points.
4ème place : Arslan avec soixante-dix points.
Je me tourne vers Arslan en me moquant de lui, il me tire la langue et regarde ses vêtements.
- Je vais me faire tuer par ma mère en rentrant !
Tout en ricanant, je baisse la tête et regarde combien de pièces il me reste.
- Je vous paye ma tournée ! Annoncé-je.
Nous nous dirigeons vers un bar en riant. Mon attention est portée sur le brun, enfin, Bryan. Il est très silencieux, alors qu'il ne semble pas du tout réservé... Il est bizarre...
Du coin de l'œil, je vois passer Eva et Bob.
Je les avais complètement oubliés...
C'est avec le cœur serré que je les vois se tenir la main en gloussant comme un parfait petit couple heureux... Je baisse la tête, le cœur brisé en mille morceaux. Arslan me donne un coup de coude tandis que nous nous asseyons sur une table d'extérieur et qu'un serveur prend notre commande.
- Quelque chose ne va pas ? Me demande-t-il.
Je secoue la tête en jetant un dernier coup d'œil à Bob et Eva. Ils se sont arrêtés pour se rouler une pelle... Ok, c'est sûr, ils ne se tiennent pas la main en tant qu'amis...
Cela signifie que Bob lui a avoué ses sentiments et qu'Eva a dû lui dire qu'elle l'aimait, elle aussi... Bob a dû comprendre que je lui ai menti... Pourvu qu'il ne dise rien à Eva...
- Je lève mon verre au grand gagnant ! annonce fièrement Arslan.
Nous trinquons tous ensemble en commençant à discuter de tout ce qui s'est passé pendant la partie. Alice devient de moins en moins timide et commence à nous raconter sa vie, tandis qu'Arslan la taquine en la coupant dans ses récits pour lui dire des bêtises. Bryan, quant à lui, reste dans son coin à regarder les autres attractions.
La pluie s'intensifie, j'ai été débile de ne pas m'habiller plus chaudement...
- Je me ferai bien un grand huit ! Dit Arslan.
- Oui ! Chantonne Alice.
- Allez-y sans moi, dis-je gentiment. Il faut que j'aille retrouver mes amis.
Arslan hoche la tête et demande à Bryan s'il veut les suivre, mais celui-ci secoue la tête en me regardant, j'imagine qu'il veut me suivre... J'espère que ça le rendra un peu plus bavard...
Je paye donc les boissons et commence à marcher sous la pluie avec Bryan. Il reste silencieux et regarde autour de nous tout en jetant quelques coups d'œil furtifs vers moi.
Préférant les conversations passionnantes, je lui demande :
- Tu viens d'où ?
Peut-être pris de court par cette question qui sort de nulle part, il hausse simplement les épaules. Intriguée, je m'arrête pour me mettre en face de lui et l'observer de plus près.
- Pourquoi tu ne parles pas ? T'as la voix cassée ?
Amusé, il secoue à nouveau la tête, silencieux. Je lève les yeux au ciel.
- Tu le fais exprès pour m'énerver, pas vrai ? Demandé-je en le pointant du doigt.
Il hausse les épaules, mais ne dit toujours rien. Je croise les bras et le préviens :
- Je sens que ça va mal se passer entre toi et moi.
Je l'entends rire pour la première fois. Il a un rire bizarre. Son rire est grave et semble le maîtriser, pas une seule fausse note.
- Tu es vraiment un garçon étrange... Dis-je en me remettant à marcher.
- Parle pour toi, me répond-il (enfin !) avec un petit sourire.
J'allais lui faire une remarque, mais Eva m'interrompt.
Cette dernière se rue vers moi, le visage rouge. Elle m'attrape par le poignet et m'emmène à l'écart avant de hurler :
- Comment as-tu osé me faire ça, à moi, ta meilleure amie ?! Tu savais très bien que j'avais mes chances avec Bob, et tu lui as menti pour qu'il t'aime, toi ! Tu n'es qu'une salle égoïste ! Je te déteste ! J'espère que tu vas être choisi pour le Jeu et que tu vas te faire tuer !
Elle arrache de mon doigt la bague que Bob nous a offert puis me tourne le dos et s'en va avec Bob, qui ne me regarde même plus dans les yeux.
Je reste là, trempé à cause de la pluie, trop choqué pour pouvoir bouger. Bryan s'avance vers moi, enlève sa veste pour la mettre sur mes épaules. Tout en le remerciant, je m'appuie sur un poteau et me laisse glisser jusqu'à ce que mes fesses touchent le sol et pleure. Je viens de perdre mes deux meilleurs amis, juste pour une histoire d'amour...
Quelle imbécile je suis.
***
Je me regarde dans le miroir et respire un long coup, ma mère passe derrière moi et me regarde de la tête au pied avec un petit sourire. Je porte une jupe noir en simili cuir qui m'arrive à mi-cuisse que j'ai remonté jusqu'à mon nombril, un croc-top noir en dentelle, et mes chères et magnifiques bottes que j'ai pris soin de nettoyer. Je me suis aussi passé autour de mes yeux du crayon noir, ce qui fait ressortir la couleur de mes yeux verts pomme, mais aussi ce qui me rend un peu plus... Badass ? Si je dois rentrer dans le Jeu, autant me faire passer pour une dure à cuire.
J'échange un dernier regard avec ma mère, elle retient à peine son sourire. Je l'embrasse une dernière fois sur le front en lui disant que je l'aime et, comme à son habitude, elle ne me répond rien.
Parik, lui, m'attrape et me serre dans ses bras, le corps remué par des sanglots.
Je baisse la tête et rentre dans ma chambre. Quand j'y pénètre entièrement, ma mère claque la porte derrière moi et la ferme à clé.
Bon, avec un peu de chance, je ne serai pas choisie...
Je m'allonge dans mon lit et ferme les yeux. Bien... Il ne reste plus qu'à attendre... Dans combien de temps vont-ils venir si je suis choisie ? Une heure, peut-être, le temps que je m'endorme... C'est dommage pour eux, car je n'ai pas du tout envie de dormir, je suis trop stressée ! Il faut que j'arrive à me calmer... Mais comment ? Quand je suis stressée, j'ai souvent tendance à sortir faire un tour dehors pour regarder les étoiles...
Quelques secondes plus tard, je sens une drôle d'odeur. Elle est très légère mais assez dérangeante... J'ouvre les yeux et grâce à ma petite veilleuse, je remarque que ma chambre est embrumée.
Ça y est, ils viennent me chercher...
Mais je ne vais pas me laisser faire.
Je saute hors de mon lit et cours jusqu'à ma porte en tambourinant dessus et en suppliant ma mère de m'ouvrir, mais elle ne fait rien.
Mes paupières s'alourdissent et je finis rapidement par ne plus avoir de force et je me laisse glisser au sol en poussant un long râle. Des mains m'attrapent et je vois derrière mon voile de larmes deux hommes, l'un me tenant par le bras en essayant de me faire rentrer dans un sac à patates, et l'autre tenant une caméra.
J'inspire profondément et, en regroupant mes dernières forces, hurle en regardant la caméra :
- ALLEZ TOUS VOUS FAIRE FOUTRE !
***
Une main se pose sur mon épaule. J'ouvre les yeux et me cogne contre quelqu'un : Arslan.
Celui-ci a les yeux rouges, comme s'il avait pleuré.
- Dépêche-toi Milena, dit-il d'une voix rauque. Nous allons être en retard.
Toujours un peu enveloppé par l'effet du gaz, je ne bouge pas pendant que mon ami se lève.
Il fait quelques pas et s'arrête. Ses mains et ses genoux tremblent. Je sens l'angoisse monter en moi quand il se tourne et me dit :
- Bienvenue dans le Village du Loup-Garou.
Heyyy !
J'espère que ce premier chapitre vous aura plus ! 💕
Peut-être qu'il y aura des incohérences entre les chapitres réécrit et ceux qui sont encore originaux, mais ce sera corrigé après la réécriture 😊
Byeeeee ✌
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