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Chapitre 21 : Jodie

Seule, dans la cantine, je fais le tour ce qu'on nous propose pour le goûter :

Bananes, barres chocolatés, jus de fruits, raisins et des pommes.

J'attrape une pomme rouge et la regarde. Symbole de Milena, cette grande fanatique des pommes. L'a-t-on enterré sous un pommier ? c'est une bonne question. Ils n'ont pas vraiment médiatisé tout cela, le fait qu'ils aient montré son corps à la télé après l'attaque des Rebelles a fait scandale et a profondément choqué le public (ce qui est compréhensible car elle était à moitié nue avec un couteau planté dans le ventre, pas terrible comme image à l'heure du dîner), ils ont donc préféré ne plus trop parler d'elle.

J'attrape en plus de cela une banane et un jus de fruit.

Nerveuse, je sors de la cantine et me dirige vers la Maison Rouge. Depuis que je l'ai giflé, Bryan semble distant avec moi, ce qui est compréhensible vu qu'il n'a rien fait de mal pour recevoir cela. Enfin, moi je sais pourquoi je l'ai giflé, ce rêve...

Je secoue la tête, je ne veux plus y penser, ce genre de rêve me perturbe vraiment.

Je toque à la porte de la Maison Rouge et attends qu'il l'ouvre.

Mon estomac est noué, je ne sais pas comment il va m'accueillir, s'il va me claquer la porte au nez, me tuer sur-le-champ ou s'il va être sympa avec moi. Mais j'aimerais juste lui présenter mes excuses, je me sens vraiment gênée de l'avoir giflé pour aucune raison valable.

Après une longue et angoissante minute, il finit par ouvrir la porte de sa maison. Il n'a pas d'expression sur le visage, il parait juste exténué, de gros cernes sous le visage et les cheveux ébouriffés dans tous les sens. Sa tenue n'est pas celle qu'il porte d'habitude, il porte un jogging gris avec un sweat qui porte la marque du jeu, c'est-à-dire plan une hache ensanglanté avec au-dessus écrit en grand "LOUP-GAROU" puis juste en dessous du logo la phrase "Restez vigilants...", j'imagine que ce doit être son pyjama, on dirait qu'il vient de se réveiller, bien qu'il soit 16h...

- Quoi ? dit-il en se frottant le visage.

- Je t'ai apporté quelque chose pour le goûter, dis-je en lui montrant ce que j'ai dans les bras.

Il fronce les sourcils, certainement surpris par mon comportement. Moi aussi je me surprend moi-même.

- Pourquoi ? demande-t-il.

- Pour me faire pardonner, pour la dernière fois...

Il rit, mais pas comme-ci ce que je venais de dire l'amusait, on dirait plutôt que je l'exaspère.

- Non merci, finit-il par dire.

Il allait refermer la porte mais je coince mon pied pour la maintenir ouverte.

- Bryan, je suis vraiment désolée, crois-moi, soufflé-je.

- Je te crois, tu n'es pas le genre de personne à venir t'excuser si ce n'est pas sincère.

Je le regarde, en attendant qu'il me dise que je suis pardonnée, ou qu'il prenne un des aliments que je lui présente, pour me faire comprendre qu'il ne m'en veut plus. Mais il ne fait rien de tout cela, il me fixe, c'est tout.

Je baisse la tête et retire mon pied. Il referme la porte et j'entends au travers de celle-ci ses pas s'éloigner. J'ai vraiment dû le blesser, mais pourquoi ? on s'est giflé et frappé je-ne-sais combien de fois et, cette fois-ci, il a l'air plus blessé que les autres fois...

Peut-être parce qu'il était inquiet pour moi quand je me suis évanouit, et qu'il ne s'attendait pas du tout à une telle réaction de ma part quand je me suis réveillée ? je crois me rappeler qu'il avait l'air vraiment soucieux, alors ce doit être ça...

Je retourne dans ma chambre, avec cette fois-ci la gorge nouée.

Quand je l'ouvre, je suis surprise de voir autant de monde dedans.

- Mais qu'est-ce que vous foutez ?! m'écrié-je.

Hect, Nathan et Mikay étaient en train de marmonner autour d'Adei, tout rouge, tandis qu'Até, à l'écart, les regarde silencieusement.

Mikay s'approche de moi, me vole ma banane, et pose ses mains sur mes épaules en me faisant sortir de ma chambre.

- Reste encore quelques minutes dehors, on te prépare un truc.

J'ai à peine le temps de pouvoir placer un mot qu'il me claque MA porte au nez.

Je lâche tous les aliments que j'avais dans les mains et commence à tambouriner sur la porte qu'il vient de fermer à clef.

- Vous avez trois secondes pour m'ouvrir sinon je défonce la porte à coup de pied ! hurlé-je.

Mais pour qui se prennent-ils ? ils entrent dans ma chambre sans ma permission et osent me laisser poireauter dehors !

Je fais le tour de ma maison et passe par la fenêtre de ma salle de bain, qui est toujours cassée. Quand ils remarquent que j'ai réussi à rentrer, Nathan se précipite dans la salle de bain et se met entre moi et la porte.

- Vous faites quoi ?! crié-je.

Il écrit sur son ardoise "Des trucs".

Ça, j'avais bien compris !

De l'autre côté de la porte, j'entends Mikay crier :

- Adei, tu restes allongé sur le lit et tu ne bouges pas !

Non ! surtout pas ! il ne faut surtout pas qu'il se mette dans mon lit ! C'est dedans où j'ai caché mon couteau !

Voyant que je suis de plus en plus énervée, Nathan écrit : "on t'organise un petit tête à tête romantique avec ton chéri".

Ah oui, c'est vrai que je ressors avec Adei. Après l'avoir largué, ils se sont mis à genoux, Até et lui, pour me supplier de ne pas quitter Adei. Trop gentille, j'ai dû accepter.

Mais j'ai l'impression d'avoir fait une grosse erreur.

Je lève les yeux au ciel.

- Vous êtes sérieux ?! vous n'avez pas autre chose à faire que de me faire chier ?!

Nathan me répond : "Bahhh, non, on se fait plutôt chier".

Je ferme les yeux et serre les dents.

Hect ouvre la porte avec un grand sourire.

- Tu peux venir ! me dit-elle en me prenant par le poignet.

Elle me tire jusqu'à mon lit rempli de pétales de roses rouge, où est allongé Adei, bien coiffé et bien habillé, mais avec le visage tout rouge. Il n'ose même pas me regarder droit dans les yeux, et je le comprends.

- Tadaaaa ! dit Hect. Allez, maintenant on laisse les tourtereaux ensemble et vous nous faites de jolis petits Adodie et Jodei.

- Des quoi ?! s'écrit Mikay.

- C'est la contraction de leur prénom !

- Ah. Protégez-vous alors, si c'est pour que mélange de vos gênes soient aussi moche que la contraction de vos deux prénoms, non merci !

Tout le monde quitte la pièce en gloussant bêtement et je me retrouve seule face à Adei.

- Je suis désolé, lâche-t-il après un long silence gênant.

Je ne peux m'empêcher de rire.

- Tu es vraiment ridicule !

Il se relève en riant.

Je m'assois à côté de lui et joue avec les pétales.

- Comment tu as pus te laisser faire ? me moqué-je.

- Ils se sont tous les trois jetés sur moi sans prévenir !

- Eh bien, tu n'avais qu'à les repousser !

- Trois contre un ! comment veux-tu ?! je ne suis pas aussi fort que cela !

Je lève les yeux au ciel.

- Si on ne fait pas de bruit pendant un moment, je pense que ça leur suffira, me dit Adei.

- Ou on a qu'à leur botter le cul tout de suite !

Je me lève mais Adei me retient par le bras.

- La violence ne va rien résoudre, Jodie, reste assise sur le lit et taisons nous.

A contre cœur, je me rassois et ferme ma bouche en croisant les bras.

- Tu penses que ça prend combien de temps, ce genre de truc ? demandé-je après une minute de silence.

Adei secoue la tête.

- Pas la moindre idée, me répond-il.

Je m'allonge sur mon lit en soufflant, exaspérée.

Le silence continu, Adei s'amuse à déchirer les pétales tandis que j'essaye d'en mettre le plus sur mon visage sans que celles-ci tombent. Ne me demandez pas pourquoi je fais ça, je m'ennuie.

- C'est long, se plaint Adei.

- Ça t'apprendra à ne pas vouloir me laisser leur botter le cul.

Adei rit et me jette ses pétales déchirés.

J'enlève tout ce que j'ai sur le visage et me relève. Je me dirige discrètement jusqu'à ma porte et me met à écouter ce qu'ils sont en train de se dire derrière.

- Tu entends quelque chose ? chuchote Hect.

Ils sont donc bien en train de nous espionner, ces bâtards.

- Rien du tout, lui répond Mikay.

- Ça se trouve ils font une sieste ?

- Il n'y a pas moyen ! Adei avait l'air super motivé.

Je me retourne vers Adei, les yeux grands ouverts.

Je crois que je vais le tuer.

- Adei, qu'as-tu dis à Mikay me concernant ?

Adei fronce les sourcils.

- C'est-à-dire ?

- Je viens d'entendre Mikay dire que tu étais super motivé. Je croyais qu'on s'était mis d'accord pour que tu évites de répandre ce genre de rumeurs ?

Adei secoue la tête et devient tout rouge tandis que je m'approche lentement de lui, sentant ma rage monter.

- Ce n'est pas ce que tu crois ! c'est sorti de son contexte ! Mikay m'a demandé si j'étais prêt à passer à l'étape supérieure, mais je ne savais pas que c'était ça l'étape supérieure !

Je serre les poings.

- Et tu croyais que ça allait être quoi d'autre ?!

- Je ne sais pas ! mais je ne pensais pas à ça !

Soudain, la porte s'ouvre en grand sur Mikay qui nous pointe du doigt.

- AH-AH ! dit-il fièrement, je me doutais bien qu'il ne se passait rien ici !

Hect rentre dans la chambre en se frottant malicieusement les mains.

- Je crois qu'ils ont besoin qu'on force un peu les choses... dit-elle d'un ton si espiègle.

Ces trois fous se jettent sur nous et nous enferme dans mon armoire. Je donne des grands coups d'épaule pour essayer de l'ouvrir mais rien n'y fait, ils ont dû la bloquer avec quelque chose de lourd.

- Bande de salopard, vous croyez que je vais baiser avec Adei dans ce genre de situations là ?! vous vous mettez le doigt dans l'œil jusqu'au coude alors ! hurlé-je.

Je continue à donner des coups dans l'armoire mais Adei me retient.

- Jodie, tu vas te faire mal !

- Il faut bien qu'on sorte !

- Ils seront obligés de nous faire sortir à un moment, il faut bien que l'on sorte manger.

- Mais moi je veux sortir maintenant !

Je continue de donner des coups et avec le peu de lumière qu'il y a, je vois Adei croiser les bras.

- Tu es claustrophobe ? me demande-t-il.

- Non !

- Alors tu as peur du noir ?

- Toujours pas !

A vrai dire, je n'aime juste pas rester enfermer dans un lieu aussi petit avec quelqu'un, et surtout avec un homme. J'ai beau faire confiance en Adei, c'est quelque chose qui me déplaît fortement et qui me fait péter un câble.

Au bout d'un moment, mon épaule commence à me faire trop mal pour que je continue de frapper avec. Je finis par abandonner et m'assois par terre.

- Tu t'es calmé ? se moque Adei.

Je le regarde froidement, bien qu'il ne puisse pas trop me voir avec la pénombre.

- Tu ne pourrais pas m'aider ?!

- A quoi bon, s'ils nous voient sortir ils nous remettrons à l'intérieur. Pourquoi ça te dérange tant de rester bloqué avec moi ? je ne vais rien te faire, tu sais !

Je souffle.

- Oui, je sais, c'est juste gênant comme situation...

Adei s'assoit face à moi et je l'entends rire.

- Pourquoi tu as l'air aussi amusé de la situation ?! m'écrié-je.

- Parce que ça va rendre Até jalouse, et donc ce soir j'aurais le droit à plein de bisous et de câlins !

Je lève les yeux au ciel.

- Tu te sers de moi pour arriver à tes fins avec Até, c'est moche.

Adei rit et me donne un coup de pied.

- Si je ne m'abuse, je crois que c'est la même chose de ton côté, hein ?

Heureusement qu'il fait trop sombre, sinon il aurait vu mon visage devenir tout rouge.

- Ce n'est pas ce que tu crois, soufflé-je.

- Oh que si ! tous ces petits regards que tu lui lances, j'ai très bien remarqué ! alors, ta technique marche aussi bien pour toi que pour moi ?

- Non ! ce n'est pas pour ça ! je voulais juste me venger de ce qu'il avait fait, la dernière fois...

- Il avait fait quoi ?

Je détourne le regard, c'est vraiment trop gênant à raconter.

- Bryan et... et Hect ont failli coucher ensemble dans ma salle de bain...

Adei pousse un cri de surprise puis explose de rire.

- Sérieusement ?! Hect et... et le Maître du Jeu ?! je ne m'y attendais pas, à celle-là !

- Mais ne le répète à personne, s'il te plait ! ça pourrait faire du mal à Nathan...

Adei me promet de ne rien dire puis se met à jouer avec les vêtements qui sont pendus au-dessus de notre tête.

- Au fait, quand on sortira de ton armoire, il faut que je te passe un de mes sweat.

Je fronce les sourcils, étonnée par ce changement de sujet de conversation si soudain. 

- Pourquoi ?

- Bah c'est ce que font les couples, pour montrer qu'ils sont ensemble.

- Ah... mais moi je n'ai pas de T-shirt à ta taille... et je n'ai pas de sweat...

Adei rit.

- Non ! en temps normal, c'est juste le garçon qui le passe à la fille.

- Eh bien, c'est ridicule que ce soit juste le garçon qui doit donner quelque chose.

J'entends Adei râler tout en me donnant un nouveau coup de pied. Agacée qu'il me frappe, je me venge et là débute une bataille de coup de pied.

- C'est surtout mignon ce genre de cadeau ! rit-il.

- Je ne vois pas en quoi donner un bout de tissus à la personne qu'on aime peut être mignon.

Adei arrête de me frapper et se redresse.

- Tu ne diras pas la même chose si le MDJ te passe une de ses chemises de bûcheron !

Je lui envoie un coup de pied dans le tibia.

- Bien sûr que si !

Il se rapproche en riant.

- Jodie, tu l'aimes bien, assume-le ! en plus tu es la seule de nous tous à l'appeler par son prénom, et il l'accepte !

Je détourne le regard en rougissant.

- Dire qu'il ne m'attire pas serait un mensonge... mais de là à dire que je l'aime, non. Pour expliquer cette attirance, c'est parce que nous sommes tous atteints du syndrome de Stockholm. Et puis, il attire surtout ma curiosité, quand il est juste avec moi, il est différent, et découvrir cette personnalité que personne d'autre mis à part moi ne voit m'intéresse beaucoup...

- Un syndrome de quoi ?

Je lève les yeux au ciel.

- C'est un phénomène psychologique observé chez des otages. Lorsqu'ils sont confrontés à leur ravisseur pendant une certaine durée, on observe une certaine empathie envers eux de la part des otages, ici, Bryan est le ravisseur et nous sommes les otages. N'as-tu pas remarqué que tu n'éprouvais aucune animosité envers lui alors qu'il est quand même notre futur bourreau ?

- Je n'éprouve pas de l'animosité envers lui mais ce n'est pas pour autant que je l'apprécie. Mais ne penses-tu pas que c'est de l'amour, et non ton syndrome machin bidule chouette, que tu éprouves envers ton bourreau ? 

Je serre les dents, il commence à faire comme Hect...

- Que ce soit ce syndrome, de l'amour ou de la haine, ça ne te regarde pas.

- Bah je suis ton copain, donc...

- Tu n'es pas mon copain ! alors mêle toi de ce qui te regardes !

Adei ne répond rien et un lourd silence s'installe entre nous deux. Je me mords la lèvre en essayant de me calmer.

Pourquoi je réagis de façon aussi excessive quand il s'agit de parler d'amour ?

Au fond de moi, j'aimerais pouvoir me détendre et rire sur ce sujet avec Adei, mais quelque chose me bloque, comme-ci dès que ce sujet de conversation démarre, je me mets en garde et les seuls moments où j'arrive à dire quoi que ce soit c'est pour aller dire à la personne d'aller se faire voir. Pourtant, je me sens à l'aise avec Adei, je l'apprécie vraiment beaucoup ! mais même ça ne suffit pas...

- Je suis désolé, lance Adei, toujours un peu grognon. Je sais que tu n'aimes pas parler de ça, je n'aurais pas dû.

Je me mords la lèvre et secoue la tête.

- C'est moi qui suis désolée, dis-je d'une toute petite voix.

Adei m'attrape par le poignet et m'attire dans ses bras. Je suis toute tendue, je ne sais pas quoi faire et reste immobile tandis qu'il me sert fort dans ses bras.

- Et si c'est moi qui te parle de ma relation avec Até, ça te gêne ?

Je ris et secoue la tête. Tout content, il tape dans ses mains et me serre fort dans ses bras.

- Tant mieux ! je mourrais d'envie d'en parler à quelqu'un !

Il commence à me raconter ses aventures nocturnes avec Até tout en jouant avec mes cheveux. Je me détends petit à petit et commence même à m'endormir dans ses bras.

La relation que j'ai avec Adei est particulière, j'ai l'impression de retrouver celle que j'avais avec mon frère. On se chamaille, mais ce n'est pas pour autant qu'on ne s'aime plus.

Une larme roule le long de ma joue en repensant à mon frère défunt. Ma famille me manque, elle me manque beaucoup, je me sens encore plus vulnérable depuis qu'ils ne sont plus là.

Plus je m'endors, et plus mon esprit divague et je n'arrive plus à réfléchir correctement. Je pense à mes parents, à mes amis, à Bryan...

Mon esprit commence à me jouer des tours et je commence à penser que c'est Bryan qui me tient dans ses bras.

Mais pourquoi m'enlace-t-il ? je croyais qu'il m'en voulait...

Bryan, toujours là, continue de me raconter je ne sais plus trop quoi sur je ne sais plus trop qui.

J'essaye d'ouvrir les yeux pour le regarder, mais mes paupières sont trop lourdes. J'essaye d'ouvrir la bouche pour dire à Bryan de se taire car je n'arrive pas à dormir, mais ma bouche est vraiment trop pâteuse pour réussir à sortir quoi que ce soit de cohérent.

La seule chose que j'arrive à faire c'est l'embrasser sur la joue avant de sombrer dans le sommeil.

***

Une lumière vive vient me réveiller.

Je place mes mains devant mes yeux en grognant. Adei fait de même, ce qui me laisse supposer qu'il s'est lui aussi endormi.

Quand mes yeux se sont accommodés, j'enlève mes mains et aperçois Bryan, toujours en pyjama, ouvrir les portes de mon armoire.

- Adei, rentre dans ta chambre rapidement, sinon tu vas avoir des ennuis, dit froidement Bryan.

- Il est qu'elle heure ?! s'étonne Adei.

- Vingt-trois heures.

Adei se relève et sort de mon armoire tandis que j'essaye péniblement de sortir de cet état de somnolence.

- Mais les autres étaient censés venir nous chercher ! s'étonne Adei.

- Les autres sont partis se torcher la gueule et sont maintenant cloués dans leur lit, lui répond Bryan. Va vite te coucher, maintenant.

Adei le remercie et s'en va en courant.

Je me retrouve donc seule avec Bryan, encore coincée dans l'armoire. Sans dire quoi que ce soit, il se dirige vers la porte de ma chambre. Je me relève d'un coup en l'interpellant. Il se retourne sans grande envie.

- Merci d'être venu nous libérer, soufflé-je. Et merci de ne pas avoir tué Adei parce qu'il n'était pas dans sa chambre...

Bryan croise les bras.

- Tu connais sa carte, tu sais très bien qu'il peut se balader en dehors de sa chambre sans problèmes.

Je plisse les yeux, alors pourquoi est-il venu nous sortir de là ? serait-il... jaloux ?

Je me mords la lèvre pour me retenir de sourire.

- En tout cas, c'est gentil d'être venu nous ouvrir, dis-je en faisant un pas vers lui. On serait mort d'asphyxie sans toi !

Je commence à rire mais m'arrête très rapidement, me rendant compte que je suis la seule à faire ça.

Un silence pesant s'installe entre nous deux tandis que j'essaye désespérément de trouver un sujet de conversation. Mais ce n'est pas simple de trouver quelque chose à dire face à quelqu'un qui n'est pas ouvert à la discussion.

- Je peux partir maintenant ? me demande-t-il, toujours aussi froid.

Il commence vraiment à m'énerver, merde ! c'était juste une gifle ! il n'y a pas mort d'homme !

Je lui tourne le dos et croise les bras.

- Si tu le souhaite, répondis-je en commençant à ranger ma chambre.

J'attrape ma couverture et la secoue pour faire voler les pétales de roses qui étaient encore dessus puis la repose en veillant à bien cacher la petite fente en plein milieu de mon lit, qui donne accès à mon couteau. Puis je me tourne vers mon armoire et souffle. Mikay, Hect et Nathan ont renversé une commode pour nous bloquer. Bon, ce n'est pas très grave vu que cette commode n'est ici que pour l'effet décoratif, mais ils font quand même chier !

Je me penche et la remets debout, puis la pousse jusqu'à l'endroit où elle était avant que trois imbéciles viennent faire n'importe quoi.

J'entends la porte de ma chambre claquer. Ce n'est que maintenant qu'il part ?

Je me retourne pour vérifier qu'il soit bien parti, oui, plus de Bryan grognon en vue. Par contre, il a laissé quelque chose sur mon lit.

Je m'avance vers celui-ci et plus je m'en rapproche, plus mon visage deviens pâle car je comprends ce qu'il a laissé : son sweat.

Bryan a écouté notre discussion ! il a donc dû m'entendre dire qu'il m'attirait !

J'attrape le coussin le plus proche de moi et me frappe la tête avec.

Pourquoi, pourquoi, pourquoi, pourquoi, pourquoi !

Pourquoi il a fallu que je dise à Adei que Bryan m'attirait, pourquoi ?!

Comment l'a-t-il pris, quand il m'a entendu dire qu'il attirait surtout ma curiosité... ? il a dû penser que je le prends pour une bête de foire !

Pourquoi il m'a laissé son sweat ?! qu'est-ce que ça veut dire pour lui ?! qu'il me pardonne, ou bien qu'il...

Non, non, non, non, ce n'est pas possible !

Et puis, qu'est-ce que je vais en faire, moi, de ce sweat ? si je le mets ça va être super gênant, comment je vais expliquer aux autres que je mets un sweat de ce genre-là, alors qu'en générale, je ne mets pas de sweat ! Je regarde ce sweat comme s'il avait la peste, qu'est-ce que je fais ? je n'ose même plus m'allonger dans mon lit, comme s'il l'avait contaminé. Et puis, qu'est-ce que je peux lui donner en retour si je le mets ? une mèche de cheveux ? non, c'est bizarre. Un bracelet ? je n'en porte même pas ! un de mes T-shirts ? il va le déchirer avec ses gros muscles...

Et puis non ! Bryan est un assassin, un meurtrier ! il ne souhaite que ma mort ! s'il m'offre ce sweat, c'est pour que je baisse ma garde !

J'attrape le sweat et le jette le plus loin de moi.

Je ne me ferai pas avoir !

J'éteins les lumières, mets MON pyjama et m'entortille dans ma couverture en serrant les poings, le cœur battant à cent à l'heure.

Et s'il faisait ça pour enterrer la hache de guerre avec moi ?

D'un bond je me retrouve debout à chercher dans le noir son sweat.

Mais qu'est-ce qu'il m'arrive ?! non, il faut que je garde la tête haute ! ce n'est qu'un sweat rempli de sueur !

Je retourne vers mon lit, mais me fige juste devant.

Oui, mais pour lui ce n'est pas juste un sweat...

J'attrape un coussin et me tape une nouvelle fois la tête avec.

Ahhhhhhh, pourquoi c'est aussi difficile de choisir pour un simple sweat !

***

Je pose la main sur la poignée de la porte.

Mon cœur tape si fort contre ma poitrine que j'ai l'impression qu'il va sortir de mon cœur pour s'enfuir main dans la main avec mon courage.

Je fais demi-tour et me regarde une nouvelle fois dans le miroir. Ça va, je n'ai pas l'air si fatigué que ça, malgré le fait que je n'ai pas dormi de la nuit, l'esprit trop torturé.

Je prends une grande inspiration et le dirige vers ma porte d'entrée, quand celle-ci s'ouvre sur Isalys.

Celui-ci, avec un jus d'orange à la main, rentre dans ma chambre et vient se poser sur mon lit.

Surprise par ce comportement, je ne réagis pas.

Remarquant enfin ma présence, Isalys me sourit et me salue de la main.

- Qu'est-ce que tu fous ici ? dis-je froidement.

- J'évite Calix.

J'ai l'impression que ma chambre est un site touristique !

- Tu ne voudrais pas l'éviter autre part ?

- Non, non, me répond Isalys en secouant la tête. Calix ne veut pas aller dans ta chambre. Oh, il est super ton sweat, tu l'as eu où ?

Je croise les bras et détourne le regard.

- Ça ne te regarde pas.

- C'est Adei qui te l'a offert ?

- Euh... oui.

Sirotant toujours jus d'orange, Isalys se lève et regarde ce que j'ai entre les mains.

- Tu vas l'offrir à Adei ? demande-t-il en me dévisageant, vous êtes vraiment ce genre de couple à vous offrir des cadeaux aussi cliché ?

Je fronce les sourcils et regarde mon cadeau, c'est si cliché que ça ?

Isalys me l'arrache des mains et le regarde un peu mieux.

- Les détails ne sont pas parfaits, en plus.

Je lui reprends et le regarde froidement.

- Sors de chez moi.

Il secoue la tête et se rassoit sur mon lit.

- Je ne peux pas, ils sont en train de faire un truc dehors, on n'a pas le droit de sortir jusqu'à nouvel ordre.

- Alors pourquoi tu n'es pas rentré dans ta chambre ?

- Parce que Calix m'y attendait, elle m'exaspère, cette nana.

Je reste immobile, ne sachant pas trop si je dois le foutre dehors à coup de pied au cul, ou garder mon calme et essayer de sympathiser, comme quelqu'un de normal.

Choisir entre le bien et la normalité, c'est vraiment compliqué.

- Il faut vraiment que je trouve un moyen de m'en débarrasser, continue Isalys. Je ne sais pas pourquoi, mais je sens quelque chose de mauvais chez elle.

- Elle t'a fait quoi ?

- Elle s'intéresse trop à moi, elle veut savoir qui j'étais avant le jeu... c'est vraiment bizarre.

Je hausse les épaules et regarde mon cadeau.

- C'est peut-être parce qu'elle t'apprécie.

- Je commence à la connaître et je ne pense pas que ce soit le cas, quand Calix s'intéresse à quelqu'un, c'est forcément pour une bonne raison. Regarde ce qu'il s'est entre elle et le Maître du Jeu.

Je cligne des yeux.

- Quoi ? i-il s'est passé quoi ?

- Tu ne connais pas la rumeur ? Calix aurait couché avec le Maître du Jeu pour ne pas avoir à faire un gage, et selon elle, il n'a pas été gâté partout par Mère Nature... Donc je ne peux pas l'intéresser du point de vue du sexe, car je suis gay, et puis si c'était le cas, elle ne me demanderait pas de me raconter mon passé ! elle se jetterait sur moi, et c'est tout.

Je reçois cette nouvelle comme un coup de poing dans le ventre.

La seule chose que j'arrive à dire, c'est :

- Ah, d'accord.

Toujours sonnée par la nouvelle, je repose mon cadeau et m'assois à côté d'Isalys qui observe ma chambre.

- Ta chambre est plutôt bien décorée, dit-il.

- Merci, répondis-je du tac au tac, le regard vide.

Il se tourne vers moi et attrape une mèche de cheveux.

- Ce n'est pas ta vraie couleur.

- Oui.

- J'en étais sûr ! la couleur commence à partir. Il faudrait en refaire une et penser à refaire tes racines.

- Oui.

Isalys se met à me trifouiller le crâne.

- Tu as les cheveux blonds foncé ou châtain, de base ?

- Oui.

Comprenant que je ne l'écoutais pas, Isalys claque des doigts devant mon visage pour me ramener à la réalité.

- Eh, oh ! tu me reçois ?

Je cligne des yeux et me tourne vers lui.

- Ça te choque tellement que Calix ait couché avec le Maître du Jeu ? se moque Isalys.

J'allais ouvrir la bouche pour nier, mais il me coupe la parole en secouant la tête.

- De toute façon, il ne fallait pas s'attendre à mieux de lui, non ? tu ne te rappelles pas l'an dernier avec Jekaterina et Milena ? un vrai connard !

Il me regarde avec un petit sourire bienveillant.

- Adei, lui, il a l'air d'être un gars bien. Alors oublie ce fichu connard et profite avec Adei !

- Je n'ai jamais aimé...

Isalys se lève d'un coup en me claquant la cuisse et part poser son verre.

- Ah non ! si tu me dis que tu n'as jamais aimé le Maître du Jeu, je crois que je vais te tuer ! Ça en crevait les yeux que vous vous plaisiez, votre relation entière est un réel cliché ! on a d'un côté le pauvre mec qui a toute sa vie été un connard et qui rencontre enfin une fille avec qui il a envie d'être sérieux, et de l'autre côté une jeune fille pure et innocente, tous les deux vont apprendre à s'aimer mais avant ça il y aura des éléments perturbateurs qui vont mettre leur relation à l'épreuve, tout comme le fait que tu sortes avec Adei pour le rendre jaloux et forcer les choses pour qu'il te déclare ta flamme ! alors merde, rend les choses un peu moins prévisible et ne sors pas avec lui, mais avec Adei !

- Tu n'as pas l'air d'apprécier Br... le Maître du Jeu, dis-je avec un petit sourire, surprise d'une telle implication de sa part, alors que nous ne nous sommes même pas amis.

- Je le déteste. C'est la pire des pourritures au monde ! une merde que la société a peinte en doré pour faire croire aux autres qu'il a de la valeur. Mais moi, dès que je m'approche de lui, je la sens cette odeur de merde qui s'émane de lui !

Inconsciemment, je baisse la tête pour renifler discrètement le sweat que je porte. Isalys a tort, Bryan sens bon la forêt.

Je ne peux m'empêcher de rire, Isalys a l'air sympa, malgré sa franchise.

Il me prend par les épaules et me regarde droit dans les yeux.

- Alors s'il te plait, ne sort pas avec lui ! Soit un peu moins prévisible !

Je plisse les yeux.

- Si tu ne veux pas que je sorte avec lui c'est vraiment parce que je suis trop prévisible, ou pour une autre raison ?

Il me sourit, me faisant comprendre que j'ai visé juste, ce n'est pas simplement parce que je suis trop prévisible ou bien parce qu'il déteste Bryan.

- Tu peux m'en dire plus ? demandé-je.

- Dans quelques semaines tu auras la réponse à ta question.

Dans quelques semaines ? Isalys va draguer Bryan et nous l'annoncer dans quelques semaines ? non, il a l'air de le détester, impossible qu'il souhaite faire ça.

Mais alors, que va-t-il se passer ? et puis, qu'est-ce que ça peut lui faire que je sorte avec lui ? voudrait-il que je sois de son côté s'il arrive quelque chose... ?

Isalys me re-secoue par les épaules.

- C'est ça, ton problème ! se plaint-il, tu réfléchi trop ! tu n'es pas assez imprévisible et spontanée, ça te rend ennuyante !

Je secoue la tête.

- Je suis super spontanée ! m'écrié-je, tu ne m'as jamais vu frapper quelqu'un ?

- Si, mais mis à part ça, tu crains.

Je me mords la lèvre et me retiens de l'insulter. Essayons de lui montrer que je peux être cool.

- D'accord, alors aide moi à devenir la fille spontanée et imprévisible dont tu parles.

- Parfait !

Il se tourne vers mon armoire et fouille dedans, une minute plus tard, il se tourne vers moi en me présentant des vêtements. Je regarde Isalys, surprise.

- Je t'ai demandé de m'aider à devenir un peu plus cool, pas de me transformer en quelqu'un que je ne suis pas !

Isalys rit et secoue la tête.

- Alors, grâce à ces beaux vêtements, tu deviendras une version améliorée de toi-même, ce qui fera quelqu'un de cool !

Devenir une version améliorée de moi-même me ferai devenir plus cool ? j'en doute fortement, il devrait plus se concentrer sur mon comportement et le fait que j'ai énormément de mal à avoir un comportement normal avec des gens normaux.

- Et si je me transforme en une gentille petite fille qui ne frappe plus personne, ça marche ? dis-je.

Il secoue la tête et me jette les vêtements que je rattrape en vol.

- C'est moins drôle si tu deviens une jeune fille sage, et puis, Adei va vraiment apprécier que tu mettes ce short ! tu as un corps superbe, mets-le en valeur !

Alors résumons : Isalys souhaite que je mette un débardeur blanc très, très, (trop) moulant avec un short toujours aussi moulant mais aussi très court, avec, pour finir en beauté, des cuissardes à talon qui vont, je cite : "galber mes mollets et remonter mon joli cul".

Je ne sais pas ce qui m'arrive car, en temps normal, il se serait retrouvé à l'hôpital depuis bien longtemps pour avoir dit tout cela.

Isalys est tout de même étrange, je ne comprends pas pourquoi il devient autant amical avec moi, alors que nous ne nous sommes presque jamais parlés. A-t-il reçu un gage ? mais lequel alors ? doit-il me faire sortir dehors dans cette tenue ? Bryan lui aurait demandé de faire ça ?

Je serre les poings et interromps Isalys qui était en train de me lister toutes les raisons pour lesquelles je devrais ne pas mettre de soutif sous ce débardeur.

- Sors de ma chambre.

- Quoi ? non.

Je lève les yeux vers lui et lui lance un regard rempli de haine.

- Je sais ce que tu essayes de faire et je ne me ferai pas avoir, alors sort de là.

- Quoi ? tu es bête ou quoi ? c'est toi qui m'as demandé de te rendre imprévisible !

- Bah bien sûr ! ça ne serai pas plutôt Bryan qui t'aurais donné ce gage pour avoir quelque chose en échange, hein ?!

Isalys fronce les sourcils.

- T'es vraiment conne ! cri-il, j'essayais juste de t'aider !

- Tu rendais plutôt service aux vicelards qui ont envie de me mater !

- Tu me fais trop chier, j'me casse.

Isalys me tourne le dos et s'en va en claquant violemment la porte de ma chambre. Je l'ouvre et lui hurle dessus :

- Je croyais qu'on ne pouvait pas sortir ?!

J'ai le droit en guise de réponse à un doigt d'honneur de la part d'Isalys.

Non loin, Bryan, qui discutait avec des gens que je ne connais pas, lui demande de retourner au plus vite dans sa chambre. Isalys s'exécute tout en faisant mine de l'ignorer et claque une nouvelle fois la porte de sa chambre. Quelques secondes plus tard, on entend Isalys hurler :

- OH ME CASSE PAS LES COUILLES, CALIX, CE N'EST PAS LE MOMENT !

Juste à côté de moi, j'entends Bryan se moquer de lui. Je sursaute et le regarde, comment a-t-il fait pour venir aussi vite vers moi ?!

Je me recule et le défi du regard, mais, lui, sourit.

Oh merde ! j'ai toujours son sweat sur moi !

- Je t'ai vu préparer quelque chose toute la nuit, c'était pour moi ? dit-il fièrement, connaissant très bien la réponse.

J'explose à l'intérieur mais me fait violence pour rester impassible à l'extérieur.

N'était-il pas censé me faire la gueule...? me voir préparer son cadeau lui a surement rendu le sourire.

Il a couché avec Calix, il a couché avec Calix. Reste impassible...

- Pourquoi tu penses ça ? demandé-je avec un ton le plus neutre possible.

Il attrape un lacet du sweat que je porte et commence à jouer avec.

- Pour rien, je me demandais juste a qui tu allais offrir ça.

Je me recule une nouvelle fois pour qu'il arrête de jouer avec ce lacet et le toise du regard.

- Quand est-ce que tu vas arrêter de nous regarder la nuit ? pervers.

Il hausse les épaules et son sourire disparaît.

- C'est mon boulot de vous surveiller, en plus de vous tuer.

J'attrape la porte et la pousse violemment pour que celle-ci claque, mais Bryan tend la main et la stoppe.

- Fais attention à Isalys, ce n'est pas une bonne personne.

- Pourquoi ? dis-je en croisant les bras, parce qu'il fume ? si c'est le cas c'est vraiment ridicule...

Bryan ferme les yeux et serre les poings.

- Ce n'est pas par rapport à ça. C'est...

- C'est quoi ? le coupé-je, parce que c'est un rebelle ? parce que c'est une personne qui tente de nous libérer de l'emprise de ce dictateur de merde qui...

Soudainement, Bryan m'attrape à deux mains par le sweat et me soulève du sol pour me monter jusqu'à son visage. Je me retrouve très, très proche de lui. Son regard déborde de haine, j'ai touché à un sujet sensible... mais tant mieux ! c'est ma petite vengeance pour avoir couché avec Calix !

Il ne mérite que ça.

- Ne parles plus jamais du Chef ainsi... murmure-t-il, sinon...

- Sinon quoi ? tu vas courir pleurer dans les jupons de Milena ? ah non, elle est morte, c'est vrai !

Il m'envoi au sol avec en supplément un violent coup de pied dans les côtes. Je pousse un cri de douleur et me recroqueville sur moi-même tandis que Bryan fait les cent pas devant moi en se mordant le poing, sûrement pour se contenir.

En posant ma main sur ma côte, je me relève péniblement en tremblant. Je ne sais pas si c'est l'adrénaline, la peur ou la colère qui me fait autant trembler, toujours est-il que j'ai une forte envie de lui rendre la monnaie de sa pièce.

Je me relève et lui envoi avec toute la force qui m'est donné un coup de poing dans son petit nez de merde. Malheureusement, Bryan évite mon coup en se penchant en arrière avec une vitesse folle et m'attrape de poignet en me le tordant de façon à ce que je me retrouve à genoux face à lui.

- Tu te rends compte de ce que tu dis ? dit-il la voix tremblante.

Je ne lui réponds pas et le fixe méchamment. Il me lâche le poignet pour m'attraper par la gorge et approche son visage tellement proche du mien que nos front se touchent.

- Si tu parles encore une fois comme ça de Milena je crois que je...

La seule chose que j'ai trouvé à faire pour le calmer instantanément ? c'est simple :

Je lui ai léché le bout du nez.

Bryan me regarde, incompréhensif.

Je lui souris et lui demande :

- Tu veux que je recommence ?

Il s'écarte vivement en fronçant les sourcils.

- Non ! mais pourquoi t'as fait ça ?

Je hausse les sourcils en me relevant péniblement, ma cote me faisant mal.

- Je suis une femme imprévisible.

Isalys serait fier de moi, enfin, peut-être pas vu que j'ai fais ça à Bryan, et non à Adei...

Il s'essuie le bout du nez, toujours surpris par mon geste.

- Tu es surtout bizarre, rétorque-t-il.

Remarquant qu'il vient de passer de la rage à la surprise en peu de temps, Bryan se racle la gorge et fui mon regard.

- Bon, dit-il, il est où mon cadeau ?

Je croise les bras.

- Tu essayes de te faire pardonner d'avoir été violent avec moi en me demandant ton cadeau ?

- Il n'y a pas que la violence physique, il y a aussi la violence mentale, et sur ce coup-là tu n'es pas mieux que moi.

Je fronce les sourcils.

- J'ai été mentalement violente avec toi ?

Il lève un sourcil.

- Euh, oui, dit-il comme-ci cela allait de soi. Me rappeler que Milena est morte et t'amuser à me faire sortir de mes gongs, c'est violent pour moi !

- Pauvre petite nature... et t'amuser à jouer avec mes sentiments pour que j'apprenne que tu as couché avec Calix, c'est pas violent ?

- Ce n'est pas du tout la même échelle de violence !

- En attendant tu m'as frappé aux cotes !

- Parce que tu m'avais énervé !

- Donc ce que j'ai dit méritait un coup dans les côtes ?!

Il se tait et serre les poings. Il aimerait rétorquer quelque chose mais, au fond, il sait que je ne méritais pas ça.

J'attrape son cadeau et lui jette au visage.

- Tiens ! hurlé-je, en espérant que ça ne te fasse pas mentalement mal !

Il attrape le T-shirt et regarde la petite pomme verte que je me suis fait chier à coudre cette nuit pour lui.

Il lève la tête et me regarde méchamment.

Quoi ?! mais je croyais que ça allait lui faire plaisir !

- Pourquoi tu as fait ça ? demande-t-il froidement.

- Parce que je sais que tu aimes Milena... répondis-je.

- Milena est morte. Je ne l'aime plus, je l'aimais.

Alors là, il se fout de ma gueule. Je n'ai pas le droit de dire que Milena est morte mais lui, si ?!

Il fait un pas vers moi.

- As-tu fait ça pour te moquer de moi ? demande-t-il en fronçant les sourcils.

J'ai l'impression qu'il ne sait pas comment réagir face à ce cadeau, comme-ci être froid était sa réaction "par défaut" quand il vit une scène à laquelle il ne sait pas réagir.

- Non ! dis-je, c'était vraiment pour être gentille avec toi...

Il hoche la tête, regarde à nouveau mon cadeau puis fait une grimace.

- On a vraiment du mal à deviner que c'est une pomme que tu as fait... on dirai plutôt une poire... ou une merde verte.

- Va te faire foutre !

Je le gifle, mais il se laisse faire et ne me gifle pas en retour, ce qui est encore plus surprenant, c'est qu'il se met à sourire.

- Merci, me dit-il doucement.

Je fronce les sourcils. Merci pour la gifle ou pour le cadeau ?

Puis il enlève sa chemise et met à la place mon T-shirt et sort de ma chambre en silence.

Je m'allonge dans mon lit en souriant bêtement. Pourquoi je souris, d'ailleurs ? je viens de me faire tabasser par Bryan et j'ai l'air toute heureuse parce qu'il a mis mon cadeau ? j'ai l'air tellement pathétique !

Mais en même temps son petit sourire était trop mignon !

A cette pensée, j'attrape mon coussin et y enfonce mon visage pour y étouffer le long râle d'agonie que je suis en train de pousser.

J'aimerais pouvoir le détester, mais je crois bien en être incapable.

Le syndrome de Stockholm, quelle excuse bidon...







Ouloulou, on dirait bien que ça commence à se concrétiser entre Jodie et Bryan ! 👀

Mis à part si un malencontreux événement va venir tout gâcher dans les prochains chapitres... 🤔

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