Chapitre 2 : Jodie
(Je tiens à préciser que je n'ai pas eut le temps d'envoyer ce chapitre à ma correctrice ^^)
Quand j'ouvre la porte de ma chambre, je reste immobile quelques instants. C'est étrange de voir de ses propres yeux un lieu qu'on connaît depuis qu'on est née, mais qu'on a toujours vu à la télé.
J'inspire profondément et regarde autour de moi, aucun autre joueur n'est encore sorti de sa chambre, du moins, je ne vois encore personne à part quelqu'un, debout tenant une hache et posté en plein milieu de ces vingt tronc d'arbres.
Et, bien évidemment, c'est "le grand et l'unique" Bryan Amat.
Ce qui me fait rire, c'est que tout le monde le détestait avant la fin du jeu, mais depuis qu'on a appris qu'il a perdu sa petite amie dans l'attaque des rebelles, il y a bientôt un an, tout le monde a eu pitié pour lui et l'a considéré comme un dieu depuis.
Mais pour moi, il a beau l'avoir perdue, il restera toujours un grand minable.
Mes parents me répétaient régulièrement que les gens ne sont pas ce qu'ils prétendent être, qu'un homme affirmant dire la vérité à tout le monde et pour n'importe quelles circonstances est souvent un menteur.
Et Bryan est en quelques sortes l'allégorie du mensonge.
Ce qui le rend minable à mes yeux.
Quand il n'était encore qu'un joueur dans ce jeu, je me suis beaucoup attardé sur son cas. J'ai fait des recherches sur lui et j'ai posé un tas de questions sur lui à mes parents qui, bizarrement, en connaissaient un tas sur cet énergumène.
Après, le plus dur dans l'histoire c'était de savoir qui disait la vérité, mes parents pouvaient très bien mentir pour qu'il ait l'air un mauvais garçon. Tout comme Internet qui pouvait nous donner de fausses informations pour qu'il ait l'air d'un bon petit citoyen modèle et beau gosse.
Mais après, essayer de trancher entre ce qui est faux ou vrai m'a vite agacé donc j'ai abandonné l'affaire car je me rendais compte que j'étais en train de donné de l'importance à un minable dans son genre, et je déteste faire ça.
Bryan, enfin, le Maître du Jeu m'aperçoit et me fait signe de m'avancer vers lui. J'inspire profondément et m'avance vers lui la tête haute.
- Oui ? dis-je d'une voix un peu trop assuré qui sonne faux.
Un petit sourire relève le coin de ses lèvres comprenant que mon allure de fille fière et sûre d'elle n'est qu'une simple apparence.
Voulant sûrement profiter de mon petit moment de faiblesse, il attrape sa hache avec ses deux mains et s'amuse avec.
Je serre les poings en me retenant de le frapper. En temps normal, il serait déjà défiguré avec quatre ou cinq dents en moins.
Mais là, pour m'assurer de vivre pendant au moins plus d'une semaine, je me contenterai d'un regard noir.
Il rit et plante violement sa hache dans la terre, ce qui me fait sursauter.
- Il faut plus qu'un regard noir pour me faire peur ! se moque-t-il.
Je croise les bras et ne peux m'empêcher de lui sortir froidement :
- C'est vrai, après avoir vus ses amis crever comme des chiens ici, plus rien ne peut vous faire peur.
Mais il sourit toujours.
- Ton caractère me fait penser à Milena, espérons que tu ne finisses pas dans le même état qu'elle.
- Et vous comme celui de l'ancien Maître du Jeu.
Je lis dans son regard de l'amusement, il n'en a donc rien à faire que je lui rappelle des souvenir qui normalement devraient être traumatisant ?!
Le Maître du Jeu (ça me fais bizarre de l'appeler comme ça mais si dans ma tête je l'appelle par son prénom je vais finir par le tutoyer !) hausse les épaules.
- Elle est morte dans le combat, c'est une mort très noble.
Je ne trouve rien à répliquer, je serre les dents en frissonnant.
- Alors ? ce moque-t-il, c'est moi qui vais avoir le dernier mot ?
Il croise les bras en pouffant.
- En fin de compte, ton caractère n'est pas le même que celui de Milena, elle, même en passant pour une imbécile arrivait à avoir le dernier mot.
- Le plus intelligent est celui qui cesse.
Il fait la moue.
- Pas faux, mais...
Il pose son doigt sur mon front.
- Ici, ton intelligence ne te servira à rien.
Il se penche vers moi pour me chuchoter à l'oreille.
- Petit conseil qui va sûrement être une bonne aide : devient amie avec la fille la plus conne, ce sera sûrement la plus aimée du publique, elle pourra te protéger grâce à son influence.
Je m'éloigne en frissonnant, je n'aime pas quand les gens s'approchent trop près de moi !
- Comme l'a fait Amira ?
Il hoche la tête.
- Ouaip. Maintenant va te changer, tu pues la transpiration.
D'un geste de la main il me fait signe de partir, je reste quelques secondes à l'observer et me tourne vers les chambres puis je m'immobilise. Merde. J'ai oublié dans qu'elle chambre je suis...
Je me retourne vers le Maître du Jeu, il lève les yeux au ciel et m'indique du doigt la première chambre à gauche, juste à côté de sa maison à lui (super...). Je le remercie d'un hochement de la tête et retourne dans ma chambre, quand je pose ma main sur la poignée, je jette un petit coup d'œil discret derrière moi et aperçois le Maître du Jeu en train de donner des coups dans le vide avec sa hache, comme pour se préparer à décapiter des gens.
Cette réflexion me fait frissonner, je me racle la gorge et ouvre la porte.
Je me poste devant mon armoire et l'ouvre. Une tenue est posée en plein milieu avec des chaussures. J'attrape tout et part prendre ma douche.
Je m'assois par terre en laissant l'eau coulé à fond, puis je me mets à pleurer.
Je savais que j'allais être choisie, trop de gens que je ne connaissais pas me tournaient autour pour que ce soit normal !
Bon, le seul point positif c'est qu'Emeric n'a pas été choisi. Franchement, j'aurai défoncé tout le monde, quitte à me faire tuer moi aussi, pour sauver Emeric.
L'image d'Emeric en train d'embrasser Sarah me revient à l'esprit, je baisse la tête et sanglote.
Je savais que cette salope lui tournait trop autour pour que ce soit normal ! j'aurai tellement aimé que ses parents ne se rencontrent jamais...
Je secoue la tête. Ce n'est pas le moment pour s'affaiblir, au contraire !
Il faut que je me renforce, tout le monde va sûrement me sous-estimer car je suis petite et aux premiers abords j'ai l'impression d'être une jeune fille frêle.
Il faut que je m'impose, comme ça tout le monde va me respecter ! ou peut-être qu'ils vont vouloir me tuer...
Je souffle et regarde par la fenêtre.
J'aurai dû tirer les rideaux, ça se trouve un soldat est en train de rincer l'œil en ce moment même...
Si j'en aperçois un faire ça... je jure sur la tombe de mes parents que je sors d'ici, même à poil, pour lui arracher les yeux !
L'idée qu'un pervers puisse me mater me fait frissonner, je me dépêche pour finir de me doucher, me sèche et m'habille le plus vite possible. Cela étant fait, j'ouvre la fenêtre de la salle de bain et scrute dans le buisson s'il y a quelqu'un. Mais aucun mouvement, aucun bruit ne m'indique une présence humaine à proximité.
Je sors de la salle de bain et examine ma chambre pour y trouver la présence de caméra où d'endroit pour se cacher car il faut toujours avoir une cachette en cas d'attaque.
Et cela peut servir car, si le Maître du Jeu a une soudaine envie de me décapiter, une cachette serait bien utile ! Comme un faux parquet, un mur creux ou un matelas creux !
Cela peut me donner une longueur d'avance comparé aux autres joueurs. Car, eux, comme pour la cigale, seront bien dépourvus quand le danger sera venu.
Il faut toujours être prévoyant, comme la fourmi.
J'ai encore une semaine pour trouver une cachette avant que le jeu ne commence, bon, je pense que j'aurai assez de temps pour trouver un moyen de vider mon matelas sans que je caméras me remarquent puis trouver un moyen pour qu'on ne distingue pas ma cachette.
Je m'avance vers une fenêtre qui donne sur les troncs d'arbres et espionne le Maître du Jeu qui fait toujours mumuse avec sa hache.
On dirait une petite majorette, mais version qui se la joue en disant "quand cette hache aura fini de tourner entre mes mains elle finira dans ta tête petit être insignifiant".
Soudain il tourne la tête vers moi, je grimace et me cache derrière le mur.
Merde mais comment il a fait pour me remarquer ?!
Je regarde les petites caméras incrusté dans les murs, peut-être qu'il a des lentilles de contact qui lui retranscrivent en direct les images ?
Eh... il y a des caméras dans la salle de bain ?
Franchement s'il y en a je détruis tout, je tiens à préserver mon intimité !
Je jette un coup d'œil par la fenêtre, merde ! il me regarde toujours !
Il doit me prendre pour une grosse tarée... si ça se trouve il pense que je le mate !
Espérons qu'il n'y pense pas trop...
Pour qu'il ne puisse pas me voir, je me dirige à quatre pattes jusqu'à un endroit où il ne peut pas me voir puis je me redresse doucement. Je déteste me faire prendre quand j'espionne quelqu'un, le pire c'est que je ne suis pas discrète, donc je me fais prendre quasiment tout le temps !
Franchement, si je suis la Petite Fille, je serai dans une merde pas croyable...
J'attends une dizaine de minutes dans ce petit endroit puis me redirige à quatre pattes vers la fenêtre, il a disparu. Je pousse un petit soupir de soulagement et me relève.
Vu de l'extérieur je dois avoir l'air d'une vrai psychopathe qui aime espionner d'autre psychopathe, mais non ! je ne les espionne pas, j'analyse leur comportement pour comprendre pourquoi ils réagissent différemment, par conséquent, ça ne fais pas de moi une psychopathe, mais quelqu'un de curieux !
Je pose ma main sur mon ventre en grimaçant quand je le sens gronder, j'ai tellement faim... je n'ai pas mangé hier soir et là je commence à le regretter.
Je sors discrètement de ma chambre et cour rapidement jusqu'à la cantine, je regarde et râle, il n'y a toujours rien ! c'est quand que les autres se lève que je puisse bouffer ?!
Un petit bruit me fais me retourner en sursaut, une jeune fille (de mon âge bien sûre) regarde autour d'elle en tremblant, elle a les yeux rouges, grand ouvert, elle a l'air effrayée.
Elle pose ses yeux sur moi puis tombe à terre en sanglotant, gênée, je ne bouge pas et ris nerveusement... qu'est-ce qui lui prend... ?
- Euh... tout va bien ? demandé-je.
Elle ne me répond rien et continue de sangloter.
Je comprends qu'elle soit dans cet état parce qu'elle a appris qu'elle a été choisie pour le Loup-Garou, mais de là à en chialer...
"On est tous différent et chacun réagit de manière différente", aurai répondu ma mère.
Donc j'accepte qu'elle puisse pleurer, mais elle peut rêver pour que j'aille la consoler ! Dans ma vie, je n'ai consolé qu'une seule personne : Emeric. Et si c'est pour que tous ceux que je console me plantent un couteau dans le dos en sortant avec quelqu'un d'autre, je ne consolerai plus personne de toute ma vie ! Qui va certainement se terminer dans quelques jours d'ailleurs...
Je fixe le sol en me raclant la gorge.
Bon, ça commence à devenir gênant là...
Une autre fille arrive et regarde celle qui pleure, elle me lance un regard intrigué mais, gênée, je tourne la tête en regardant les tables.
La fille qui vient d'arriver se met à la consoler à ma place, elle s'est accroupie à ses côté et lui caresse gentiment l'épaule.
Comment peut-on oser être aussi proche d'une personne sans la connaitre... ?
Moi je ne supporte pas quand quelqu'un me touche ou me regarde, surtout quand je ne la connais pas, ça me gêne et après je deviens toute rouge... c'est très humiliant pour moi d'attirer l'attention, à part quand c'est pour me battre. Là je n'en ai rien à faire des autres.
Doucement, j'en profite pour me retirer, mais quand je tourne pour m'en aller, je me cogne contre le torse de quelqu'un. La personne qui m'a bousculé recule et écarquille les yeux en me voyant.
- J-Jodie... ?!
Je fronce les sourcils, c'est qui, lui ?
Puis, en le regardant bien, je me souviens que c'est un mec qui m'avais énervé en me disant que j'avais, je cite, "un cul de pute", et qui s'était retrouvé pendue par les hanches à un arbre avec une belle poignée de fourmis rouge dans le derrière.
Il l'avait cherché...
Il faut savoir se faire respecter dans ce monde de machiste, sinon tu te fais marcher dessus et tu ne vaux pas plus qu'un chien.
Sans rien dire, je le contourne et reprend mon chemin. Ça commence mal si je retrouve ici toutes les personnes que j'ai frappées...
Surtout qu'il y en a un tas...
Peut-être que la fille s'est mise à chialer parce qu'elle m'a reconnue...
Je me souviens à l'école on me considérait comme la fille du Diable parce que tous ceux qui essayaient de me fréquenter se retrouvaient un jour ou l'autre sois mort, sois à l'hôpital. Bon, les autres abusent quand même, je n'ai jamais tué personne. J'ai essayé, mais ça n'a jamais marché.
Mais je me suis rendue compte que le meilleur moyen de faire souffrir les gens n'étaient pas de les tuer, car mourir est une sorte de délivrance quand tu souffres, et je n'ai pas envie de leur accorder ce bonheur.
Quand ils ont commencé à m'appeler comme ça, ils ont aussi considéré Emeric comme, soit un partisan du Diable, soit un "putain de mec chanceux".
Oui parce que tout le monde dit que je suis le cauchemar de la plupart de gens que je croise mais que j'ai aussi un corps de rêve.
Donc, selon les dires, les gens ont peur que je devienne un de leur fantasme parce qu'ils pensent que ça leur portera malheur.
Dans tous les cas le premier qui ose rêver de moi je lui arrache les yeux...
Je rentre dans les toilettes, pour boire de l'eau et me remplir l'estomac, mais je m'immobilise en entendant des gens parler.
- Tu crois qu'il va nous arriver la même chose si nous gagnons le jeu... ? demande un garçon.
- Peut-être mais, ils ont réussi à s'enfuir alors qu'il y en a qui étaient blessés, lui répond une fille.
- Oui mais regarde ce qu'il s'est passé pour Milena...
- Elle a quand même eut beaucoup de chance que...
Soudain, mon ventre gargouille un peu trop fort et les voix se taisent, je grimace et fais comme-ci je n'avais rien entendue et me penche pour boire un peu d'eau. J'entends la porte des toilettes s'ouvrir. Je me redresse pour les regarder et me racle la gorge alors que je reçois un regard noir de la part de la fille.
- Bonjour, dis-je avec une voix un peu mielleuse.
- Tu nous espionnais ?
Je secoue la tête.
- Non, je suis juste rentré et j'ai entendue des voix.
- Donc tu nous as écoutés ?
Elle sort peu à peu des toilettes en serrant les poings. Oulla... elle, je sens que je ne vais pas trop l'apprécier. Je redresse la tête et lui fais face.
- Ouaip.
- Et qui te dis que t'avais le droit d'écouter ?
Je croise les bras et ris.
- Ces toilettes sont un peu comme un lieu public, donc tout ce qui sort de ta grande gueule ici a le droit d'être écouté par tout le monde.
Elle continue de s'avancer et s'arrête à quelques centimètres de moi.
Je n'envoie jamais le premier coup, je laisse les autres le faire, au risque que leur bras se casse par mes soins.
Mais elle ne l'envoie pas, elle reste là à me regarder droit dans les yeux.
- Comment peut-il y avoir autant de vulgarité dans un si petit corps ?
- Le petit corps t'emmerde.
Son regard noir disparait et un sourire élargie sa grande bouche, elle me tend la main.
- Moi c'est Hect.
Je fronce les sourcils.
- Hect ? il est bizarre ton prénom...
H se met à rire et le garçon qui était toujours resté dans les toilettes sort avec un petit sourire.
- Ce n'est pas son vrai prénom, normalement, elle s'appelle Hector.
- Hector... c'est pas un prénom pour mec ?
Ce deux se mettent à rire, vexé, je croise les bras et détourne le regard.
- Oui, mes parents voulaient un garçon, mais même quand ils ont appris que j'étais une fille, ils ont toujours voulu m'appeler ainsi.
Comprenant enfin que je n'allais pas lui serré la main, Hect la baisse en la rangeant dans sa poche.
- Sinon, lui c'est Nathan.
Il le regarde brièvement puis hoche la tête.
- Et toi ? demande Nathan, tu t'appelles comment ?
Je me mords la lèvre, je n'aime pas vraiment donner mon prénom aux inconnus...
- Euh... bah... Jodie...
Hect hoche la tête.
- Cool ton prénom...
- M-merci...
Un silence gênant arrive, il faut que je m'en aille !
- O-ok bah... a-au revoir...
Je leur tourne le dos et grimace à nouveau, comment je suis nul pour faire comprendre aux autre que je dois me retirer !
Il faudrait peut-être que j'apprenne à me socialiser un peu...
Mais ce n'est pas vraiment mon fort chez moi, si je n'ai pas envie de mourir, il faudrait que je trouve un truc qui pourrai me protéger de toutes les morts. Le problème, c'est que si j'arrive à faire en sorte que le futur Merlin me protège, il ne pourra me protéger seulement lors du Soir de Concertation, et les autres moments il ne me pourra pas me protéger...
Imaginons que je sois un Loup-Garou, je me lie d'amitié avec des Villageois et comme ça ils ne pourront pas, enfin, ils ne voudront pas me tuer.
Mais comment faire si je suis une Villageoise ? les Loups-Garous se connaissent entre eux, ils vont devenir un groupe et ne vont sûrement pas se lier d'amitié avec des Villageois.
Franchement ce jeu est trop compliqué...
J'allais retourner dans ma chambre quand le Maître du Jeu annonce par les haut-parleurs que tout le monde doit se rassembler aux troncs d'arbres.
Je serre les poings.
Et c'est quand qu'on mange ?!
Manger ça fait du bien, ça redonne de l'énergie et comme ça on peut se battre plus longtemps.
Bien sûre, il ne faut pas trop manger, parce qu'après si ton adversaire t'envoie un coup de poing dans le ventre, tu vas tout recracher... bon, lui vomir dessus c'est aussi un bon moyen pour le déconcentrer et le vaincre... mais après une bagarre dans du vomi c'est pas vraiment très classe...
Enfin bref il faut que je mange...
Tout le monde se regroupe autour des troncs mais sans vouloir s'assoir dessus, et dire que dans une semaine on va tous poser nos têtes dessus et il y en aura un qui se fera décapiter...
En regardant bien les troncs, on peut encore voir les marques de haches qui ont essayé d'être dissimulée.
Le Maître du Jeu arrive et nous regarde tous.
- Bien, vous pouvez vous assoir.
Tout le monde s'assoit en regardant Bryan.
Je ne peux m'empêcher de pouffer en remarquant comment il est habillé. Un vrai petit bûcheron prêt à couper du bois, enfin, non, des têtes !
Il soulève sa hache et la pose sur son épaule.
- Pour commencer, bienvenue au Loup-Garou.
Il me tourne le dos pour faire face aux autres et je remarque quelque chose caché dans son dos, un pistolet.
Aurait-il peur que quelqu'un l'attaque ?
Cette réflexion me fait rire, un peu trop fort et Bryan s'interrompt pour me regarder méchamment.
- Qu'est-ce qui te fait rire ?
Tous les regards se tournent vers moi, je baisse la tête en rougissant.
- Alors ? insiste Bryan.
Je ne réponds rien et me fais violence pour ne pas l'insulter.
Soudain, quelque chose de froid se pose sur mon menton et m'oblige à relever la tête. Quand je la lève, je vois Bryan le bras tendu, la lame de sa hache posé sur mon menton.
Bizarrement, je n'ai pas peur.
- Quand je parle, on se tait, me dit-il froidement.
J'allais ouvrir la bouche pour le rembarrer mais, remarquant que tout le monde nous regarde, je perds mes moyens et me mets à bégayer une sorte d'excuses.
Connard, va ! à cause de toi tout le monde va penser que je suis une peureuse, ou une fille qui aime attirer l'attention !
Un petit sourire satisfait s'imprime brièvement sur ses lèvres puis, quelques secondes plus tard, il retrouve son sérieux et s'éloigne de moi.
- Bien, espérons que vous autres n'êtes pas aussi narcissiques, qu'elle !
Je baisse la tête en devenant rouge tomate.
Connard !!!
Il continue de parler pendant que j'essaye de faire disparaître le rouge sur mon visage.
A un moment, quelqu'un coupe le Maître du Jeu pour lui poser une question.
- C'est toujours interdit d'aller dans la forêt ?
Je relève la tête, sachant que tout le monde se tournera vers la personne qui a parlé.
Bryan, un peu vexé qu'on lui ait coupé la parole, dit un peu sèchement :
- Non, mais il y a une limite à ne pas dépasser.
- Laquelle ?
- Vous verrez, si un de vos amis se prend une balle en pleine tête, c'est que la limite a été dépassée.
Le garçon qui vient de parler, c'est-à-dire Nathan, croise les bras et lance un regard noir au Maître du Jeu.
- Et les gagnants, ils iront où après que le jeu soit fini ?
Bryan rit et se met à jouer avec sa hache.
- Ça, vous ne le saurez que si vous arrivez jusqu'à la fin, en vie.
Je lis dans tous les regards des autres de la peur, certains se sont même caché le visage avec leurs mains pour chialer.
Encore ?! mais où est passée leur dignité !
- J'espère qu'on aura la même chance que Milena, dans ce cas-là, se moque Nathan.
Bryan plisse les yeux et lui lance un regard assassin.
- Personne n'aura la même chance qu'elle.
Mais de quoi ils parlent... ? Milena n'a pas eu de chance, elle est morte violé par des rebelles !
Bon, violée je ne pense pas trop, je crois plus qu'ils préfèrent dire que les rebelles sont des violeurs pour que les gens les trouvent répugnant... mais elle a quand même été poignardée par l'un d'entre eux !
On devient si chanceux que ça en mourant ici ?
Je ne préfère quand même pas savoir si cela est vrai ou faux.
Après un long silence assez flippant, le Maître du Jeu rit et passe sa main dans ses cheveux.
- Bon, allez manger, le déjeuner a été servi.
Tout le monde se lève et Nathan rejoins Hect et la prend dans ses bras en l'embrassant.
Je détourne le regard et souffle. Ils sont obligés de faire ça devant tout le monde ?
- Alors, qu'est-ce qui t'as tant fais rire ?
Je sursaute et tourne la tête, le Maître du Jeu, accroupie à côté de moi me regarde avec un sourire malsain.
- Ça ne vous concerne pas.
Il lève un sourcil.
- En restant aussi froide avec les autres tu vas finir, à force, par perdre la tête.
Je fais la moue.
- J'imagine qu'il faut prendre ça au sens propre ?
Il rit.
- Tu as tout à fait raison.
J'hausse les épaules et lui lance un regard noir.
- Vous n'avez rien d'autre à faire que de rester avec une joueuse qui va bientôt perdre sa tête ?
- Je te donne juste des conseils pour gagner, du moins pour avoir une chance de gagner.
- Olala ! qu'elle belle faveur me faites-vous là ! dites-moi, suis-je la seule à avoir la chance d'entendre vos précieux conseils ?
Il hausse les épaules.
- Dommage pour toi, mes "précieux conseils" pourraient te sauver la vie.
Il se lève mais je l'interpelle avant qu'il ne s'en aille.
- Pourquoi Nathan a dit que Milena avait eu beaucoup de chance ?
Il reste un moment silencieux puis s'en va sans me répondre.
Soudain, Nathan et Hect s'approchent de moi en regardant le Maître du Jeu rentrer dans sa maison.
Hect me sort un grand sourire.
- Tu es toute rouge ! il t'a fait des avances ? fait attention la rumeur raconte que c'est un vrai coureur de jupons !
J'écarquille les yeux. Elle a vraiment cru qu'on était ami pour me parler ainsi ?!
Je secoue la tête.
- N-non, il... il voulait juste savoir pourquoi j'avais ris...
Nathan pose sa main sur mon épaule.
- T'as un sacré toupet pour rire devant lui !
Je lui lance un regard noir et il enlève directement sa main de mon épaule.
Techniquement, ce n'était pas devant lui...
- Imagine tu deviens sa chouchoute ? me dis Hect.
- Jamais de la vie ! non mais vous n'allez pas bien ?!
Ils reculent tous les deux d'un pas en me regardant bizarrement.
- Excuse-moi, dit Hect un peu vexée, je voulais juste rire un peu avec toi...
Je détourne le regard.
Il faut que je me sociabilise, ce n'est pas facile, mais il faut le faire !
Je prends sur moi et leur présente mes excuses.
Hect secoue la tête et me sourit.
- Pas grave, mais imagine que le Maître du Jeu t'apprécie vraiment !
- Je ne préfère même pas imaginer !
- Arrête de râler, t'as beau lui en vouloir qu'il ait attiré l'attention des autres sur toi, on ne va pas se mentir, il est craquant, non ?
- Euh... non.
Nathan rit et pointe du doigt la cantine.
- On va manger ?
Oui !!!
J'hoche calmement la tête et me lève.
- Nan mais réfléchit, dit Hect, s'il s'intéresse à toi, il ne voudra pas que tu meurs, ce serai une protection absolue !
- Mais le jeu n'aura plus de sens après.
Elle hausse les épaules.
- Et alors ? au moins t'es sûre de ne pas crever.
Pas faux, mais je n'aime pas vraiment avoir de l'avantage sur les autres, après ça les rends jaloux et ils vont vouloir me tuer, donc je préfère être sur le même pied d'égalité qu'eux. C'est plus sûr.
Avant de rentrer dans la cantine, je pose une dernière fois mon regard sur la Maison Rouge.
Pourquoi Bryan n'a pas voulu me parler de Milena ?
Ce doit être quelque chose de traumatisant, je sais, mais s'il est capable de rester ici, le lieu de sa mort, il doit être aussi capable de m'en parler...
Hect attache ses longs cheveux violets en queue de cheval tandis que Nathan pose une main sur de sa hanche et me regarde avec un grand sourire.
- Tu as l'air sympa, j'espère qu'on sera dans la même équipe avec Hect.
J'hausse les épaules.
- O-ouais... ça pourrai être sympa...
Hect me tend la main.
- J'espère qu'on n'aura pas à te tuer !
J'inspire profondément et lui attrape la main en la serrant doucement.
- Tu peux toujours rêver ! et si tu essayes, tu n'auras même pas le temps de m'atteindre que je t'aurai déjà démembré !
Bon, j'ai essayé de le dire avec une voix joyeuse, mais c'est plutôt parti en steak et Hect s'est même arrêtée pour voir si je plaisantais ou non.
Je m'efforce de rire pour lui montrer que j'essaye d'être amicale.
Les deux tourtereaux se mettent à rire avec moi puis nous rentrons dans la cantine.
Du coin de l'œil j'aperçois une caméra.
Et dire qu'Emeric doit être confortablement assit chez lui avec Sarah dans ses bras pendant que je signe sûrement mon arrêt de mort...
Et c'est là que je me rends compte que, sur Terre, certaines personnes sont plus chanceuses que d'autres...
Hey !
J'espère que ce chapitre vous aura plus (je poste la partie pour les concours demain promis !)
Bisouuus ! ❤
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