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4-La bande à Johann

Le dimanche venu, j'attendais Yan sur le ponton du lac lorsque j'entendis un coup de feu, suivi de voix tonitruantes. Je descendais du pont et m'accroupissais dans un buisson pour voir ce qu'il se passait. Les voix se rapprochaient sur le sentier. Bientôt, je pus saisir des brides de phrases.

-...bon harvesting..., disait une voix d'homme.

-...excellent, même ! dit quelqu'un d'autre.

-Et on n'a pas croisé ce maudit spectre, fit remarquer une voix rauque, grave, et éraillée.

-Oui, oui très bien, dit une voix de femme, les fermiers nous paieront beaucoup d'argent pour ces prises. Ils ont intérêt...

-T'inquiètes pas Johann, ils ont peurs de mes poings...

-C'est ça, c'est ça, coupa Johann. C'est seulement quand tu utilise une loupe pour qu'on puisse les voir...

La femme et l'homme à la voix rauque arrivèrent au bout du chemin, et je pus enfin les voir. La femme était belle, blonde, les cheveux courts attachés en chignon, et l'homme était petit, trapu et chauve et il affichait un sourire narquois, même s'il avait légèrement pali. Les autres chasseurs arrivèrent derrière eux, et les exclamations d'excitation continuèrent dans leur groupe.

-Fermez-là ! cria Johann. Et avancez ! Plus vite que ça !

-Ouais ! Taisez-vous ! renchérit l'homme à la voix rauque.

-Ah, toi Luke, ça va ! s'écria la mégère d'un ton ferme.

Je savais à qui j'avais affaire. C'était la bande à Johann, les chasseurs dont Yan m'avait parlé et qui chassent illégalement. J'ai bien prêté l'oreille à leurs propos. Luke discutait maintenant à voix basse avec un autre homme. Johann, elle, se comportait étrangement. Elle paraissait soucieuse. Elle ordonna à ses hommes de s'arrêter et de « la fermer dix minutes avant qu'elle leur tire à chacun une balle dans le trou de balle ». Les hommes reculèrent sans bruit jusqu'à disparaitre dans la verdure derrière eux. Johann s'agenouilla, épaula son fusil et ajusta son tir. Les autres la contemplaient, fascinés. Le regard dur et froid de la femme ne leur prêtait pas attention, occupé à être le plus précis possible dans l'adaptation de sa ligne. Moi, je me demandais ce qu'elle visait. Je suivis la trajectoire de l'arme et ne vis pas chose qui bouge. Ce qu'elle visait était une espèce de grosse bosse de terre sur le côté du chemin, entre deux arbres. En me décalant un peu je vis un trou d'environ quarante centimètres de diamètre sur un côté de la bosse, qui devait permettre à un petit animal de rentrer dans la bosse et d'aller plus profondément sous terre. Je sursautai au coup de feu. Je regardai, les tympans en feu, la terre gicler sur les abords de la fosse. Pendant quelques secondes, rien ne se produisit. Puis l'habitant du terrier sortit de la bosse en se trainant par terre, et je pus voir ce que c'était. C'était un jeune wombat qui gémissait de douleur. Il pissait le sang et son agonie ne dura pas longtemps. Un instant plus tard il ne bougeait plus et les chasseurs acclamaient Johann qui se pavana d'un air arrogant devant eux. Moi, Basile, j'étais choqué. Ces chasseurs étaient programmés pour tuer les kangourous, non ? Alors pourquoi tuer un petit wombat qui n'avait rien demander ? Pourquoi ? Pour le plaisir ? C'était immonde ! Et sous l'effet de la colère, je bondissais de ma cachette, me postai devant Johann et croisai les bras en la menaçant du regard. Tout d'abord, la femme fut surprise mais elle afficha une expression de dégoût, comme si j'étais une veuve noire ( araignée d'Australie qui vit dans la plomberie ).

-C'est qui, c'ui là ? bougonna-t-elle à l'adresse des chasseurs.

-Je m'appelle Basile MacRan, et je n'apprécie pas du tout vos méthodes, lâchai-je froidement.

-Dégage, ou je te bute, dit-elle lentement en articulant chaque syllabe avec dédain.

Elle ne plaisantait pas. Le timbre de sa voix se voulait agressif. Les chasseurs avaient ramassé les quelques corps de kangourou qu'ils transportaient et se rassemblèrent autour de nous, une lueur d'amusement dans les yeux de certain, notamment Luke, l'homme à la voix rauque. Mais je ne dégageais pas.

-Vous me buteriez comme ce wombat, hein ? Lâchement, gratuitement, cruellement, et sans remords ! Eh bien, sachez madame, que je ne bougerai d'ici que lorsque j'aurai dit tout ce que je pense de vous, c'est-à-dire, que du MAL !

Johann jeta un regard à Luke, derrière elle, qui se faisait force pour ne pas éclater de rire. Enfin, Johann déclara :

-Eh bien, je vous écoute, mister tête de piaf !

-Premièrement, vous chassez le kangourou illégalement, je commençai calmement. Deuxièmement, comme si les kangourous ne vous suffisaient pas, vous éliminez un wombat qui ne vous a rien demandé, et qui n'a fait guère de mal à vos patrons les fermiers ! Troisièmement, vous feriez bien de flanquer une branlée à votre compagnon -Luke, c'est ça ?- car j'ai bien l'impression qu'il se moque de vous à ricaner comme un nigaud.

Johann lança un regard noir au chasseur chauve qui fit semblant de ne pas l'avoir vue et sortit une cigarette de sa poche.

-Et si, repris-je, avec votre minuscule cervelle de moineau vous n'arrivez pas à comprendre ce que je viens de vous dire, si vous êtes incapable d'éprouver de la pitié pour ce pauvre animal que vous venez d'assassiner, eh bien je pense que c'est vous, la tête de piaf !

Je me redressais, les joues en feu -je le sentais- et reprenais mon souffle. Johann ne semblait pas intimidée du tout.

-Quel abruti ! dit-elle d'une voix de sorcière sur le bûcher.

Les chasseurs éclatèrent de rire comme des crétins.

-Ca me rappelle ma crétine de sœur qui avait un faible pour les animaux, ces misérables petites créatures sans intelligence ! ajouta-t-elle avec une sorte de répugnance dans la voix.

Les hommes se mirent à l'acclamer « Johann ! Johann, présidente ! »

-Et elle est où, maintenant, ma sœur ? continua Johann en me regardant dans les yeux. Nul ne le sait, puisqu'elle a disparue il y a quelques mois ! Chose curieuse, elle était partie en exploration dans la nature ! Quelle coïncidence, vous ne trouvez pas, vous autres ?

J'allais lui flanquer mon poing dans sa gueule qui faisait étrangement penser à un crocodile d'eau douce, tant elle était allongée.

-Ho ! Elle aura été dévorée par des dingos, ricana l'horrible femme. Ou mordue par un serpent-tigre. Ces animaux qu'elle chérissait tant. Mais c'est bien fait pour elle, au fond. Bien fait pour cette idiote !

Elle se tut, attendant ma réponse. J'allais lui sortir un « abjecte misérable !» quand derrière moi les buissons frémirent et un moment plus tard Yan apparut, chaudement habillé. Un cacatoès blanc était perché sur son épaule. Les cacatoès, ces oiseaux qu'on trouve en Australie autant que de moineaux en Angleterre. L'animal plumé s'envola en criant d'une voix éraillée :

-BA ! BASIIILE ! OU ES TU ! BASIILE ! MAAAAQUERANN !

-Tiens, dit Yan, la bande à Johann ! Que se passe-t-il donc ?

-Mêlez-vous de vos affaires, par mon fusil ! rugit Johann avec force.

-Il se trouve, expliquai-je sans prêter attention aux hurlements de Johann, que cette charmante dame et sa compagnie, en plus de buter tous les kangourous du coin, s'en prennent aux wombats pour le plaisir de tuer, et je...

-Toi je vais te faire bouffer ton chapeau, hurla Johann en postillonnant sur mes vêtements propres.

-Chapeau ! Quelle jolie réplique ! s'esclaffa Yan qui aime plaisanter.

Tout se passa très vite, un poing passa devant moi à la vitesse du son et un instant après Yan se pliait de douleur en se tenant la tête entre les mains.

-Ça t'apprendra à faire des calembours débiles ! lança Johann en faisant jouer ses biscottos d'un air de vainqueur.

Je bouillonnais de colère comme la soupe que j'avais bu la veille au soir.

-Qu'on soit clairs ! Si on vous revoit, vous et vos imbéciles, là, derrière, si on vous revoit tuer un quelconque animal, on vous dénonce, Yan et moi, aux forces de l'ordre ! Et ce n'est pas une menace en l'air ! Faites attention ! Faites très attention !

-Ah mince, j'ai écrasé une fourmi ! dit un chasseur, ce qui fit marrer tous les autres, à ma grande exaspération.

-Si tu nous dénonce, c'est toi que je zigouille, dit calmement Johann qui avait gardé son sérieux, et qui ne le perdait jamais.

J'étais sur le point de répliquer, quand Yan me prit par l'épaule.

-Venez, MacRan. Il ne sert à rien s'énerver. Allons-nous-en.

J'échangeai un dernier regard sévère avec Johann, puis je le suivais. Nous avons trotté dix mètres, puis je me suis arrêté et j'ai tendu l'oreille. Des bruits de voix et de pas au volume plus faible chaque seconde indiquait que les chasseurs s'éloignaient. Je tirai Yan par la manche.

-Retournons sur les lieux pour explorer le terrier du wombat !

-D'accord, approuva-t-il en souriant, visiblement enthousiasmé.

Nous sommes revenus sur nos pas et pendant que Yan examinait le corps mort de l'animal, je regardai dans la tanière, dans laquelle je découvris des choses marrons, molles et parfaitement carrées.

-ça alors ! m'écriai-je. Ce n'est pas une légende, les wombats chient vraiment des crottes cubiques. C'est incroyable !

-Oui, dit Yan en s'approchant, la gueule toujours rouge du poing de Johann. Dites moi Basile, étiez-vous sérieux quand vous avez dit que vous dénonceriez Johann et sa bande si vous les revoyiez chasser ?

-Bien sûr, j'ai répondu sans hésiter. Je veux protéger la biodiversité, moi.

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