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     Troubles psychotiques skizophrènes , syndrome de stress post traumatique, troubles obsessionnels compulsifs, forte tendance à la scarification, dysphorie de genre.

C'était les mots qui furent posés pour le qualifier. Son diagnostic tomba six semaines après “l'événement” .
Les cours avaient repris, bien sûr, mais Lou avait été, pour la septième fois en six ans, déscolarisé.

Troubles psychotiques skizophrènes , syndrome de stress post traumatique, troubles obsessionnels compulsifs, forte tendance à la scarification, dysphorie de genre.

Il avait passé ces semaines a faire des allés-retours entre le cabinet d'un psychologue apathique et son appartement. Enfin, sa chambre plutôt, car il n'en sortait guère que pour ses rendez-vous ou pour faire le plein de pain de mie au Leader Price du coin.
Le pain de mie, c'était sa principale source d'alimentation, avec le café, mais pour ça, il n'était pas question d'acheter du bas de gamme. Le café, c'était sacré, et la seule chose pour laquelle il pouvait dépenser plus que le strict minimum.

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À la base, on l'y avait envoyé pour sa "mythomanie", ironiquement, c'était la seule chose qui n'avait pas été diagnostiquée officiellement. Peut-être mentait-il si bien que même un professionnel ne l'avait pas deviné ?

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De tout ces mots savants, il n'en reconnaissait que trois, les trois derniers.
Les autres n'étaient que mensonges et spéculations.

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Mais revenons à cet instant, au moment où Lou franchit à contre coeur le palier de l'appartement, effleurant la chambranle, joignant les doigts.
Il s'avança dans le couloir, son frère sur ses talons, guidé par les voix qui résonnaient dans le salon : sa mère, son père, une autre femme qui lui était inconnue.
Ils discutaient, gravement mais relativement calmement pour des parents qui avaient potentiellement perdu un ou deux fils, et il semblait être question d'excuses plus que de tristesse effondrée.

Lou s'attendait à un appartement fourmillant d'activités, urgence, police, mais ce qu'il trouva fut tout l'inverse.
Lorsqu'il entra dans la pièce, le silence se fit.
Le sac de vêtements tomba au sol dans un bruit mat.

La pièce était intacte. Il n'y avait ni verre au sol, ni corps, ni sang, ni même l'odeur de l'alcool qui aurait dû flotter dans l'air.
Même la table basse, dont un pied avait été brisé, était comme neuve.

Le premier réflexe du jeune homme fut de vérifier l'heure.
16h56.
Cela ne faisait même pas trois heures qu'il avait quitté l'appartement et à peine deux que Selly avait appelé les secours.
Comment ?
C'était invraisemblable, en deux heures, on ne pouvait pas faire intervenir les secours, débarrasser un corps/déplacer un blessé, calmer des parents, nettoyer une pièce, l'aérer, passer à ikea et monter un meuble.
La dernière étape prenait bien plus de temps que ça.
Lou n'eut pas le temps de pousser sa réflexion plus loin, car sa mère, qui répondait au nom de Amy l'appela, faisant l'effort de paraître rassurée.

- Ma chérie, tu es rentrée !

La petite femme grise aux traits aussi tirés que ses cheveux ne s'était pas levée et ne se dirigeait pas vers lui.
Tant mieux, Lou n'était pas véritablement envieux de distribuer des câlins à toute l'assemblée.
Il se rapprocha cependant du groupe d'adultes, qu'Alexander avait rejoint.

- Mademoiselle Lou Anson je présume ?

C'était très dur à supposer, songea Lou, ironique. Il ne devait pas y avoir beaucoup d'adolescents squelettiques aux longs cheveux blancs dans le quartier. Cependant, il se contenta de relever, en s'asseyant à la table où ils étaient tous réunis, mine de rien :

-  « Mademoiselle », c'est pas sexiste ?

L'inconnue qui venait de parler, jeune mais habillée bien trop strictement en tailleur-jupe crayon, et qui devait régulièrement être elle-même qualifiée de  « mademoiselle » balbutia après un court silence :

- Euh, oui, tu as raison... On n'a pas besoin d'être mariée pour être une femme c'est ça ? Donc, hum, madame Anson ?

L'éternel sourire de Lou s'accentua, amusé. Il posa le mot  « inexpérimentée » sur cette brune aux cheveux fraîchement coupés-brushés.

- Juste Lou. Et vous, vous êtes ?

Elle sembla soulagée de sortir des débats féministes, qui n'étaient clairement pas le sujet du jour bien qu'ils soient passionnants, et reprit pied. Elle osa même répliquer sur le même ton que son interlocutrice :

- Juste Judith. Je suis là pour parler de ce qu'il s'est passé, Lou. Reprit elle en feuilletant nerveusement une chemise en carton, Pourquoi avoir menti aux pompiers, tu sais bien que c'est dangereux, non ?

- Menti ?

Celui aux cheveux blancs fronça ses sourcils de la même couleur d'incompréhension et attendit que l'autre développe. Qui était-ce d'ailleurs ? Une policière ? Il en doutait. Assistante sociale ? Sûrement pas. Conseillère familiale ? Peut être... Psychologue ? Il ne savait pas.

- Pourquoi avoir demandé à ton amie, Selly McCann d'appeler les urgences en prétextant un blessé grave ?

L'accusé porta son regard sur chacune des personnes présentes, comme à la recherche d'un soutien, d'une aide, quelqu'un.
Mais tout le monde semblait trouver cette question légitime. Pourquoi lui demandait-elle cela ? N'avait elle pas vu le corps de Walter ? En même temps, avec ce grand nettoyage... Mais n'était-elle pas au courant ? Si ça se trouve l'homme s'était réveillé et avait lui-même nettoyé la maison avant de s'en aller. C'était totalement improbable, mais il était si perdu que cela resta dans le dossier "possibilités" de son cerveau. Trop d'inconnues l'embrumaient et Lou se perdit encore d'avantage.

- C'était involontaire, ce que j'ai fait à Walter, de la légitime défense... Je voulais essayer de le sauver... Non ? Ah, j'ai peut-être surestimé ses blessures et il n'était pas en danger c'est ça ?

Mme Anson ouvrit de grands yeux aterrés et fut soudainement bien raide sur sa chaise, comme si quelque chose d'inconfortable avait poussé de son dossier après que le nom de son premier fils fut prononcé. Son père, Arthur, semblait tout aussi secoué, si bien qu'il resta immobile, sans autre réaction que de laisser peu à peu sa mâchoire se décrocher.
Lou ne comprit rien à ce qu'il se passait, leurs réactions semblait vouloir dire qu'il était arrivé quelque chose de grave. Walter était-il mort ou pas finalement ?
Quant à la dénommée Judith, elle se perdait dans ses feuilles, comme pour vérifier une donnée erronée.
Ce fut Alexander qui parla en premier, incertain et d'une petite voix.

- Il me semble que Lou à déjà parlé de Walter tout à l'heure, qu'elle lui avait fait quelque chose... Si ça peut aider.

L'océan d'incompréhension noyait, cette fois, toute la petite assemblée. Ce fut l'intruse qui brisa le silence en toussotant, s'apprêtant à demander l'éclaircissement de la situation. Ce son sembla réveiller le père de Lou, qui articula lentement, coupant la femme au passage :

- Walter, ton frère, est mort... Il y a neuf ans.

Il avait parlé doucement, mais ce fut comme un coup de tonnerre, qui provoqua un sursaut de tristesse de la part de la petite femme aux nerfs usés, elle baissa ses yeux bleus dont avait hérité Lou, mais qui étaient maintenant pollués pas la vie, et trouva une nouvelle passion dans les noeuds du bois de la vieille table.
Cependant, l'adolescent sembla comme refuser de comprendre.
Non, ils se trompaient, c'était tout bonnement impossible. Son pire cauchemar, mort il y a des années ? Alors qui avait et meurtrissait encore son existence, la rendant encore plus compliquée qu'elle ne l'était déjà ? Qui donnait à sa vie des relents d'enfer ?

- Mais... C'est-C'est impossible... Il était là... Il y a à peine trois heures. C'est...

Il resta prostré et immobile sur sa chaise, réfutant en bloc ce qui lui semblait impossible.
Le père et la mère, deux âmes passives et vides, échangèrent un regard craintif, semblant hésiter. Judith les pressa de développer du regard, ses ongles simplement manucurés tapotant discrètement le bois usé de la table. Les choses prenaient une tournure plus intéressante, semblait elle se dire en son fort intérieur, ce qui lui faisait omettre d'être plus délicate face à ces parents endeuillés.
Amy finit par se décider à parler, reniflant bruyamment comme pour refouler sa peine qui ne semblait n'avoir jamais véritablement été oubliée.

- Tu étais seul avec lui, ici. On l'avait chargé de te surveiller pendant qu'on s'absentait, nous et le reste de la famille chez tes grands parents, parce que tu avais attrapé une vilaine grippe. À l'époque tu venais d'avoir cinq ans et lui en avait seize. Quand... Quand on est rentré... Il était, il était...

- Les coups de feu ont alerté les voisins bien sûr, mais il est mort sur le chemin de l'hôpital.

- Toi, on a d'abord cru que tu avais disparu, que la personne t'avait kidnappé ou je ne sais quelle horreur, mais Alexander t'as retrouvé. Ton frère avait dû te forcer à te mettre à l'abri dans un placard qu'il avait fermé à clé, car tu avais un vilain hématome sur la joue, mais... Le pire était que tu délirai totalement, ta fièvre avait empiré.

- Comment c'est possible ? Quelqu'un en voulait à votre famille ?

Était intervenu Judith très peu gracieusement. En bonne fan de thriller, elle mourrait d'envie d'en savoir plus.
Qui aurait cru que cette simple correction allait tourner ainsi ?

- Non, on sait que c'était une tentative de cambriolage et que l'homme -il a été retrouvé et condamné- à pris peur en voyant qu'il y avait toujours quelqu'un dans l'appartement qu'il croyait vide. D'ailleurs il n'a finalement rien volé et a tout de suite fuit après avoir... Tiré.

- Mais alors...

Lou se tut, tous les regards se tournèrent vers lui. Il en resta muet, stupéfait, terrorisé, ses iris bleus écarquillées.

Progressivement il les vit se déformer grossir de manière anarchique d'abord imperceptiblement lentement puis de plus en plus vite de manière exponentielle éclipser la lumière et le dévorer sous la pression qu'ils lui infligeaient il eut l'impression que leurs prunelles émettaient une force phénoménale sur son crâne qui allait se briser en milles morceaux tel une coquille d'œuf il voyait l'air se tendre puis s'assouplir onduler entre les têtes qui n'étaient plus qu'yeux le sol se fit meuble ses pieds s'enfoncèrent dans un liquide pateux et froid tel un bourbier ou des sables mouvant il entendit un crissement qui allait crescendo de plus en plus fort comme une craie sur un tableau noir où des centaines de murmures chuchotant des paroles indistinctes en canon et une substance gluante dégoûtante écœurante à la fois brûlante et gelée coula difficilement dans sa gorge glissant interminablement dans son œsophage étouffant sa trachée. Il suffoquait, il hyperventilait.

Pourtant il ne voyait rien, ni le marécage, ni les voix, son regard ne pouvait pas se détacher des yeux immenses qui le fixaient, enflaient devant lui, l'obnubilant, l'accusant, le jugeant de toute leur taille, leur gigantisme.
Il entendit alors par dessus toutes ces voix, celle qu'il ne connaissait que trop bien. Un cafard rampait sur le plafond

Il se leva d'un bond, se libérant du sol mouvant avant qu'il ne se durcisse autour de ses chevilles, sa chaise tomba. Il s'enfuit en courant.
Derrière lui, les cris de ses parents l'appelèrent. Il ne les entendit pas.

Il ferma la porte de sa chambre à clé, s'adossa au mur, le souffle irrégulier, cherchant de l'air, et se laissa lentement glisser jusqu'à terre, se tenant le visage entre ses mains prises de tremblements, au même titre que son corps dans son entièreté. Ses jambes pareilles à du coton se recroquevillèrent contre sa poitrine comprimée, son dos se courba en avant. Il semblait vouloir se faire le plus petit possible pour disparaître sur lui-même.

Pourtant, une seconde urgence s'y opposa. Il devait se relever et accomplir le rituel, sinon il se passerait quelque chose de terrible, de bien plus terrible que ce qu'il n'avait jamais vécu, il en était sûr et certain.
Mais ses jambes ne le portaient plus, ne voulaient plus se tendre et ses bras ne voulaient pas lâcher son visage, ses mains le meurtrissant de leurs ongles qui s'enfoncèrent cruellement dans la chair de son crâne, lentement, l'un après l'autre. La vermine se faisait sentir, grouillant dans son corps, dans ses veines salies, il fallait la faire sortir. Il y avait déjà eu des coupures là, c'était plus facile d'entamer la peau déjà prédécoupée.
Il ne sentais rien, il fallait appuyer plus fort, pour faire disparaître les démons.

Il ne relâcha la pression qu'une fois que la première goûte écarlate se fut écrasée au sol, ses bras retombèrent de chaque côté de son corps, les insectes étaient partis, ne rampaient plus, enfin.

Inspirant puis expirant longuement, il tenta de se lever, lentement, doucement.
Fébrile, il passa lentement ses doigt sur la chambranle de la porte de sa chambre, y laissant dix traces sanglantes, puis les réuni. C'est bon, tout irait bien maintenant.

Troubles psychotiques skizophrènes , syndrome de stress post traumatique, troubles obsessionnels compulsifs, forte tendance à la scarification, dysphorie de genre.

Il fit tourner entre ses doigts un trousseau de clé, elles appartenaient à son psychologue. Il n'en avait aucune utilité et n'avait pas eu envie de lui porter préjudice, non, il l'avait juste... Pris.
Il pouvait rajouter à la liste : kleptomanie compulsive.

Sa mère l'appela, Lou faillit en lâcher l'objet volé en sursautant.
Lentement, il se leva et sorti de la chambre, effectuant son rituel, son Trouble Obsessionnel Compulsif, au passage. La femme l'attendait dans l'entrée avec une lettre cachetée. Un grand B enluminé.

- C'est pour toi.

Dit elle simplement.
Sans un mot, Lou la saisit et l'ouvrit. Il savait ce qu'elle contenait, il avait rempli le formulaire d'inscription il y avait de cela deux semaines.

"Madame, Monsieur

C'est avec grand plaisir que je vous informe que l'inscription de votre enfant/élève/protégé (rayer les mentions inutiles) à bien été acceptée à l'Internat Blackedge. Nous vous promettons qu'il/elle (rayer la mention inutile) sera entre de bonnes mains pour lui apprendre à vivre en société.

Vous trouverez ci-joint une liste des fournitures et du règlement intérieur.

La rentrée se fera le premier septembre à quatre heures du matin, à la gare de Eastbourne. Des adultes responsables se chargeront de veiller sur lui et ses camarades durant le voyage et pendant toute sa scolarité au sein de L'Internat Blackedge.

Veuillez croire, Madame, Monsieur, à mes salutations les plus distinguées,

Sœur Léonie.".

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