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     Lou avait sauté sur ses maigres jambes pour intercepter Selly quand il avait entendu la voix de son plus jeune frère, mais elles manquèrent de flancher lorsqu'il compris cette dernière phrase.

« Ma petite sœur, Lou. »

Après une poignée de secondes d'absence mêlée à une panique insinueuse, il jeta un regard incertain à Selly. Une étincelle d'incompréhension avait percé le noir du sien le temps d'un instant, mais, redevenue fidèle à elle même, elle avait ravalé ses questions, qui devaient pourtant se bousculer dans sa boîte crânienne.
À la place, elle interrogeait Lou au travers du verre de ses lunettes, fallait-il faire confiance à ce dénommé Alexander ?
Le jeune homme rejoignit son amie près de l'interphone duquel jaillissait les explications grésillantes de son frère aîné. Il raconta qu'il était rentré juste avant que ses parents ne le préviennent pour l'appel, les pompiers et qu'il devait partir à la recherche de sa petite sœur immédiatement. Le problème étant que ni l'identité ni l'adresse de celle qui avait contacté les secours n'avaient été donné. Là, il raconta qu'il avait trouvé un lecteur MP3 abandonné au beau milieu du salon et que, sur sa coque, avait été tracé d'une main naïve d'enfant et au vernis pailleté le prénom de Claire McCann, et tout un tas d'informations complémentaires tel que sa date de naissance ou le nom de sa barre d'immeuble.

- Sérieusement, qui fait ça ?

Demanda Lou à voix basse, avec de grands yeux consternés.
Pour sa part, il n'avait même pas remarqué que l'objet avait quitté sa poche ventrale, il avait dû tomber durant l'affrontement. Enfin, ce qui surprenait le plus le jeune homme, ce fut qu'à aucun moment son frère ne fit allusion ou ne sembla bousculé par ce qu'il aurait dû voir chez lui. On ne passait pas à côté de ce spectacle de verre cassé répandu autour d'un corps sans la remarquer, si ?
Pour répondre à l'unique question qu'il avait posé à voix haute, et la moins importante au passage, Selly haussa les épaules d'un air las, comme pour dire "Ma sœur n'a jamais vraiment été une lumière tu sais ? Surtout quand elle était en primaire, et qu'elle se faisait chier."

Étant donné que les deux seuls rejetons Anson qui demeuraient actuellement dans l'appartement étaient Lou et lui-même, Alexander en avait déduit que c'était sa sœur qui avait fait tombé ce qui appartenait à une de ses amies, si ce n'était pas une des victimes de sa kleptomanie compulsive.
Étant la seule piste, même incertaine, qu'il possédait, il l'avait remontée en priant pour que la gamine n'ai pas déménagé.

- Et donc, vous savez où pourrait être Lou ? Vous la connaissez ?

Selly jeta un regard au recherché, attendant sa confirmation. Celui-ci prit une profonde inspiration, laissant filer encore un instant. Un instant durant lequel il essaya d'imaginer la réaction de son frère. Même si il ne semblait pas au courant pour ce qu'il avait fait, ce qui était très étrange, il l'apprendrait tôt ou tard.
Il avait peut-être commis un homicide.
Involontaire, mais un homicide quand même.
Personne ne le regardera plus comme avant.
Il eut l'impression de s'en rendre compte pour la première fois, de se retrouver pour la première fois face à son péché, et qu'il avait soigneusement évité jusqu'à présent.
Et alors, et alors... Qu'allait il devenir ? Il ne connaissait pas les peines qu'un adolescents encouraient.
C'était de la légitime défense non ? Il n'y avait pas de témoin... Mais les circonstances devraient le prouver ?

Lou dut se faire violence pour reprendre ses esprits, pour que sa tête émerge de la torpeur effrayée qui l'angloutissait et, lentement, contenant les tremblement qui secouaient son corps de crustacé en se tordant nerveusement les mains, il s'avança d'un pas.

De sa gorge s'éleva une voix paradoxale, à la fois mélancolique et froide comme de l'acier, un demi-ton plus aiguë aussi, mais il dissimula parfaitement la peur qui lui nouait les entrailles.
N'avais-je pas mentionné qu'il était un expert du faire-paraître ?

- Oui, je suis là. Pourquoi t'es venu me chercher ? Vous avez pas assez à faire avec Walter ?

Silence, puis...

- Walter ? Lou, qu'est-ce que tu raconte ? Tu sais bien qu'il... Walter est... Non, rien. Il faut que tu rentres maintenant, c'est dangereux.

Alors qu'Alexander se perdait dans une pataugeoire d'incompréhension, Lou rit jaune. Sourire sur le visage, un lac de tristesse au fond des yeux.

- Dangereux ? T'as peur que je me mette à agresser des gens au hasard  c'est ça ?

- Lou, c'est dangereux pour toi. Je sais pas ce qui se passe dans ta tête, je comprends rien à ce que tu raconte, mais je pense qu'on a tous besoin d'une mise au point. Papa et Maman se sont libérés pour toi, rentre avec moi.

Lou resta silencieux, fixant l'interphone, sa frange masquant ses yeux éteints, mais toujours ce sourire, ce sourire qui ne quittait pas son visage, ce sourire qui était sensé assurer que tout allait bien, symbole de bien-être, mais qui, à cet instant, ne trompait plus personne.

- Tu vas nous expliquer ce qu'il s'est passé, quoi que tu ai fait, on ne t'en voudra pas, c'est promis. On est une famille non ?

Le sourire se transforma en un rictus. Une famille ? Même le bordel qu'était celle des McCann, basée sur des tromperies, des séparations et des abandons et qui, dans un concours de circonstances, avait regroupé des enfants sans liens du sang, ressemblait plus à une famille que les sept composant de la sienne qui s'était éclatée depuis voilà presque une dizaine d'années et qui n'était plus liés par les sentiments depuis bien longtemps.

Lou serra les dents, ils ne le connaissaient pas.

Ils n'étaient que des étrangers pour lui et ils ne s'étaient jamais intéressés à ce gamin qu'ils ne jugeaient qu'en apparence.
Celui qui avait souffert en silence depuis quinze an, sans que personne ne le remarque.
Celui qui, perché sur le rebord de sa fenêtre, se demandait si il ne valait pas mieux de se laisser tomber.
Celui qui, se soignant par ses propres moyens, lorgnait sur les gélules multicolores, se demandant si, en les avalant, elles n'allaient pas calmer ses peines intérieures.
Celui qui, se détruisant par lui-même, se demandait si il ne devait pas aller plus loin pour s'achever.
« Ma petite sœur »

Il pensa à raccrocher, mais se contenta de jeter un coup d'œil dans le miroir qui ornait le couloir d'entrée, de se remodeler un visage radieux, crédible, et de lancer, doucement :

- OK, j'arrive.

Il coupa la communication.
Pris une profonde inspiration.
Se tourna vers Selly.
Pris ses mains entre les siennes.

- Merci infiniment Selly, pour tout. Ah, et t'inquiète pas, pour ce qu'a dit mon frère au sujet de ma "kleptomanie compulsive" j'ai rien pris chez-vous, je te l'assure !

L'autre l'observait avec de grands yeux, trop estomaquée par ce changement soudain pour articuler quoi que ce soit.
De la comédie, était-ce aussi comme ça qu'il se comportait quand ils étaient tous les quatre, entre amis ? Lou était-il toujours aussi... Faux ?
Et, à l'instant, quand ils n'étaient que tous les deux, avait elle put ne serait-ce qu'entre apercevoir une parcelle de son vrai visage, sans ce masque, si bien sculpté ?
Sans lui laisser le temps de répondre, il ramassa son sac de vêtements qui était tombé au sol, fit volte-face et sorti de l'appartement.
Là, il se retourna et lui fit un léger signe de la main :

- À plus tard !

Il passa ses doigts sur la chambranle.
Les joignit un à un.
Il ne le pensait pas.

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