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5

Selly, après s'être assurée grâce à ses connaissances médicales d'amatrice qu'il ne risquait plus rien de plus qu'un bon rhume et qu'il n'allait pas défaillir à nouveau, avait rapatrié Lou chez elle, deux étages plus haut.

Encore heureux que l'ascenseur n'était, pour une fois, pas en panne puisque, l'adrénaline tombée, le jeune homme ressentait plus cruellement encore la masse invisible qui compressait sa cage thoracique et le moindre de ses muscles le lançait avec ardeur.

- Y'a personne chez toi ?

S'enquit Lou en franchissant le palier, faisant glisser ses doigts abîmés sur la chambranle de la porte puis en les joignant un à un.
Il balaya du regard l'appartement où demeuraient les trois femmes de la famille McCann avec une certaine nervosité, comme si il s'attendait à ce qu'une bête hideuse lui saute dessus à tout moment.
Selly l'observa faire sans un mot, habituée à cet étrange rituel qu'il avait à chaque fois qu'il passait le seuil d'une porte, puis répondit :

- Non, Claire a mobilisé sa mère et sa carte bleue pour un après-midi shopping. Elle marqua une pause en tirant une chaise pour lui indiquer de s'y asseoir, Plus important, j'ai quelques questions à te poser.

S'ensuit un interrogatoire expéditif à la Selly : quoi que qui où comment pourquoi.

Le jeune homme répondit vaguement à toutes ces questions plus que légitimes sans que son amie ne montre aucun signe de surprise, de colère ou de peur, conservant un sang froid exemplaire qui le soulagea de bien des peines. Elle l'écoutais et orientait ses réponses en prenant quelques notes sur un post-it en forme de chaussure volé à sa sœur. Sa couleur mauve fut bien vite noircie d'une écriture bâclée.

Enfin, après avoir relu son compte rendu avec attention et fit sauter une vingtaine de fois le capuchon de son Bic, elle releva la tête et le congédia de cet entretien en lui ordonnant d'aller se laver, parce qu'il « puait l'alcool, le dégueulit et la transpi, et que, sérieusement, on aurait dit qu'il s'était foutu en l'air en soirée » pendant qu'elle appellerait les secours.

Ainsi, vêtements de rechange donnés au hasard par Selly au bras, il fut projeté dans la petite salle de bain sans qu'il n'ai eu le temps de protester.
Il n'en aurait pas eu la force de toutes façons, surtout contre l'autorité froide de son amie, qui avait le don de mener quiconque à la baguette.
Sans doute un don familial qui coulait dans le sang des McCann, quoique sa sœur utilisait une toute autre manière de parvenir à ses fins.

     - Tu en as mis du temps.

C'est ce que grommela Selly quand Lou sorti de la salle de bain, cheveux dégoulinants sur ses vêtements prêtés et ses chaussures baillantes à la main, sans vraiment savoir où se mettre.
La jeune fille lui tournait le dos, écouteurs enfoncés dans les oreilles, allongée sur le canapé du salon, pianotant sur une console antique en en machouillant le stylet avec son habituel air d'indifférence.
A côté d'elle gisait son portable, délaissé après avoir courageusement téléphoné au 18.
Lors de l'appel, Selly avait eu l'égard de s'être adossée à la porte de la salle d'eau pour que le réfugié puisse entendre les informations qu'elle communiquait aux secours. Secours qu'elle avait d'ailleurs bien eu du mal à convaincre que son appel n'était pas un canular.
Heureusement, il en fallait bien plus pour déstabiliser l'asiatique qui gardait un aplomb légendaire en toutes circonstances et qui connaissait les procédures sur le bout des doigts. Cependant, elle gardait un sourire formé d'une certaine fierté à peine contenue sur son visage, satisfaite de son accomplissement.

En guise de réponse, Lou s'avança dans la salle et posa une nouvelle question :

- T'aurais pas un sac pour mes habits ? Imperméable de préférence.

- Si.

Elle s'apprêtait à lui donner ses instructions pour qu'il aille le chercher lui-même mais s'arrêta net en jetant un regard au jeune homme.
Elle haussa ses sourcils fins qui disparurent sous sa frange :

- T'es au courant que t'es entrain de me refaire le parquet là ?

Confus, Lou suivi son regard et baissa les yeux vers ses pieds nus. Il s'aperçut alors qu'effectivement, de sa cheville jaillissait une coulée vermeille qui s'apprêtait à rouler sur le sol.
Il jura et décolla sa jambe, projetant des gouttelettes écarlates tout autour de lui.
Il était pourtant sûr d'avoir réussi à stopper l'écoulement avec les maigres moyens dont il disposait et sans trop saccager la salle de bain, mais marcher avait dû rouvrir la plaie.

Riant nerveusement, sur un seul pied et une main gênée passée derrière sa nuque, il demanda à nouveau :

- Du coup je veux bien ton matos de secours aussi.

Son amie soupira longuement, pris le temps d'arracher ses écouteurs de ses oreilles, pas plus affolée que ça, et se leva donc pour aller chercher de quoi éviter à Lou de transformer son appartement en une seconde scène de crime.

- Assied toi sur une chaise, je reviens. Et évite d'en foutre partout.

Sur ce elle en tira négligemment une de sous la table en passant et quitta la pièce, abandonnant Lou, qui fit de son mieux pour rejoindre la-dite chaise, et sa console, amputée de son stylet, qui émettait des grésillements mécontents.

Une fois son objectif atteint, le jeune homme entrepris de retrousser précautionneusement la jambe du jean noir et percé de trous de Selly, qui commençait dors et déjà à s'imbiber de ce liquide vital qu'il dépensait sans retenue.

Son hôte revint alors, esquivant les traces écarlates qui parsemaient le sol, après avoir retourné trois pièces pour trouver ce qu'il lui avait demandé.
Alors que Lou tendait la main pour que Selly lui donne de quoi se soigner, elle l'écarta sans égards.
Devant son regard perplexe, elle s'agenouilla en marmonnant :

- Laisse, je m'en occupe.

Lou voulut protester qu'il avait l'habitude de s'occuper lui-même de son corps et qu'elle n'avait pas à s'embêter pour ça, mais le regard autoritaire de son amie le réduit au silence.

- En te regardant, j'ai plus l'impression que tu fais exprès de le maltraiter.

Cette fois-ci, si il resta muet, c'est parce qu'il ne sut que répondre devant le ton de reproche de son interlocutrice. Il eut l'impression d'un coup en plein cœur, et que toutes la vermine s'en échappait pour se loger dans sa poitrine, ses avants bras, ses cuisses et ses chevilles, comme pour rendre ardente la culpabilité qui l'assaillait.
Il fut secoué d'un frisson irrépressible, Selly baissa ses yeux perçants, muette, pour désinfecter la plaie.

Ce ne fut qu'après avoir correctement serré la bande, tout en ayant vérifié qu'il ne restait plus de gravats à l'intérieur au préalable, qu'elle se releva et reposa ses yeux sur lui. Sans dire un mot, elle prit un de ses poignets, en retroussa négligemment la manche malgré les protestations du jeune homme et l'enserra avec deux doigts avant de le lever à hauteur d'œil comme pour faire remarquer au jeune homme qu'effectivement, il possédait ce membre :

- Je ne sais pas ce qui te pousse à t'affamer comme ça ou même si il y a une raison, mais je peux faire le tour de ton bras avec une seule main, et il reste une bonne marge. Je ne sais pas si tu es au courant mais c'est rarement signe de bonne santé.

À vrai dire, Lou ne faisait aucunement attention à ce que racontait la jeune fille en face de lui, il semblait plutôt comme paralysé devant ce contact. Devant les doigts glacés de Selly posés sur ses multiples cicatrices, fines et acérées qui laceraient ses bras. Les anciennes, blanches et refermées recouvertes par les nouvelles, encore rouges et à peine coagulées, certaines encore, étaient suintante du liquide chaud.
Il ne voulait pas qu'elle le sache, il ne voulait pas que quiconque le sache.
C'était trop tard.

Il déglutit et se soustraya de l'étreinte de Selly d'un geste brusque, faisant vite disparaître cette parcelle de son corps qui se trouva à nouveau englouti sous le pull AC/DC.
Détournant les yeux, fuyant son regard, mais surpris par l'absence de réaction de son interlocutrice face à ces marques, il demanda après un moment de silence gêné :

- Tu le savais ?

- De quoi ? Ça... Oui, enfin non, mais c'était simple de le déduire. T'as les même sur la cheville, idiot. Et puis... Après la démonstration que tu nous a fait au self, ça paraissait évident.

Devant son air abasourdi, Selly perdit peu à peu  une part de son assurance. Décidément, Lou enchaînait les exploits aujourd'hui. Il avait réussi à décontenancer son amie deux fois en une journée, sans doute un record.

- Me dit pas que tu vois pas. Ça fait à peine plus d'une semaine, c'était un jeudi je crois, vers 13h30.

Lou fronça ses sourcils d'incompréhension et hocha négativement la tête, tout en remontant le fil de sa mémoire pour revenir à ce jour fatidique. Jeudi... Qu'avait il fait ?
Des images envahirent ses prunelles, oui, il avait vu, entendu ces choses que les autres niaient de remarquer.
Maintenant il s'en souvenait, Il était là.
Lou avait entendu avec certitude sa voix prédatrice et éméché, et pis encore, ses doigts perfides courir sur sa taille, son haleine embuée s'insinuer tout contre sa gorge tel un serpent qui resserre ses anneaux sur sa proie.
Que lui avait il dit ? Il n'en avait aucune idée. Mais en quoi cela avait pu indiquer à Selly cette part de ce qu'il infligeait quotidiennement à son corps ?

La jeune femme grimaça, ayant peu envie de devoir décrire la scène, encore si fraîche et marquante dans son esprit que la terreur qu'elle lui avait inspiré persistait, tel une marque au fer rouge.
Pourtant, elle prit une profonde inspiration, et débuta, sa voix était montée d'un ton :

- Tu nous a fait peur, d'un coup tu t'es figé, complètement immobile, comme... Comme si un fantôme t'avais effleuré. Tu es entré en hyperventilation et t'as fait tomber ton plateau. Y'avais des débris partout, de verre ou de céramique mais tu t'es quand même recroquevillé sur toi même, brusquement, en marmonnant des trucs incompréhensibles. Tu étais comme... Comme possédé.

Elle avança une main devenue timide vers le visage de Lou, et souleva sa frange au niveau de ses tempes. Il remarqua alors que ses doigts tremblaient nerveusement. L'événement qu'elle lui contait et qui lui semblait totalement étranger l'avait donc tant ébranlée ?

- C'était horrible, tes yeux roulaient dans leurs orbites comme si tu cherchais à capter toute la pièce en un regard. Puis tu as planté tes ongles dans ta chair, si fort que... On aurait dit que tu pleurais des larmes de sang. Tu en as encore les cicatrices.

Lou ne la croyais pas.
Pourquoi aurait-il fait quelque choses d'aussi étrange ?
Surtout qu'il n'en conservait aucun souvenir.
Elle avait dû halluciner, un cauchemar éveillé, trop regardé de films d'horreur oui.
Quant à ces dix arcs de cercles gravés dans sa peau, il se les étaient sans doute fait chez lui, pour essayer de faire sortir la vermine de son corps. Jamais il n'aurait montré ça en public non.
Et puis, oui, il se souvenais avoir fait tomber un plateau, mais c'était par maladresse, il avait trébuché sur son lacet défait.
Enfin, il se souvenait surtout de la facture qu'il avait dû payer et non du moment, mais il n'y avait pas de doutes possibles.

- Tu ne l'a pas vu ? Entendu ?

- Qui ça ?

- Walter, il était là. Il m'a parlé puis s'est cassé quand je suis tombé. Il a dû profiter du mouvement d'agitation.

Selly l'observa avec de grands yeux, abasourdie. Ce qu'avançait Lou n'avait aucun sens. Un adulte peu fréquentable comme son frère n'aurait jamais pu même passer le portail de l'établissement, surtout pour dire trois mots et disparaître aussitôt, et ce, sans que personne dans la foule ne le remarque alors que tous les regards étaient rivés sur le jeune homme aux cheveux de neige.

Seulement, Lou semblait sûr de lui, convaincu par sa version irréaliste des faits.
En y repensant, l'asiatique remarqua que ce n'était pas la première fois que son ami tenait ce genre de discours dénués de sens, le pire étant qu'il semblait sincèrement croire à ce qu'il racontait, ce n'était donc sans doute pas des mensonges, pas conscients en tout cas, à moins qu'il ne soit réellement doué pour la mythomanie.
Peut-être utilisait-il l'auto persuasion ? Ce serait trop étrange. Non, on aurait plutôt dit une distorsion de la réalité qui ne s'appliquait qu'à lui.
Les lèvres de Selly s'entrouvraient pour lui faire entendre raison quand le son grésillant de l'interphone résonna à nouveau dans l'appartement.

Elle aurait très bien pu l'ignorer, faire comme si elle ne l'avait pas entendu, pourtant elle se leva lentement en soupirant longuement et se traîna jusqu'au répondeur :

- C'est pour quoi ?

La personne qui attendait sur le peron répondit expressément, une nervosité à peine contenue dans la voix :

- Bonjour, excusez moi de vous déranger, je suis bien chez les McCann ?

- Oui.

Il y eu une légère hésitation, l'homme semblait démuni devant cette réponse expéditive et fermée, sans une once de chaleur qui en transparaissait. Il répondit :

- Claire est-elle ici ?

Le visage de Selly se ferma encore d'avantage, et ses yeux noirs devinrent meurtriers. Heureusement que l'autre ne pouvait la voir car il semblait que son regard, à cet instant précis, aurait pu pétrifier le basilic lui-même.

- Non.

- Alors...

- Alors quoi ? Qu'est ce que tu lui veux merde ? La traiter de salope ? Lui lancer des blagues obscènes ? Lui demander de te faire une pipe ? Vous en avez pas marre ? Toutes les semaines, la harceler pour quelque chose qui s'est passé il y a plus d'un an ?! Dégage !

- Quoi ? Non,attends ! Il doit y avoir un malentendu, je ne sais pas de quoi vous parlez !

Selly s'apprêtait a couper la communication mais suspendu son mouvement. Sans pour autant paraître moins agressive.

- Dans ce cas, qu'est ce que tu lui veux ? Fais vite.

- Je m'appelle Alexander, Alexander Anson. Je cherche ma petite sœur, Lou. Est-ce qu'elle est là ?

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