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CHAPITRE 1 : HOPE


Août 2016

Je dévale les escaliers un à un avec précipitation. J'arrive enfin au salon et je regarde tout autour de moi. Je scrute la pièce du regard tout en me passant la main dans les cheveux. Mon regard se pose sur chaque meuble mais rien, je passe mes mains entre les plis du canapé et toujours rien. Je balaie alors le sol d'un regard furieux avant de me précipiter dans la cuisine.

_Putain, c'est pas vrai ! Où est ce que je les ai encore mises ? Où sont ces foutus clés ? Je m'interroge à  voix haute comme ci le fait de prononcer cette phrase à haute et intelligible voix allait les faire apparaître comme par magie. La poche de ma veste peut-être ?

Je  m'élance direct sur le porte-manteau à l'entrée et fouille ma veste mais toujours rien. J'enrage. Mon regard se pose alors sur la coupelle sur le meuble juste à côté de moi qui est vide. Je m'apprête à m'en détourner lorsque j'aperçois derrière elle ce qui ressemble à un bout de mon porte-clés.

_Ah, les voici ! m'écrié-je sourire aux lèvres en me jetant sur elles et en les prenant d'une main ferme. Yes ! Je m'exclame toute heureuse comme ci je venais de découvrir la 8 ème merveille du monde.

Je regarde alors ma montre et me presse.

_Tu vas finir par être en retard fille, alors magne toi le cul ! Me dis-je en pressant le pas.

Je prends ma veste et mon sac qui se trouvent sur le porte-manteau et d'une petite foulée je me dirige vers la sortie. J'ouvre la porte de mon appartement et m'apprête à en franchir le seuil, lorsque le téléphone se met à sonner.

_C'est pas vrai ! je peste contre mon mauvais karma du jour. Je vais vraiment être en retard à mon rendez-vous avec Bella.

Agacée, je reviens sur mes pas et me dirige en direction du canapé où se trouve le téléphone sur le guéridon. Avec un geste brusque je me saisis du combiné.

_Allô !

Personne ne semble vouloir me répondre. Ai-je trop tardé à décrocher ? Un silence de quelques secondes se fait entendre.

_Allô ! Qui est à l'appareil ? J'insiste un peu pour me donner bonne conscience. C'est bizarre tout de même, me dis-je. Tant pis pour eux ! Je hausse les épaule et m'apprête à raccrocher lorsque j'entends une sorte de bip et le message suivant :

"Ceci est une boite vocale, pour y accéder composez le n° suivant :19/05/77 et vous pourrez prendre connaissance de vos messages. "

_C'est de plus en plus étrange. Je n'ai pourtant pas de boite vocale, à moins que ce ne soit celle de Kenshin. Celle de sa garçonnière peut-être, m'hurle une petite voix dans ma tête. J'ai toujours su que c'était sa façon de procéder avec ses rencards . Là, mon esprit se met à carburer à vive allure. Une boite vocale pour que ses conquêtes d'un soir puissent lui laisser des messages sans que je ne sois au courant. Faut dire qu'avec lui ça défile et pas qu'un peu. J'avance ma main d'un geste incertain vers le téléphone. J'hésite. C'est du domaine de sa vie privée, cela ne me regarde et surtout ne me concerne en rien.

Piquée par la curiosité, assaisonnée d'une pointe de jalousie, je compose le numéro. Ces chiffres au début je n'y prête aucune attention, ce n'est qu'en les composants que ceux-ci me révélèrent leurs véritables sens et leurs véritables significations. Réalisant cela, je remets le combiné tout contre son oreille, d'une main tremblante, attendant le cœur battant à grands coups la sentence qui ne tarde pas à tomber. Ma respiration devient haletante et mon palpitant peine à se calmer, alors je pose une main dessus comme pour lui signifier que tout va bien se passer, que je n'ai rien à craindre.

_Bonjour Melle Keller, ici maître Reynolds.

A l'écoute de ce nom, je sens mon sang se figer dans mes veines et mes forces m'abandonner subitement. Moi qui étais si pleine de vie quelques minutes plus tôt, suis devenue livide et au bord de l'évanouissement. Je me laisse tomber sur le canapé sans parvenir à émettre le moindre son alors que je sens la bile remonter dans ma gorge.

_Il n'est pas facile de vous joindre, donc suivant les instructions de votre défunt frère, je vous laisse ce message sur cette boite vocale.

A l'évocation de Connor, mon visage se ferme et un voile de tristesse recouvre mon regard. Une terrible angoisse me saisit alors. Je ressens cette peur dans mon cœur, elle ne m'est pas inconnue. Elle est dans mon ventre, au fin fond de mes entrailles, elle est viscérale, encrée en moi comme une vieille amie, une amie de toujours qui ne m'a jamais réellement quittée, elle sommeillait juste en moi attendant son heure pour refaire surface et là, je la sens dans chacune des parcelles, dans chaque cellules de mon corps tremblant. J'ai envie de pleurer, mais je n'y parviens pas. Un flot douloureux de souvenirs passés refait alors surface. Voilà bien longtemps que je n'y ai pas repensé, mais la vie se charge de faire son œuvre et de me rappeler son bon souvenir.

Mes poumons refusent de se remplir et de se déployer, ma gorge est nouée comme si elle avait voulu étouffer un cri, mon cri de détresse ou de lente agonie qui a pris naissance au creux de mes entrailles pour se dissiper dans tous mes membres afin de prendre le contrôle de tout mon corps pour me figer tel un pantin. Je sens peu à peu la vie me quitter et m'abandonner à mes craintes les plus terribles et cela rythmé par les battements de mon cœur de plus en plus lourds, de plus en plus désordonnés, de plus en plus douloureux si bien que ma main se crispe sur mon chemisier ainsi que ma peau que je griffe pour lui intimer de se calmer. J'ai peur qu'il ne tienne pas tellement il bat vite, tellement il bat fort et tellement j'ai mal. Un long silence envahit la pièce et un froid immense mon cœur, me laissant seule face à ma torpeur et aux révélations de mon interlocuteur qui surgit sans crier garde de mon passé, passé que j' ai cru jusque là révolu et enterré, mais pas si enterré que cela à l'écoute de ce message et pas encore assez révolu à mon goût.

_Vous devez-vous demander pourquoi je prends contact avec vous après toutes ces années ? Je vais aller droit au but. Une audience doit avoir lieu le mois prochain. Il doit passer devant une assemblée spéciale qui statuera sur son cas. Je ne vais pas entrer dans les détails, je préfère vous parler de vive voix sans passer par l'intermédiaire de cette boite vocale. Appelez-moi après avoir pris connaissance de ce message, mon n° est le suivant :94368751. Au revoir Melle Keller.

D'une main tremblante, je repose le combiné sans pour autant ôter ma main de celui-ci. J'ai entendu tout ce que maître Reynolds m'a dit, mais l'information a du mal à arriver jusqu'à mon cerveau, les connexions ne semblent pas vouloir se faire.

Pourquoi après toutes ces années cette affaire refait-elle surface ? Je suis enfin parvenue à faire le deuil de cette histoire, à me construire une vie et à établir des liens amicaux avec les gens de mon entourage ? J'ai une vie stable si on peut dire malgré ma situation, mais je suis heureuse, j'étais heureuse jusqu'à ce coup de fil et là, tout semble être remis en question. Moi qui pensais que mes fondations étaient solides, je réalise que finalement ma vie ne repose que sur un fil, un fil mince et invisible qui risque de se rompre à présent à tout moment. Sans bouger de place, je redécroche le combiné et compose le n°.

_Cabinet de maître Reynolds j'écoute, me dit une voix de femme.

_Bonjour, je souhaiterais m'entretenir avec maître Reynolds s'il vous plaît, il attend mon appel, dis-je d'une voix dépourvue d'émotions.

_Qui le demande ?

_Melle Keller.

_Ne quittez pas, je vais voir s'il peut vous prendre.

J'attends quelques secondes qui me paraissent durer une éternité. Durant ce laps de temps, je me pose une quantité de questions qui ne font qu'accroître mes peurs.

_Bonjour Melle Keller, me lance celui-ci d'une voix douce.

Sa voix est toujours aussi chaude mais plus rugueuse que dans mon souvenir. Quinze années se sont écoulées depuis notre dernier entretien. Le timbre de sa voix me ramène en arrière, dans le passé, dans mon passé, passé que j'ai fui, que j'ai tenté d'oublier, mais comment oublier lorsqu'on le porte en soi et sur soi. Au son de sa voix, je suis de nouveau redevenue cette gamine de presque 11 ans, terrifiée, solitaire et insociable.

_Bonjour maître, dis-je d'une toute petite voix.

_Vous avez fait vite Melle Keller... vous êtes toujours là ? s'inquiète mon interlocuteur face à mon silence et surtout face à ce petit sifflement que j'émets à chacune de mes inspirations comme ci l'air venait à me manquer.

_Oui,... je vous écoute !

Ma voix est à peine audible, et parler m'est douloureux et difficile. Il comprend très vite mon trouble et il ne fait pas durer le suspense ou plutôt la torture dans mon cas plus longtemps.

_Comme je vous l'ai dit une audience doit avoir lieu le mois prochain. Ils veulent juger de son état mental et psychologique afin de le faire passer d'une zone de haute sécurité à une zone de sécurité minimale.

_C'....est.....une ......plaisanterie, parviens-je à dire terrifiée tout en bégayant.

Ma voix traduit toute ma colère et tout mon écœurement, toute ma peur et toute ma faiblesse.

_J'ai bien peur que non ! Tranche alors sa voix grave.

_Vous aviez pourtant certifié à mon frère que cela n'arriverait jamais, qu'il ne quitterait jamais le niveau de haute sécurité. Rassurez-moi, il ne va tout de même pas ...

Je ne parviens pas à terminer la fin de ma phrase, ma voix s'étrangle au fond de ma gorge tellement la colère et la peur me tiraille de toute part, mais là, c'est la peur qui a pris le dessus et surtout le contrôle. Je ferme alors les yeux tout en m'adossant au canapé et tente de canaliser le peu de forces qu'il me reste. Voyant très bien où je veux en venir, il se charge de terminer sa phrase.

_Non c'est impossible, il a été jugé coupable et condamné en conséquence. Il ne sortira jamais de prison, jamais !Termine-t-il de me dire d'un ton déterminé et plein d'assurance.

_Je ne comprends pas le but votre message et de cette conversation ?

_Si j'ai pris contact avec vous en passant outre les recommandations de votre défunt frère, c'est par ce que j'ai besoin de vous et de votre témoignage. Celui-ci n'étant plus parmi nous, il ne me reste que vous. Vous êtes le témoin clé de cette affaire.

_Que me cachez-vous ? Que ne me dites-vous pas ?

_Ne vous inquiétez pas, ce genre d'audience est courante, c'est une ultime tentative, une sorte de dernier espoir qui dans 99 % des cas est rejetée.

_Alors pourquoi avoir besoin de mon témoignage ?

_Parce que mise à part votre frère, vous êtes la seule à parfaitement connaître le dossier. Pour renforcer mon plaidoyer, j'ai besoin de mettre un visage sur le dossier, votre visage.

_Vous avez besoin d'une victime, de la victime !

Il ne réponds rien à cela. Le silence qui nous gagne en dit long sur la situation.

_Ça remonte à si loin, je ne me souviens plus très bien..... Ma mémoire n'est plus aussi fiable, quant à mes souvenirs, ils ne sont plus aussi frais. Pour quand vous faut-il une réponse ?

_Avant la fin de la semaine.

Je marque un blanc et prends une profonde inspiration.

_Je vais y réfléchir.

_Vous avez mes coordonnées à présent.

_Maître,...comment avez-vous su où me joindre ?

_Je n'en savais rien, votre frère m'avait juste laissé un n° de téléphone, apparemment celui de votre boite vocale. C'est vous qui avez fait le reste.

_Merci et au revoir, lui dis-je simplement d'une voix blanche sans chercher à en savoir plus.

Je n'attends aucune réponse, je raccroche le combiné sans ôter ma main de celui-ci comme si je craignais de rompre ce fameux fil invisible qui risque de me propulser dans les ténèbres. Je reste dans cette position légèrement recroquevillée sur moi-même, une main sur le téléphone, l'autre que je laisse retomber sur mes genoux tremblants sans parvenir à penser à autre chose qu'aux battements lourds et saccadés de mon cœur qui finissent peu à peu par se ralentir et retrouver une cadence normale. J'ai peur de lâcher ce téléphone, peur que tout ne change, peur de pas rester fidèle à celle que je suis et dès que j'aurai ôté ma main, rompu le contact tout va changer, rien ne sera plus comme avant, jamais !

Mais la vérité c'est que tout a déjà commencé à changer, tout a changé. Cette vérité me frappe de plein fouet, j'ai changé, je suis plus celle que j'étais avant cet appel alors je laisse glisser ma main et la ramène sur mon ventre.

Je tente de me lever lentement, mais mes jambes encore sous le choc de l'annonce, ne peuvent me soutenir. Je me laisse tomber sur le canapé et préfère m'y allonger afin de reprendre des forces et de retrouver mes esprits. Je ferme les yeux et me mets à respirer calmement et profondément. Je ramène mes deux mains sur ma poitrine comme pour empêcher mon cœur de s'affoler, de s'emballer une nouvelle fois pour s'extirper de celle-ci et finir sa course sur le sol. Il faut que je me calme et que je réfléchisse calmement à tout ce qui vient d'être dit. Je me laisse alors aller, enfin,  afin de faire retomber toute la pression qui a gagné chaque cellules de mon organisme, je ne retiens pas mes larmes. Des larmes silencieuses remplies de toute ma détresse, de toutes mes peurs et de toute ma solitude. Cette solitude, ma solitude avait fini par me quitter enfin, mais la sentir de nouveau m'envelopper de ses larges bras  me fait tressaillir.

Pourquoi faut-il qu'une fois encore la vie s'acharne sur moi, comme si je n'avais pas eu mon lot de malheur peut-être même plus que le lot que le destin réserve à tout et à chacun ? Les choses ont enfin bougé avec Kenshin, il m'a à demi avoué ses sentiments au mariage d'Erin, et là cette histoire qui refait surface. Je ne sais pas si j'aurai la force et le courage de faire à nouveau face à tout cela, d'autant plus qu'à présent Connor n'est plus là pour m'épauler. Je n'ai eu qu'à me reposer sur ses larges épaules et à le suivre. Il m'a protégée, écoutée et rassurée. Qui tiendra ce rôle à présent qu'il n'est plus là ? Mon calvaire reprend forme et force, lui qui m'a si longtemps hantée et amoindrie.

Bien sur Kenshin est là prés de moi, mais il est si loin de tout cela. J'ai l'impression que cela s'est passé dans une autre vie. D'un geste rageur mais tremblant, je passe la main sur ses joues afin de sécher mes larmes. Aurai-je la force et l'envie de revivre cela, la force peut-être mais l'envie certainement pas, car c'est se replonger à nouveau dans les méandres de mon passé, de mes blessures et de mes peurs les plus profondes, les plus secrètes. C'est un retour aux abîmes desquelles j'ai failli ne jamais en ressortir. Je me sens si seule à cet instant, si abandonnée que je me tourne vers le dossier du canapé afin de me mettre en boule comme pour me protéger. Qui va me protéger à présent que Connor n'est plus là ? Connor.....Il me manque chaque jour et à cet instant plus que jamais. Je ressers fortement mes bras autour de mes genoux, c'est la seule façon que j'ai trouvé pour me calmer et me rassurer, me mettre en position fœtal comme un nouveau né dans le ventre de sa mère. J'ai beau resserrer mes bras autour de ma taille,je ressens toujours ce froid glacial dans ma poitrine.


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