J'étais retournée en bas, après ce moment fortement étrange. Maxon s'était éclipsé et je m'étais retrouvée seule avec le jeune vampire un peu maigre, qu'avait désigné le chef pour me garder.

— Je m'appelle Flynn. Je te rassure, je suis un vampire qui ne boit pas de sang humain, donc il y peu de chance que je te fasse du mal.

Il avait l'air gentil et honnête, contrairement aux vampires que j'avais rencontrés, précédemment. Il paraissait presque fragile. Il avait les cheveux châtains clairs, et des yeux bleus ciels qui brillaient. Je ne lui donnais pas dix-huit ans.

— Je croyais que les vampires ne pouvaient pas survivre sans consommer du sang humain...Je relève.

— Si, avec du sang animal. Ça nous rend bien moins puissants et en forme, mais on peut vivre avec.

Il m'entraîne vers les escaliers.

— Pourquoi avoir fait ce choix, si ça te confère une force moins importante que les autres?

— Par conviction. C'est un peu comme les végétariens pour les humains. Je ne veux pas faire de mal aux hommes et par chance, Max ne nous oblige pas à boire que du sang humain pour rester au manoir. Bien qu'on soit bien peu nombreux à nous abstenir de ce type de plasma.

— Ça fait longtemps que tu es un...

Je n'ose pas prononcer le mot, comme s'il était maudit.

— Un vampire? Devine-t-il.

— C'est ça. Je hoche la tête.

— Un an. Je suis un petit nouveau,

— Tu l'as choisi?

— Je suis tombé amoureux d'une vampire. Alors pour rester avec elle, je lui ai demandé qu'elle me morde. Mais elle est morte quelques mois après, d'un pieu enfoncé dans son cœur. Mais, comme les gens ici étaient plus gentils que dans mon village, je suis resté après cette tragédie et je suis des leurs maintenant.

— Toutes mes condoléances...

Son visage devient alors plus triste.

— Je suis en train de faire le deuil, et je vais mieux pour l'instant.

— Je suis heureuse de l'apprendre. Je lui souris tendrement.

— Viens, je vais te faire visiter le manoir. Change-t-il de sujet. Ici, tu as le salon et la salle commune, où les vampires peuvent se ravitailler en sang. Max a fait installer des bonbonnes pour partager au mieux la consommation.

Il m'entraîne au deuxième étage.

— ...Là dorment les vampires de rang quatre, c'est à dire les nouveaux, les plus faibles ou ceux blessés. C'est là où je dors. Je n'ai pas assez d'ancienneté pour dormir plus haut.

Puis on monte au troisième.

— Là c'est les vampires de rang trois, c'est à dire ceux plutôt normaux.

On continue au quatrième.

— Là c'est l'étage des vampires de rang 2. Ils sont trois: Elia, Seth, et Nala, la sœur de Max. Ce sont l'élite. Ils sont très anciens et réputés par leur côté chasseur. Généralement, aucune proie ne leur échappe.

Je remarque que ce sont les trois vampires qui m'ont kidnappée.

Je hoche la tête et commence à monter les marches qui mènent au dernier étage quand Flynn m'interrompt.

— Tu ne peux pas monter. C'est l'étage qui appartient Max. Seuls les vampires de second rang peuvent y avoir accès.

— Il se fait plaisir. Je réplique.

Quand je pense que les autres sont entassés plus bas...

— On est 50 au total. 15 de quatrième rang et plus de 30 de troisième rang.

Il m'entraîne dans une chambre du quatrième étage.

— C'est là où je vais dormir? Je demande.

La pièce est sombre, faiblement éclairée par des lampes à huile. Les murs sont décorés de papiers peints rouges foncés et le sol est revêtu de parquet ébène un peu abîmé à certains endroits. Un lit prend place au milieu de la petite pièce.

— C'est ça. Je vais être obligé de t'enfermer à clé. Tu as de l'eau posée sur la commode à côté de ton lit, et des vêtements de rechange. Je viendrais te voir demain matin. Passe une bonne nuit. Déclare-t-il avant de quitter la pièce, me laissant seule.

Un bruit de serrure se fait entendre ainsi que des pas qui s'éloignent.

Je m'assois sur le lit et réfléchit à une solution pour m'évader.

Mes yeux se posent sur la fenêtre de la chambre.

Elle est plutôt large, mais de longs barreaux verticales compliquent le passage. J'ouvre la fenêtre et essaie de passer la tête. J'y parviens sans problème, mais un élan de vertige me fait reculer. Je ne pourrai pas sauter, je suis trop haute. Je la retire et remarque qu'un saule pleureur passe juste à côté de la fenêtre. J'envisage la possibilité de l'escalader. Je devrais laisser passer la nuit et attendre que l'aube pointe le bout de son nez. Les vampires seront alors plus vulnérables à cause du soleil, donc obligés de rester à l'intérieur et ils seront sûrement en train de dormir. Je n'ai plus qu'à attendre quelques heures.

En attendant que le soleil pointe le bout de son nez, je fouille dans la commode, à la recherche d'objets qui pourraient m'être utiles.

Je ne trouve que de longues robes anciennes. Rien de pratique pour l'escalade.

Je déniche quand même un ruban rouge pour m'attacher les cheveux. Je me fais alors un chignon haut que j'attache avec.

J'attends alors, assise sur mon lit, le moment fatidique.

Je commence à somnoler quand un hurlement de douleur venant de l'extérieur me fait sursauter. Je me rue vers la fenêtre et remarque que le soleil se lève enfin.

Ces hurlements doivent être ceux de Seth. Sa punition me revient en tête. Max l'avait obligé à se faire brûler par le soleil. Les vampires ne supportent pas les rayons.

Quelle technique barbare.

Il fallait que je m'enfuis loin de ces fous, quittent à reprendre la vie horrible que je menais, avant.

Alors que les bruits ont diminué, voire se sont arrêtés, je passe ma tête à nouveau par la fenêtre, je fais glisser mon corps entre deux barreau, en m'accrochant à une branche de l'arbre. Je réussi à m'extirper de l'ouverture et me retrouve tout en haut du saule. Je parviens à perdre de la hauteur avant de m'écraser maladroitement au sol, après une chute de deux mètres non contrôlée. Je tombe sur ma hanche droite et laisse échapper un petit cri de douleur. Mais j'aurais pu me faire encore plus mal.

Je me retrouve alors libre, dans les jardins immenses du manoir. Je me lève et me mets à marcher vite pour rejoindre la route.

Jusqu'au moment où je m'aperçois qu'un vampire au loin m'a vue et qu'il se met à courir vers moi.

Comment se fait-il qu'il puisse résister au soleil?

Je n'ai pas le temps de réfléchir à la réponse.

L'angoisse me soulève le cœur. Je sens que je vais m'évanouir.

Une montée d'adrénaline s'empare alors de tous mes membres.

Je tape alors le sprint de ma vie. Sauf que le vampire en question est beaucoup rapide que moi et qu'il me rattrape au bout de quelques secondes.

Une main s'agrippe à mon dos et me projette au sol. Je tombe alors violemment sur le dos, dans l'herbe grasse et humide.

Je reconnais alors le visage de mon ravisseur.

C'est celui d'Elia.

Toujours ce petit sourire insolent en coin et ses très longs cheveux blonds et lisses attachés en demi-queue que toutes les filles doivent jalouser.

— On se fait un petit footing matinal, chérie? Me lance Elia les yeux brillants de malice et d'une lueur plus noire.

Je me relève, blanche comme un lin.

— Elia, s'il te plaît...Ne dis pas à Max que j'ai essayé de fuir.. Il va me tuer sinon!

— Ça c'est sûr qu'il te tuera. Réplique le vampire en croisant les bras.

Je décide de tenter le tout pour le tout.

— Si tu me couvres, je ferais tout ce que tu voudras.

— T'es culottée jolie blondinette de me demander une faveur pareille.

— Je sais. J'ai eu peur qu'on me tue là bas et j'ai voulu m'enfuir. Tu aurais fait la même chose que moi si tu avais été à ma place.

Mes yeux se remplissent de larmes.

J'essaie de l'attendrir pour qu'il ait pitié de moi. C'est ma seule solution, mon destin est entre ses mains.

— Sauf que moi j'aurais réussi. Renchérit le vampire avec un pointe d'arrogance dans la voix.

Je me retiens de lever les yeux au ciel.

— S'il te plaît...Je le supplie.

Elia plisse les yeux.

— Mais je dois admettre que ta proposition est tentante. Je vais réfléchir à ce que je vais te demander en contrepartie et toi, tu vas retourner dans ta chambre et ne plus en sortir, parce que tu n'auras qu'une seule chance, Thalie chérie.

Je hoche la tête et le remercie.

Elia me raccompagne dans ma chambre sans me demander comment je me suis évadée, et me renferme avant de s'en aller.

Il aurait dû être plus préventif.

J'avais tenté de m'évader une fois, et je le referais bien volontiers jusqu'à que je parvienne à mes fins.

Après avoir laisser passer environ une heure, je réessaie et me retrouve de l'autre côté du mur de la chambre, dehors, tout en bas, à l'endroit même où j'étais tombée sur la hanche la première fois.

Cette fois si je fais bien attention que personne ne me voit. Le soleil est très lumineux et éclairé avec puissance la façade est du manoir. Je m'engouffre dans la forêt et finis, après une bonne heure de marche, par rejoindre une longue route. Je m'arrête à un arrêt de bus, perdu dans cette départementale au milieu de la végétation et attends que le véhicule passe par l'arrêt en question. Il finit par arriver et je monte dedans. Je m'assois alors à une place, soulagée d'avoir échappé aux vampires.

Je n'en revenais pas d'être toujours en vie.

Mais qu'est-ce que j'allais bien pouvoir dire à mes parents?

La vérité, bien-sûr.

Le bus s'arrête au porte de la ville, alors je décide de descendre. Au moment où je me dirige vers la porte de sortie du bus, un individu venant de monter me barre le passage.

Je sursaute quand reconnais le visage de cet individu en question.

C'est celui de Max.