Chapitre 44
« Alors, on n'a plus rien à se dire. »
Je clos cette discussion plus que virulente, et quitte le bureau de Max en claquant violemment la porte.
Je bouillonne de colère.
Comment pouvait-il douter de moi?
Je me précipite dans ma chambre et commence à ranger mes affaires dans un sac.
De toute façon, il n'a jamais voulu de moi parmi eux. Ma place n'a jamais été ici.
Comme elle n'a jamais été autre part.
J'avais tout donné pour les vampires, pour satisfaire Max. J'avais pensé qu'on puisse enfin m'accepter. Mais je me trompais. Personne ne voulait en réalité de moi, j'étais éperdument seule, profondément lassée par tous ceux a qui j'avais un jour accordé de l'importance.
La colère avait dorénavant pris le dessus, dissimulant instantanément la tristesse ou le désespoir qui se trouvaient pourtant à l'intérieur de moi. Mais jusqu'à quand?
Je ne voulais plus ressentir de sentiments envers lui.
Pour l'instant, la dose de colère qui coulait dans mes veines me le permettait. Mais je savais que ce ne sera pas éternel.
Alors que je finalise mon sac, quelqu'un ouvre ma porte, se jette sur moi et m'attrape brusquement par le bras.
- Qu'est-ce que tu fais? S'exclame la voix.
Je me retourne.
C'est Élia.
Le seul qui avait encore confiance en moi.
— Tu vois très bien ce que je suis en train de faire. Je réplique en fermant brusquement la fermeture éclaire de mon sac.
— Tu t'en vas... Murmure le vampire, la voix tremblante.
— Max doute de moi. Si lui n'a pas confiance en moi, aucun vampire n'en aura à mon égard. Je ne peux pas rester.
— Mais moi, je te crois, Thalie...
Ses yeux sont rempli de tristesse, presque brillants. Et à ce moment là, j'ai mal pour lui.
Je le serre alors dans mes bras.
— Les choses sont comme ça, Élia.
Il m'avait toujours protégée et la reconnaissance que je ressentais à son égard était inimaginable. Mais, je ne pouvais pas rester que pour lui.
— Tu es en train de commettre une énorme connerie, chérie.
Je me détache de lui et enfile mon sac sur mon épaule.
— C'est Max qui a commis une énorme connerie. J'aurais pu lui être d'une grande aide s'il avait cru en moi.
— Il a complètement perdu la tête, ça je te l'accorde. Mais laisse lui du temps. Il changera sûrement d'avis quand il comprendra que tu lui es loyale depuis le début.
— Tu es dans le déni, Élia. Max ne me fera jamais confiance parce que je ne suis pas des vôtres. Je lâche.
— Max t'as aimée, Thalie...
— Je n'en suis plus si sûre.
— Je peux te l'assurer qu'il a de réels sentiments pour toi...
— Mais, en tout cas, ça ne lui a pas suffit pour me retenir.
Une lueur humide perle aux bords des yeux d'Élia
— Je suis tellement désolé...Tout est ma faute. Si je ne t'avais pas fait de chantage, Seth n'aurait pas pu utiliser ça contre toi pour t'empêcher de parler...
— Arrête de culpabiliser, Élia. Seth est un bel enfoiré. Je ne sais pas pourquoi il a fait ça, mais une chose est sure, il va continuer à s'en prendre à toi quand je serais partie.
— Qu'est-ce que je vais faire sans toi, Thalie? Tu es la seule personne avec qui je peux tellement discuter, à qui je peux demander de conseils.
— Tu es fort Élia. Tu y arriveras.
Une lueur d'indignation masque alors la tristesse dans ses yeux clairs.
- C'es- de la folie! Et puis où vas-tu aller? Ton père risque de te retrouver...Tu n'as aucun endroit où dormir.
C'est vrai que je n'avais pas pensé à ça.
Partir, oui...mais, pour aller où?
— ...Les décision prises sous la colère sont toujours les pires,Thalie. Poursuit-il.
— Mais, cette colère est le seul sentiment qui permet de prendre de grosse décision qu'on aurait pas osé prendre en temps normal.
— Thalie...Réfléchis bien avant de faire une connerie. Laisse passer la nuit, fait redescendre la colère qui bout en toi, et tu décideras calmement ce que tu fais demain.
Je soupire et me rassois sur mon lit.
Élia avait sans doute raison.
Je m'étais peut-être un peu trop emportée, et je risquais de commettre l'irréparable.
Si je partais, j'étais consciente de jamais revenir.
— D'accord. Je souffle. J'attends la fin de la nuit, et je prendrais ma décision demain matin. Je réplique en laissant tomber mon sac au sol.
Élia m'accorde un maigre sourire.
— C'est plus raisonnable, tu ne crois pas?
Je hoche la tête.
Élia me tapote la tête, le regard tendre comme celui d'un grand frère, et commence à partir de ma chambre.
— Élia?
Le jeune homme se retourne vers moi, faisant voler sa longue tresse blonde.
— Oui?
Je reste silencieuse quelques instants, avant de me confier.
— Merci d'être là pour moi. Merci de voir en moi ce que les gens ne parvienne pas à voir. Merci d'être là seule personne à me croire encore innocente.
Le vampire cligne les yeux en signe de respect.
Son sourire tendre me réchauffe le cœur.
— toujours su déceler les gens bons des mauvais.
***
Aux alentour de six heures du matin, je me lève de mon lit. Je n'ai pas réussi à fermer l'œil.
La colère est redescendue, mais mon envie de partir est toujours aussi intense.
Je savais si je restais ici, les vampires finiraient pas me tuer.
Je déniche alors un papier et j'écris une lettre que je dépose sur le lit.
Puis, je saisis mon sac, sors de ma chambre discrètement, descends les marche dans un silence de mort et me retrouve enfin dehors.
Je me mets à courir, m'enfonçant alors dans l'obscurité de la forêt, et m'éloignant de plus en plus du manoir qui ne devient plus qu'un lointain souvenir.
***
Le Manoir, quant à lui, continuait à vivre, malgré le manque pour l'instant inconnu de celle qui avait partagé pendant un certain temps la vie.
Le soleil commençait déjà à réchauffer les murs glacés de l'édifice sombre et froid.
Max avait cogité pendant près de trois heures à propos de ce qu'il venait de se passer. Peut-être que Thalie était coupable, mais il s'en voulait d'avoir été agressif avec elle, et de ne pas l'avoir écoutée parler plus que ça.
Il sortit de sa chambre se dirigeant vers celle qu'il avait attribuée à la jeune fille, toqua à la porte, mais personne ne lui répondit.
Son intuition lui fit comprendre que quelque chose était arrivé.
D'un geste presque brutal, il entrouvrit la porte, mais qu'elle ne fut pas sa surprise quand il se rendit compte que la pièce était vide, dénuée de toute présence.
Une boule de colère mêlée à une certaine angoisse commença à faire battre son cœur fortement dans sa poitrine.
Mais, soudainement, un détail attira l'attention du beau vampire.
Un papier blanc avait été posé sur le lit.
Il s'avança et le saisit, avant de le déplier presque en tremblant.
Il commença alors la lecture.
~* ~
Max,
Si tu reçois cette lettre, c'est que je suis partie. N'essaie pas de me retrouver, je ne reviendrai pas. Toutes ces accusations m'ont anéanties, et c'est pour cela qu'aujourd'hui, je ne ressens plus la force de continuer à me battre. Alors peut-être que tu avais raison. Peut-être que je suis éperdument faible, finalement, incapable de faire face aux épreuves que la vie m'impose. Mais une chose est sûre, je ne suis pas coupable de ce qu'il s'est passé ce soir. Je ne vous ai pas trahi, je ne t'ai pas trahi. J'ai toujours été de votre côté, et cela depuis le début.
Je t'ai aimé, Max.
Et je t'aime toujours.
Mais aujourd'hui ces sentiments me font souffrir parce que je n'arrive pas à voir dans tes yeux si tu les partages, ou si tu t'es moqué de moi depuis le début.
Mais, je te demande qu'une seule chose:
Ne me crois pas coupable, parce qu'aujourd'hui, quelqu'un qui a fait d'horribles choses continue à vivre librement dans le clan.
Méfie-toi des tiens: l'un d'eux n'est pas celui qu'il prétend être
J'espère sincèrement que tu t'en sortiras, en espérant que la prochaine personne qui tu proposeras ton aide recevra, elle, ton entière confiance.
Avec toute ma sincérité,
~
Thalie
~* ~
Le vampire se laissa tomber sur le lit, les yeux toujours accrochés à ses mots qui l'avait éperdument touché.
Les remords le rongeait déjà, et il se rendit compte que la fille qui avait été là pour lui, n'avait peut-être pas menti, contrairement à ce que tous le monde pensait dorénavant.
Il l'avait laissée partir et il était l'unique responsable.
Un cri déchirant le tira de ses pensées virulentes.
Nala surgit dans la pièce dans laquelle son frère était, le visage déformé par la peur.
Max compris que quelque chose de très grave venait d'arriver.
— Ils sont là! Souffla la jeune femme.
— Qu'est-ce que...
Il n'ai pas le temps de répondre qu'elle l'entraîna dans une course effrénée.
— Les humains sont là, armés, et ils commencent à envahir le manoir!
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