Chapitre 28
« Est-ce que ça va ? » M'avait demandé Max, en comprenant que je n'étais pas bien.
— Pourquoi tu me poses cette question? Je réplique, presque agressivement, en croisant les bras.
J'étais profondément énervée et surtout déçue qu'il m'est marquée sans m'en parler, et qu'il puisse dorénavant me contrôler.
— Parce que tu n'as pas l'air bien, et ton état est ma principale préoccupation...Et apparemment, il y a quelque chose qui te tracasse. Réplique le vampire, en durcissant les traits de son visage.
Je lève les yeux au ciel.
— Et bien, oui! Il y a quelque chose que je viens d'apprendre qui me préoccupe ou plutôt qui me met hors de moi. Je réponds sèchement.
— Et...c'est à propos de quoi? Demande le vampire en faisant un pas vers moi, en oscillant les sourcils.
Je recule, et Max écarquille les yeux en voyant ma réaction, ne comprenant visiblement pas mon attitude.
— Tu le sais très bien, Max! Ne fais pas l'innocent! Tu m'as bien eue, maintenant je suis à ta mercie. Je te faisais confiance et tu m'as menti droit dans les yeux en prétendant que tu serais toujours là pour moi!
— Et je maintiens mes paroles, Thalie. Je ne comprends pas ton comportement. C'est de l'ingratitude pure!
Je sens la colère monter en moi.
C'en est trop.
Je remonte violemment la manche de mon haut pour lui montrer la marque qu'il m'a faite.
— Et tu vas me dire que cette marque c'était pour me protéger?! Ne me prends pas pour une imbécile, je sais très bien que tu m'as marquée et que tu peux dorénavant me contrôler en m'hypnotisant! Je lui hurle dessus.
Max me regarde les yeux ronds, interloqués.
— Qui t'as dit ça? Réplique-t-il doucement, les sourcils froncés.
— Peut importe. Ce n'est pas la question! Je m'exclame fort, n'arrivant pas à faire redescendre la colère.
— Est-ce que c'est Nala?
— Non, ce n'est pas elle. Mais arrête de poser des questions! Tu t'es bien foutu de moi, dans tous les cas. Je réplique.
Voyant que je suis en train de m'emporter, Max m'attrape les bras pour me stabiliser et m'apaiser. Je lui hurle de me lâcher, presque hystérique, mais il ne m'écoute pas et me demande de me calmer.
Je finis par reprendre mes esprits après cette rage subite, les larmes aux yeux, et la gorge totalement nouée.
— J'ignore comment tu as pris connaissance de ce qu'étais une « marque », mais sache que ce n'est pas forcément quelque chose de négatif.
— Parce que m'hypnotiser pour me contrôler ce n'est pas négatif, peut-être? J'ironise.
Voyant que je me suis calmée, Max me lâche les bras.
— Jamais je t'hypnotiserai, Thalie. Jamais! Cette marque peut le permettre certes, mais elle me permet aussi d'avoir une capacité de protection à ton égard. Aucun n'autre vampire ne peux te marquer et donc prendre le contrôle de toi à ton insu. Par ailleurs, je peux aussi te retrouver plus facilement si tu te fais kidnapper. Les vampires n'ont pas tous les idées purs...Et je ne voudrais pas qu'un type comme Seth profite de toi en te marquant.
Je hoche la tête, un peu dubitative. Mais, ses propos sont cohérents. Reste donc à savoir s'il dit la vérité...
— Donc je t'appartiens...Je murmure.
— En théorie oui. Mais je ne veux pas que tu sois sous mon contrôle. Je veux que tu aies ta liberté, et si je peux, en plus de ça, te protéger, alors je veux mettre toutes les chances de mon côté, Thalie.
Je croise les bras. Je savais pertinemment que c'était un beau-parleur séducteur. Il pouvait très bien m'amadouer avec ses mots doux...
— Qu'est-ce qu'il me fait dire que tu ne vas pas profiter de ce statut?
— Jamais je ne porterai atteinte à ton libre-arbitre, Thalie. Alors non, je n'ai pas de quoi te le prouver aujourd'hui, mais si j'avais voulu me servir de toi, je l'aurais fait il y a bien longtemps.
Je hoche la tête, et adoucit mon regard à son égard.
— Tu aurais du m'en parler.
— J'ai hésité et puis je me suis dit que tu ne comprendrais pas vraiment mes motivations et j'ai eu peur que tu réagisses comme ce matin. J'ai été égoïste, Thalie, et je m'en excuse. Mais j'ai toujours voulu te protéger avant tout.
— Pourquoi tu veux me protéger à ce point, Max? Je ne suis plus une enfant...
Max s'approche doucement de moi. Sa main se pose sur ma taille et l'autre se met à caresser tendrement mon visage. Une sensation de chaleur se met à piquer le bas de mon ventre et des frissons s'empare alors de mon corps tout entier.
Je ne le repousse pas, mais pendant un instant, j'ai peut-être un peu peur qu'il aille trop loin.
— Parce que tu es...spéciale, pour moi...Me murmure-t-il.
Je vais fondre.
Ses yeux bleus et perçants se plongent inlassablement dans les miens, et des magnifiques boucles noirs couvrent partiellement son visage, m'apparaissant alors bizarrement angélique.
Son parfum masculin manque de me faire m'évanouir.
J'ai du mal à soutenir son regard.
Je sais que j'éprouve quelque chose pour lui...
Mais je sais aussi qu'une relation avec lui est inenvisageable.
Je baisse alors les yeux.
— En quoi je suis...spéciale? Je demande doucement.
Max m'accorde un tendre sourire qui me réchauffe intensément le cœur. C'est une sensation étrange...une sensation que je n'ai jamais connu auparavant.
— Tu m'as fais tourné la tête, dès la première fois que je t'ai vue. Tu es tellement...différente...
Je pose ma main sur la sienne qui effleure ma taille, me sentant un peu mal à l'aise.
Mon corps a envie de l'embrasser mais ma tête me dit de faire le contraire.
— Max...
Voyant que suis un peu prise au dépourvue, Max rétabli une petite distance physique entre nous deux et enlève ses mains de mon corps.
Je reprends alors mon souffle.
— Excuse moi, j'aurais dû être moins...entreprenant. Murmure mon interlocuteur.
— Ce n'est pas toi...C'est juste que je n'ai jamais reçu de marque d'affection physique...Que ce soit de mes parents ou de personne extérieure à ma famille. Je ne sais pas comment me comporter, en fait...
Max hoche la tête doucement, les yeux remplis d'empathie. Bizarrement je n'ai pas l'impression d'avoir en face un vampire, mais plutôt un véritable être humain doté d'émotions et de sentiments.
— Je comprends. Mais, est-ce que tu serais d'accord pour que je te montre? Mais si tu ne veux pas que je t'approche de toi, dis le moi tout de suite et j'arrête d'appuyer sur cette...disons...ambiguïté.
J'aime bien ce mot. Il correspond bien notre relation.
J'avais une profonde attirance physique envers lui, et aussi de l'affection. Beaucoup d'affection. Peut-être même plus que ça...
Je hoche lentement la tête.
Max saisit ma main qu'il serre dans la sienne. Il est bizarrement chaude. Je pensais que les vampires étaient des créatures physiquement « froides ». Mais apparemment, ce n'était qu'une idée reçue.
Ses doigts caressent doucement le dos de ma main, avec une tendresse inlassablement envoûtante. C'est une sensation tellement agréable: des frisons se mettent à parcourir mon corps et je commence à sentir mon cœur battre fort. Très fort.
Ses yeux beaux yeux clairs me lancent un regard rempli d'affection et de bienveillance. Je me plonge alors dans ses iris couleur océan, en espérant me noyer dedans.
J'arrive à tenir le regard, tout en maintenant une respiration calme.
Il se rapproche alors de moi, tout doucement pour que j'ai le temps de le repousser. Mais je le laisse venir à moi, parce que c'est agréable, parce que pour une fois, je me sens infiniment bien.
Puis, toujours dans une lenteur harmonieuse, il m'attire vers lui et m'entoure de ses larges bras. Ma tête repose alors sur sa poitrine, dans une douce étreinte. Les battements puissants de son cœur me berce inlassablement, et son parfum délicat m'enivre entièrement, comme si je fusionnais avec son corps.
On reste quelques secondes, serrés l'un contre l'autre, à espérer que ce moment, jamais, ne s'arrête.
Sa main parcours doucement mon dos, en découvrant des coins inexplorés, mais tout en restant dans la décence et le respect.
Une seule étreinte...
Acte aussi simple et commun, normalement...mais que je ne connaissais pas vraiment finalement. Un acte qui émane d'une si grande puissance et harmonie...
J'aurais aimé rester contre lui encore plus longtemps. Mais la réalité dessine le temps.
Max se détache de moi, et m'adresse un sourire rempli de sincérité et d'authenticité.
À ce moment là, j'ai envie de lui faire confiance, de croire ses belles paroles.
Puis, dans un silence presque berçant, il disparaît de la cuisine, me laissant seule avec pour seule compagnie le souvenir envoûtant de son corps blotti contre le mien.
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