Il t'a marquée...

Je reste bouche-bée devant Seth et la révélation qu'il vient de me faire.

Max se serait alors servi de moi et je serais alors tombée dans son piège telle une vulgaire victime...

J'avais sûrement signé mon arrêt de liberté, et cela à cause d'une foutue attirance envers un vampire dont la seule préoccupation est d'assoir son désir de vengeance.

Comment avais-je pu être aussi stupide?

Seth s'écarte alors de moi, et attrape une pomme qu'il croque à pleines dents.

La porte de la cuisine s'ouvre, alors, à la volée.

Nala surgit, alors, simplement habillée d'un débardeur noir et d'un jean aussi sombre. Ses cheveux bruns sont pour une fois lisses et tombent avec sensualité sur son dos fin et cambré. Elle porte un maquillage discret, mais présent quand même.

Son visage est marqué par des traits durs et son sourire séducteur habituel a disparu.

— J'ai entendu quelqu'un crier... Est-ce que ça vient de cette pièce? Demande la jeune femme, l'air méfiant, en plissant ses grands yeux noirs.

Le regard qu'elle lance à Seth est mauvais. Très mauvais. Je sens une haine habiter ses iris.

— Bien-sûr que non. Thalie était dans la cuisine, et je viens d'arriver pour manger un morceau. On ne s'est même pas adressé la parole, comme convenu avec Max. N'est-ce pas, Thalie? Lance le vampire, d'un air très sûr de lui.

Si je disais la vérité, Seth allait s'en prendre à moi. Et puis finalement, il m'avait révélé le statut de la marque que Max m'a faite. Il aurait pu me garder dans l'ignorance...Je lui étais alors redevable.

— On ne s'est pas parlé, Seth et moi. Il dit vrai, Nala. Je ne sais pas d'où venait le cri.

Nala nous fixe l'un et l'autre d'un air douteux, mais hausse les épaules et je décide de ne pas renchérir.

Seth s'en va alors de la cuisine, nous laissant toutes les deux.

— Je ne peux pas supporter rester dans la même pièce que cette pourriture. Souffle Nala.

— Je peux comprendre. Je réplique un peu froidement.

Je reste sur la retenue parce que je ne sais pas si je peux toujours faire confiance en Nala, après ce que je viens d'apprendre sur Max.

— Je suis tellement contente que tu sois revenue au manoir, Thalie. S'exclame-t-elle d'un air très enthousiaste.

Elle me prend alors dans ses bras et me sert un peu trop fort, à mon goût.

— Merci...C'est...gentil. Je murmure, méfiante.

La jeune femme se détache alors de moi et attrape une pomme.

— Les gens t'adorent ici, tu sais. Que ce soit moi, Élia ou même Max. Et crois-moi, il est très dur de plaire à Max. Me sourit la belle brune en faisant voler une fine mèche de cheveux.

—Je ne sais pas trop si les vampires m'aiment autant que tu le prétends...Je déclare.

C'est vrai que j'avais du mal m'imaginer que ces gens passent outre ma différence de statut. J'étais quand même la fille de leur ennemi...

— Tous les vampires, je ne sais pas, mais ceux que j'ai cité, bien évidemment. Max est un garçon très froid tu sais. Il n'accorde aucune importance à personne, à part moi, peut-être. Je sens qu'il est très protecteur avec toi, et ce n'est pas pour rien...Me lance Nala, un sourire mystérieux en coin.

— Alors, pourquoi?

— Il s'est pris d'affection pour toi. Il a été touché par ton histoire.

Je lève les yeux au ciel mais je ne sais pas pourquoi, je ne peux m'empêcher de sourire.

— Comment tu peux être sure de ça?

— Je connais mon frère, Thalie. Ça fait des siècles que je le côtoie. Et je sais qu'il t'aime vraiment bien et qu'il te protégera quoiqu'il arrive.

— Si tu le dis...

Je comprends que Nala est sincère avec moi. Si Max cherche à me manipuler, elle n'est pas au courant.

— Il te plaît? Réplique la jeune femme.

Je sursaute.

Je ne sais pas quoi répondre à cette question.

Même si je connais parfaitement la réponse.

— Je n'oserais jamais avoir des vus sur le chef des vampires...Je réponds doucement , très mal à l'aise.

Nala éclate de rire.

— Max plaît à toute les filles. Mais aucune ne l'a jamais intéressé...Sourit la vampire, en ne terminant pas sa phrase, comme si elle sous-entendait quelque chose.

— Je ne suis pas « toutes les filles ». Je réplique un peu sèchement.

Je n'aimais pas parler de ça, et encore moins depuis que j'avais appris qu'il cherchait à me manipuler.

— Donc, il ne te plaît pas...Murmure la jeune femme visiblement un peu déçue.

J'ai un peu de pitié pour elle.

— J'ai d'autre chose à penser en ce moment, Nala...

La vampire hoche alors la tête.

— Oui...bien-sûr, Thalie. Excuse-moi, je me suis un peu trop emportée. Déclare-t-elle en perdant subitement son sourire.

La jeune femme attrape un verre et le rempli à une bonbonne de sang. J'observe le liquide rouge se déverser à flot dans le récipient transparent, et bizarrement, les nausées que j'avais avant à propos du liquide ont disparues. Mais je sens quelques frissons m'animer quand même. Elle porte le récipient à ses lèvres et le déguste lentement, tel une substance sacrée qu'on ne voudrait pas gâcher.

— Pourquoi tu ne te transformerais pas en vampire? Me lance-t-elle, après avoir pris deux gorgées de sang.

Je dévisage mon interlocutrice, les yeux exorbités.

— Je ne pourrais jamais faire une chose pareil...Je murmure, sidérée par une telle proposition.

Jamais je m'étais imaginée être transformée.

Nala hausse les épaules

— Après tout, si tu es des nôtres, autant avoir les mêmes privilèges du statut.

Je hausse les sourcils.

— Des privilèges? Quels privilèges?

— Une force physique considérable et l'immortalité. Réplique la jeune femme, sûre d'elle.

Je saisis une chaise et je m'assoie. J'avais quelques questions à poser à la jeune femme.

— Comment on vit quand on sait qu'on a l'éternité devant soi?

Pour moi, l'éternité n'était pas un fantasme mais plutôt une angoisse.

— Au début on fait ce qu'on veut: on vit dans l'excès. Puis progressivement, on commence à se lasser. On cherche alors à combler cette lassitude avec de nouvelles expériences, on apprend de nouvelles choses mais on multiplie les conneries. Je ne te cache pas que parfois l'ennui est de taille, mais j'arrive à le combler en faisant la fête, en m'amusant avec des garçons...

Elle me lance un sourire séducteur.

J'avais en effet remarqué que les garçons étaient sa principale occupation.

— Tu n'as jamais eu envie de rencontrer l'amour?

Nala soupire.

— Pour quoi faire? S'engager dans une relation avec une même personne c'est tellement ennuyeux pour moi. J'ai besoin de m'amuser. Et puis, quand tu es vampire, tu ne vois pas l'amour de la même façon: c'est bien pour les humains, nous on est beaucoup plus intéressés par les relations « physiques », plutôt qu'émotionnelles.

Je hoche la tête.

Cet univers est tellement différent de la réalité humaine.

— Est-ce que vous pouvez tomber enceintes?

Nala secoue la tête.

— Cliniquement on est considéré comme mort. Donc, on ne peut pas transmettre la vie.

C'était parfaitement logique.

— Donc c'est normal que vous avez une conception de la vie totalement différente...Je murmure en commençant à comprendre son avis en la matière.

— La vie d'un vampire est tellement joyeuse contrairement à celle d'un humain. Nos sensations sont complètement décuplées par rapport à celle d'un humain. Que ce soit l'ouïe, l'odorat, la vue ou le goût. Et on ressent aussi moins d'émotions négatives que vous, donc on s'amuse beaucoup plus.

Je n'étais pas sure de vouloir pour l'instant de cette vie. Mais je savais que pour être pleinement acceptée par les vampires, il fallait que je me transforme.

Nala finit son verre et le pose sur le plan de travail de la cuisine.

Puis la porte s'ouvre et un vampire rentre.

Celui que je redoutais le plus de voir: Maxon Vay.

Nala tapote brièvement le torse de son frère, et s'apprête à quitter la cuisine, en me faisant un clin d'œil discret.

— Je vous laisse. Lance-t-elle d'une voix mielleuse.

Elle disparaît et je me retrouve devant Max, seule avec ma colère et ma peur en alliées.

Le vampire fronce légèrement les sourcils, en comprenant que je suis extrêmement froide à son égard.

— Est-ce que ça va?

***

Merci infiniment pour tous vos retour sur cette histoire, que ce soit en votes ou en commentaires! Ça me permet de voir quels genre de chapitre vous aimez et ce que vous en pensez.