Chapitre 25
Ce chapitre est à lire avec la musique ci-dessus. J'espère que ça vous plaira!
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Je sors un grand sac et le remplis d'affaires de survies: vêtements, quelques produits, et un ancien téléphone dans lequel j'ai inséré ma carte SIM (ayant cassé l'actuel...)
Et je me plante devant la glace. Ma lèvre est en sang...Mon père a toujours su bien viser quand il me frappait.
Une montée de haine me fait convulser. Il n'allait plus jamais lever la main sur moi parce que je n'allais plus jamais revenir.
Je saisis mon sac et ouvre ma fenêtre. Il doit y avoir environ cinq mètres entre ma chambre et le sol. Pas assez pour que je me tue si je saute, mais potentiellement assez pour que je me blesse grièvement.
J'attrape ma couette et enlève ma taie que j'attache à mes draps et l'accroche à ma fenêtre de sorte que ça forme une sorte de corde jusqu'au sol.
Avant de descendre, je lâche mon sac, qui s'écrase sur la pelouse un peu humide. Puis je commence à descendre en faisant très attention à ne pas glisser. Je finis tant bien que mal dans mon jardin. Alors j'attrape mon sac et j'escalade discrètement le portail avant d'être enfin libre.
Je commence à marcher en ayant une seule direction en tête: le Manoir.
Après de longues minutes à cavaler dans le froid sous l'éclairement faible de la lune, je parviens jusqu'à la porte. Je toque mais personne ne me répond. Je comprends alors que les vampires sont de sortie.
Je reste plantée quelques secondes devant la porte, un peu déçu, et là, une voix me fait sursauter.
— Thalie?
Je me retourne.
Max est là, devant moi, les yeux brillants de surprise.
Ses beaux cheveux noirs bouclés tombent harmonieusement sur son visage presque mystique.
Sauf que son sourire tombe tout à coup quand son regard se pose sur ma bouche.
Il passe doucement sa main glacée sur ma lèvre en sang.
Je frissonne subitement, ayant peur que la plaie lui fasse de l'effet, mais je suis rassurée quand je remarque la lueur qui brille dans ses yeux, à ce moment là, est loin d'être animale.
— Qui t'a fait ça? Murmure-t-il, la voix doucement bercée par la colère qui commence à monter en lui.
Une larme chaude dévale lentement ma joue rougie par les coups, et je sens ma gorge se serrer.
— Mon père.
Sauf qu'à partir de maintenant, ce ne sera plus mon père. Il n'était déjà plus personne pour moi.
Il hoche la tête. Ses sourcils se froncent et une onde immense de haine vient de plonger dans ses magnifiques yeux bleus. Son regard tombe alors sur mon sac
— Tu as fui...Renchérit-il en plantant à nouveau ses yeux dans les miens.
— Mes parents m'ont annoncé qu'ils allaient me marier, j'ai tenté de m'y opposer et mon père m'a...
Je peine à finir ma phrase. À ce moment là, je sens la peur et la colère prendre possession de mon corps, suivi d'une haine immense.
Je tremble.
— ...Frappée. Réplique Max, en finissant ma phrase.
Je commence à pleurer et prends ma tête dans mes mains.
Max m'entoure alors de ses bras.
Je sens son odeur corporelle m'enivrer peu à peu, me transportant dans un autre univers. Sa main droite s'emmêle dans mes longs cheveux et la gauche se perd dans mon dos. Une chaleur immense se propage alors dans mon corps frêle.
— Je ne veux plus de cette vie... Je murmure.
— Il va payer pour tout ce qu'il a fait. Ça, je t'en fais la promesse. Réplique Max d'une voix douce et remplie de haine à la fois.
Et j'ai envie de le croire.
On reste enlacé pendant de longues secondes jusqu'au moment où je me détache de ses bras volontairement.
— Je sais que je suis partie délibérément, Max. Et tu n'es pas obligé de me reprendre si tu n'as pas confiance en moi...
— Hors de question que je te laisse dormir dehors et encore moins chez ton père. Il y aura toujours une place pour toi ici, Thalie.
Je lui souris.
— Merci, sincèrement. Pas seulement de m'héberger, mais aussi pour tout ce que tu fais pour moi. Personne ne m'avait jamais autant accorder d'importance avant...
Max m'adresse un regard plein de tendresse qui me fait fondre sur place.
— Ne me remercie pas maintenant, Thalie. Quand je t'aurai donner la vie que tu mérites, là, tu pourras me remercier. Mais il reste un long chemin à faire pour rétablir ce qui a été bafoué. Me sourit-il.
Il me fait signe de le suivre dans le manoir, jusqu'à qu'on arrive à une chambre richement décorée.
— Je réserve cette chambre aux invités...de grande importance, disons. J'espère qu'elle te conviendra.
Je sens mes joues me brûler. Je détourne mon regard de ses yeux déstabilisant, et les pose sur cette chambre digne d'une princesse.
Les vampires aiment le luxe, mais ils aiment aussi partager. Et ça me fait sourire.
— Elle est magnifique...Je murmure, émerveillée.
— Tout comme la jeune fille qui l'habite. Me sourit Max, d'un air pourtant détaché.
Je rougis.
— Pourquoi tu es aussi gentil avec moi, Max? Je réplique doucement.
Une onde de chaleur brille dans ses yeux perçants.
— Je ne sais pas, Thalie...Murmure le vampire, en mêlant son regard envoûtant au mien.
Je m'assoie sur le lit et je vois Max disparaître dans la salle de bain.
Il revient quelques secondes plus tard avec un flacon de produit.
Il vient s'assoir à côté de moi sur le lit imbibe un coton de la substance.
— C'est un antiseptique. Ajoute-t-il, sans que je le demande.
J'ignorais que les vampires se servaient de désinfectants...
Il passe le coton délicatement sur ma lèvre en tapotant doucement pour enlever l'excédent de sang.
Je ne peux pas m'empêcher de frissonner.
Le savoir en contact direct avec mon propre plasma m'angoisse, tout à coup. J'ai peur qu'il aille plus loin, qu'il dérape...
— Est-ce que ça te fait quelque chose de...comment dire...Je bafouille.
— ...Voir ton sang? Devine instantanément le vampire en rebouchant le flacon d'antiseptique.
Je hoche la tête.
— C'est ça...Je murmure doucement.
— Ça serait mentir de te répondre non. Je n'ai pas encore eu ma dose, mais, je ne te toucherai pas.
L'idée de le voir égorger à nouveau une autre victime me fend le cœur. Une idée folle me vient alors en tête.
Je retire mon pull et me retrouve en débardeur devant lui. Je lui tends alors mon bras nu.
Max me lance un regard rempli de surprise, de criante mais aussi de désir. Un désir profond.
Il comprend où je veux en venir.
— Thalie...Je ne peux pas...
Il a compris où je voulais en venir.
— Je ne veux pas que tu fasses de victimes inutiles ce soir, alors prend un peu de mon sang pour combler ton manque.
— Rhabille-toi. Je ne veux pas en arriver jusque-là. Réplique-t-il en essayant de prendre une voix sévère.
Sauf que la lueur de désir qui brille dans ses yeux le trahit.
— Vas-y. Je suis à toi. Je murmure tout bas, en lui accordant un regard plein de bienveillance.
Je préférais qu'il me blesse moi, plutôt qu'il tue une nouvelle victime.
— Thalie...
— Vas-y. S'il te plaît.
Il hoche alors doucement la tête et saisit délicatement mon bras comme si c'était un objet très rare.
Il approche ses lèvres de mon poignet et commence à enfoncer ses dents dans ma peau fine et pâle.
Une légère douleur me fait frissonner mais j'essaie de l'oublier.
Pendant quelques seconde il se nourrit de mon sang.
Mais il le fait avec tellement de délicatesse que je ne sens pas grand chose.
Puis il se retire, s'essuie la bouche et désinfecte silencieusement la plaie qu'il a formé sur ma peau.
Ce moment est vraiment très étrange.
Mais le plus étrange c'est que je l'ai profondément apprécié.
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