Chapitre 19
Alors que je m'endors sur ma table lors du cours d'histoire, Félix me secoue discrètement.
— Qu'est-ce que tu as fait hier, Thalie, pour être aussi fatiguée ce matin? Me demande mon ami, en chuchotant pour que le prof ne l'entende pas.
Je me redresse et m'étire sur ma chaise.
— J'étais à une soirée, chez les vampires.
Le sourire de Félix tombe subitement.
— Mais à quoi tu joues, Tha? Tu ne peux pas passer ton temps chez tes nouveaux amis suceurs de sang et rater ta première année d'université!
Je soupire.
— Je n'en ai plus rien à faire de l'université. De toute façon, si je me marie avec Travis, je devrais arrêter mes études.
— Sauf que si tes parents te voient dans cet état, ils vont se douter de quelque chose.
Il n'avait pas tord, après tout.
Je m'écrase à nouveau sur mon cahier.
— Je kiffe ma nouvelle vie, Félix. Ces gens ne me voient pas comme une enfant, contrairement à mes parents.
Sauf que je ne savais plus si je devais faire confiance à Max, depuis de ce Seth m'avait dit.
Mais croire Seth, un violeur et assassin sans pitié, c'est comme me jeter dans un ravin mortel.
Je décide de ne pas parler à Félix de mes doutes sur Max et sur le pacte.
— D'accord, tes parents sont des connards, mais ces vampires peuvent se servir de toi. Renchérit mon interlocuteur.
Mon portable vibre à ce moment-là.
J'ai reçu un message.
Je déverrouille discrètement mon téléphone et lis ce que je viens de recevoir.
« Je pensais que tu serais venue remercier ton hôte, avant de partir de la soirée. »
Je souris et comprends que ce message vient de Max.
Ça me faisait plaisir qu'il me l'envoie.
Je m'empresse de répondre, en cachant l'écran des yeux loucheurs de Félix.
— Ne me dis pas que c'est le roi des suceurs de sang!
— Max est gentil avec moi, alors parle bien de lui quand je suis à côté de toi. Et oui, c'est bien lui. Je réplique.
Il lève les yeux au ciel et je continue de répondre au message de Max.
« Désolée, j'étais fatiguée hier soir, et donc je suis partie un peu vite. »
— Il se passe quelque chose entre lui et toi, Thalie? Me demande Félix, en me lançant un regard soupçonneux.
Je ne sais pas trop quoi lui répondre.
— On est ami.
— Arrête Tha! Quand tu prononces son nom, tes yeux brillent de sentiments et ton visage s'illumine. Ne va pas me faire croire que ce n'est qu'un ami!
— On ne s'est jamais embrassé, jamais pris dans les bras, ni jamais fait des choses bizarres, si ça peut te rassurer. Donc non, il ne s'est jamais rien passé entre lui et moi.
Je voyais dans les yeux de Félix qu'il ne me croyait pas. Il me connaissait par cœur et savait quand quelqu'un me faisait tourner la tête.
—!Mais, il te plaît, n'est-ce pas? Murmure-t-il.
Je reçois un deuxième message de Max, ce qui interrompt à nouveau la conversation entre Félix et moi.
« Ce n'est pas moi qui t'aies fait fuire? »
Je ne peux m'empêcher de sourire bêtement.
« Non, bien-sûr que non! »
— Ok, il te plaît. Soupire Félix en levant les yeux au ciel, en voyant l'expression de mon visage.
Je repose mon téléphone dans ma trousse et décide de répondre honnêtement à mon meilleur ami.
— Max est un véritable homme. Il est intelligent, mature, gentil et respectueux, pas comme les gens ici.
— Respectueux? Il a failli te tuer! S'indigne Félix.
Cette conversation m'énervait mais je ne pouvais pas reprocher à Félix de vouloir me protéger.
— Mais, aujourd'hui c'est différent, Félix! Il a ses raisons de nous en vouloir! Mais je l'aiderai quoiqu'il en soit à arriver à ses fins.
Une notification éclaire à nouveau mon téléphone.
« Il faut que tu poursuives tes recherches, Thalie. Il faut qu'on trouve un plan pour faire parler ton père.
» M'envoie Max.
Je m'empresse de répondre.
« Je vais essayer de choper son téléphone pour lire ses messages. » Je lui réponds.
— Pour que tu lui fasses autant confiance, ou c'est un très bon manipulateur, ou il t'as proposé quelque chose de vraiment intéressant pour toi, ou vous êtes vraiment tombé in love tous les deux.
Je savais que toutes ces possibilités pouvaient être quelque part vraies.
—...Mais si tu veux le suivre, je ne peux pas te l'en empêcher. Ta vie est tellement un cauchemar, que je comprendrais que tu quittes ta famille pour ces gens qui t'acceptes comme tu es. Ajoute finalement Félix, calmement.
— Je suis contente que tu comprennes ça. Je souris à mon ami.
Mais je reçois encore un message de Max.
« Et dis-moi quand tu veux que je casses la gueule de ce Travis. Il est hors de question qu'il te touche d'un poil. »
Je rigole à voix haute et tout le monde se retourne vers moi.
— Mademoiselle Hamilton! Dois-je vous rappeler que l'usage du téléphone portable est interdit en classe? Veuillez me le déposer immédiatement sur mon bureau! Tonne le prof, en me lançant un regard autoritaire.
Je souffle, me lève et dépose mon gadget sur le coin du bureau.
Quand je retourne à la table, je remarque que Félix rigole doucement. Je lui flanque une petite claque que le haut de son crâne et me rassois, avant de laisser tomber ma tête lourde sur le bois froid de la table.
**
La fin du cours arrive enfin.
Je me dirige vers le bureau de mon prof, et au moment où il tourne le dos, je récupère mon précieux téléphone.
Je dis au revoir à Félix et rentre chez moi.
J'arrive dans mon salon, et cherche mon père du regard. Il est censé être dans la maison à cette heure là. Mais il n'a laissé traîner ni son téléphone, ni son ordinateur portable.
Il fallait que je trouve des informations à révéler à Max. Les messages qu'il m'avait envoyé avait contribué à diminuer le doute qui avait commencé à naître à son égard. Je me sentais à nouveau en confiance grâce à sa présence, mais j'avais décidé de ne pas lui parler de la proposition de Seth. La situation était déjà critique: je n'avais pas envie d'en rajouter une couche. Max n'était pas obligé d'être au courant de toutes les discussions que j'entretenais avec mon entourage, après tout...
Je monte au premier étage et remarque que la porte du bureau de mon père est fermée.
Je pose alors mon oreille sur la surface verticale et comprends qu'il parle au téléphone. Je n'entends pas vraiment ce qu'il dit, alors j'essaie de me concentrer au maximum sur le son de sa voix grave.
Apparemment il parle de cacher quelque chose quelque part. Je comprends assez vite que la discussion traite des pistolets à pieux.
Puis il évoque la mairie de Lost Hollow. Je crois qu'il parle de cacher les armes dans la mairie.
Et puis tout d'un coup, la discussion s'arrête, je n'entends plus sa voix. J'enlève alors mes chaussures pour ne pas faire de bruit et cours jusqu'en bas, avant que mon père ouvre la porte de son bureau. Dans mon élan, mon téléphone s'échappe de ma poche et s'explose littéralement sur le carrelage du salon. Je contemple les pièces éparpillées de l'engin et comprends instantanément qu'il est inutilisable.
Mince. J'avais prévu de communiquer maintenant à Max, ce que j'avais entendu. Mais là, impossible...Comme si c'était pour me punir d'avoir écouté aux portes et m'empêcher de lui révéler les informations...
Mais j'avais clairement choisi mon camp et je ne reviendrai pas en arrière de si tôt.
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