Chapitre 8
Le 4 x 4 d'Austin était garé en bas de la rue.
Vu le vieux tacot que c'était, cela m'étonnerait que Jessica monte à l'intérieur.
Mais à ma plus grande surprise, elle s'installa à la place du passager après avoir lissé sa jupe.
Zach m'ouvrit la portière et je m'efforçai de monter.
Ça sentait la cigarette dans cette bagnole, et il y avait des tas de gobelets McDonald's éparpillés par terre.
Blythe, la fille aux cheveux rouges, était déjà assise sur la banquette arrière. Elle approcha son briquet de sa cigarette et l'alluma.
— À ta place, je ne m'assiérai pas côté d'elle, fit Zach l'air sérieux. Elle aime les filles.
Je déglutis en écarquillant les yeux.
— Elle vient de San-Francisco, la ville la plus gay des États-Unis, intervint Austin en démarrant la voiture.
Puis, en se tournant vers nous, il ajouta :
— C'est une sauvage.
— Oh, s'il te plaît, lança Blythe. Vous, les Floridiens, vous êtes pires. La première semaine où j'ai débarqué ici, j'ai été approchée par un réalisateur de film porno.
— Ce n'était pas du porno, rectifia Zach en riant.
— Ce n'était que ça.
— Le type cherchait des lycéens pour tourner un film d'art et d'essai érotique, m'expliqua-t-il.
— Un film d'art et d'essai, tu parles. Mon cul, oui, c'est le cas de le dire.
Austin éclata de rire.
— Blythe n'y connaît rien en cinéma, la pauvre.
J'étais super mal à l'aise.
C'était à ce moment là que je me demandais ce que je faisais là.
Et en plus, Austin conduisait comme un pied.
Il était penché sur le volant, raide et sans un mot. Il avait l'air terrifiée.
À chaque virage, j'avais l'impression de mourir.
Me retrouvant au milieu, soit je basculais vers la gauche, sur Blythe, ou vers la droite, et mon genou cognait contre celui de Zach.
Pendant que nous traversions la ville, je jetai un coup d'œil vers lui.
Bras croisés, visage fermé et les yeux rivés sur le siège avant, Zach n'avait pas l'air très à l'aise.
Il dût me remarquer parce qu'il me lança un regard en coin avant de détourner les yeux aussi vite.
Je me tournai autant que je pouvais vers les immeubles qui défilaient derrière la vitre sans parvenir à me détendre.
Je sentais ses yeux sur moi mais chaque fois que je me retournai pour le prendre sur le fait, il regardait déjà ailleurs.
— Bon, assez parlé de moi, dit Blythe. Racontez-lui plutôt l'histoire merveilleuse de Zach et d'Austin fans de porno de rousses.
— C'était de l'humour, protesta Austin pour se défendre. Je sais que tu n'as jamais trempé là-dedans...
— Austin, s'écria Jessica en le tapant. Tais-toi et regarde la route, bon sang ! On va tous finir dans le décor, déjà que tu vois rien tellement tu es petit.
Pour une fois que j'étais d'accord avec elle.
— Petit de taille, mais grand dans la tête, chuchota ce dernier.
La conversation dériva sur les derniers ragots du lycée. Apparemment, Jacob Myers et Nicole Silverman avaient rompu.
— Dommage que je ne suis pas dans votre lycée avec Nicklaus, vos histoires ont l'air passionnantes, se moqua Blythe en levant les yeux au ciel.
— Nicklaus, je murmurai. C'est son vrai prénom ?
Tout le monde se tourna vers moi, surpris. Je n'avais pas parlé depuis tout à l'heure.
— Non, c'est son nom de famille, en réalité, dit Blythe.
— Et comment il s'appelle alors ?
— Je ne sais pas si il faut le dire...
— Il s'appelle Machyo, avoua Austin en me regardant par le rétroviseur.
— Machyo Nicklaus ? C'est un prénom, ça ?
— Il paraît...
— Et je dois vraiment l'appeler comme ça ? Demandai-je. Enfin, je veux dire, on peut pas se contenter de Machyo ?
Les surnoms ne me dérangeaient pas plus que ça, mais pourquoi appeler une personne par son nom de famille ? C'était ridicule.
— Vas-y, si tu veux qu'il te déteste. Au bout d'un moment, on s'habitue, tu vas voir. Tu apprends à oublier son vrai prénom.
Blythe approuva.
— Mais, ne t'en fais pas. Il est sympa.
Ouais, surtout qu'il vend de la drogue...
— Bon, au début, tu vas avoir peur, précisa Austin. Il est en terminal, mais on pourrait croire qu'il est à la fac. Et il est noir.
Il s'arrêta à un feu et se tourna vers moi, tout sourire.
— Ce n'est pas parce qu'il est noir qu'il fait peur, souffla Zach en lui lançant un regard.
— Hé, mec, je ne suis pas raciste, hein ! Mais avoue qu'il est super grand, quand même, la vache !
— Pas faux, s'esclaffa Blythe.
Le feu passa au vert et nous partîmes aussi vite que nous étions arrivés.
Le 4 x 4 tourna dans une autre rue et je vis le Starbucks.
Je me demandai comment Raphael passait sa journée, aujourd'hui.
Je sortis difficilement mon portable de la poche et fixai l'écran avec un soupir.
Il n'y avait toujours pas d'appel de lui.
— On est presque arrivés.
Austin déboula dans une étroite voie à sens unique. Il ralentit d'un coup et se gara, au centimètre près, entre une Audi et une camionnette.
— Tu n'as pas peur qu'ils te l'abîment en partant, je demandai.
— Non, c'est plutôt eux qui devraient avoir peur. Dit Austin. Hein, mon bébé, ajouta-t-il en caressant le volant de la voiture.
Je levai les yeux au ciel.
Dehors, des bruits de moteurs et d'aération retentirent. Je ne venais pas souvent dans cette partie de la ville.
— Nicklaus et Matthias doivent nous attendre par là bas, s'égosilla Jessica en pointant le bout de la ruelle.
Tiens, j'avais oublié qu'elle existait, celle-là.
Zach me rejoignit sur le trottoir pendant que les autres commençaient à partir.
Personne ne parla pendant une minute, puis des voix résonnèrent derrière le mur en brique.
— ... Et la douche était complètement gelée, mon gars, dit quelqu'un.
Je découvris un gars de dos, brun et une cigarette à la main.
Pas la peine de préciser que c'était Matthias.
Un grand type afro-américain était à côté de lui et apparemment sans gêne puisqu'il avait une main dans la poche de son survêt, pour se réajuster l'entrejambe.
— Elle voulait que je me gèle les noix ou quoi...
Quand il nous remarqua, il s'arrêta net et retira la main de son pantalon.
— Merde. Vous auriez pu prévenir que vous étiez là, bordel, dit-il et tout le monde éclata de rire.
Jessica poussa un cri et sauta dans les bras de Matthias. Elle l'embrassa à pleine bouche comme sur mon casier, l'autre jour. Putain.
— C'est qui ? Demanda le type afro-américain en me pointant.
— Alice... je te présente Nicklaus, sourit Zach.
— Salut, s'exclama Machyo – ou Nicklaus, j'en savais rien.
J'avais l'impression d'avoir débarqué dans une secte sans autorisation.
— Enchantée de, euh, faire ta connaissance.
J'étais sûre qu'il y avait mieux comme première rencontre.
— Ouais, moi aussi.
Il dévoila ses dents, qui contrastaient fortement à sa couleur de peau.
Il me tendit une main que je refusais d'un signe de tête.
— Tu ne veux pas me serrer la main ? Fit-il avec un rictus narquois.
— Je n'y tiens pas spécialement, non.
Austin toussota, les bras derrière la tête.
— Bon, c'est pas tout, mais moi, j'ai faim donc.
Il rentra dans le Black Sheep et Blythe et Nickaus firent de même.
— Tu m'a manqué, mon loulou, susurra Jessica en collant son corps à celui de Matthias.
— Ouais, ouais.
Il l'embrassa presque violemment pour la faire taire, comme s'il n'y avait personne autour, une main sur ses reins, l'autre agrippée à sa fesse.
Elle ne se débattit pas.
Je lançai un regard dégouté à Zach, qui ne réagissait pas.
On n'entendait que l'horrible bruit de succion.
Matthias et Jessica : le pire couple qui puisse exister en matière d'étalage d'affection sur cette terre.
Non, l'univers, en fait.
— Ils sont tout le temps comme ça ? Je chuchotai.
Je ne comptais pas interrompre pour la deuxième fois leur petit moment d'intimité.
— Tout le temps, lâcha Zach. Viens.
Il posa doucement sa main sur mon dos pour m'entraîner à l'intérieur du restaurant.
Je frissonnai à son contact.
Depuis tout à l'heure, j'avais l'impression qu'il cherchait à me protéger de quelque chose, ou de quelqu'un, je l'ignorais.
Bizarre.
— Hé, on est là, s'écria Blythe en nous faisant un signe.
Toute façon, on l'aurait reconnue entre tous avec ses cheveux rouges.
Ils étaient installés tout au fond du restaurant, près de la vitre.
Assise face à Nicklaus et à côté de Blythe et Zach, je jetai un coup d'œil rapide à l'endroit.
Tables en bois noires, éclairage tamisé, salle plutôt grande, un discret courant d'air agréable passait par les portes ouvertes.
Je tendis l'oreille : pas de musique, seulement les voix des clients autour de nous et plusieurs éclats de rire.
Une atmosphère calme, et pourtant, j'avais l'impression que nous étions la table la plus bruyante.
Austin tapota la table pour attirer mon attention.
— Tu en penses quoi ?
— C'est... plus chaleureux que je l'imaginais.
— Tu croyais peut-être que c'était une cantine qui distribue de la drogue dure ? Demanda Blythe en levant un sourcil.
Je m'étouffai dans ma salive.
Elle gloussa avant que je puisse répondre, mais sa remarque ne me faisait pas du tout rire.
— Choisis ce qui te fait plaisir, dit Austin. Je t'ai forcé à venir donc je t'invite.
— Tu es trop gentil.
Je l'observai, soupçonneuse, mais il se contenta de hausser les épaules avec ce sourire qui semblait collé à jamais sur son visage.
— Qu'est-ce que tu veux, je suis le garçon le plus gentil du monde, c'est tout.
Lèvres pincées, je levai le menu devant mon visage pour me cacher mais Zach le baissa doucement quelques secondes plus tard en dévoilant son sourire.
— Je crois que le narcissisme d'Austin dépasse des limites, murmura-t-il en se rapprochant de moi. Je t'invite, précisa-t-il après en insistant sur le "je".
Nous étions soudain si proches que je pouvais sentir son souffle. J'avais du mal à respirer.
— Merci, articulai-je.
La serveuse arriva à notre table.
Elle était jeune, étudiante peut-être, et gentille comme tout.
Nicklaus commanda un truc bizarre au bouillon de poule de je ne sais quoi, en mettant tout son cœur pour faire le connaisseur et Blythe et Austin prirent quelque chose de plus simple.
J'hésitai encore sur le menu quand la serveuse s'écarta pour laisser s'installer Jessica et Matthias, qui venaient d'arriver main dans la main.
Oh non...
Matthias jeta un coup d'œil libidineux vers la jeune fille et cette dernière baissa les yeux sur son carnet en rougissant.
Je déglutis, j'étais la seule à l'avoir remarqué et ce regard était le même que celui dont j'avais eu le droit l'autre jour près de mon casier.
Mais son expression changea radicalement quand ses yeux rencontrèrent ceux de Zach et avec un rictus, il s'assit juste en face de lui.
— Alice ?
Blythe me regardait en fronçant les sourcils.
— Qu'est-ce que tu prends ?
— Euh... Le truc au bouillon de poule comme Mach-Nicklaus, bégayai-je en me rattrapant sur la fin.
Nicklaus – alias Machyo - sourit.
— Tu vas voir, c'est délicieux.
— Je n'en doute pas.
La serveuse partit aussitôt après.
— Alors, comment tu vas Zachary ? Demanda Matthias.
Le corps entier de Zach se crispa et je vis une veine apparaître le long de son bras.
— Mec, fous-moi la paix.
— Oh allez, tu as passé une bonne soirée, samedi ?
— Très, maugréa ce dernier en soutenant son regard. Tu n'imagines même pas.
Il haussa les épaules mais sourit néanmoins, sachant que cette soirée, il l'avait passé avec moi.
— Tu aurais du venir nous rejoindre. C'était cool... Jake aurait prit ta place.
Mais tout le monde avait compris de quoi Matthias parlait.
La tension était maintenant palpable et j'ignorais ce qu'il y avait entre ces deux là.
— Non merci, lâcha Zach. On en a déjà parlé, en ce moment j'essaie de ne pas faire le con.
— Tu sais Alice, les légumes seront un peu plus assaisonné avec le bouillon de poule, déclara Nicklaus avec un sourire constipé. C'est pour ça que je les aime.
Je lançai un regard désolé à Nicklaus pour sa tentative minable de changer de sujet.
— Pourquoi ? Tu as trouvé d'autres distractions ? Continua Matthias en ignorant les autres.
— Des distractions ? Répéta Zach en serrant le poing sous la table. Arrête avec tes distractions, bordel.
— Mon pauvre Zachary, je ne te reconnais plus. Où est-ce gars que j'ai connu il y a des années.
— Loin, Matthias, il est parti loin.
Ce dernier secoua la tête avec un rictus.
— Et après quoi ? Tu vas revenir me voir en me demandant de t'aider ?
Mais bon sang, de quoi il parlait, à la fin ?
Zach resta muet pendant un moment.
— Tu ne comprends rien, murmura-t-il.
— Qu'est-ce que je ne comprends pas ?
— Tout ! lança Zach soudain près à frapper.
Par instinct et seulement par instinct je posai ma main sur son bras pour l'empêcher de faire quelque chose de regrettable.
— Les tensions, articula Blythe vers moi.
J'avais deviné que des tentions sous-jacentes existaient entre eux. Ce n'était plus vraiment sous-jacent, maintenant.
— Tu crois vraiment que je n'ai rien pigé ? On va voir. Nicklaus, file-lui une dose, ordonna Matthias.
— Mec, dit Nicklaus, je ne pense pas que ce soit une bonne idée...
Mais c'était trop tard.
Une flamme apparut instantanément dans les yeux de Zach.
Il observa le vide en respirant profondément pour se calmer.
Sa façon de soupirer, sa façon de fermer les yeux, la façon dont ses épaules et sa poitrine se soulevaient m'inquiétait.
Non seulement j'avais peur qu'il détruise la table mais je venais aussi de comprendre une chose.
Zach était dépendant à la drogue...
— C'est bien ce que je pensais, conclut Matthias, satisfait.
— Ça suffit, s'indigna Blythe, le visage fermé.
— Ne fais pas l'idiot, Matthias, souffla Nicklaus. Arrête de le provoquer.
Même Austin s'interposa en secouant la tête.
— Allez les gars. Laissez tomber.
Quand Zach reprit enfin ses esprits, il se tourna vers Matthias, en colère.
— Espèce d'ordure.
Et en une fraction de seconde, il lui décocha un coup de poing sous l'œil.
Matthias chancela sur sa chaise.
Derrière nous, les clients sursautèrent, bouche bée.
— Allez, vas-y, frappe-moi encore, cracha Matthias.
— Bon sang, arrête, hurla Jessica. Tu es insupportable et tu me fais honte !
Un type grand et en costume, le directeur sûrement, arriva au même moment, les bras sur la poitrine.
— Je vous pris de m'excuser mais je vais devoir vous demander de partir. Dit-il. Vous faites beaucoup trop de bruit et vous manifestez des signes de violence.
Zach l'ignora et lèva encore le poing, prêt à frapper à nouveau.
— Arrêtez ! Partez d'ici, gronda le directeur.
— Et mon bouillon de poule? demanda Nicklaus.
— Sortez où j'appelle la police. C'est la dernière fois.
Personne ne se fit prier et on se dirigea vers la sortie, tandis qu'un silence de mort régnait dans le restaurant.
— Tu es vraiment un con, Matthias, tu le sais ? Hurla Jessica, énervée quand elle arriva sur le trottoir.
— Oh toi, ferme-là un peu.
— Non ! Cria-t-elle. Il faut toujours que tu gâches nos soirées. Je commence vraiment à en avoir marre.
Zach sortit à son tour du bâtiment en se frottant le visage avec des yeux mauvais qui ne quittaient jamais ceux de Matthias.
— D'accord, fit Zach, menaçant. Tu as eu ce que tu voulais, maintenant, dégage avec ta putain ou je te cogne deux fois plus fort.
— Ma putain ? Souffla Matthias en levant un sourcil avant de poser son regard sur moi. Et toi, on en parle de la tienne ?
Je tressaillis quand Zach s'apprêta à cogner de nouveau, mais Matthias bloqua le coup et ils se jetèrent l'un sur l'autre.
Blythe sortit de leur passage avant qu'ils ne s'écrasent sur le mur.
Finalement, Zach frappa cet espèce d'enfoiré une deuxième fois au nez.
Matthias perdit son sang-froid. Il décocha un coup de poing à la mâchoire de Zach et ce dernier fit de même.
— Zach, arrête !
Mon cri était étranglé. Je me précipitai pour l'attraper par le tee-shirt et l'éloigner de Matthias, mais il ne me remarqua même pas et continua à frapper, manquant de m'envoyer son coude dans la figure.
Je titubais, impuissante et en face, Jessica était dans la même situation.
Matthias parvint à le repousser et ils atterrirent sur une poubelle qui se renversa dans un fracas.
Ça ne les arrêtait pas. Ils étaient tellement excités par l'adrénaline qu'ils ne devaient même plus ressentir la douleur.
— Fais quelque chose ! Je hurlai à Austin.
— Désolé, s'excusa-t-il. Je suis trop petit. Demande à Nicklaus.
Je tournai la tête vers ce dernier, il était le seul pour intervenir et moi j'étais désespérée et au bord des larmes.
— Écoute, lança-t-il. C'est souvent qu'ils se battent comme ça et...
— Mais bon sang ! Hurlai-je. Vous ne voyez pas qu'ils sont en train de s'entretuer, là ?!
— D'accord, d'accord, fit-il en jetant son paquet de cigarettes pour se précipiter vers eux.
Il remonta ses manches et attrapa Matthias pour l'entraver et l'éloigner de Zach.
— Ça suffit maintenant ! Cria-t-il en jetant Matthias sur le côté.
Jessica se précipita pour le relever et qui, les dents serrées, fusilla Zach du regard.
L'adrénaline sembla s'évanouir car Zach baissa les yeux pour s'examiner.
À part sa lèvre et ses phalanges en sang, il n'avait pas l'air trop blessé, contrairement à Matthias qui avait sa mâchoire marquée et son œil gauche à moitié fermé qui commençait à gonfler.
— Bon, on s'en va, déclara Jessica. J'en ai plus qu'assez.
Puis en se tournant vers nous elle ajouta :
— Je suis désolé, je...
— Ne t'excuse pas, la coupa Blythe. Tu sais comment ils sont, ce n'est pas ta faute.
Jessica soupira et en me lançant un dernier regard elle partit dans la direction opposé avec Matthias contre elle.
Je jetai un œil à Zach, toujours sous le choc.
Les autres étaient en train d'allumer une cigarette, le pied appuyé contre le mur.
Je ne savais pas ce qui me choquait le plus, entre la bagarre ou leur manque d'agissement.
Ils trouvaient tous ça normal, alors que moi, j'étais perdue.
Mais d'abord, je devais m'occuper de Zach.
— Ça va ? Je lui demandai en hésitant à toucher ses phalanges abimées.
Hors d'haleine, il me regarda.
— Tu ne devrais pas voir ça.
Il reporta son attention sur ses mains.
— Zach, qu'est-ce qui s'est passé ?
— Il faut que... Il faut que je me vide la tête.
Il se releva péniblement et se dirigea vers Nicklaus qui lui tendit un paquet.
Mon cœur s'arrêta, pitié que ce ne soit pas des joints...
Devant mon air abattu, Zach soupira.
— Je sais que tu n'aimes pas ça, mais j'ai vraiment besoin d'une clope, là.
Il l'alluma en quelques secondes puis regarda le ciel, en soufflant de la fumée.
— Et bien, tu ne l'as pas loupé cette fois, commenta Blythe sans aucune émotion.
Elle porta elle aussi sa cigarette à la bouche avant d'inspirer longuement.
Sans bouger, je plissai les yeux et les fixai tous les quatre en train de fumer.
Bordel, mais qu'est-ce que je faisais là ?
— Tu veux une clope ? Me demanda Nicklaus.
Je n'avais jamais fumé de ma vie, et rien que de voir la tige me rendait malade.
Mais à ma grande stupeur, je me surpris à avancer vers lui et demander :
— Je ne risque rien ?
— Non, pas vraiment, répondit-t-il.
Il alluma une cigarette et me la tendit.
— Qu'est-ce que tu fous, Nicklaus ? T'es malade ou quoi ? S'écria Zach en attrapant son bras.
— Quoi ? Je lui propose, c'est tout. J'ai un business, je te rappelle.
— Mec, réfléchis. Elle n'en veut pas. Regarde-la.
Ils tournèrent la tête pour me fixer jusqu'à me mettre mal à l'aise.
Petit à petit, Zach fronça les sourcils devant mon absence de dégout.
Il ne détourna même pas les yeux quand Nicklaus reprit la parole.
— N'importe quoi, elle en veut. Tiens, ajouta-t-il à mon adresse.
Je pris la cigarette et la porta à mes lèvres.
— Alice, tu ne vas quand même pas...
J'inhalais.
Avant de tousser.
J'étouffai. Je cherchai ma respiration et je toussai de nouveau.
J'envisageai même de vomir tellement c'était irrespirable.
— Ça fait longtemps que tu fumes ? railla Nicklaus avec un sourire.
Blythe éclata de rire gentiment mais Zach ne se joignit pas aux gloussements.
Il se contenta de se mordre les lèvres.
Son regard passa entre mes yeux et la clope que je tenais entre mes doigts.
Je m'agrippai contre le mur avec la tête qui tournait et pris trois autres bouffés avant de me sentir nauséeuse.
Merde.
Pourquoi je faisais ça ?
Pourquoi j'avais décidé de fumer ?
Je jetai la cigarette par terre que j'écrasai, encore et encore.
Mais ça ne servait à rien, maintenant, puisque je venais de fumer.
Et je savais qu'après avoir fait ça, aucun retour en arrière n'était possible.
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♥Suite à 30 votes♥
(je sais que certaines personnes ne valident pas ce système mais ça me permet avant tout à moi, de m'organiser et de savoir quand publier la suite)
Bref,
Et cette rentrée, alors ? haha :D
Sans parler d'école, j'ai vraiment bossé sur ce chapitre assez long (3500 mots) mais il me chiffonne un peu car pour moi, c'est un chapitre important.
Donc dîtes-moi ce que vous en pensez ^^
Et vos avis sur Nicklaus ?
Voilà, si ça vous à plu, n'oubliez pas de lâcher un vote♥ un commentaire♥
Bisous bisous,
Emma.
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