I'm afraid of all I am
My mind feels like a foreign land
Silence ringing inside my head
Please carry me, carry me, carry me home

J'ai peur de tout ce que je suis
Mon esprit se sent comme une terre étrangère
Le silence résonne dans ma tête
S'il te plaît, porte-moi, porte-moi, ramène-moi à la maison

~◇~

Je marchais sur les chemins de gravier du parc, ce parc dans lequel j'allais à chaque fois que je pleurais. La fraîcheur des nuits printanières se glisse dans mes cheveux et dans mon sang, mes mains sont gelées mais je m'en fiche, j'aime cette sensation de froid qui me parcours.

Ma mauvaise circulation sanguine n'est pas si énervante, le froid soulage toujours mes maux, qu'ils soient aussi bien physiques que psychologiques. Il traverse doucement mon corps, le glaçant malgré que je sois en mouvement, me laissant comme seule possibilité de penser, cette chose que je n'arrête jamais de faire.

Je leva la tête afin de regarder les étoiles mais des souvenirs vinrent gâcher ce moment, me rappelant cette nuit horrible où j'avais perdu le contrôle.

~
   – Je m'en fiche, je resterais, je préfère que tu me tues plutôt que de te laisser

Mes poings se serrèrent, ma mâchoire aussi. Je frappa ma jambe le plus fort possible, une fois, deux fois, trois fois... mes larmes tombaient sur mon hoodie, la douleur que je m'infligeais, elle, traversait toute ma jambe alors que je ne tapais qu'à un seul endroit.

J'avais peur, je ne me sentais pas à l'aise, je tremblais, je pleurais, j'avais peur. De quoi ? De moi. Peur de lui faire du mal, peur de perdre le contrôle. Et pourtant, c'est ce qu'il se passait.

Il me serra contre lui et mes coups se changèrent pour devenir des larmes, coulant de plus en plus. Je ne voulais pas qu'il parte, je ne voulais pas le blesser, encore moins le tuer. Mais après tout, n'est-ce pas la seule chose dont je suis capable ?

   – Je ne partirais jamais, je te le promets
~

Je m'assis sur un banc, tremblant et le cœur battant, essayant d'effacer tout ça. Les larmes montèrent. Je la sentais revenir, cette chose incontrôlable que je connaissais si bien mais que je n'arrivais pas à comprendre.

Cette fois, il n'était pas là pour me calmer, il n'était pas là pour me ramener chez moi. Il n'était tout simplement pas là, plus là. ''Je ne partirais jamais''. Alors pourquoi j'en suis là ? Pourquoi je ne fais que pleurer depuis plusieurs mois ? Pourquoi mes crises de colère et de folie sont-elles mes deux seules compagnies ? Pourquoi.. je déteste cette question.

Je respira un coup en retenant mes larmes et me coucha sur le banc, incapable de me relever et personne ne pouvant m'aider, j'étais obligé de dormir ici, gelé.

Peut-être que demain tout cela sera fini grâce à ce froid, c'est ce que j'espérais au plus profond de moi. Mais je connais ce monde, il ne me laissera pas partir aussi facilement que ça.

Je ferma les yeux et écouta les petits bruits du parc, n'ayant plus la force de penser, et finissant par m'endormir sur le banc.