Ⅲ. I got addicted to a losing game
I've spent all of the love I saved
We were always a losing game
Small town boy in a big arcade
I got addicted to a losing game
J'ai dépensé tout l'amour que j'ai sauvé
Nous étions toujours un jeu perdant
Petit garçon de la ville dans une grande arcade
Je suis devenu accro à un jeu perdant
~◇~
J'écoutais cette musique, écouteurs dans les oreilles, tout en fixant cette feuille, plus précisément ces dessins, mes dessins. Ses petits dessins étaient sûrement incompréhensibles pour les autres, mais très significatifs pour moi. C'était quatre petits dessins qui se suivaient, aussi bien sur ma feuille que dans leur signification.
Le premier, un garçon que l'on voit de dos, attendant devant une porte. Sur le deuxième, on voit le garçon de profil qui tend son bras pour attraper la poignée de la porte. On le voit s'éloigner dans l'obscurité de derrière la porte dans le troisième dessin et la porte, fermée, dans le dernier dessin.
Le petit détail qui est sur tous les dessins sauf le deuxième est une horloge à la droite de la porte avec écrit ''tic tac'' sur les deux premières images ayant l'horloge et juste ''tic'' sur la dernière image.
Un détail qui n'a pas l'air important mais pourtant l'est tellement. La porte est la mort, l'horloge est le cœur. Tant que l'horloge fonctionne, la porte est ouverte ou fermée avec la personne à l'extérieur. Si elle s'arrête, la porte est fermée et la personne enfermée.
Deux autres détails sont l'ombre sous la porte dans le premier et troisième dessin ainsi que le fait qu'on ne puisse pas voir de mur sur le premier dessin. Cela montre juste que le garçon n'a, dans sa tête, pas d'autre choix que d'entrer, comme si c'était une obsession et que tout l'attirait.
Ce n'est donc pas juste une mort, mais un suicide. Et ça, c'est ma façon de montrer que j'ai cette idée en tête sans qu'on ait à venir me voir et me poser mille questions.
Ma vie est un problème rempli d'autres problèmes. Je la déteste autant que je déteste ce choix qui a fait qu'aujourd'hui j'en sois là. À cause de tous mes problèmes, je suis ce que je suis, une boule de stress qui s'attache trop quand on m'aide.
Je ne savais plus donner d'amour mais il m'en donnait quand même, alors je me suis attaché et je lui ai donné tout l'amour que j'ai pu sauver, puis il est parti, loin, très loin de moi, et je ne peux que souffrir puisqu'il était le seul à m'aider.
Au fond de moi je savais que ça allait se finir ainsi, pas juste parce que je suis pessimiste, c'est surtout parce que je suis réaliste.
Il m'a aidé à me diriger vers les jeux gagnants tout en étant un jeu perdant. L'amour, ce sentiment magnifique quand il te dirige à la victoire malgré que ce soit une défaite. Et bien sûr j'en suis devenu totalement dépendant, à ce jeu perdant et ce garçon qui me le faisait vivre.
Je ferma les yeux en m'étalant sur mon bureau. Je voulais juste un bon souvenir, juste un, mais rien. Au moins, il n'y avait pas de mauvais comme les deux dernières nuits, c'était déjà bien.
Je rouvris les yeux et fixa mes dessins un moment.
~
– S'il te plaît, ne fais pas ça..
Je pleurais, mais pas seul. Il pleurait avec moi, dans mes bras mais en même temps me prenant dans les siens. Je me sentais si mal de lui avoir dit ce que je voulais faire.
On parla ainsi pendant plusieurs minutes tout en continuant de pleurer, ce qui rendait le dialogue plus difficile.
– Promets-moi de ne jamais te suicider
~
Je pleurais, encore. Il me manquait terriblement, mon cœur n'en pouvait plus. Je continuai de pleurer, les larmes tombant sur mes dessins.
Je lui ai promis, oui. Mais maintenant qu'on est aussi loin, ai-je le droit ? Surtout qu'il a lui-même brisé sa promesse, cette promesse de me protéger autant qu'il le pouvait.
Dans tous les cas, il ne sera plus là pour m'en empêcher, il ne sera plus là pour m'aider, il ne sera tout simplement plus jamais là.
Je ferma les yeux une fois de plus et finis par m'endormir ou m'évanouir, je ne sais plus vraiment la différence depuis un long moment.
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