
II
Raph levait les mains au dessus de sa tête pour danser lorsqu'une musique d'un de ses vieux groupes de rock dépressifs résonnait sur mon enceinte Bluetooth. Elle mouvait ses hanches, sa tête dans tous les sens, libre. Troye l'admirait, un bouquin remplie de photographie surprenantes coincé entre ses doigts, il rêvait de la meilleur façon de capturer le regard floue de notre amie avec le Polaroïd blanc qu'elle lui avait offert à Noël dernier lui donnant par la même occasion cette passion des images. J'étais assis en tailleur à les observer comme à mon habitude, une feuille de rédaction trainait sur mes genoux, ils étaient les artistes, pas moi et je peinais à rédiger quelques lignes à propos d'une des facette philosophique de la vie.
– Exprime-toi Julian, lâche tout, me souffla-t-elle en s'installant à mes côtés, ce n'est pas si compliqué.
Ils m'avait toujours appelé exactement par mon prénom contrairement aux profs qui le déforme en un "Julien" banal ou à ceux qui m'affublent de surnoms des plus désagréables "Juju", "Ju" et j'en passe. Je souriais timidement pendant quelques secondes puis grimaçai reportant mon attention sur ma copie blanche et gribouillai au crayon de papier dans la marge. Raph attrapa un stylo et écrit un de ses baratins incroyables.
Si l'on considère que notre humeur influe sur notre perception des choses et nos pensées nous contrôlent, nous pouvons conclure que tout est à l'intérieur de nos esprits alors peut on seulement dire que la vie est réelle ?
J'avais finalement rempli plusieurs pages avec son aide, et Troye nous avait pris en photo sans qu'on s'en aperçoive. Il ne me l'avait tendu qu'après que j'ai obtenue une très bonne note, ma première en cette matière. J'aimerai pouvoir la contempler encore mais Raph avait souhaité qu'on la détruise, elle et le reste...
De ses yeux bleus perçants semblables aux miens, ma mère me regarde encore, je n'ai pas bougé d'un millimètre. C'est comme si j'entendais ses pensées se percuter à l'intérieur. L'impuissance est le pire des sentiment, j'en ai bien conscience. Si elle avait le courage de me hurler à la figure qu'elle cherche où elle a foiré avec moi, je pourrais lui jurer que ce n'est pas de sa faute mais pour ça il faudrait aussi que j'arrive à parler. A la place, je préfère allumer la radio, Green Day. Comme c'est ironique, s'ils se trouvaient dans cette pièce, je suis persuadé que Troye et moi n'aurions pas voulu avouer que nous connaissions les paroles sur le bout des doigts à force alors qu'elle aurait dansé comme à son habitude laissant apparaitre un visage rayonnant.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro