Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

I

Raph secouait la tête de droite  à gauche chaque fois que Troye parlait pour attirer son attention et se défaire de l'emprise de ce calme absolu. Il fait dire qu'il détestait les silences considérant ça plus comme une absence de bruits qu'un repos. Bien qu'il n'était pas du genre bavard, il trouvait plaisant de déballer ses théories sur la puissance qu'ont les mots, le bruit et les instants d'un air bancal. Il cherchait la meilleure façon d'expliquer ce qui lui passait par la tête, timide. Et je pense que j'aurais pu l'écouter parler de la sorte des heures durant.

Notre amie, qui ne tolérait que difficilement qu'on lui prenne sa place de philosophe, s'excluait alors boudeuse comme une gosse à qui on volait la vedette. Elle aimait tant être au centre des préoccupations.
Si seulement ces discours farfelus ne provenaient pas de Troye... Je ne compris que plus tard que c'était ce qui faisait toute la différence. En réalité, je crois qu'elle détestait surtout qu'on lui vole mon attention. Personne ne désirait autant que Raph se démarquer des autres. De toutes les manières possibles, elle traquait nos regards jusqu'à les capter, les cherchant sans cesse comme si chacune de ses faits et gestes étaient là pour être vus. Peut être était-ce son plus gros défaut ? Je ne le saurais probablement jamais. Elle était fascinante, extraordinaire.

Pire qu'une torture, je la revois même la nuit sous mes paupières closes épuisées. Chacun de mes souvenirs s'associe terriblement à elle, à lui, à la manie que j'avais de les observer vivre tout simplement.

La jeune fille griffonnait toujours d'une concentration légendaire l'un de ses étranges personnages, ratés selon elle tandis que Troye chantait à voix basse. Coups de crayons et rythme marqué parfaitement contre le bois de mon bureau formaient cette étrange mélodie, si douce symphonie que je pourrais presqu'encore entendre. Je me souviens de cette façon qu'ils avaient d'être omniprésents, d'envahir l'espace me permettant en quelque sorte de me sentir moins particulier. Nous étions trois et un seul à la fois, Raph, Troye et moi, toujours dans cet ordre là. Trois gamins dont les yeux perdaient de jours en jours l'étincelle de leur amie disparue: l'innocence.

Ma mère me regarde une tasse fumante en main, et je ne compte plus le nombre de fois où j'ai hésité à répondre sincèrement à ses éternels "Tout ira bien maintenant". À quoi bon ? Elle semble inquiète, le soucis cerne ses prunelles claires et je ne peux la rassurer sans lui mentir. Je la dévisage froidement, je me sens comme mort à l'intérieur. Est-ce qu'elle commence à s'en rendre compte désormais ?

Un souffle léger passe mes lèvres entrouvertes. Des fois je souhaiterai sortir de ce mutisme qui m'enferme mais comment ? Je me vois mal lui annoncer que j'ai même nommer à tout de rôle le vide qui me paralyse. Ce fut d'abord tristesse, puis désespoir pour finir par absence.

- Tu veux manger quelque chose ? À moins que tu préfères te reposer ? Dis-moi si je peux faire quoique ce soit.

J'hausse les épaules. Je remarque qu'elle contient son exaspération et que l'impuissance en elle essaie comme elle peut de communiquer. Je peux deviner facilement ce qu'elle aimerait me hurler pour que je me réveille.

- Parle. Sois normal. Fais-moi croire que ce n'est qu'un mauvais rêve. Oh, dis-moi que je suis une bonne mère, je t'en prie. Explique-moi pourquoi tes pupilles semblent éteintes en permanence. Pourquoi ai-je enfanté de quelqu'un d'aussi mal dans sa peau ? Qu'est-ce que j'ai raté ? Qu'es-tu devenu ? Où est mon fils sous toute cette douleur que je ne peux comprendre ?

Et finalement, en un murmure, elle l'a choisie et prononcée parmi les milliards d'autres qui se bousculaient dans son esprit, la question à laquelle les mots ne suffisent pas pour répondre:

– Pourquoi ?

J'ai fermé les yeux et j'ai esquissé un sourire presque indistinguable. Pour eux évidemment. Je les aimais à la folie, voilà, je les aimais à en devenir fou.

Un silence s'est de nouveau installé dans la pièce, j'ai détesté ça.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro