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3 - Celle qui vit

Toc toc.

Théodore se leva en grommelant, reposant le marteau qu'il tenait. Il était tard, la forge était fermée depuis bien longtemps ! Qui donc venait le déranger ? Il ouvrit la porte et écarquilla les yeux en la voyant.

- Anne ? Mais qu'est-ce que tu fais là ? Attends, ne reste pas dehors, entre.

Il s'effaça, laissant la jeune fille rentrer, puis referma la porte. Il l'examina un instant, remarquant son sac bien rempli, sa cape épaisse, son luth dans le dos, et ses vêtements d'homme. Levant les yeux, il remarqua aussi son regard empli d'une détermination farouche. Ils se regardèrent un instant, l'un attendant des explications, les bras croisé, l'autre enfermée dans un silence buté. Il gagna, et elle détourna le regard avant de prendre la parole.

- Je pars. Je voulais juste... te dire au revoir. Et te demander la permission de prendre ton luth. Mais avec ou sans, je partirais, et rien de ce que tu diras ne me feras changer d'avis, alors n'essaie pas de m'en empêcher.

- Petite sœur... Je ne vais pas t'en empêcher.

- C'est... c'est vrai ?

Il soupira.

- Je m'y attendais à vrai dire. J'étais même surpris que tu restes aussi longtemps. Cette vie qu'on t'offre n'est pas faite pour toi, je le savais déjà. Quant au luth, il t'appartient. Depuis longtemps.

- Mais non, c'est le tien.

Un sourire éclot sur les lèvres du jeune homme.

- Cela fait des années que je n'en ai pas joué. Il est à toi désormais.

- Merci.

Après une légère pause, elle reprit la parole, hésitante.

- Je vais partir alors, je n'ai rien d'autre à te dire.

Puis elle fit volte-face, décidée à partir avant que sa détermination ne faiblisse.

- Attends !

- Quoi ?

Il se précipita vers le fond de la forge, déplaça quelques outils aux formes variées, poussa une enclume, fourragea au fond d'une caisse, et, au bout de plusieurs secondes, en sortit un poignard. Il retourna vers sa sœur et lui mit l'arme entre les mains. C'était un bel objet, tranchant, à la lame en acier damassé et au manche sculpté. Il allait avec un étui en cuir décoré de feuilles.

- Prends-le. Je l'ai fait pour toi. Je ne savais pas quand te l'offrir, mais ça me paraît être le bon moment. Prends-soin de toi petite sœur, et sois prudente. Je... Donne-moi de tes nouvelles, d'accord ? Je suis tellement fier de toi. Tu vas me manquer.

Elle se jeta dans les bras de son frère, les larmes aux yeux. Ils se serrèrent l'un contre l'autre pendant de longues secondes, répugnant à se lâcher. Finalement il s'écarta, un pâle sourire sur les lèvres.

- Merci, murmura-t-elle. Merci pour tout. Je te dois tellement. Tu vas me manquer. Je reviendrais, je te le promet.

Il la raccompagna jusqu'à la porte, et après un dernier adieu, elle s'en alla. Et pendant qu'elle s'éloignait, des larmes roulant sur ses joues, chaque pas plus assuré que l'autre, il la regardait partir en silence.


Elle marchait. Autour d'elle, les arbres dansaient sous la brise. Les dernières feuilles tombaient de leurs branches dépouillées. Au sol, l'épais tapis de feuilles mortes se mêlait à la boue, et le silence de plomb trahissait le sommeil des oiseaux. Elle marchait, seul mouvement dans une forêt figée. Elle marchait, et quand elle atteint le cœur de la forêt, quand les arbres commencèrent à s'étonner de sa présence, elle s'arrêta et cria dans le silence. Elle cria un nom, un simple nom, faisant pourtant frémir les branches nues.

- NUMA !

Elle attendit plusieurs seconde, mais seul le vent lui répondit. Alors elle recommença. Puis recommença encore une fois.

- NUMA !

- C'est bon, je suis là, pas la peine de hurler ! pépia une voix agacée. Laisse-moi le temps d'arriver !

- Désolée, grimaça Anne en se retournant.

Face à elle, une petite créature aux cheveux rouges et au regard vif, un peu pâlotte cependant, la regardait d'un air mi-amusé mi-exaspéré.

- Pas grave. Tu me voulais quoi ?

- Je pars. J'ai suivi ton conseil et j'ai laissé tomber mes feuilles mortes. Je change de vie. Alors je voulais te remercier. Merci.

- C'est super ça ! Et c'est pas le peine de me remercier, je n'ai fait que mon devoir. Je me devais d'aider une si belle demoiselle en détresse, ajouta-t-elle en faisant une révérence. Non, je rigole, même si c'était pas drôle. Ce que je voulais dire, c'est que ça me paraissait normal de t'aider, en plus ça ne me coûtait rien, alors pourquoi ne pas le faire ! Enfin bref, je suis contente pour toi.

Anne sourit face à l'exubérance de Numa, mais quand le silence retomba, elle baissa le regard.

- Est-ce que... Est-ce que je pourrais te demander de l'aide ou des conseils si j'ai besoin de toi ? Je ne suis pas sûre d'y arriver toute seule.

L'esprit soupira.

- J'aurais bien dit oui mais je ne peux pas. Mais de toute façon, tu n'as pas besoin de moi. Contrairement à ce que tu sembles penser, tu y arriveras très bien.

- Pourquoi tu ne peux pas ? Tu ne peux pas quitter cette forêt, c'est ça ?

- Quoi ? Non, c'est juste que je vais bientôt disparaître.

- Disparaître ? Comment ça, disparaître ? s'exclama l'humaine, effarée.

Numa grimaça, embêtée.

- Il se pourrait que, peut-être, je n'ai pas dit toute la vérité. J'ai pas menti, hein ! C'est juste que je ne suis pas un simple esprit de la forêt. Enfin, si, je suis un esprit de la forêt, mais pas n'importe lequel.

- Tu es... la reine des esprit ?

Devant les yeux ébahis d'Anne, Numa éclata de rire. Un rire tonitruant, qui dura de longues secondes, brisant la quiétude des bois.

- Les esprits n'ont pas de reine, et je n'ai franchement rien d'une reine !

- Ce n'était quand même pas la peine de rire, bougonna le jeune fille, vexée.

La petite créature reprit son sérieux avec difficulté, essuyant les larmes qui perlaient aux coins de ses yeux.

- Je suis Numa Eto. Je suis Automne. Je viens quand l'été touche à sa fin, puis je m'en vais pour laisser ma place à l'hiver. Tu comprends qui je suis maintenant ?

- Je crois que oui.

- Je suis l'esprit de l'automne. Ce qui signifie que d'ici deux à trois semaines, j'aurais disparu, et c'est mon frère, Rheiv, qui régnera. Peut-être même que tu le rencontreras ! Dans tous les cas je ne serais plus là pour t'aider. Mais ne t'en fait pas, je reviendrais l'année prochaine ! Et quand je serais de retour, je reviendrais te voir, et tu me raconteras ce qu'il te sera arrivé, d'accord ? En attendant, apprends à vivre, et surtout, sois heureuse !

- D'accord, je t'attendrais alors, sourit Anne.

Une bourrasque de vent déstabilisa Numa qui peina à retrouver son équilibre.

- Je commence à fatiguer, grimaça-t-elle. Je crois que je vais aller dormir un peu. À l'année prochaine !

- À l'année prochaine !

Et l'esprit de l'automne s'envola et disparut entre les branches nues des arbres, pendant que l'humaine qu'elle avait aidé la saluait d'un geste de la main avant de partir, attristée mais le cœur léger, désormais prête à vivre.

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