Ils courent. Ils courent pour leur échapper. Ils courent sous la pluie. Ils courent à Paris. Ils courent à toute vitesse. C'est un couple qui s'enfuit. Un homme aux pupilles de chat et une femme aux yeux bleus. Un homme aux cheveux bruns et une femme aux cheveux blonds. Un homme et une femme amoureux. Un homme et une femme portant un panier. Un homme et une femme portant un bébé. Un bébé ballotté par cette course, frigorifié par la pluie, habitué à ces incessants cahots de cette épuisante course, qui heurte les parois de son panier. Les poursuivants se rapprochent, se rapprochent encore plus près. Les poursuivants vont les rattraper. L'homme s'arrête. La femme aussi. C'est l'heure des adieux. C'est l'heure du baiser. C'est l'heure du combat. C'est l'heure du final. La femme repart. Le bébé aussi. La femme court. Le bébé est porté. La mère s'arrête, soulève un morceau de métal forgé. La mère serre son bébé dans ses bras et lui dit au revoir. Le bébé retourne dans le panier, glissant le long du tunnel, tombant dans ce trou. Le panier disparaissant du champ de vision de la mère. Un cri retentit. Le père est mort et les poursuivants arrivent. La femme est triste. Son mari est mort. La femme est heureuse. Ils n'auront pas son bébé. La mère s'est décidée. Ils n'auront pas sa vie.