Chapitre 3
Nous arrivâmes quelques minutes avant le début du discours du chef Loon. Les derniers arrivants se hâtaient vers l'entrée du grand bâtiment et s'egouffraient dans les couloirs pour accéder au terrain. Il y avait un monde fou. Les plus jeunes avaient 15 ans et les plus âgés 18. Un brouhaha ambiant parcourait la salle. Tous les jeunes Lorns étaient sur leurs trente et un. Akuma nous tira dans un coin et souleva sa soeur, qui même avec ses talons hauts ne voyait pas ce qui se passaient sur l'estrade. Le chef Loon sortit de l'ombre d'une coulisse et avança entre deux grandes boîtes en métal. L'une contenait les noms de tous les adolescents, que les jeunes avaient inscrits eux même en entrant dans la salle. La première boîte avait donc tous les noms de la communauté de Shadow City et l'autre ceux des humains désignés comme cibles. Le chef Loon devait piocher un papier dans chaque boîte et partout sous la France un représentant faisait de même pour les autres villes. Le vieux Loon devait être heureux de voir autant de Lorns surexcités réunis dans la même pièce car il souriait. Ses deux queues de scorpion se posèrent sur le sol. Kami était toute émoustillée à l'idée d'avoir un humain. Elle était perchée sur les épaules de son frère et on voyait bien sa tâche de naissance sur sa cheville: un miroir brisé . Elle tapait dans ses mains et ria quand son frère fit semblant de la balancer en avant. Le chef Loon commença alors son discours.
"Mes chers enfants... Je suis heureux de vous voir aussi nombreux dans notre arène. Vous êtes plus nombreux chaque année et votre joie de vivre me met du baume au coeur." Il fit une pause. "Je voudrai tout d'abord vous dire que cette année est la première pour certains..." Je me revis dans la foule l'année dernière, riant aux éclats avec Kami et Akuma. "...Mais aussi la dernière pour nos enfants qui vont devenir des adultes. Vous verrez cette année des choses que vous n'avez jamais imaginé voir, des choses que vous n'avez jamais imaginé vivre et pleins d'autres surprises." L'année dernière, il avait dit la même chose et ça avait vraiment été le cas. "Je vais donc appeler un Lorns de cette salle et il me rejoindra sur l'estrade où on lui remettra la bourse officielle qui est de mille euros. Faux bien sûr, sourit il, mais les humains ne s'en apercevront jamais." La salle fut parcourue par un fou rire. " Bon, procédons au tirage, dit il en piochant le premier nom, Falcom Périt!"
Un jeune homme âgé de dix huit ans se leva et rejoignit Loon sur l'estrade. Ce dernier lui tendit solennellement un sac contenant quelques affaires humaines et la bourse. Puis le chef tira un papier de la boîte des humains. Il fronça les sourcils pour mieux voir le nom inscrit dessus. "Amanda Depuis. s'exclama t'il." La photo d'une ravissante jeune fille s'afficha sur le grand écran. Elle devait avoir dix huit ans, était brune avec des lunettes rouges et des yeux bleus. Elle riait aux éclats sur la photo. Loon donna un dossier plein de renseignements sur Amanda. Les humains piochés ont été très observés, on ne prends pas de la viande qui pourrait avoir une maladie ou quelque chose d'autres qui nuirait au consommateurs. Loon salua Falcom qui s'éclipsa par une porte qui menait directement au tunnel. Pauvre Amanda... Elle me la rappelait .
L'appel continua. Les Lorns montaient sur l'estrade et les images des humains défilaient. Tant de vies sacrifiées pour notre survie. Loon piochant machinalement un papier et s'ecria: "Qui a mis trois noms sur un papier?!" Tout le monde se regarda, étonné. Le chef soupira, ce n'était pas la première fois qu'un Lorn, ne voulant pas attendre ses amis, mettait les noms de sa bande pour qu'ils soient pioché ensemble. Loon n'aimait pas ça mais ne l'empêchait pas non plus. "Le clan du corbeau noir, montez sur scène s'il vous plaît." Corbeau noir? Mais c'est comme ça que me surnomme le gouvernement à cause de mes ailes, ils ont commencé à m'appeler comme ça depuis l'incident. Oh non, sérieusement? Akuma se tapa le front avec sa main. Kami était en pleine crise de fou rire. C'était sûr que l'auteur de cette plaisanterie était la folle furieuse qui me servait de meilleure amie. Nous nous dirigeâmes vers ledit endroit, Akuma portant sa soeur qui nous avait mis dans une situation spéciale. Les gens souriaient car ils connaissent tous le trio que l'on formait. Vu les bêtises qu'on avait faite étant petit, pas étonnant que cette génération se souvienne de nous. Je ne dis pas qu'on était des personnes à problèmes, non, nous étions plutôt farceurs.
"Bon... reprit le vénérable chef. Commençons par la plus jeune: Kami Kawazaki." Il lui tendit un sac et tira un papier. "Charles Camacho." Un beau jeune homme âgé de vingt ans apparut à l'écran. Le teint bronzé qu'il avait faisait contraste avec ses yeux bleus océan. Ses cheveux blonds pendaient dans son dos en un catogan bien lisse. Kami murmura: "Miam... A croquer!" Puis vint le tour d'Akuma qui tomba sur une jeune fille âgée de quatorze ans. Elle avait de beaux cheveux chatains et longs. Emilie Manniez était son nom et ses yeux pétillaient autant qu'une coupe de champagne.
Et enfin ce fut le mien. Le chef Loon s'approcha de moi. Il s'arrêta un instant avant de me donner mon sac. Il scruta mon visage. Je fis de même et il me sembla apercevoir un rictus sur son visage. Ce rictus qui me hantait depuis des mois. Puis il sortit le papier de l'urne. "Samuel Witness." La bouille d'ange d'un petit garçon s'afficha sur l'écran. Il était tout petit et semblait si fragile. Le chef Loon nous souhaita bonne chance et me lança un regard appuyé. Je lui rendis. Nous nous engouffrâmes dans le tunnel jusqu'à la porte. On la traversa sans difficulté et commença à grimper à l'échelle en métal incrustée dans le mur. Nous sortîmes dans une ruelle sombre. Kami épousseta sa robe pendant que Akuma réajustait son haut. Il me regarda et sourit.
" On dirait une véritable humaine, ma chère amie. Déclara t'il.
-Je crois que vous devenez snobs comme ces derniers, mon bon monsieur. Répondis je."
Il me tira la langue et je fis une mimique outrée. Kami tapa dans ses mains.
"Bon j'ai prévu la première activité de notre séjour."
Akuma et moi poussèrent un petit cri. A coup sûr, c'était un truc que l'on allait pas aimé.
"On va danser! S'écria ma meilleure amie."
Ouf... Ce n'était que ça.
"Donc on va où pour danser? Demandai-je.
-A la plus grande de Paris, la discothèque ÉQUINOXE!"
Génial... Rien que ça...
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro