ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟟 : Réconfort et Complots
Angleterre, Mai 1840
~𝔼𝕍𝔸ℕ𝔻𝔼ℝ~
Mon père et moi venions d'arriver au manoir. C'était un endroit glauque. Peut-être moins que l'ancien, mais tout de même assez effrayant. Bon au moins ici le jardin avait l'air d'avoir été entretenu, même si je savais que cela n'allait pas durer. Après 2 jours pendant lesquels j'avais voyagé, j'étais impatient de retrouver ma mère qui était venue s'y installer avant nous.
En entrant, je fus surpris par l'état des lieux. Tout était en pierre sombre, il n'y avait presque aucun meuble et malgré le fait que nous soyons en plein mois de mai, il faisait assez froid.
Mon père ne m'attendit pas bien évidemment et il me laissa planté dans le vestibule sans me jeter le moindre coup d'œil. Je regardais perdu autour de moi, essayant de m'habituer à cette nouvelle demeure lorsque j'entendis une voix fluette, teintée d'un léger accent chantant, lancer :
- Salut ! Tu es perdu ?
Je me retournais et vis un jeune garçon roux au visage parsemé de taches de rousseur. Il devait avoir 13 ans.
- Je suis Mattia, je suis venu d'Italie avec mon père qui est un violoniste. Moi aussi, je suis nouveau ici, mais si tu veux, je peux t'aider à te fondre dans la masse.
Je fronçais d'abord les sourcils, un peu vexé qu'il ne reconnaisse pas le fils de son maître, puis finit malgré moi par rire sous cape, car ce n'était pas sa faute s'il ne me connaissait pas encore, après tout, il était nouveau. Voyant que je pouffais, il se froissa légèrement et je lui dit alors :
- Je me présente, je suis Evander Adams, fils du propriétaire de ce domaine et je te remercie pour ton aide, dont j'aurais d'ailleurs bien besoin.
La manière dont il ouvrit alors la bouche, stupéfait, me fit penser à un poisson. Il s'excusa alors :
- Je suis désolé, je vous ai pris pour un employé, je ne voulais pas paraître insolent.
Je lui dit alors avec un sourire dans la voix :
- Il n'y a aucun souci à cela. Pourrais-tu me montrer les appartements de ma mère ?
Lui, qui commençait légèrement à se détendre, se crispa immédiatement et me souffla :
- Oh, je pense qu'il serait mieux que vous vous reposiez pour l'instant.
Je fronçais les sourcils, inquiet et insistait si bien, qu'il finit par céder.
Nous montâmes à l'étage et il me montra du doigt une porte. J'hésitais un instant avant d'entrer. Je me figeais alors à la vue de cette chambre sombre et n'ayant sûrement pas été entretenue durant des semaines. Un courant d'air glacé me fouetta en plein visage. J'entendis alors une quinte de toux qui m'était familière et l'aperçut, près de la fenêtre, emmitouflée dans un châle épais malgré la chaleur du mois de mai, le regard rêveur.
Ma mère.
Celle qui m'aimait du plus profond de son cœur. Je m'approchai lentement de ma mère, qui était le doux refuge de mon âme tourmentée. Son regard bienveillant se posa sur moi, et je me pris à penser que malgré son état de santé précaire, elle trouvait toujours le moyen de me prodiguer un amour infini. La force de son amour maternel, était ma seule source de réconfort et de protection inépuisable dans ce monde impitoyable.
Je me rappelais les moments où enfant, elle me prenait dans ses bras pour me rassurer, éloignant ainsi mes peurs et mes tourments. Aujourd'hui encore, elle continuait de veiller sur moi, me couvrant de ses prières et de ses vœux, comme pour me protéger des malheurs qui planaient sur moi. Je ne cessais de me remémorer les nombreuses fois où elle faisait tout son possible pour calmer mes pleurs avant l'arrivée de mon père qui détestait m'entendre.
Mais malgré toute sa douceur et sa bienveillance, je ne pouvais m'empêcher de ressentir une profonde tristesse en voyant son état de santé, déclinant. Mon cœur se serrait à chaque fois que je la voyais souffrir en silence, cachant avec courage les séquelles des maltraitances qu'elle subissait de mon père. Je ne comprenais pas comment quelqu'un pouvait maltraiter une telle âme pure.
Il la tenait pour responsable de la disparition de mon frère aîné, alors que j'étais un tout petit-enfant.
Elle l'aimait encore depuis les profondeurs de son être.
Je souhaitais avec ferveur pouvoir soulager sa peine, lui offrir la paix qu'elle méritait, mais je me sentais parfois impuissant face à l'emprise qu'avait mon père sur elle ... Et sur moi également.
Je me suis toujours promis de rester à ses côtés, de la protéger autant que possible, et de lui rendre la tendresse et l'amour qu'elle m'avait toujours prodigués. Ma mère était ma lumière dans l'obscurité, mon rocher dans la tempête, et je souhaitais faire tout ce qui était en mon pouvoir pour être à la hauteur de l'amour inconditionnel qu'elle m'offrait chaque jour.
Elle me tira alors de ses pensées en me disant avec sa voix douce, qui m'avait tant manquée :
- Evander, mon chéri, tu m'as tant manqué. Mon fils adoré, je me languissais tant de te voir.
Mon visage se fendit d'un énorme sourire et je me précipitais pour l'étreindre, sa douce odeur m'avait tant manqué. J'enfouissais ma tête dans son cou comme lorsque j'étais petit, cela avait le don de me calmer instantanément.
Je soufflais :
- Moi aussi maman, je n'ai pensé qu'à toi.
Après être restés comme cela de longues minutes, je décidais de la laisser se reposer et d'aller retrouver le petit Mattia afin de lui demander une visite guidée de la demeure.
J'étais arrivé dans le hall lorsque j'entendis une voix qui m'était inconnue s'échapper du bureau de mon père. Je croyais avoir entendu le nom de famille "Taylor". C'était celui de Béatrix, mais n'étant pas sûr, je décidais de m'approcher afin d'en savoir plus.
En m'approchant, j'entendis alors une voix, celle de mon père lancer :
- Mais voyons, c'est impossible, il ne serait pas bête au point de revenir à Londres
Mais de qui parlaient-ils ?
La voix que j'entendais à présent distinctement - celle d'un homme - asséna :
- Mais puisque je vous dis que si, son retour est sûrement dû aux substances amnésiques que nous lui avons fait ingurgiter avant sa fuite. Il ne sait pas qu'il est en danger ici et c'est tant mieux pour nous. Des hommes ont été envoyés à sa recherche. Nous sommes sûrs qu'il s'agit de lui, de William Taylor.
Je m'éloignais de la porte en vitesse et remontais dans mes appartements. Je me faisais du souci pour rien, il y a sûrement une tonne de personnes portant le nom de Taylor. Et puis, si Béatrix à des problèmes, cela ne la concerne qu'elle. Elle m'avait bien fait comprendre qu'elle ne souhaitait pas se lier d'amitié ou de sympathie avec moi.
J'entendis soudain de petits coups à la porte, j'ouvrais doucement avant de me rendre compte que ce n'était que, Mattia. J'avais complétement oublié que je voulais visiter le manoir, je m'apprêtais à lui demander lorsqu'il me dit en tendant une lettre :
- Monsieur Evander, vous avez reçu du courrier.
Étrange. Personne ne m'avait jamais envoyé de lettre. Qui cela pouvait-il bien être ?
Je l'ouvris et son contenu me surprit :
Cher Evander,
Je me permets de vous écrire cette lettre, non pas en tant que l'aimable hôtesse que je devrais être, mais plutôt en tant que celle qui se doit de faire amende honorable. Je me sens profondément honteuse de la manière dont j'ai agi envers vous lors de notre première rencontre.
Je le conçois, mon attitude n'a pas été à la hauteur de l'accueil que vous méritiez. Vous avez été courtois et bienveillant, alors que je vous ai jugé trop hâtivement. Je m'en repens sincèrement.
Mon tempérament impétueux m'a souvent joué des tours, mais je comprends aujourd'hui qu'il ne doit pas être une excuse pour blesser autrui. Vous avez été un invité poli, et pourtant, je n'ai pas su vous accueillir comme il se doit.
Je vous présente donc mes excuses les plus sincères pour cette première impression désastreuse. Je souhaite que nous puissions repartir sur de meilleures bases et que vous puissiez me pardonner ma méprise.
Dans l'espoir de recouvrer votre estime, je vous prie d'accepter, Cher Evander, l'expression de mes sentiments les plus respectueux.
Bien à vous,
Béatrix Taylor
Je me mis à sourire, au moins, elle savait s'excuser, peut-être devrais-je lui laisser une chance ?
Je décidais donc de lui parler de ce que j'avais entendu plus tôt, qui sait ? Peut-être que cela la concerne en effet ?
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Hellooo sweeties !
Hope u're fine ?
Honnêtement, je me suis fait violence pour finir ce chapitre parce que j'avais un peu de mal donc j'espère qu'il sera à la hauteur de vos attentes.
P.-S. : Le manoir en média je l'ai fait moi-même avec Artbreeder, vous en pensez quoi (il est pas censé être beau hein, c'est fait exprès) ?
Bisouuu <33 !!
~Xiomara JASPEA~
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