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Chapitre 58

Joâo n'avait pas annoncé à son cadet qu'il avait rompu sa relation avec la violette, mais il n'en n'eut pas besoin. Car au vu de la mine affligée de la brunette qui essayait tant bien que mal de faire comme si tout allait bien, la discussion qu'elle avait due avoir avec le premier des fils se devinait facilement.

Elle dormit chez elle, cette nuit-là, et celles qui suivirent.

Soraia arrivait plutôt bien à cacher sa peine.

En fait, elle s'en réjouissait.

Parce qu'elle se rendait compte que le mafieux ne l'avait pas fait souffrir, finalement. Sur le coup, ça avait fait mal, sans aucun doute. Mais c'était une réaction totalement humaine et naturelle. Bien sûr, elle avait eu les vingt-quatre-heures suivantes un peu déprimées.

Et maintenant, tout allait mieux.

Elle ne pouvait s'empêcher de sourire.

C'est qu'elle avait réussi à tenir sa promesse. À ne pas développer de sentiments amoureux envers quiconque. Oui, bien sûr qu'elle avait ressenti quelque chose lorsqu'il l'embrassait ou touchait son corps. Mais elle était simplement attachée à lui.

Et elle se rendait compte qu'être attaché à quelqu'un ne signifiait pas forcément être amoureuse de lui.

Victoire sur ses démons intérieurs.

- Soraia !

Inacio était assis dans le salon avec son ainé lorsqu'il interpella la jeune femme.

- Oui ?

- Nous aurions besoin de toi ce soir.

Elle acquiesça tout en s'avançant vers les deux hommes, se demandant ce qu'ils attendaient d'elle.

- Nous avons une réunion à haut risque, ton aide serait précieuse.

Le visage de la brunette se figea, alors qu'elle s'asseyait sur un fauteuil. Elle n'avait aucune envie de raccompagner ses patrons à l'un de leurs petits comités illégaux et se retrouver coursée par l'armée, à les voir tuer de sang-froid tous ceux qui se dressaient sur leur chemin.

- C'est que... Commença-t-elle d'une voix peu rassurée.

- Ne savons pertinemment que tu ne souhaites pas nous raccompagner à une soirée de ce type. Commença à expliquer Inacio. L'un de nos contacts pour la drogue vient nous rendre visite. Ils nous propose une réunion de négociation dans un établissement de Lisbonne, qui n'est pas en lien avec la Mafia. C'est un cartel Américain nommé La nouvelle génération de Jalisco, et depuis notre dernière rencontre qui s'était transformée en altercation, on les soupçonne de s'être ralliés aux Zetas et Golfos, qui ont décidé il y a peu de nous déclarer la guerre.

- Et... ma place dans tout ça ? Interrogea la portugaise.

- Nous n'avons pas trouvés tous les plans des bâtiments où nous nous rendons. On a cependant noté la présence de caméras de surveillance, probablement pour permettre à leurs hommes de tout surveiller et planifier. Comme nous craignons sérieusement une embuscade, nous te demandons de tout contrôler, à distance : de la villa avec ton ordinateur. C'est dans tes compétences, nous le savons pertinemment.

- L'accès aux caméras est probablement sécurisé.

- Tu as l'après-midi et le début de soirée pour surmonter ces difficultés.

- Et si je n'y arrive pas ?

- Tu y arriveras. Répondit froidement Joâo.

- Admettons que j'y arrive : je surveille... et je fais quoi si quelque chose se passe ?

Inacio sortit alors une petite boite de sa poche pour l'ouvrir. Elle fronça les sourcils en apercevant plusieurs oreillettes et boucles d'oreilles de style grimpeur, vous savez celles qui partent du lobe et montent jusqu'en haut en suivant la courbe du quartilage. L'homme s'empara d'une paire d'écouteurs pour les tendre à la jeune femme :

- C'est un matériel d'espionnage, de petits micro et récepteurs sont placés dans les bijoux, que nous porterons. Il y a un problème, tu nous préviens. Et à l'aide des caméras de surveillance, tu nous guides vers la sortie la plus sûre.

- Une fenêtre s'il le faut. Rajouta Joâo. Nous n'avons aucune idée de la pièce où nous serons, elle pourrait se situer au sous-sol comme au troisième étage.

- Quelle est l'adresse ?

La Parrain lui tendit un post-it avec le lieu écrit dessus, et elle s'en empara pour le fourrer dans sa poche, avant de dire :

- Pourquoi y aller alors que vous êtes persuadés du piège !

- La Grande Européenne ne fuit pas. Nous affrontons, et une fois la victoire obtenue nous étendons notre dominance.

- N'oublie pas, les faiblesses ne doivent pas exister. Souligna sèchement Inacio.

- C'est beaucoup de responsabilités pour moi, quand-même... Dit-elle visiblement peu tranquille à l'idée de devenir garde du corps pour mafieux.

- Assure-toi juste qu'on en sorte vivant.

Elle déglutit :

- Ce n'est peut-être pas un piège, si ça se trouve.

- À notre dernière rencontre ils ont essayés de nous arnaquer, on a donc, après une légère altercation et un mort de leur côté, baissé le prix de dix millions. Je pense ils n'ont pas apprécié.

Soraia blêmit.

Surtout, qu'ils ne viennent pas se plaindre d'avoir des ennemis...

- Vous les avez tués parce qu'ils vendaient trop cher ?

- Non, voyons, renchérit le deuxième fils en haussant les épaules. Nous sommes très bon négociateurs, on aurait pu gagner de l'argent sans trop de casse.

Mais...

La brunette attendait ce « mais » avec une certaine impatience, et ce fut Joâo qui renchérit :

- Mais il a prononcé le prénom du Parrain.

Soraia s'étouffa avec sa propre salive, et mit un bon bout de temps de stopper sa quinte de toux, relevant la tête avec horreur vers ses deux patrons :

- Je... Il... Pardon ?! Mais moi aussi j'ai dit son prénom l'autre jours... Continua-t-elle d'une voix nerveuse, imaginant son cadavre en décomposition enterré au fond du jardin.

- Remercie la providence. Lâcha le cadet de manière neutre avant de se lever, en compagnie de son frère :

- Nous partons à dix-neuf heures.

Et ils sortirent du salon, laissant la jeune femme livide.

Elle allait devoir être l'ange gardien de deux mafieux bien dangereux qui ôtaient la vie des autres... parce qu'ils avaient prononcés un prénom ! Mon Dieu, mais pourquoi elle se fourrait toujours dans des galères pas possibles ?

Pourquoi, surtout, malgré cette énième info sur le noirceur des deux hommes, elle appréciait se trouver de leur côté ?

Elle soupira, dépitée, et se leva à son tours pour monter dans sa chambre.

Elle avait du travail : intégrer toutes les caméras du fameux bâtiment.

C'est ainsi qu'elle se retrouva à courir commune débile dans la villa, à dix-huit heures cinquante-neuf, pour retrouver les deux frères en train d'enfiler leurs vestes, près de la porte d'entrée. Elle s'arrêta, soulagée de ne pas les avoir loupés, et posa ses mains sur ses genoux le temps de reprendre son souffle. Les mafieux l'observaient en plissant des yeux, ne comprenant pas ce qu'elle voulait.

- Oui ? Tenta Inacio, car ils étaient pressés et ne comptaient pas arriver en retard.

La brunette se redressa, sourit nerveusement, avant de leur transmettre quelques feuilles.

- Voilà les plans du bâtiment que j'ai réussi à avoir, si vous avez le temps de les lire dans la voiture pour avoir quelques repères.

Joâo se saisit des papiers :

- Où as-tu trouvé ça ?

- J'ai fait une petite visite dans les dossiers privés de l'entreprise qui a dû leur essuyer un dégâts des eaux l'année dernière, ils avaient gardés les plans de certaines salles. Il n'y a pas de sous-sol donc heu... s'il y a un problème on trouvera toujours quelque chose menant à l'extérieur.

- Tu as réussi à pirater leurs caméras ? Demanda le deuxième fils, bien qu'il se doute déjà de la réponse.

- Bien sûr, ils avaient une bonne sécurité, mais très utilisée de nos jours donc j'ai facilement pu identifier les limites et infiltrer leur système. 

Elle ne put s'empêcher de rougir en voyant l'air de fierté se dessiner sur les visages de ses interlocuteurs. La jeune femme sourit timidement, et son visage rayonna lorsque les deux hommes lui lancèrent en même temps un simple « merci », mais si sincère. Juste avant de fermer la porte derrière eux.

Joâo et Inacio se lancèrent un simple regard, signifiant à l'autre ce qu'ils pensaient.

Ils avaient de la chance de l'avoir.

Soraia avait demandé l'accès au bureau de Joâo, pour pouvoir utiliser le grand écran plat et transparent qu'il possédait. Ça lui permettait d'avoir une vue sur l'ensemble des caméras du bâtiment, et gardant son propre ordinateur pour afficher les plans, au cas où un problème arrivait. Elle n'avait malheureusement pas pu activer le son, car aucune des caméras présente ne possédait ce option, et encore moins un minime micro piratable. Elle pouvait seulement entendre les quelques paroles des deux frères, à travers les oreillettes qu'ils portaient et qui, heureusement, camouflées dans leurs boucles d'oreilles, n'avaient pas été découvertes. C'était étrange de les voir ainsi avec des bijoux, et à vrai dire elle n'avait jamais remarqué qu'ils avaient les oreilles percées.

La brunette vit donc les deux mafieux arriver dans la salle du rendez-vous, escortés par quelques membres du cartel. Ils avaient été désarmés, bien entendu, et malheureusement toutes leurs armes avaient été trouvées.

Probablement étais-ce un membre haut placé que cartel qui les attendaient, car celui-ci semblait être escorté d'un nombre d'hommes assez imposant.

Le dialogue commença, assez calmement. Joâo et Inacio gardaient cet air glacial sur leurs visages, de quoi montrer à leurs interlocuteur toute la puissance qu'ils contenaient en eux. Même à travers l'écran, elle sentait que l'aura imposante du premier fils en intimidait certains. 

Une heure de déroula ainsi, dans une véritable angoisse pour Soraia qui ne cessait de surveiller la moindre caméra, avec l'espoir qu'aucun problème ne survienne. Puis la discussion sembla s'agiter, et l'homme avec qui ils parlaient tapa violemment du poing sur le table. Les deux mafieux restèrent de marbre, mais l'individu s'excita encore plus.

Le deuxième fils releva sèchement sa manche gauche, dévoilant son tatouage. Comme un rappel à l'ordre. Ce qui sembla marcher car les membres de La Nouvelle Génération de Jalisto se refroidirent immédiatement.

Dans la pièce, il y avait Joâo et Inacio accompagnés de deux autres mafieux. Et également quatre américains. Leur chef fit un signe de tête à l'un de ses gardes qui ouvrit la porte, laissant entrer un autre homme, qui tête haute, plongea ses yeux dans ceux des Portugais. Les deux frères se figèrent immédiatement. L'individu commença à leur parler, et Soraia se retrouva frustrer à ne rien entendre.

Sauf cette phrase, prononcée par Inacio, sur un ton à glacer le sang :

- Sais-tu ce que la Mafia réserve aux traitres ?

La brunette se figea.

Ça ne disait rien qui vaille. Si l'un des membres de la Grande Européenne était passée de l'autre côté et se pointait ici...

Elle observa toutes les autres prises de vue qu'elle pouvait capter.

Rien d'anormal, pour l'instant.

Mais ça ne dura pas longtemps. Elle intercepta le regard du chef des américain qui avait fixé la caméra avec insistance durant quelques secondes.

Immédiatement, plusieurs hommes armées arrivèrent par différentes entrées du bâtiment, pour se diriger vers les escaliers.

Vers le deuxième étage.

- Vous avez raison c'est un guet-apens ! Cria-t-elle dans le micro, totalement paniquée. Elle vit Inacio grimacer, et la brunette se reprit immédiatement :

- Sortez tout de suite ! Je vous guide !

Joâo lança quelques phrases en italien aux hommes qui étaient avec eux, et ceux-ci hochèrent la tête.

En cinq secondes, les quatre mafieux avaient pris le pouvoir sur la salle. Inacio s'était jeté sur le fameux traitre, et serrait son cou entre son épaule et son coude, prêt à l'étrangler.

Deux américains tentèrent de l'assaillir, mais il fut rapidement défendu par ses acolytes. Soraia blêmit :

- Sortez, vous n'avez pas le temps de tuer tout le monde, ils sont déjà au premier étage ! Cria-t-elle. Mais aucun des hommes ne l'écouta, Joâo faillit se prendre une balle et assomma son adversaire le plus proche. Ça hurlait dans tous les sens, et l'un des deux individus qui accompagnait ses patrons était déjà bien amoché.

Le premier fils releva alors sa manche droit, laissant au traitre le loisir d'apercevoir le tatouage qui y était gravé. Les deux phrases.

Soraia fronça les sourcils et rapprocha son visage de l'écran.

L'homme avait blêmit, commença à se débattre comme si la vision de ces maximes le rendait fou. Inacio continuait à le serrer contre lui, et quand il commença à crier, laissant des mots étranglés et incompréhensibles sortir de sa bouche comme pour avertir ses coéquipiers, le jeune homme le tua.

Un craquement strident retentit dans les oreilles de la brunette.

C'était la nuque de l'individu que le mafieux venait de briser.

Ses yeux s'ouvrirent d'effroi en voyant le cadavre tomber à terre, alors que tous ses membres se mettaient à trembler. Les larmes lui montaient déjà aux yeux.

Alors qu'elle revoyait.

En boucle.

Le visage d'Ermolaï Kravstov, brûlé vif, lâcher son dernier soupir en la regardant elle, à travers la caméra de surveillance.

Son cerveau marchait au ralentit, alors qu'elle sentait sa vision qui se brouillait peu à peu. Elle tenta de se calmer, en vain, sentant sa respiration devenir de plus en plus suffocante.

Ce fut la voix ferme d'Inacio qui la réveilla :

- La violette ! Guide-nous !

Elle sursauta violemment, reposant son attention sur les écrans en face d'elle.

Allez, calme-toi, tu as quatre vies à sauver Soraia.

- À droite, tournez à droite !

Elle jeta un coup d'œil aux plans du bâtiment :

- Vous allez monter sur le toit, ils arrivent tous du rez-de-chaussée.

- Tu as une sortie ? Demanda Inacio alors qu'ils étaient en train de courir dans le direction qu'elle leur indiquait.

La brunette pianota quelques secondes sur son ordinateur.

- Oui. Deux hommes armés arrivent face à vous, passez quand même c'est votre seule option, dans toutes les autres direction ils sont cinq.

Les mafieux acquiescèrent, et au même moment deux mexicains arrivèrent effectivement. Il commencèrent à tirer sans même regarder où ils visaient, inondant le couloir de coups de feu. Joâo et ses hommes se plaquèrent dans l'embrasure d'une porte, et lorsque leurs adversaires cessèrent de mitrailler, ils se ruèrent vivement sur eux pour les plaquer à terre. Une balle frôla le deuxième fils à l'épaule le faisant saigner, mais il ignora sa blessure pour assommer l'homme qu'il tenait contre le sol, en profitant pour prendre son arme.

- Ils sont dix derrières vous, courez ! L'escalier de secours est au fond du couloir à droite !

- Bloque-les. Demanda Inacio d'une voix essoufflée, aidant l'un de ses coéquipiers sérieusement blessé à marcher, alors qu'on entendaient déjà des cris derrière eux. 

- Je... Je... Je ne peux pas.

Ho, bien sûr que tu le peux. Chuchota sa petite voix intérieur.

Non seulement tu le peux, mais en plus tu y as déjà pensé.

- L'ascenseur ! Cria-t-elle. Vous y serez avant eux ! Elle fit quelques calculs. Il met sept secondes à se fermer complètement, accélérez le rythme et vous êtes sauvés !

- Bien.  Lui répondit Joâo, qui lança quelques consignes à son homme encore valide afin qu'il coure vers ledit ascenseur pour l'appeler, tandis que lui-même se ruait vers son frère et le blessé pour les aider.

- Soraia, bloque-les ! Relança Inacio.

- Arrête...

Ce fut la seule chose qui réussit à sortir, faiblement, de la bouche féminine.

Elle pouvait court-circuiter la caméra de surveillance qu'on trouvait au milieu du couloir. Celle-ci exploserait et aveuglerait voire blesserait quelques une de leurs ennemis.

Elle avait déjà fait toutes les démarches.

Il ne te reste plus qu'à appuyer sur cette touche « entrer », Soraia.

Mais elle n'y arrivait pas.

Et les larmes dévalaient sur sa joue alors que d'une main tremblante elle ferma l'onglet, se reconcentrant sur les images et le son qu'elle avait face à elle.

Si tu ne le fais pas, il va y avoir des dégâts. Lui menaça sa petite voix.

TAIS-TOI, MAIS TAIS-TOI ! Fut la seule chose qu'elle réussit à lui répondre, hurlant ces mots qui résonnèrent douloureusement dans sa tête, accompagnés de quelques horribles souvenirs.

Au même moment, leurs poursuivants arrivèrent derrière les mafieux. Joâo se prit une balle dans l'épaule et jura. L'un des Américains arriva à les rattraper et se jeta sur Inacio, qui écopa d'un coup de couteau dans le bas du dos avant de rouler violemment à terre et tuer son adversaire avec l'arme qu'il avait volé plus tôt.

Ils s'engouffrèrent dans l'ascenseur, appuyant rapidement sur le bouton du dernier étage. Plus que sept secondes.

Deux balles dans l'arme d'Inacio.

Deux morts dans le camp adverse.

Les quatre mafieux qui se prirent chacun une balle avant que les porte ne se ferme enfin.

Et Soraia qui pleurait toutes les larmes de son corps.

Pensant qu'elle aurait pu appuyer sur ce putain de bouton, créer une surcharger électrique accompagné d'une explosion, pour éviter ce drame.

- On est sur le toit.

- Je vous vois. Devant vous, il y a un autre bâtiment, sautez dessus, l'écart entre les deux toits est de deux mètres environ. J'ai accès aux caméras de la rue, et des bâtiments alentours, je vous suis. Une fois arrivée sur l'immeuble, vous allez à son autre extrémité.

Ils s'exécutèrent tant bien que mal, malgré leurs nombreuses plaies, et leur quatrième équipier sur le bord de l'évanouissement.

- C'est fait.

- Je vous suis. Prenez l'escalier de secours extérieur, descendez. Vos poursuivants vous attendent en bas mais ne vous voient pas. Au deuxième étage, il y aura le toit d'un garage, vous montez dessus, arrivez dans le jardin d'un maison. Pas de chiens à ce que je vois.

- Nos motos ?

Elle pianota sur son clavier :

- Ils les ont brûlés. Je vous contact un taxi.

Inacio ricana méchamment :

- Un taxi qu'on sera obligé de vous tuer s'il nous voit dans cet état.

- Il est déjà en route. Vous attend dans trois minute cinquante devant la maison où vous êtes censés arriver.

- Soraia ! Gronda Inacio, peu enjoué face à ce plan. Mais trop enfouie dans son travail, la jeune hackeuse répondit calmement :

- Bien vous êtes au milieu de l'escalier de secours, je vous vois, encore deux étages.

- On voit le toit.

- Mon chauffeur arrive bientôt, mettez vos bandanas.

- Merde on ne commande pas un uber pour la Mafia réfléchis !

- Mettez vos bandanas, il ne posera pas de question c'est son travail.

- Et tu le paie avec quoi, hein ?

- Vous êtes en face du toit si je vois bien, sautez les autres ne vont pas tarder !

Ils s'exécutèrent tant bien que mal. Les deux frères, blessés à la jambes, commençaient sérieusement à s'essouffler et boitaient de plus en plus.

- Bien trois mètres de hauteurs entre votre niveau et le jardin, c'est faisable ?

Elle vit pour toutes réponse les quatre hommes qui sautèrent, jurant en entrant en contact avec le sol dur. Au même moment, une voiture noire arriva et se gara devant le maison.

- C'est mon taxi, entrez.

- Il vient d'où ? Demanda Joâo d'une voix méfiante.

- Merde faites-moi confiance et entrez, les autres se dirigent vers vous et arrivent dans deux intersections, ils ont des chiens !

En entendant la voix paniquée qu'usait la portugaise, ils s'exécutèrent pour monter dans le véhicule. Le chauffeur leur lança à peine un regard, allumant le moteur et démarrant en trombes.

- Comment tu le paie ?

Soraia bégaya, perdit toute l'assurance qu'elle avait jusqu'ici et qui sortait d'on ne sait d'où :

- Heu... je vous sauve la vie et vous le payez.

- Vous allez où messieurs ? Demanda calmement l'individu.

- Faites-moi confiance. Répéta Soraia dans le micro, d'une voix fébrile.

- Il est clean ?

- Heu... je... enfin, il fait du bon travail.

- D'où sort-il ? Ordonna le premier fils d'une voix imposante. Soraia rougit bien que personne ne puisse la voir, très mal à l'aise :

- Du Dark net. Je... je suis désolé j'ai paniqué ! Je...

- Laisse. La coupa sèchement Inacio, qui observa leur conducteur quelques instants.

- On te laisse, à tout à l'heure...

Ce fut la seule information à laquelle Soraia eut le droit avant d'entendre que ses deux patrons venaient de couper court à leur contact, enlevant et éteignant leurs oreillettes. Surprise, elle tenta d'activer la localisation de celles-ci, mais en vain.

Elle décida alors de suivre la voiture du taxi à travers les caméras de surveillance de la ville, mais pour très vite abandonner. De toute façon, savoir où se trouvait le médecin, l'hôpital, ou qu'importe le lieu clandestin où les mafieux se rendaient pour se faire soigner, elle n'en avait un peu rien à faire.

Là, la seule chose dont elle avait besoin, c'était de prendre un bon bain chaud, et essayer de se détendre un peu. Parce qu'elle tremblait encore, sous le coup de l'émotion.

Du désespoir d'avoir revécu l'évènement le plus traumatisant de sa vie.

La mort d'Ermolai Kravstov.

Elle était derrière les caméra, ce jour-là. Sauf qu'elle ne suivait pas à la trace ses coéquipiers comme aujourd'hui, mais espionnait l'une des plus grandes banques de Russie.

Mais qu'importe, ça revenait au même.

Parce que la surtension électrique, c'est ce qui avait tué le millionnaire.

C'est exactement ce qu'elle avait failli remettre en place aujourd'hui, pour faire exploser les caméras et sauver ses patrons.

Elle gémit à cette pensée.

Oui, elle a été innocentée, blablabla, il ne fallait pas qu'elle s'en fasse.

Mais un traumatisme est un traumatisme et reste tout aussi dangereux, qu'importe la place qu'on a réellement eue dans l'histoire.

Cependant, Soraia n'arriva pas à se lever de son fauteuil. Ses yeux restèrent rivés sur l'écran en face d'elle, qui semblait l'attirer comme un aimant. Elle soupira bruyamment, se disant qu'au point où elle en était, de toute façon, elle n'avait plus rien à perdre. Alors la brunette ralluma l'appareil. Les deux mafieux venaient quand même de lui raccrocher au nez, et par pure question de principe, elle avait décidé de tenter de pirater leurs écouteurs à distance. Pour les rallumer. Juste pour leur montrer que s'il y avait bien un domaine dans lequel elle était à l'aise, c'était l'informatique. Et surtout, étant donné qu'elle venait quand même de leur sauver la vie, elle méritait mieux que ça. 

À quelques kilomètres d'ici, dans la voiture, Inacio avait cessé le détailler leur chauffeur. Il lança un regard entendu à son frère, puis enleva calmement son bandana. La personne qui était au volant lança un regard dans le rétroviseur.

- Les deux frères, en personne. Dit-il en souriant.

- Elle t'a appelé toi ?

- Apparemment. Plutôt douée, votre violette.

Joâo grinça des dents.

- Tu sais où nous emmener.

- En effet.

- Depuis quand tu figures sur le Dark Net ? Renchérit Inacio. Aldo était un membre de la Mafia. Un externe, comme Soraia, mais qui avait prêté allégeance et montrait avec fierté son tatouage d'appartenance.

- Depuis toujours. Mais je me cache, c'est difficile de me trouver.

- Comment a-t-elle fait ?

- Elle est douée, je te dis, dit-il en haussant les épaules. Mais je ne savais pas que Soraia Sonhador faisait partie de la Mafia.

- Comment connais-tu son nom ? Demanda froidement Joâo.

L'homme sourit en coin.

- Elle est de la Mafia ?

- Simple loyauté. Mais comment connais-tu son nom ? Redemanda brusquement Inacio, prononçant distinctement chaque syllabe de sa question.

- J'avoue que j'ai été étonné qu'elle me contact subitement pour faire taxis. Dit-il en ricanant. Elle a dû réussir à me localiser, probablement. C'est fou non, en quelques secondes cette jeune femme vous a sorti d'une embuscade, a fait un tour sur le Dark Net pour me trouver moi, qui suit bien caché. Elle m'a tracé pour vérifier si j'étais à Lisbonne avant de me contacter et activer mes notifications à distance pour que mon téléphone se mette à vibrer. C'est un petit génie que vous avez là, je ne sais pas si tu te rends compte.

- Pourquoi elle t'as appelé toi ? Le brusqua Inacio.

- J'avoue, normalement mon métiers c'est réceptionner les morts et tout nettoyer. Il rigola en observant les quatre hommes derrière lui. Vous, vous n'êtes pas tout à fait mort, quoiqu'en très mauvais état.

- Aldo. Le reprit dangereusement Joâo, signifiant qu'il attendait une réponse à la question de son cadet. L'homme ne savait pas que les deux frères étaient les fils Osabio, mais les avait déjà fréquentés, assez pour savoir que l'aura qui émanait d'eux n'était qu'un avant-goût de leur puissance.

- J'ai connu une partie de sa famille.

- Qui ? Siffla le deuxième fils, ayant envie de taper dans quelque chose rien qu'à l'idée de repenser à Prokhor. Et même à Tamryn, surtout en pensant que ce garçon avait été le premier -et dernier jusqu'à ce jour- amour de Soraia.

- Du côté Sonhador.

- Sa mère ? Ne ment pas, nous avons étudié son dossier en profondeur, cette femme était blanche comme de la neige. Aucun infraction, même un simple vol en supérette. Alors connaitre quelqu'un qui est payé pour nettoyer les bains de sangs...

Inacio eut pour tout réponse un regard lourd de sens de la part de son interlocuteur, à travers le rétroviseur. Le dénommé Aldo ne souhaitait visiblement pas lui en dire plus.

- Dis-moi.

- Vous ne pouvez pas ainsi entrer dans la vie privée des gens.

- On va se gêner, dis-moi.

Le chauffeur soupira, laissant son regard fixer la route face à lui. Sachant pertinemment que ça allait immédiatement le faire changer d'avis, Joâo lâcha calmement, d'une voix presque lasse :

- C'est un ordre.

En effet, Aldo était très fidèle à la Grande Mafia Européenne. Et par ce tatouage dessiné sur leurs bras gauche, signifiant le statut qu'ils occupaient, les deux frères était hiérarchiquement supérieur à lui. Il étaient sous leurs ordres.

Il aimait bien Joâo et Inacio. C'était deux garçon qu'il connaissait depuis de nombreuses années et avait appris à apprécier malgré leurs tempéraments si froids que s'en était flippant. Les deux mafieux semblaient assez aimés de Getulino pour une raison qu'il ignorait, mais en même temps ils étaient de véritable petits prodiges depuis leurs plus jeunes âges, donc ce n'était pas bien étonnant.

Les deux frangins étaient de véritables armes de destruction massive. D'un pouvoir incontestable et d'une valeur inestimable.

- Son père.

- Pardon ? Gronda Inacio.

Car en effet, le père de Soraia n'avait jamais reconnu l'enfant, abandonnant la pauvre mère avant la naissance. Il n'avait jamais redonné de nouvelles.

- Je ne l'ai jamais vu, on a fait des affaires ensemble.

- Tu es en train de me dire que Soraia est la fille cachée d'un criminel.

- Ce n'est pas un tueur.

- Elle sait ? Demanda Inacio d'une voix agressive.

- Oui, elle sait que j'ai connu son géniteur. Mais inutile d'aller plus loin, elle a toujours refuser d'essayer de le tracer, ce qui serait pourtant possible avec un peu d'entrainement et à travers le numérique. Elle ne veut pas le rencontrer. Elle ne l'a jamais connu, il ne lui a jamais manqué, alors elle refuse de s'y mêler.

Un léger silence prit place dans la voiture. L'un des coéquipiers des Osabio, celui qui était le plus mal en point, s'était évanouis. Joâo avait dû lui faire un garrot au mollet car il perdait trop de sang.

- Vous ruinez ma voiture, grommela Aldo. C'était un Portugais de quarante ans, très bien conservé car il en paraissait trente. Issu de l'immigration depuis quelques générations, c'était un homme métissé, et certains de ses ancêtres étaient originaires du Senegal.

- Tu ne nous a pas tout dit. Lui lança Joâo, qui avait très bien deviné que l'homme leur cachait une partie de l'histoire. Celui-ci ricana nerveusement et dit simplement :

- Vous savez, quand on se lance dans une carrière de pirate informatique, on tombe toujours sur des gens qui finissent par nous servir de maitres. Comme partout, en fait.

Inacio insista d'une voix posée :

- Qu'est-ce que la violette ne sait pas ?

- Elle ne sait pas qu'en réalité, elle connait son père.

Les deux mafieux se figèrent. Ils avaient deviné la fin de l'histoire, sans aucun mal, mais Aldo continua, tout en ralentissant car ils arrivaient à destination :

- Son père est un hackeur. Un grand hackeur, ce don qu'elle a c'est dans ses gènes. Elle l'a rencontré dans les tréfonds d'internet, ils ont pris contact, sous pseudonymes bien-sûr, et il lui a enseigné tant de choses...

- Ils parlent encore ?

- Non, c'est un maitre, une personne qui l'a aidé à progresser alors qu'elle n'était qu'une adolescente pour ensuite s'éclipser.

- Pourquoi ne pas lui avoir dit ?

- Parce qu'elle ne voudrait pas savoir. Cette gamine a déjà une vie bien compliquée, pas besoin d'être au courant que son père, qui l'a renié, lui a servi de prof illégal pendant quelques temps.

- Tu as encore contact avec lui ?

- Non, il est peut-être mort, peut être en vie. Peut-être marié avec trois enfants et un chien, j'en ai aucun idée puisque la seule chose que je sais sur lui c'est que c'est un homme, assez vieux pour avoir une gamine de vingt ans.

Les deux frères acquiescèrent simultanément, tandis que la voiture s'arrêtait. Ils étaient arrivés à la villa de Getulino, où les attendaient probablement quelques médecins. Le Parrain marchait vivement à leur rencontre, et en voyant l'état de ses fils et ses hommes, il hurla des ordres à quelques soldats qui l'accompagnaient. Ceux-ci vinrent aider les blesser, pour les emmener vers l'infirmerie.

Aldo décida d'accompagner ses passagers jusqu'à celle-ci, et Inacio recommença à lui parler :

- Son père, c'est lui qui t'as appris à te cacher sur le Dark Net, je me trompe ?

- En effet, on a fait un échange de bons procédés répondit-il ironiquement.

- C'est comme ça qu'elle t'a trouvé, c'est lui qui lui a appris.

- Oui. Elle était encore jeune à l'époque, quatorze ans je dirais.

- Leur contact a duré combien de temps ?

- Deux ans.

- La mère de Soraia était-elle au courant, pour son mari ?

- Aucun idée, mais je ne pense pas. Comme tu l'as dit, cette femme était blanche comme neige.

- Donc quatre ans qu'elle n'a pas communiqué avec son père ? Continua à questionner Inacio, de plus en plus intrigué par cette histoire. Comment Soraia, une fille d'apparence si banale, pouvait avoir en réalité une vie si compliquée ?

- Ce n'est pas son père, Inacio. C'est un individu qui est venu l'aider à grimper les échelons. Et c'est aussi l'homme qui a mis enceinte sa mère, en effet, mais ça elle n'en n'a aucune idée.

- Il faut lui dire.

- Je suis de la Mafia, et parle avec les grands. Je ne suis pas con, j'ai su avoir des déduction moi-même, et je sais que vous tenez à cette fille. Alors si c'est vraiment le cas, ne lui dites jamais la vérité, ou seulement si un jour elle vous le demande.

- Comment veux-tu qu'elle me demande une chose qu'elle ignore. Grogna-t-il.

- De la même manière que lors de leur rencontre, ce n'est pas son père qui est venu à elle, mais elle qui est venu à lui. Si un jour elle devient si faible, ou si forte, qu'elle aurait besoin de connaitre sa figure paternelle. Alors là, on pourra lui dire. Et dans tous les cas ça ne changerait rien à sa vie, car pour le retrouver après c'est probablement une mission impossible. Surtout qu'il est peut-être mort, enterré six pieds sous terre depuis des années.

Le mafieux grommela, bien que dans le fond il fut convaincu par le discours de son interlocuteur. La porte se ferma entre eux, et un médecin le força à s'asseoir, lui donna un bout de tissu dans lequel mordre, et commença à retirer la balle qui s'était logé de sa cuisse.

Sa mâchoire craqua douloureusement alors qu'il retenait ses râles de souffrance.

Donc comme ça, Soraia connaissait bien Aldo, un malfaiteur ayant pour vocation de nettoyer les scènes de crimes avant l'arrivée des forces de l'ordre. Et cerise sur le gâteau, son père était un puissant hackeur qui n'était visiblement en aucun lien avec la Mafia ou l'un de ses alliés, sinon Aldo l'aurait su.

Eh bien, dire que de base on était partie de la simple histoire d'une jeune femme qui cherchait un emploi de femme de ménage...

⭐⭐⭐
Alala gros chapitre aujourd'hui... Il va servir de compensation parce que désolé mais je ne publierais pas jeudi prochain. Je suis en partiels donc ne vais jamais avoir le temps.

Sinon
Trop de révélation
Mdr
Il fait je je vous avoue, l'apparition du père de Soraia n'étais pas prévue. Mais genre pas du tout du tout, je l'ai imaginée au milieu de chapitre et n'aurais jamais pensé faire ça. J'ai d'ailleurs beaucoup hésité à supprimer ce passage, parce sur j'ai l'impression que ça fait un peu trop de l'avoir rajouté dans l'histoire
Bref dites moi ce que vous en pensez !

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