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Chapitre 46

Soraia aurait bien aimé s'isoler après cette réunion mouvementée. Elle se rendit dans le jardin d'hiver de la villa. La véranda était tout à fait charmante, décorée de nombreuses plantes, de toutes les tailles et toutes les formes. Elle respira à pleins poumons l'humidité et la chaleur qui régnait dans la pièce.

Mais un bruit la tira brusquement de ses pensées. Elle se retourna et aperçut Joâo, qui l'observait calmement. Cet homme restait si beau. Ses cheveux charbons tombaient légèrement dans son cou. Son visage était dur mais si attirant. Sa peau halée reflétait la vie rude qu'il avait vécu jusqu'ici.

Il s'avança vers elle, sans un mot. S'arrêtant à quelques millimètres de son corps. La brunette n'avait pas bougé, observant son interlocuteur de manière stoïque. C'était un mafieux, et cette constatation, en même temps que lui donner froid dans le dos, la remplissait d'une certaine excitation.

Il posa sa main sur sa joue, observant l'hématome qui ornait sa mâchoire. La jeune femme se laissait faire, régulant sa respiration du mieux qu'elle pouvait.

Joâo finit par se pencher vers elle, séparant les derniers centimètres qu'il leur restait. Il sembla hésiter, une petite seconde, de terminer son geste. Elle ne bougeait pas, ne semblait pas vouloir partir. Alors, doucement, il posa ses lèvres sur celles de la brunette.

Celle-ci ferma instinctivement les yeux et ses petites mains se posèrent sur le torse masculin qu'elle se mit rapidement à parcourir pour finir par glisser dans son cou. L'homme, lui, se contentait de poser sa deuxième main sur la deuxième joue de sa partenaire, faisant bouger leurs lèvres ensemble en une danse harmonieuse. Ses baisers étaient froids mais si envoûtant, elle sentait son corps comme entrer en combustion. Son esprit se donnait entièrement au premier des fils, dont les caresses la faisaient succomber. Inacio et Tamryn disparaissaient de sa tête, elle se concentrait sur lui. Sur lui seul.

Il avait l'odeur de la pluie après l'orage.

Elle ne l'avait jamais remarqué avant, mais ça sonnait comment une évidence. Elle se laissait happer par cet homme, entrouvrant sa bouche pour y laisser passer sa langue, dont le contact lui donna une agréable chair de poule.

Joâo finit par se séparer d'elle, enlever ses deux mains chaudes de son visage. Il observa quelques secondes ces magnifiques yeux violets. Il aurait bien aimé savoir ce qu'elle pensait, à cet instant. Mais préférant la laisser à ses pensées et se doutant qu'elle devait avoir besoin de calme pour réfléchir après les évènements des dernières heures, il partit s'asseoir dans un coin de la pièce. Sortit son téléphone de sa poche et se plongeant rapidement dans son monde.

Soraia resta planté là, ne sachant pas quoi faire et essayant de remettre de l'ordre dans ses pensées. Elle sentait avec facilité ses joues avoir pris une teinte tomate. Et alors qu'elle se décidait enfin à bouger, la porte du jardin d'hiver s'ouvrit de nouveau. Laissant cette fois-ci place à Inacio, qui s'avança directement vers elle, ignorant son ainé qu'il avait aperçut du coin de l'œil.

– Navré de la tournure des évènements.

– Tu mens.

– Comment ça ? Dit-il en fronçant les sourcils.

– Vous êtes de la Mafia. Et tu savais très bien que ça allait finir par se savoir.

– L'on ne peut pas tout prévoir.

– Mais on peut éviter certaines choses ! Cria-t-elle d'une voix désespérée, se surprenant à elle-même d'utiliser un tel ton envers son patron.

– Connaissant Anastasia elle a pourtant bien réfléchi avant de t'envoyer ici.

– Je ne blâme pas Ana d'avoir déclenché cette histoire. Je vous accuse, vous, d'avoir décidé qu'elle s'écrive ainsi.

– Développe.

La brunette soupira, haussa les épaules d'un air désespéré avant de dire :

– Parce que tu crois vraiment que j'apprécie de la situation ?

– Travailler avec la Mafia est un honneur.

– Oui mais justement moi je n'ai jamais voulu être impliqué à une quelconque organisation criminelle ! Moi, ce que j'ai toujours voulu, c'est me retrouver derrière un écran et vivre ma vie au milieu des algorithmes et lignes de chiffres ! Tu sais ce que je veux ? C'est m'épanouir putain, juste m'épanouir ! Alors oui j'ai choisi de rester dans votre Mafia à la con, mais...

Elle fut coupée dans son élan par l'homme qui répliqua calmement :

– N'insulte pas la Mafia.

– J'insulte qui je veux !

– C'est que tu tiens peu à ta vie. Elle blêmit, mais n'eut pas le temps de se justifier que son interlocuteur passa de manière négligée sa main dans ses cheveux avant de continuer :

– Je ne suis pas venu pour parler de ma famille, mais de la tienne.

La jeune femme eut un mouvement de recul, répliquant sur la défensive :

– Quoi ?

– Parle-moi d'eux.

– Vous savez déjà tout.

C'était bien là l'un des plus gros mensonges qu'elle eut à débiter.

– Tu mens. La portugaise frissonna, voyant devant ses yeux défiler des flash-back de bleus sur son corps et baisers sur sa peau. Elle aperçut du coin de l'œil un léger mouvement. C'était Joâo qui venait de poser son téléphone, attiré par la discussion qui se passait entre son cadet et leur femme à tout faire. Il lança même d'une voix complètement impassible, à en donner des frissons dans le dos :

– Tu empestes la peur.

Ce mec avait un problème avec la peur, vraiment. Un problème maladif, même.

– C'est faux. Avait alors répondu la portugaise de la voix la moins convaincante qu'il puisse exister.

Pour tout réponse, le mafieux la fixa froidement quelques secondes avant de détourner le visage pour observer l'extérieur à travers les baies-vitrées de la véranda.

– Parle de Meleti.

– C'est mon grand frère, il a trente ans, je le vois rarement, il habite en Russie. C'est un bodybuilder, au niveau amateur.

– Vous êtes proches ?

– Sans plus ni moins. Souffla-t-elle, ne voyant pas où il voulait en venir.

– Il n'est pourtant venu te voir qu'une seule fois à White Wan.

Son corps se crispa à l'entente du nom de la prison où elle avait vécu pendant un an, et la brunette se contenta d'hocher la tête.

Oui, Meleti n'était venu qu'une fois. À la fin de son incarcération. Juste pour venir montrer son soutien alors que même Tamryn l'avait totalement lâchée, pour se retourner violemment et pleinement contre elle. En fait, les deux frères ne s'aimaient pas. Donc quand le premier avait appris que les liens qui unissaient sa sœur adoptive et son cadet étaient définitivement rompus, il avait été comme satisfait de la situation, quoique peiné et retourné par le comportement du blond et de son père.

– Tamryn est passé plus souvent.

– Je suis plus proche de lui, c'est normal. Elle lâcha un sourire faux, se rappelant des moments douloureux et fort en émotion que ces visites avaient donné.

Persuadé que le frère battait tout autant la jeune femme que le père, Inacio croisa les bras sur sa poitrine.

– Jure-moi, droit dans les yeux, que ta relation actuelle avec lui est bien.

– Elle l'est.

– Et Prokhor ?

– Quoi Prokhor ?

– C'est un bon père ?

Soraia déglutit difficilement, souffla un bon coup.

– Ce n'est pas mon père.

– Ne fuis pas la question.

– Et toi arrêtes de m'en poser ! En plein désarroi, elle avait crié ces mots tout en cherchant à partir, juste se retrouver quelque part où elle pourrait enfin être seule avec elle-même et le silence. Hélas, Inacio la rattrapa par la poignet pour la forcer à se retourner vers lui :

– Je m'inquiète pour toi.

Elle resta là à le regarder quelques instants, légèrement sous le choc de ces paroles qui la touchaient profondément. Quelqu'un s'inquiétait pour elle. Son petit cœur tambourinait dans sa poitrine face à cette sorte de révélation. Elle leva les yeux au ciel, comme pour passer à autre chose, et tira lassement sur son bras pour se détacher de l'homme. Et elle recommença à parler :

– Je ne te crois pas. En fait je le veux vraiment, mais je n'y arrive pas ! Comment tu peux oser dire que tu t'inquiète pour toi tout en laissant ma vie tomber dans un gouffre ou je vais probablement mourir ? Tu n'as pas pensé une seule seconde que s'inquiéter pour moi, ça signifierait me laisser vivre en dehors de votre Mafia et vos menaces ! Que moi je demande juste un boulot entouré de personnes normales, que je veux juste souffler et arrêter de me démener nuit et jour pour tenter de survivre ou satisfaire les autres ?! Merde une existence normale me parait tellement utopistes que j'ai envie de pleurer dès que j'y pense ! On dirait que je sais faire que ça ! Pleurer face à votre putain d'égoïsme qui m'a foutu dans ce merdier !

– C'est toi qui as commencé à fouiller dans nos ordinateurs.

– Et c'est vous qui avez des choses à cacher !

– Ne me fait pas croire que tu es clean.

– Ce n'est pas ce que j'essaie de faire ! La jeune femme passait rageusement ses mains sous ses yeux pour essuyer des quelques larmes solitaires qui avaient commencées à couler.

– C'est totalement ce que tu essaie de faire.

– Et en quoi ça te dérange ?

– Ça me dérange dans le fait que je tiens à toi.

La gifle partit toute seule. Ou du moins, commença son trajet tout droit vers la direction de la joue du garçon. Tellement bouleversée par ces mots, Soraia n'avait rien trouvé de mieux que de taper son interlocuteur, comme pour se prouver à elle-même que les paroles qu'il disait n'avaient aucun sens. Elle ne voulait pas entendre ça. C'était trop douloureux. De se rendre compte que son corps s'embrasait et que ses joues rougissaient à l'entente de ces mots. Mais elle ne pouvait pas tomber encore plus sous son charme. Elle venait d'embrasser Joâo ! Mon Dieu, cette pensée seule lui donnait envie de pleurer. Elle avait embrassé le premier fils et continuait à se laisser séduire par le deuxième. Putain de merdre ! Ho, chut, Soraia, chut... Sanglotait sa petite voix.

Inacio avait bloqué la poignet de la jeune fille en plein élan, l'empêchant de le gifler. Mais son geste avait été si brusque que la brunette crut en un premier abord qu'il voulait la frapper, elle.

Dans la même demie seconde ses yeux s'ouvrirent d'effroi. De son bras de libre elle se couvrit le visage alors que son corps entiers se baissait pour éviter l'impact dont elle ressentait déjà la douleur.

Inacio resta quelques instant stoïque face à cette scène. Puis son corps se crispa de haine et ses yeux s'assombrirent. Il croisa le regard de son frère qui semblait tout aussi prêt que lui à faire un meurtre. Ce n'est qu'une femme battue qui peut avoir ce genre de réactions.

Il tenait encore le poignet féminin qu'il avait attrapé au vol, et remarqua qu'elle tremblait. Elle le regardait avec de grands yeux à la fois effarés et honteux. Alors, sans réfléchir, le mafieux lâcha la brunette, pour immédiatement se pencher d'un seul coup vers elle et la serrer contre lui. Si fort qu'après un net mouvement de recul, elle en eut le souffle coupé. L'homme passa sa main dans le cheveux noir de la portugaise pour plaquer sa tête contre son torse. Il enfoui le visage dans son cou et inhala son odeur.

Elle sentait le Lilas. Saveur de douceur.

Son corps entiers frissonna alors qu'il sentait qu'elle passait ses mains derrière son dos pour s'agripper instinctivement à sa chemise.

– Giuro che soffriranno per aver osato toccarti. Je te jure qu'ils vont souffrir pour avoir osé te toucher. Elle ne comprit par ces paroles, prononcées en italien, mais se laissa envelopper par l'aura protectrice qui émanait du mafieux. Tentant de cacher toute l'angoisse qui prenait possession de son corps en réalisant que tout risquait de son compliquer, à présent. Elle ne pourra plus jamais affirmer que personne ne levait la main sur elle. Elle allait devoir assumer toutes ces années de faiblesse dont elle avait fait preuve. Elle devait trouver autre chose pour protéger Tamryn.

Soraia ne s'était pas attendue à ce que ses supérieurs la laissent rentrer chez elle ce soir-là. Parce que maintenant, elle comprenait pourquoi ils insistaient tant pour qu'elle dorme à la villa depuis quelques temps.

C'est parce qu'ils savaient.

Ils savaient depuis longtemps que tous ses hématomes sur le corps n'était pas dû à de quelconques chutes innocentes ou crises de somnambulisme.

Elle n'avait sans aucun doutes nullement remarqué le 4×4 SUV américain aux vitres teintées qui la suivait de loin. À son volant Inacio, et sur le siège passage Joâo qui huilait avec attention un silencieux. Habillés de noir, de la tête aux pieds. Derrière eux se trouvait une jolie blonde, tout en blanc, qui faisait tournoyer avec attention quelques couteaux entre ses doigts.

Ils firent attention à laisser plusieurs minutes d'avance à Soraia, attendant qu'elle rentre chez elle après être descendue du bus. C'est que leur grosse voiture n'était pas très discrète dans ce quartier pauvre. Ils finirent par se garer devant chez elle, observant sans broncher le regard intrigué des voisins. Les trois mafieux remontèrent un bandana sur leurs visages, signe d'appartenance à la Grande Mafia et gardien d'anonymité.

Ils attendirent vingt-cinq minutes, qu'il fasse complètement nuit et que le voisinage ait cessé de les observer, pour sortir dans la rue. Se faufiler discrètement près de la maison de leur femme à tout faire, pour s'accroupir juste dessous une fenêtre entrouverte.

Plus qu'à attendre. Ecouter attentivement ce qui se passait à l'intérieur et intervenir au moment propice.

– Tu es enfin rentrée seule. Lança Prokhor qui, comme toujours, était assis dans la canapé, bière dans une main et cigarette dans l'autre. Voilà où partait tout l'argent gagné par Soraia : l'alcool, le tabac, les paris sportifs, la malbouffe.

– Je... pour ne pas déranger Tamryn.

Un air mauvais se plaça sur la visage de l'homme qui se leva pour s'approcher de la fille de sa femme défunte. Il se baissa assez pour se trouver près de son visage et chuchota d'une voix malsaine :

– Je ne sais pas ce que tu lui as fait à ce gosse. Mais je ne te laisserais jamais le retourner contre moi. Jamais. C'est compris ?

Son haleine empestait, si bien que la brunette avait attendu qu'il se décolle d'elle pour prendre une grande inspiration, puis lui répondre d'une petite voix :

– Je... Je ne le retourne pas contre vous...

– Ne nie pas salle chienne !

Il avait hurlé ses mots, alors que son visage devenait rouge de colère, et le russe continua sur le même ton, fort et agressif :

– Ne joue pas à ça avec moi ! Tu n'es qu'une incapable ! Une ingrate ! Tu ne mérites rien !

Il lui avait lancé par la même occasion le premier objet qui lui tombait sous la main, c'est-à-dire un vase vide, posé près de la télévision. L'objet rata sa cible et s'écrase sur le mur, explosant en un millier de petits morceaux. Au même instant, Tamryn arriva dans la pièce, alerté par le bruit. Sans avoir le temps de décider de sa réaction, il vit Prokhor abattre son poing sur le ventre de la brunette. Celle-ci se tordit de douleur. Il s'élança vers elle pour la prendre dans ses bras, mais n'eut pas le temps de terminer son action.

La vitre du salon éclatait en morceaux.

Et trois personne entrèrent dans la maison. Tous masqués, il distinguait deux hommes recouverts de vêtements ébène et une femme aux habits couleur neige.

Soraia se redressa, terrifiée par la venue de ces individus armés. Elle aperçut l'un des hommes se diriger vers son père et lui asséner un tel coup de poing que celui-ci tomba à la renverse, bouche en sang. Elle étouffa un cri, faisant quelques pas en arrière, mais le deuxième homme la rattrapa rapidement. Il l'avait saisi par les épaules, plongeant ses yeux verts dans les siens comme pour la rassurer. Yeux effarés et visage entiers tremblant de peur, la brunette fronça les sourcils. Elle connaissait ses yeux...

Pas la peine de chercher plus loin, l'homme avait baissé son masque une fraction de secondes.

C'était Inacio.

Soraia n'eut pas le temps de réagir que l'homme l'avait presque lancé dans les bras de la femme. Blonde, yeux bleus. Anastasia.

– Ana, Ana, il se passe quoi ?

Celle-ci l'observa de manière à la fois dure et bienveillant avant de répondre :

– S'en prendre aux membres ou associés de la Mafia est un crime sévèrement réprimé.

La portugaise perdit toutes ses couleurs. Elle voyait Prokhor aux mains de Joâo.

Et Inacio s'approcher de Tamryn.

– Ne le touche pas !

Mais il y avait un tel brouhaha que le principal concerné n'entendit même pas ce cri de détresse.

Le poing de deuxième fils s'était abattu sur le visage du joli blond. Le nez fut cassé sur le coup, dans un sinistre craquement que tous eurent le loisir d'entendre.

Les yeux de Soraia ne noyèrent de larme. Elle se débattait dans les bras de sa meilleur amie qui la tenait fermement contre elle, voyant son ancien petit-ami se redresser encore sonné, pour frapper à son tours son adversaire. Il toucha le mafieux, mais celui-ci réprima immédiatement. Tamryn tomba à terre.

– Non !

Yeux inondés de larmes, elle se retourna de manière désespérée vers la blonde :

– Lâche-moi ! S'il-te-plaît ! S'il-te-plaît... Lâche moi...

Celle-ci observa les deux frères, puis ses yeux se posèrent sur Tamryn. Un beau russe, le nez en sang qui tachait tous ses habits. Des yeux de glace, envoûtant. Elle n'avait jamais eu le loisir de le voir en vrai, et c'était donc la première fois qu'elle se retrouvait face à cet individu. Son regard croisa le sien, puis elle reposa ses yeux sur Soraia, avant de la lâcher entièrement.

Ni une ni deux, la fille aux yeux violets se lança vers son ancien –et actuel– amour. Et par un courage qu'elle ne se connaissait pas, plaça son corps comme bouclier entre le blondinet et le mafieux. N'accordant pas une seule importance à ce dernier, elle se pencha vers le russe en sanglotant, posant délicatement ses mains sur les joues masculines.

Un main se posa sur son épaule, la faisant sursauter. Elle se retourna face aux trois mafieux. Anastasia tenait fermement Prokhor, menotté et bien amoché.

– Ne cherche pas à les défendre. Ils doivent payer.

Cependant, elle n'eut pas la loisir de répondre, car la voix mauvaise de Prokhor envahit l'espace :

– Ils sont avec toi ? J'ai toujours su que tu nous préparais un sale coup. Sale petite chienne.

L'homme cracha violemment en direction de la brunette. Sa salive était imbibée de sang. Joâo, peu patient, envoya une puissant droite au cinquantenaire, le mettant KO par la même occasion. Satisfait, il reposa son attention sur Soraia. Ou plutôt Tamryn, derrière Soraia.

– Mais qu'est-ce que vous faites... Chuchota-t-elle d'une voix abattue, observant le russe allongé par terre.

– On remplit notre part du contrat en te protégeant.

– Je n'ai jamais voulu ça !

– Ils auraient fini par te tuer.

La brunette n'avait pas su quoi répondre, quelques secondes silencieuses se déroulèrent, puis l'ainé des deux fils se dirigea calmement vers elle, pour empoigner Tamryn par le col de son sweat. Il le redressa violemment, savourant la douleur qu'il lisait sur le visage de sa victime. Mais Soraia se colla au blond.

Qu'est-ce qu'elle faisait donc ? Pourquoi tant s'attacher à ce pire des enculer qui osait lever la main sur elle ? Il l'observa de ses yeux froids, puis d'un geste sec fit un clef de bras au dénommé Tamryn. Celui-ci hurla de douleur, tordant son corps pour tenter de se défaire de cette emprise. Au cri du garçon s'accompagna celui de la portugaise qui se jeta sur lui pour le frapper violemment :

– Lâche-le ! Lâche-le je te dis !

Jusqu'ici, elle avait vouvoyé Joâo, malgré la relation qu'ils avaient construite entre eux. Néanmoins, avec toutes ces émotions qui s'entrechoquaient dans sa tête, le tutoiement était apparu naturellement dans sa bouche. Joâo ne bougea pas d'un poil, et lorsque Tamryn essaya de se soustraire de son emprise, il secoua celui-ci violemment avant de revenir dans son mutisme inquiétant. La jeune femme finit donc par se retourner vers son amie :

– Ana... Ana s'il-te-plaît dis leur d'arrêter.

La blonde posa ses yeux couleur océan sur les deux frères avant de lancer froidement :

– Je leur avait déjà dit de ne pas commencer.

Joâo et Inacio se lancèrent un regard entendu. L'ainé observa Tamryn avant de lâcher et dans la même seconde coller son arme à feu contre sa tempe. Le garçon blêmit, se retourna vers Soraia :

– Je... Il rit nerveusement, ne termina pas sa phrase, coupé par la voix autoritaire de son interlocuteur :

– Parle.

– Pour dire quoi ?

La sécurité sauta. Le russe ouvra les yeux, effaré, avant de lancer rapidement, mettant ses mains devant lui comme pour calmer l'homme :

– Wow wow wow mec ! J'ai rien fait j'te jure !

Un coup de feu retentit. Inacio, qui avait lui aussi sortit son arme, venait de tirer. Le blondinet hurla de douleur en sentant la balle de plomb écorcher la peau de sa cuisse, avant de finir par se loger dans sa jambe. Le sang commençait à couler à flot et il blanchit, posant l'un de ses mains sur la plaie tout en tombant à genoux par terre.

Soraia hurla. Elle hurla et se jeta vers celui qui tenait entre autres le rôle de frère, posant d'un air paniqué tes mains sur sa jambe ensanglantée.

– Mais qu'est-ce qui t'as pris ?!

Personne ne répondit à la question, et Joâo se contenta de dire au jeune homme allongé par terre :

– Ose me dire que tu ne l'as jamais touché.

Un râlement sortit de la bouche de l'intéressée, qui lança de manière insolente :

– Putain je viens de me faire tirer dessus par jalousie. Il grogna en observant sa jambe avant de relaisser tomber sa tête sur le sol.

Les deux mafieux restèrent silencieux.

Cet homme était mort.

Non seulement il battait leur violette, mais en plus il la violait.

Il venait de s'en vanter ouvertement.

Et elle, elle était agenouillée près de lui, à vouloir le protéger de manière irrationnelle et insensée. Ils lui avaient probablement fait un putain de lavage de cerveau pour lui inculquer qu'elle ne pourrait vivre sans eux.

– Eloigne-toi.

La brunette releva ses yeux remplis de larmes et de détresse vers les deux frères, avant e secouer négativement la tête et prendre le visage de Tamryn entre ses mains, traçant de petits cercles sur sa joue.

– Arrrêtez, s'il-vous-plaît...

– Il te bat.

Aucune réponse, alors Inacio continua :

– Il te viole.

– Il ne me viole pas ! Elle avait répondu violemment, du tac au tac. Inacio pencha légèrement la tête sur le côté, attendant la suite. Et ce fut le russe qui lui répondit, d'une voix étranglée par la douleur que sa jambe lui lançait et l'appréhension, mais gardant une pointe d'arrogance :

– Elle a toujours été consentante, enculé.

Il faillit tirer une nouvelle balle, mais la vue de ces iris violets emplis de tristesse l'en empêcha.

Qu'est ce que tout cela signifiait...

Les deux frères se retournèrent en même temps vers Anastasia, qui les regardait d'un air satisfait.

– Je vous avais prévenu. Dit-elle en haussant les épaules.

– C'est ton frère.

Lança Inacio en direction de Soraia, et encore une fois ce fut Tamryn qui lui répondit :

– Ça, c'est la couverture.

C'est Anastasia qui rebondit d'une voix claire :

– Tamryn est l'ex de Soraia.

Un vent glacé passa dans la pièce. Les deux frères ne réagirent pas, et leurs yeux se posèrent sur la portugaise et le russe.

Ils venaient de foutre une balle dans le cuisse de la seule personne qu'il ne fallait pas toucher. Ils venaient de blesser le premier amour de leur précieuse violette, la faisant souffrir par la même occasion.

Tu parles qu'Anastasia leur avait caché cet épisode de l'histoire. Bien trop amusant pour elle de voir le désastre arrives.

Deux frères qui luttaient pour l'âme d'une femme, détruisant son cœur en blessant le fils de son beau-père. Celui qu'elle avait aimé si fort que ce sentiment ne s'était jamais complètement éteint.

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