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Chapitre 4

Inacio et Joâo recevaient du monde. Si Soraia avait bien compris, cela allait être le cas tous les vendredis soir et c'est pour cela qu'elle dormait à la villa. La jeune femme passa une bonne partie de l'après-midi aux fourneaux, cuisinant une salade composée pour l'entrée, et de magnifiques pizzas fait maison en tant que plat principale. La brunette s'était démenée pour faire une pâte bien aérée, et y placer dessus plusieurs aliments succulents. Alors qu'elle préparait activement le dessert, un homme apparu soudainement à ses côtés.

– Bonsoir.

Soraia lâcha un simple sourire timide en observant l'individu face à elle. Celui-ci devait avoir une trentaine d'année et on décelait sans difficulté un accent dans sa voix. Probablement d'Europe du Sud, ou d'une langue tout aussi chantante.

– Bonsoir monsieur.

– Tout cela m'a l'air exquis.

Peu habituée aux compliments, une vague de chaleur envahit son corps, et la cuisinière répondit d'une petite voix :

– Merci.

Un sourire prit place sur le visage de l'homme qui s'accouda au plan de travail, apparemment bien décidé à entamer une discussion :

– Enchanté, je suis Édouardo. Dit-il en prenant la main féminine et l'embrassant promptement. L'intéressée rougit.

– Soraia. Je m'appelle Soraia Sonhador.

L'homme pencha la tête sur le côté, plissa les yeux, et rajouta :

– Qui es-tu exactement, par rapport à Inacio ou Joâo ? Tu n'es pas de la famille, je me trompe ?

– Non, non pas du tout, je ne suis pas leur sœur. Simplement la femme à tout faire.

L'individu ricana.

Non, par famille il n'entendait pas les liens de sang, loin de là. Cette gamine avait l'air dans la fleur de l'âge, encore bercée par une innocence infantile. Où donc les deux frères étaient allés la dénicher ?

– Personne ne t'as dit qu'ici il n'est coutume de ne dire que nos prénoms ?

La jeune femme se pinça les lèvres. Mince, elle avait oublié ça... En même temps, dans quel endroit est-ce que personne n'annonce son nom de famille ? Seulement ici, probablement, et ce détail en était que plus étrange.

– Désolé j'avais oublié... Murmura-t-elle comme si c'était une faute grave. Le trentenaire haussa les sourcils, rit comme si c'était un gag et tapa amicalement sur l'épaule féminine :

– Ne t'inquiète pas, tu ne vas pas en mourir ! Évite simplement de faire l'erreur trop souvent, certains risqueraient de ne pas apprécier.

Elle acquiesça vivement tout en ouvrant le four, laissant apercevoir les pizzas parfaitement cuites. L'homme claqua des mains :

– Buono bon, emmenons tout ceci sur la table, j'en connais qui vont s'impatienter ! Et ni une ni deux, Édouardo s'empara de deux bouteilles et quitta la pièce, laissant derrière lui une Soraia intriguée. Elle fréquentait depuis quelques jours deux frères qui ne faisaient qu'émaner une aura sombre autour d'eux. Cela lui paraissait tout purement impossible qu'ils aient des amis aussi pétillants que le garçon avec qui elle venait de parler. Haussant les sourcils, elle s'empara de sa salade composée pour l'emmener à la salle à manger.

Elle découvrit avec surprise qu'Edouardo était le seul invité. On lui avait dit de prévoir quatre pizzas, voilà qu'on en avait une en trop. Inacio et Joâo étaient face à face, et semblaient dialoguer entre eux dans un langage muet. La brunette posa délicatement le récipient sur la table, et lâcha un timide « bon appétit » avant de tourner les talons. Mais la voix brutale qu'elle identifia comme appartenir à Joâo parvint à ses oreilles :

– Reste donc.

Quand elle se retourna, ce fut Inacio qui prit la parole, complétant les propos de son aîné :

– Ce n'est pas parce que nous avons un invité que tu ne dînes pas avec nous. Et d'un geste précis, il lui fit signe de s'asseoir à côté de Joâo, où le dernier couvert était installé.

Gênée, la brunette avait pris donc place à la table, sans pour autant oser parler de toute la première heure. C'est seulement lorsqu'elle alla chercher les pizzas, et que chacun se servit, qu'on daigna lui adresser la parole :

– Sinon Soraia, parle-nous un peu de toi, et dis-moi où tu habites ?

– À Lisbonne.

– Seule ?

– Non, je vis avec mon père, et mon frère est souvent de passage. Sa voix s'était légèrement cassée sur cette phrase et elle enfourna précipitamment une bouchée pour éviter de se trahir.

Édouardo, qui avait posé les questions, hocha la tête avant de se retourner vers Joâo :

– Où est passée la rousse ? Il ricana. Une vraie coquine celle-ci, elle nous aimait bien je crois.

– Elle a eu un accident. Trancha brusquement Inacio d'une voix froide, lui intimant par un simple regard se clore le sujet. Le trentenaire haussa les épaules avant de reposer toute son attention sur la jeune femme en face de lui :

– Je suis Italien, tu dois l'entendre dans ma voix. Et toi, d'où viens-tu ? Le portugais sort peut-être fluidement de ta bouche, mais je décèle un certain accent.

La brunette déglutit, ayant envie de s'enterrer vivante. Elle n'aimait pas franchir ce sujet qui pouvait trop facilement mener sur une pente bien glissante.

– Je... Mais les mots se bloquèrent dans sa gorge. Si seulement elle pouvait effacer toute son existence passée là-bas. Et puis, ses nouveaux supérieurs connaissaient-ils sa double nationalité ? Elle ne l'avait jamais donnée, et cacher une telle information pouvait très bien avoir de lourdes conséquences, surtout que les deux hommes n'avaient l'air ni compatissants, ni indulgents.

Alors qu'une tempête de pensées contradictoires se déchaînait à l'intérieur de sa tête, la maintenant dans une paralysie totale, Inacio pris la parole d'une voix parfaitement maîtrisée :

– C'est un accent russe.

Bouche bée, la jeune femme observa son interlocuteur, se demandant comment il avait bien pu avoir cette information. Comme lisant dans ses pensées, le brun avait continué :

– Jusqu'à cette année tu vivais en Russie. C'est bien ça ?

Elle acquiesça, déstabilisée :

– Comment savez-vous ?

– Tu peux tutoyer. Et, Soraia, sache que nous savons tout de toi.

Les yeux violets de la jeune femme s'ouvrirent d'effroi, alors que ses pupilles se dilataient. Vous devez probablement vous dire que notre petite Soraia était complètement folle à avoir de telles réactions disproportionnées face aux moindres faits et gestes des hommes face à elle. Mais ce que vous ne savez pas, c'est qu'elle en a des choses à cacher, notre personnage principal.

La Russie n'avait presque rien apporté de bon pour elle. Elle voulait à tout prix le cacher tellement son cœur se brisait de honte et de désespoir rien qu'en y pensant.

Son corps entier s'était donc crispé. Joâo soupira, désespéré par la naïveté de son employée qui ne saisissait toujours pas l'enveloppe dangereuse qui planait autour de la villa.

Édouardo observait la situation, en apprenant un peu plus sur le caractère de la femme à tout faire, et se demandant d'autant plus où donc ses deux collègues l'avaient dénichée.

Inacio, lui, avait souri d'un air qui se voulait rassurant mais semblait plus maléfique :

– Ne t'inquiète pas.

Ne t'inquiète pas.

Cet homme est fou ?

Ho, ça elle ne pensait pas si bien dire.

On lui aurait dit que les deux frangins étaient psychologiquement dérangés, ça ne l'aurait même pas étonné.

Et dire qu'elle était rendue à ce point-là de réflexion à la fin de son quatrième jour de travail seulement...

Édouardo avait lâché un rire, comme pour détendre l'atmosphère.

– Allons Nace, ne vois-tu pas que tu l'effraies ?

Un sourire carnassier prit place sur le visage de l'aîné.

– Oui. Elle a peur.

Mais c'est quoi son problème avec la peur celui-là ?

– Et est-elle en raison ? Renchérit le trentenaire. Si Soraia avait espéré jusqu'ici recevoir du soutien de la part de l'italien, cet espoir venait de se faire la malle.

– Je ne pense pas.

Des fous.

C'est assuré, elle était chez des fous.

Le dialogue entre Édouardo et Joâo continua quelques minutes. On aurait dit deux serial killer débattant entre eux de l'état de santé de leur nouvelle proie.

Inconsciemment, Soraia tremblait de plus en plus. Quand tout à coup, quelqu'un toqua à la porte avec force, la faisant sursauter. Son cœur avait dû louper un battement.

– Allez ouvrir, je vais rester ici. Avait alors dit Inacio tout en se levant et faisant signe à la jeune femme de faire de même pour débarrasser la table avec lui. Celle-ci s'exécuta sans un mot, encore plus déstabilisé par ce jeune noble qui se baissait à de telles tâches domestiques.

Ils entrèrent donc les bras chargés dans la cuisine, déposant tout à côté de l'évier. D'un geste assuré, alors que la brunette entassait les couverts dans le lave-vaisselle, le brun se plaça derrière elle et posa calmement les mains sur ses épaules, massant machinalement les muscles crispés.

– Arrête de trembler. Si tu veux survivre ici, ne montre pas ta peur à tous ces hommes. C'est compris ?

La salive s'étant bloquée dans sa gorge, la jeune femme s'était contentée d'hocher vivement la tête, tandis que l'homme la faisait pivoter sur elle-même pour qu'ils se retrouvent face à face.

Si tu veux survivre...

Ces mots la faisaient trembler d'effroi.

Les doigts de son employeur de posèrent sous son menton. Elle eut un léger mouvement de recul, surprise, alors qu'il lui relevait la tête et plongeait ses yeux dans les siens.

– Je sais que tu peux te montrer plus forte que ça. Et sache que des yeux aussi magnifiques que les tiens ne devraient pas être parcouru d'un voile aussi sombre.

Son ton se voulait gentil, mais proférait comme des menaces. Tétanisée, Soraia laissa l'homme lui caresser le dos de sa main pour la pousser en avant et susurrer d'une voix étrange :

– Respire. Ne tremble plus. Allons y.

Elle tenta de respecter ces ordres et inspira longuement avant de faire un pas en avant, puis deux, et ouvrir la porte.

Il y avait toujours Édouardo et Joâo, mais entourés d'une dizaine d'hommes. Tous froncèrent les sourcils en la voyant débarquer, mais leurs traits se détendirent lorsqu'ils aperçurent Inacio arriver derrière elle, parlant d'une voix chaleureuse :

– Mes amis, quel bonheur, vous arrivez à temps pour l'heure du dessert. Il rattrapa la jeune femme par la main et celle-ci s'immobilisa sur place, tandis que l'homme continuait à parler :

– Édouardo va donc aider Soraia à aller chercher les tartes.

Le trentenaire s'exécuta sans broncher. Car ce que la brunette ignorait encore, c'est que Inacio et Joâo n'étaient pas seulement ses patrons à elle, mais aussi ceux de tous ces gens. La différence entre ces individus et elle n'était pas seulement une question de statut, mais aussi de vérité révélée ou cachée.

C'est donc quelques instants plus tard qu'elle reprit sa place entre Joâo, et une femme. Oui, il y avait en effet deux femmes parmi tous ces hommes. Celle-ci était rousse. Son visage paraissait si doux et innocent, si ce n'est cette cicatrice qui longeait sa mâchoire. Peut-être était-elle tout simplement tombée dans les escaliers en étant enfant ?

Car jamais la brunette n'aurait deviné d'elle-même que c'était là la blessure d'une balle qui, à l'heure d'aujourd'hui, avait encore quelques éclats logés dans le cou féminin.

– Bonjour. Soraia c'est bien ça ?

La brunette sourit timidement à son interlocutrice.

– Oui. Et vous ?

– Allons tout le monde se tutoie ici ne t'inquiète pas ! Et sinon, appelle moi Clémentine.

Cette femme semblait si douce. Cela rassura Soraia qui commençait à suffoquer dans cet univers si noir et violent.

La brunette observa calmement les personnes présentes. Il y en avait très exactement neuf, sans compter les deux frères. Presque tous étaient d'une grande beauté, mais aucun de ces gens n'arrivaient à égaler les visages splendides qu'offrent Joâo et Inacio. Car, il fallait bien se l'avouer, les deux hommes étaient, comme on dit, à baver.

Aucune imperfection ne figurait sur la peau qu'ils laissaient à découvert. Assez mate, on voyait tout de même se refléter sur leur épiderme le passé d'une vie douloureuse et tumultueuse, mais cela ne faisait que leurs rajouter du charme. Leurs yeux verts perçant semblaient filtrer votre âme, donnant des frissons dans le dos.

Au niveau des convives, ce qui intriguait la jeune femme, c'était que tous semblaient venir d'un pays différent, du fait de leurs accents.

Elle ne tenta même pas de suivre les discussions abordées, non seulement car elle n'en comprit pas un mot, mais surtout car elle s'était très vite rendu compte que cela ne la regardait pas.

C'est vers vingt-deux heures qu'elle avait commencé à débarrasser la table, tandis que tout le reste du petit groupe se rendit dans le salon.

La jeune femme vit du coin de l'œil Clémentine, Joâo et Inacio parler vivement, en lui lançant quelques regards indiscrets. Mal à l'aise, elle s'éclipsa dans la cuisine avec une pile d'assiettes, se demandant de quoi donc ils pouvaient bien parler.

Joâo arriva dans la pièce quelques secondes après, vêtu de son habituel visage marmoréen :

– Mes hommes et moi allons discuter affaire dans le grand salon. Je te laisse nous rejoindre d'ici une heure.

Et sans lui laisser le temps de répondre, il tourna les talons de façon presque majestueuse pour quitter la salle. Soraia cligna des yeux, le temps que ces premiers mots lui montent au cerveau :

Mes hommes et moi.

Qu'est-ce que cela signifiait donc ?

Les deux frères tenaient-ils une entreprise ? Et dans ce cas quelle était donc la profession de leurs parents ? Et puis, Joâo avait utilisé le déterminant possessif « mes » et non « nos ». Quelle était donc la position du deuxième fils, Inacio ?

Tant de questions se bousculaient dans sa tête, aiguisant sa curiosité qui ne cessait de grandir.

Elle se disait avec désespoir que jamais, probablement, elle n'oserait les poser à l'un des deux hommes.

C'est vrai que les allusions de Joâo sur sa peur n'étaient pas quelques propos dans le vide. La brunette ne comprenait pas comment il l'avait deviné, mais oui, elle avait peur. Bien plus que ça même. Et cette peur poussait à la crainte, qui poussait à la timidité. Un horrible cercle vicieux.

Elle fit donc la vaisselle tranquillement, ne se souciant pas de ce qui se passait dans leur réunion.

Elle l'apprendra, plus tard, quel était l'objet de leurs discussions.

Une personne, une femme pour être plus précis.

Une magnifique blonde, originaire de Russie et ayant vécu en Grèce avant d'entrer au Portugal. Qui avait commis quelques délits et crimes ; rencontré des garçons qui parfois la poussaient vers le haut ou la tiraient vers le bas.

Et surtout un prénom. Et prénom que, pourtant, elle connaissait si bien.

Anastasia.

⭐⭐⭐

Bon pour ceux qui connaissent déjà Anastasia j'espère que vous êtes heureux comme tout de la retrouver... elle fera en effet partie des personnages les plus importants de ce livre !

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