
Chapitre 38
Soraia s'était très vite remise de son indigestion. Le lendemain, elle était de nouveau d'attaque à nettoyer tout la villa et semblait même s'en vouloir de la faiblesse de son corps, malgré tous les dires des deux frères pour lui affirmer que ce n'était pas grave.
Elle ne rentra chez elle qu'une seule fois avant de réveillon. En effet, à son grand étonnement, Joâo et Inacio insistaient fortement pour qu'elle reste à la villa. Même Anastasia semblait s'être rangée de leur côté, mais évitait de lui répondre clairement quand elle la questionnait à propos de cette soudaine attention qu'on lui accordait. Non pas que ça la dérangeait, bien au contraire même, cependant elle trouvait cela assez étrange.
Et puis il y avait ses pensées qui fusaient dans tous les sens. Se torturant inutilement, pour trois hommes.
D'abord, son ex petit-ami qu'elle aimait encore et tentait d'oublier le plus possible au fur et à mesure des jours qui passaient. Elle l'aimait, il l'aimait. Mais reprendre une relation risquerait de les tuer tous les deux, sans métaphore. Ça les détruirait de manière si forte et profonde que leur histoire ne pourrait avoir qu'une finalité. La destruction. La mort.
Et ensuite, deux hommes d'un peu moins de trente ans. L'un aux cheveux de jais alors que l'autre était châtain. Et ces profonds yeux verts. Joâo, le premier, mesurait environ un mètre soixante-quinze, il avait un beau corps, un beau visage et ne souriait jamais, telle une glaciale statue de marbre. Il n'avait pas d'émotions qui l'habitaient, ou du moins c'est l'impression qu'il rejetait. Inacio avait dix centimètres de plus que son ainé et son physique était tout aussi avantageux, comparable à la beauté idyllique des dieux grecs. Et lui... lui il la faisait trembler de peur. Non pas qu'elle ne craignait pas Joâo, loin de là ! Mais elle sentait que le deuxième fils happait ses émotions comme dans un tourbillon.
Elle était partie en s'interdisant de retomber sous les charmes d'un homme. Voilà que deux étaient arrivés dans sa vie et l'attiraient comme le miel pour les abeilles.
Elle s'était alors raccrochée à l'idée de ne jamais être de nouveau amoureuse. Et se rendait compte avec effroi qu'elle frôlait à nouveau ce terrible sentiment.
Le trente-et-un décembre arriva donc à une vitesse d'enfer. Et sans comprendre ce qui se passait, elle se retrouva une deuxième fois dans cette horrible situation : elle et Anastasia, dans sa chambre, avec la blonde qui lui tendait un robe tout sauf approprié à la chasteté.
- Ана, я ... ну, на Рождество я согласилась надеть синюю. Но действительно ли я обязан? Ana, je... enfin à Noël j'ai accepté de mettre la bleue. Mais là je suis vraiment obligée encore ?
- Ая, Ая, Ая... Да, надо. Aya, Aya, Aya... Souffla la russe d'un air désespéré. Oui, tu es obligé.
- Но почему ? Mais pourquoi ? Gémit-elle tout en s'emparant du vêtement.
- Потому что в такой одежде ты будешь в тысячу раз красивее. Я уже знаю некоторых, кому трудно не поддаться твоему обаянию ... это забавно. Parce que tu seras mille fois plus jolie habillée ainsi. Déjà que j'en connais qui ont du mal à ne pas succomber à ton charme... c'est amusant.
- Вы несете чушь. Tu dis n'importe quoi. Avait alors répondu la brunette en levant les yeux au ciel.
- Vous parlez de quoi ? C'était Idalina qui venait de débouler dans la pièce, après avoir pris sa douche dans la salle de bain.
- De l'attirance entre tes grands frères et elle. Répondit la blonde en riant. La cadette des Osabio sourit, et face à cette scène Soraia se renfrogna, cherchant à s'enterrer vivante pour disparaitre.
- Il est peut-être vrai que tu es encore attachée à ton ex toxique. Commença la portugaise. Mais avoue que Jaw et Nace sont pas mal non plus.
- On ne peut pas parler d'autre chose ?
Mais loin de l'écouter, l'adolescente avait continué :
- Qui préfères-tu ? L'attrait de Joâo ou me magnétisme d'Inacio ?
Soraia rougit encore plus et se détourna, s'adressant à Anastasia car n'ayant rien trouvé de mieux pour fuir ce sujet délicat :
- Кто будет сегодня вечером? Qui sera là ce soir ?
- Группа, которую вы привыкли видеть с Эдуардо, Алканом, Клементиной, Элиасом, Федором и так далее. А потом еще несколько близких друзей, вроде Сергея, которых вы, кажется, уже встречали. Le groupe que tu as l'habitude de voir avec Edouardo, Alkan, Clémentine, Elias, Feodor, etcetera. Et puis quelques autres amis proches, comme Sergei par exemple tu l'as déjà rencontré je crois.
- Ладно. D'accord. Elle regarda sa robe avant de reprendre nerveusement :
- Хорошо... я пойду и поставлю это, а. Bon... eh bien je vais aller mettre ça hein. Et la jeune femme s'enferma dans la salle d'eau, tendue.
Et lorsqu'elle en ressortit, Anastasia et Idalina sourirent simultanément. Elle était ravissante, avec sa robe longue d'une couleur rose pale. Le haut, très décolleté, était recouvert d'un motif dentelé gris et suivait la moindre courbe de sa peau. Et la jupe, qui commençait donc à la taille, était découpée dans un tissu fluide aux teintes roses et grises. Sans oublier cette fente, à la jambe droite, qui remontait si haut qu'à chaque pas la brunette en rougissait.
- Vraiment il n'y a rien d'autre ?
- Si bien sur j'ai des dizaines de robes qui t'iraient à merveille ! Avait alors lance Idalina tout en admirant la jeune femme, avant de reprendre :
- Mais il faut bien avouer que celle-ci est vraiment super ! Allez, pas question de changer on descend tout de suite je crois que tous les autres sont arrivés, nous sommes les dernières.
Soraia remonta ses épaules, intimidée, mais n'eut pas le temps de parler qu'Anastasia prit calment son bras pour le poser sur le siens, et commença à l'entrainer en dehors de la pièce.
- Tu trembles. Remarqua-t-elle très rapidement.
- Je suis stressée... Et elle se mit à claquer des dents, serrant alors brusquement sa mâchoire d'un air frustré.
La blonde hocha calmement la tête. Les invités étaient éparpillés entre le hall d'entrée et le salon. Alors qu'elles descendaient les escaliers, la cadettes des Osabio trottina vers Tuan en souriant, pour s'accrocher à son bras. Elle lui tapa le torse et il soupira en levant les yeux aux ciel tout en lui tendant un cocktail.
Puis, tous les regards se braquèrent sur Anastasia et Soraia.
Le Cygne et la violette.
Cette dernière rougit, tentant de descendre le plus calmement possible et de ne pas dévoiler la fente qui pouvait laisser à découvert sa jambe entière. Chaussée en haut de ses escarpins, elle faisait bien attention à ce que les talons que ceux-ci ne claquent pas sur le sol.
Yeux baissés par terre, elle releva cependant ceux-ci alors que sa meilleure amie lui avait chuchoté un rapide « смотрел regarde ». Deux paires d'iris verts les fixaient avec envoûtement. Elle se permit quelques secondes de se laisser tomber dans ceux d'Inacio, avant de frissonner et porter son attention sur Joâo.
Cet homme était si intriguant. Si froid, si détaché, si... lui. Ça donnait tellement envie de le connaitre encore plus. Et puis c'est comme si elle se sentait moins en danger avec lui, qui contrairement à son frangin ne commençait pas trop à la percer à jour et rentrer dans sa vie privée.
La soirée ne fut pas, comme pour Noël, constitué principalement d'un repas. C'était là un buffet qui trônait dans la salle à manger, dont les tables avaient été poussées pour créer une véritable piste de danse. Le salon était aménagé en un lieu plus chill, avec peu de lumières, les canapés remplis de coussins et quelques cendrier gisant sur le sol.
Sergei s'approcha en souriant de la brunette dès le début de la soirée. Une jolie blonde vénitienne à ses côtés, qu'il lui présenta comme étant sa femme. Celle-ci paraissait assez chaleureuse, et les deux pieds bien ancrés sur terre. Elle discuta de longue minutes avec son mari et la portugaise, avant de s'éclipser et les laisser tous les deux ensemble.
- Dis-moi Soraia, que penses-tu des deux frères ?
Prise au dépourvus, elle bégaya maladroitement :
- Heu... rien de spécial...
Le russe haussa un sourcil, l'air très peu convaincu, avant de reprendre :
- Vraiment ?
Elle acquiesça pour tout répondre, et son interlocuteur sourit doucement avant de l'inviter à s'asseoir sur une chaise à ses côtés. Il allait bientôt être minuit, et ils se tenaient prêt du buffet, et une douce musique envahissait l'air. Le jeune trentenaire lui tendit un verre de vin avant de reprendre, parcourant la salle du regard :
- Ce sont tous deux de très bons amis, j'arrive à les déchiffrer. Et ne t'inquiète pas que j'ai bien vu cette main possessive que pose Joâo sur ta cuisse dès qu'il en a l'occasion. Ou encore ce regard profond et déroutant qui t'es adressé par Inacio.
La brunette soupira, désespérée :
- Que voulez-vous que je vous dise ?
- Ma politique n'est pas comme eux, centrée sur le tutoiement et la proximité. Mais tu peux me tutoyer maintenant. J'ai le pressentiment que tu ne tarderas pas à faire partie de la famille. Il lui lança un clin d'œil. Et je me trompe rarement sur mes pressentiments.
La brunette rougit en se tassant sur sa chaise, ingurgitant une gorgée du rouge qu'on lui avait donné.
- Qui te dis qu'ils le veuillent vraiment. Murmura-t-elle en haussant les épaules, disant ainsi l'un des tourments qui l'habitait : le rejet.
- La question ne serait pas si eux le désirent ou non. J'ai déjà ma réponse à ce sujet. Je me demande plutôt où est-ce que toi, tu te situes.
- Ce... c'est-à-dire ?
- Tu n'aimes aucun des deux n'est-ce pas ?
- Oui.
- J'ai entendu parler de ton ex tu sais.
Soraia se figea instantanément. Ses yeux se voilèrent, elle croisa les bras sur sa poitrine après avoir posé son verre sur la table voisine.
- Je... n'en parlons pas, s'il-te-plaît.
- Ne t'inquiète pas, ce n'est pas mon intention. Je tenais juste à te dire qu'ils étaient enragés à cette idée. Que tu aies un autre homme qu'eux dans tes pensées.
- Que... Mais... Comment ça ? Ses yeux violets s'étaient ouverts en grand et elle s'était instinctivement rapprochée de son interlocuteur, qui avait à présent tout son intérêt.
- On dirait les lycéens. Le typique du « il l'aime, elle l'aime. Tout le monde est au courant, sauf eux ». Dit-il en mimant les guillemets et ricanant, alors que la jeune femme en face de lui rougissait. Puis, il se redressa en souriant et repris :
- Sauf que là, le "il" est au pluriel. Tu as plus de trois hommes à tes pieds, Soraia Sonhador. Et moi, je veux savoir lequel tu compte choisir. Joâo. Inacio... Ou ton ancien amour ?
La brunette tremblait violemment. Elle déglutit, ouvrit la bouche pour parler mais la referma instantanément, cherchant ses mots. Une boule se formait dans son ventre et elle grimaça.
- Je ne sais pas...
Ces trois petits mots étaient timidement sortis de sa bouche. Elle était tellement terrifiée de se voir confrontée à cette évidence que les larmes commençaient déjà à lui monter aux yeux.
- Moi je sais. Il marqua un silence. Celui avec qui tu auras le moins peur. J'ai tort ?
- Non, c'est vrai...
- Je ne connais pas ton ancien chéri. Mais Inacio prendrait soins de toi, vous arriveriez à surmonter la vie ensemble, peut-être. Le problème est que tu devras finir par y mêler ça. Dit-il en pointant son cœur. Et j'ai parlé un peu avec Linn, Ana et tout le reste. Je comprends que ça risque de te poser problème. Alors il y a Joâo. Lui ça sera calme, prudent, protecteur. L'idéal peut-être, qui sait.
Il sourit, rit légèrement avant de se lever. Et juste avant de partir, alors qu'Anastasia s'approchait de sa meilleure amie, il lança :
- En tout cas, la violette, sache que tu dois choisir entre la peste et le choléra.
Un violent frisson lui parcouru le corps. Pourquoi donc le russe s'amusait à lui expliquer que les deux hommes qui la charmait n'étaient pas insensible à sa personnes ; pour ensuite lui lancer cette sorte de menace qui pesait au-dessus d'elle comme une étrange malédiction ?
Mais elle n'eut pas le temps de méditer plus ces déstabilisants propos, car les néons présents un eu partout dans la pièce s'allumèrent d'un seul coup, éclairant le salle de flashs colorés.
- Cinq !
La portugaise comprit ce qui se passait en voyant tous les invités se regrouper dans la pièce pour crier joyeusement. Comme des gens normaux. Toute cette scène paraissait étrangement normale. Elle qui avait pourtant l'impression d'être confrontés à des hommes et femmes dès plus influents et puissants, voilà qu'elle se retrouvait au milieu de leurs cris joyeux.
- Quatre ! Trois ! Deux ! Un ! Zérooooooo !
Anastasia lui sauta dessus en riant alors qu'un « bonne annéeee » rugissait dans la villa. Les bouteilles de champagne explosèrent, certains terminèrent trempés l'alcool alors qu'ils servaient les coupes à ras-bord jusqu'à ce que chacun soit servi.
Idalina arriva quelques secondes plus tard. Joues rougis, elle trainait derrière elle Tuan qui semblait avoir succombé aux boissons, vu ses yeux qui brillaient et le sourire béat qu'il affichait.
On l'entraina à danser, que ce soit par des visages connus tels qu'Elias et Edouardo, ou bien de pur intru qu'elle ne reverrait probablement jamais.
C'est vers une heure du matin que, épuisée, elle s'affala sur un fauteuil près de sa meilleure amie.
- Ou sont Joâo et Inacio ? Finit-elle par demander timidement. Son interlocutrice se retourna vers elle, un air malin gravé sur le visage :
- Ils ne sont pas trop fêtards. Et d'un simple mouvement de menton, elle désigna le deuxième fils qui, accoudé à une fenêtre, fumait tranquillement sa cigarette.
- Et plutôt même asociaux. Avait-elle continué en pointant l'ainé, qui dans un coin sombre du salon observait les gens avec cet air de mépris qui lui était si propre. Voyant que la brunette ne répondait pas, Anastasia continua calmement :
- Va le voir.
- Qui ça ?
- Celui que tu veux.
La portugaise rougit en regardant le sol.
- Eh, t'inquiète. Ils mordent, sont mal éduqués, mais savent se tenir. De temps en temps. Et la blonde rit en se levant, ne manquant pas de tendre au passage un verre de vodka à sa meilleure amie avant de s'éclipser. Celle-ci en bu le contenu cul-sec, comme pour se donner du courage. Elle vit du coin de l'œil qu'Idalina avait rejoint Inacio. Elle se leva donc, toute tremblante, et se dirigea vers son autre patron. Se demandant déjà ce qui lui prenait de faire ça.
D'un geste mécanique, elle tenait avec l'une de ses mains la fente de sa robe afin d'empêcher celle-ci de dévoiler trop ses jambes. Elle s'arrêta en cours de route, remarquant que son corps tremblait violemment.
Mais qu'est ce qui te prends arrêtes ça ! Tu n'es plus une adolescente bourrée d'hormones ! Maugréait la petite voix dans sa tête. Elle soupira et s'appuya sur une chaise pour enlever ses escarpins, et les tenir dans sa main libre.
Plus que quelques pas et elle se retrouva face à lui. Joâo n'était pas bien grand, la surplombant de cinq centimètres seulement. Mais le charisme qui échappait de lui substituait largement à sa taille peu imposante. Ses cheveux noirs tombaient dans son cou, et ses yeux verts perçaient la semi-obscurité qui les entourait. Il l'observa, et ses traits idylliques gardèrent ce même air froid, sans bouger d'un cil.
- Je... heu... bonne année. Lança-t-elle maladroitement, tentant de sourire et déposant ses chaussures à terre. Il l'observa, sans un mot, et quelques lourdes secondes se déroulèrent lentement avant qu'il ne daigne lui adresser la parole.
- Merci.
Nouveau silence. Elle se mordit la lèvre inférieur, gênée, ne se rendant pas compte que ce simple geste déclencha une explosion de chaleur chez son interlocuteur.
- Bon... bah... je vais y aller.
Mais elle n'eut pas le temps de faire demi-tour que l'homme l'attrapa calmement par le bras. Un long frisson lui parcouru le corps alors qu'il la collait presque à lui, susurrant d'une voix mielleuse :
- Reste.
Elle rougit.
Il sourit.
Mon Dieu.
Joâo venait de sourire.
Ses yeux violets s'écarquillèrent.
Elle avait bien senti la main de l'homme lui lâcher le bras pour remonter de manière sensuelle vers son épaule, puis le dessus de sa poitrine, qu'il caressa calmement jusqu'à la bordure de son décolleté. Toujours en la regardant dans les yeux, savourant. Un millier de frisson envahissait son bas-ventre, alors qu'elle comprenait à peine ce qui se passait.
- Tu es très belle, tu sais.
Et malgré l'obscurité, le mafieux put sans problème admirer les joues féminines qui rougissaient ardemment. Obnubilé par ce petit bout de femme, il lui caressa lentement le dos, sans même se rendre compte de son geste si machinal. En fait, il avait juste envie de la sentir se blottir contre lui comme elle le faisait si naturellement quand on lui offrait un peu de protection. Mais au lieu de ça, la brunette se raidit, commença à trembler. Ses si beaux yeux violets se voilèrent alors qu'elle tentait de faire un pas en arrière, complètement apeurée.
- Je...
Elle avait voulu expliquer son comportement, dire quelque chose, mais aucun mot ne réussit à sortir de sa bouche. Désespérée, elle se contenta de croiser les bras sur sa poitrine, essayant de retenir les tremblements qui envahissait son corps et cette peur soudaine qui la saisissait.
Cette situation était bien trop ambigüe. Elle fuyait les sentiments attrayants de l'un des deux frères et ne comptait pas se retrouver dans la même situation avec le deuxième. Elle ne voulait pas être prise au piège, encore et encore, et toujours souffrir.
- Ne t'inquiète pas. Il murmura ces mots, calmement, sans une once d'émotion. L'homme releva lentement sa main pour replacer l'une des mèches ébènes de la jeune femme derrière son oreille. Il posa ensuite sa paume contre la joue féminine, caressant machinalement la pommette de son pouce. Elle n'avait pas bougé d'un poil.
- Je... Mais Joâo retint ses mots.
Je ne te ferais jamais de mal.
Voilà ce qu'il avait failli dire.
La belle connerie.
- Je veux te protéger. Il marqua une pause, vit les yeux violets s'écarquiller d'étonnement. Le portugais repris une inspiration et de son bras toujours posé dans le dos de son interlocutrice, il la colla à lui avant de susurrer :
- Toujours.
Ses beaux iris se mirent à pétiller. Elle sourit, rougit encore plus, et se lova contre son torse alors qu'il la serrait encore plus. La main toujours contre sa joue, il sentait la peau féminine frémir à son toucher. Il n'avait qu'une envie.
Qu'elle soit à lui.
À lui et à personne d'autre.
Il voulait caresser sa peau, explorer son corps, la sentir bouillante contre lui. L'entendre chuchoter son prénom, la faire ressentir autant de désir que lui en avait à cet instant. Il voulait embrasser ses lèvres et la moindre parcelle de son épiderme, respirer de son odeur et l'ancrer à tout jamais en lui.
Alors, calmement et sans prévenir, il se baissa lentement vers la jeune femme, posant ses lèvres dans son cou. Elle trembla alors que sa bouche rencontrait sa peau, tenta de se détacher de manière purement instinctive. Mais le mafieux exerça une ferme pression dans le dos féminin. Sa main remonta calmement le long de sa colonne vertébrale, appuyant fermement sur ses muscles de manière à ce qu'elle cède sous la pression et supprime les quelques millimètres qui les séparaient encore.
Elle n'osait même par respirer, mais souffla d'entendement alors qu'il commençait à lui mordiller la mâchoire, jusqu'à sous son oreille. La main masculine était encore posée contre sa joue et elle s'y agrippa timidement, savourant cette sensation qu'il lui procurait. Son corps était en ébullition.
Puis il se redressa aussi rapidement qu'il s'était baissé. Les yeux malin, il s'adossa contre le mur qui se tenait derrière lui. Elle n'osait ni parler, ni bouger, déglutissant en voyant ces yeux verts la sonder. Se rendant compte que sa main était toujours posée sur celle du garçon, appuyée contre sa joue, elle l'enleva rapidement. Impossible de rougir encore plus, son visage était déjà couleur pivoine. Gênée, elle baissa les yeux vers le sol en se mordant la joue intérieur. Elle sentit les mains de son patron quitter son corps, et crut qu'il allait partir en la laissant là. Au contraire, il frôla son menton pour lui relever calmement la tête.
Il ne parlait pas. Joâo était comme ça, de toute façon, à ne jamais laisser un mot sortir de sa bouche, exprimer de manière orale ce qu'il pensait. Mais ses iris étaient si profonds, si envoûtants que cela suffisait amplement.
Il baissa ses mains pour les poser sur les hanches de la brunette, y ancrant profondément ses doigts. Du côté ou la robe possédait une fente, il effleura d'abord la peau. Elle frissonna à son contact, son corps entiers submergé par des papillons. Pour la deuxième fois, il plongea sa tête dans son cou, en même temps qu'il s'agrippait à sa cuisse.
Soraia gémit, sans même réussir à se contrôler, posant en hésitant ses mains sur les épaules de son partenaire. Celui-ci fit glisser sa langue sur la peau hâlée, remontant jusqu'au lobe d'oreille qu'il mordilla avant de susurrer :
- Que dirais-tu d'être ma violette.
La respiration rauque de la jeune femme contre lui alors qu'elle glissait l'une de ses mains dans ses cheveux fut sa seule réponse. Il accentua l'emprise qu'il avait sur sa portugaise, et d'un seul coup se redressa, l'observa une fraction de seconde tel un prédateur.
Puis il fondit sur elle.
Et scella leurs lèvres.
Soraia ne réagit d'abord pas, stoïque face à la situation qu'elle réalisait à peine. Puis, elle reprit contrôle de son corps et un long frisson l'envahit. La moindre parcelle de sa peau brûlait.
Apparemment insatisfait que la brunette ne réponde pas à son entrain, le brun mordit sèchement la lèvre inférieure de sa partenaire. Elle gémit et laissa timidement la langue masculine danser avec la sienne. Joâo souffla de satisfaction et la main qu'il avait posé sur sa cuisse commença à faire d'audacieux aller retours.
Sans même comprendre ce qui lui prenait, Soraia leva la jambe pour l'enrouler autours du bassin du mafieux. La fente déjà bien osée tomba entièrement sur le côté, laissant à l'homme le plaisir de malaxer avidement la peau nue.
Il finit par se détacher d'elle, leur laissant prendre sa respiration, avant d'inverser leur rôle et plaquer la brunette contre le mur.
La dernière chose que vit Soraia avant de marier sa bouche avec celle de Joâo, fut le regard noir que leur lançait Inacio. Noir et... douloureux.
Mais elle fut bien vite détaché du deuxième fils, obnubilé par les sensations que lui offraient le premier.
⭐⭐⭐
Oui désolé j'ai un jour de retard 😖 mais je suis dans une période avec plein de boulot donc voilà.
Sinon j'attends les hurlements de fans de la team Joao! J'espère que cette petite scène vous aura plu hihi, après je l'ai un peu écrite à la va vite c'est vraiment dommage...
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