Chapitre 35
- Je... je peux entrer ? Demanda Soraia en passant timidement la tête par l'entrebâillement de la salle de bain. Inacio se détendit à la vue de cet adorable petit bout de femme et acquiesça, lui tendant un gant de toilette. La jeune femme était pieds-nus, ayant déchaussé ses escarpins. Elle mit de l'eau sur son visage en prenant soin de se démaquiller.
Inacio sortit calmement de la pièce, et lorsque la brunette le rejoignit dans la chambre elle était là, au naturel, adorable. Et tombant de fatigue vu son corps qui se balançait de gauche à droit et ses yeux qui se fermaient tout seul. Cependant, le corps féminin se figea instantanément en voyant que le mafieux était là, devant elle, vêtu d'un simple short. Torse nu. Elle déglutit, rougit, et bégaya :
- Hum... j'ai... pas de... pyjama.
S'attendant à cette question, il lui tendit un de ses tee-shirt et short de sport, ce qui devrait amplement faire l'affaire. Elle s'en saisit timidement, et alors qu'elle faisait demi-tour pour se changer l'homme lança d'un voix arrogante :
- Quoique j'aurais beaucoup aimé te voir dormir dans cette tenue.
Ses joues s'empourprèrent et elle ferma vivement la porte derrière elle. Lorsqu'elle sortit, mal à l'aise dans ces vêtement à l'odeur masculine, elle faillit percuter le corps d'Inacio qui semblait l'attendre patiemment, planté devant la porte.
- Pourquoi tu as peur ? Pourquoi tu fuis ainsi ?
Elle ouvrit la bouche pour parler, mais aucun son n'en sortit.
Qu'est-ce qu'il avait avec toutes ces question aujourd'hui ?
Il ne pouvait pas arrêter un peu ?
Juste la laisser...
Ne pas la torturer ainsi comme il le faisait inconsciemment.
- C'est à cause de ton ex ?
Elle se figea.
- Comment ça...
- Tu l'aimes encore. Dit-il en plissant les yeux. Et là, ta réaction actuelle... Il fit un pas vers elle, et elle croisa instinctivement ses bras sur sa poitrine.
- Tu vois. La voix d'Inacio était presque... douce. C'était étrange. Il continua calmement :
- Il t'a fait du mal. Il grogna. Et il te fait encore du mal.
Les pupilles de la jeune femme s'étaient dilatés. Ses yeux violets, alarmés, étaient ceux d'une proie voyant ses dernières heures arriver.
- Non, ce n'est pas ça !
- Il te bat ?
- Ce n'est pas ça... Murmura-t-elle en baissant la tête.
Qu'importe ce qu'il s'était passé physiquement avec ce garçon. Le problème avec lui n'avait pas été la violence, et à la limite elle s'en foutait.
L'homme face à elle parut légèrement soulagé car ses poings se décrispèrent légèrement. La mafieux s'était déjà imaginé torturer à mort ce fils de p*te s'il était la cause de ces hématomes.
- C'est quoi alors ?
Il la poussait dans ses retranchement et le voyait très bien. Mais il voulait savoir, quoiqu'il en coûte. Voyant qu'elle ne répondait pas, il laissa quelques secondes de suspend avant de recommencer :
- C'est parce que tu l'aimes encore ? Tu as l'impression de le tromper.
Dans un geste désespéré, la jeune femme emmêla ses doigts à ses cheveux et tira dessus.
- Faut que je dorme. Lâcha-t-elle d'une voix nerveuse tout en lui tournant le dos pour se diriger vers le lit. Mais il la rattrapa vivement, collant son torse à son dos sans aucune échappatoire. Ils restèrent quelques secondes ainsi, dans le silence. Puis il se baissa, lentement, faisant glisser de manière sensuelle sa bouche dans le cou féminin. Il la sentait trembler contre lui, et rien que ça le rendait fou. Alors, d'une voix rauque, il murmura à son oreille :
- Parce que tu voudrais qu'il me remplace actuellement ?
- Ce n'est pas ça... Gémit-elle.
- Je te répugne et tu ne penses qu'à lui ?
Il faisait glisser l'un de ses main sur le corps de la jeune femme, remontant jusqu'à son cou qu'il emprisonna malicieusement. Elle soupira, laissant sa tête retomber sur son épaule, dévoilant un peu plus sa jugulaire.
- Non... Souffla-t-elle.
Soraia était comme sur un nuage. Incapable de faire autre chose que s'ouvrir à lui. Elle se sentait si faible, c'était horrible. Dans un geste désespéré, elle agrippa de ses deux mains le bras masculin qui encadrait son ventre, l'empêchant ainsi de s'enfuir. Mais en vain, il ne la lâchait pas. Au contraire, il mordilla son cou d'un air satisfait, et elle crut succomber, lâcher un soupir de consentement.
Or sa conscience refit brusquement surface. Elle se redressa, d'un seul coup, se débattant de toute ses forces pour enfin se décoller de lui en un bon qu'on aurait pu croire horrifier.
L'homme face à elle était frustré. La visage crispé, fermé, il l'observait d'un air mauvais. Il était toujours aussi beau.
- Ce n'est pas ça...
Elle sentait sa voix s'étrangler dans un sanglot et se maudit elle-même. Il fit un pas vers elle et voyant qu'elle reculait, plaçant encore une fois ses bras croisés sur sa poitrine, il s'arrêta.
- Qu'est-ce que c'est alors ?
- Tu ne comprends pas... Elle se dirigea, tremblante, vers le lit. De toute façon résignée à son triste sort et sachant pertinemment qu'elle n'allait pas avoir d'autre choix que de s'y coucher. Elle s'y assit de manière presque robotique, ramenant ses jambes contre son ventre, la couette par-dessus son corps et son dos appuyé contre le mur. Inacio l'observait en silence, sans rien faire.
- Ça fait trop mal de tomber amoureuse. Murmura-t-elle. Au début c'est sympa, et le début dure peut-être plusieurs années qui sait. Un larme coula sur sa joue. Mais ça finit toujours par s'arrêter. Et là on tombe au fond du trou. Vraiment tout au fond. Ça fait beaucoup trop mal. Elle releva d'un air désespéré les yeux vers son interlocuteur, laissa quelques secondes de suspend :
- Alors oui j'ai peut-être peur de tout le monde, de l'univers dans sa totalité. Elle rit de fatigue. Mais je suis aussi terrorisée à l'idée de retomber amoureuse. C'est ça le problème.
Et elle ferma les yeux, laissant sa tête tomber contre le mur.
S'apprêtant à recevoir quelques moqueries cyniques alors que la honte lui rongeait déjà les entrailles.
Qu'est-ce qu'il lui avait pris de se confier ainsi ?
Mais au lieu de ça, Inacio s'allongea sans un mot dans le lit à ses côtés. Il observa la jeune fille, sa violette, quelques secondes avant d'éteindre la lumière.
La jeune homme sentit la brunette s'allonger quelques temps plus tard, dos à lui. Yeux grand ouverts à observer le plafond, il méditait les paroles de Soraia durant un long moment.
Se rendant dompte qu'au final, il ne demandait qu'une chose.
Être celui qui effacera de sa tête toutes ces mauvaises pensées.
Il ricana, sachant pertinemment que ce n'était qu'un impossible fantasme.
Mais alors qu'il allait lui-même sombrer dans les bras de Morphée, bien une heure après la jeune femme, il sentit un petit corps se coller au sien.
- Soraia ?
Aucun réponse. Elle dormait à poings fermés. S'étant juste rapprochée de lui de manière presque inconsciente. Alors qu'il était allongé sur le dos, la brunette était sur le côté, tourné vers lui. Son nez frôlant calmement ses côtes, elle avait passé un de ses jambes par-dessus les siens et l'un de ses poings étaient serré, posé sur son torse, comme ayant cherché à agripper un tee-shirt inexistant.
Alors, calmement, il entremêla presque instinctivement leurs doigts, pour passer son autre bras dans le dos féminin et la serrer contre lui.
Elle s'y blottit, soupirant d'aise dans son sommeil.
Elle aurait voulu rester la pour toujours, dans ce cocon de protection. Et il aurait voulu ne jamais la lâcher, serrant ce petit corps contre lui pour l'infini.
Inacio se réveilla en premier, le lendemain matin. Il n'avait pas fermé les volets et la lueur du jour passait sans problèmes à travers les rideaux. Il ouvrit lentement les yeux pour découvrir ce petit corps de femme niché contre lui.
Il ne put s'empêcher de sourire. D'un petit rictus, adorable et matinal à faire craquer n'importe qui.
Et puis, c'est Inacio qui souriait quand même !
Rien que pour ça il méritait une foule entière pour l'applaudir.
Bien qu'il n'en veuille pas, de cette foule. Car tout ce qu'il demandait c'était elle. Juste elle. Cette violette, dans sa bras jusqu'à l'éternité.
Il l'observa ainsi quelques secondes. Mêmes endormie, elle avait les joues rosies c'était adorable. Le mafieux se remémora petit à petit leur discussion de la veille, lourde de sens et d'émotion. Un frisson lui parcouru l'épiderme alors qu'il serrait la mâchoire.
Tout ça compliquait beaucoup trop les choses.
Son putain de cœur n'était pas censé s'y mêler...
Il grogna, se détacha tant bien que mal de la jeune fille avant de sortir de la pièce. Sans oublier de jeter un dernier regard à la brunette avant de fermer calmement la porte derrière lui.
En bas de l'escalier, son frère l'attendait d'un air narquois. Il tapa lentement dans ses mains, comme pour l'applaudir. Inacio soupira, alors que son frère ne put s'empêcher de lancer, faisant référence au simple short de pyjama avec lequel il avait dormis et dont il était encore vêtu :
- Et il revient à moitié à poil.
- Jaw... Il grogna. Ta gueule.
- Je suis actuellement frustré que tu te la sois tapée avant moi alors toi ta gueule. Avait-il lancé, ne laissant pourtant trahir aucune émotion. Au même moment Idalina déboula en hurlant :
- Ho mon Dieu hon mon Dieu ho mon Dieu je vais être tatie ?! Ça y'est Soraia est enfin ma belle-sœur ?
Pour toute réponse elle eut le droit à la main de son grand frère qui se plaquait sur ses lèvres :
- Par pitié ta gueule à toi aussi. Soupira-t-il, avant de continuer :
- J'ai pas couché avec la violette ça vous va.
Son frère haussa les sourcils et ne pût s'empêcher de ricaner, alors que sa sœur l'observait d'un air éberlué.
- Attends. T'es en train de me dire que tu viens de dormir avec la fille qui nourrit tous tes fantasmes actuels... et qu'il ne s'est rien passé ?
- En effet.
- Ho mon Dieu ho mon Dieu ho mon Dieu.
- C'est bon tu arrêtes tes blasphèmes la ? Lui lança-t-il d'un air ironique.
Idalina rit en lui tournant les talons, Joâo à sa suite :
- On part dans dix minutes habilles-toi ou on devra expliquer tout ça aux darons ! Et elle disparut dans la cuisine pour y retrouver un bon nombre d'invités de la veille qui n'étaient pas encore partis.
C'est donc dans un lit vide que Soraia se réveilla ce matin-là. Elle se massa les tempes avant de sursauter et se lever du lit d'un bon, ne reconnaissant pas la pièce autours d'elle.
C'était une grande chambre, assez belle, avec des murs en bois noir.
Un grand lit au centre dont elle venait de se lever.
D'immenses fenêtres.
Une odeur masculine qui remontait délicieusement à ses narines.
Elle frémit.
Ho mon Dieu.
La chambre d'Inacio.
Ni une ni deux elle se rua vers la porte, n'ayant qu'une seule idée en tête, sortir de cet endroit au plus vite. Mais à peine eut-elle franchit le seuil que son corps heurta violemment... un truc dur, chaud, qui bougea et rit.
Elle s'écrasa par terre, surprise. Le rouge lui montait aux joues et elle releva la tête en direction de l'individu.
C'était Tuan, qui lui souriait en lui tendant gentiment la main pour l'aider à se relever. Elle s'en saisit timidement, tête baissée.
- Merci.
- Je t'attendais.
- Ah... ah bon ? Dit-elle en fronçant les sourcils. L'homme avait un fort accent asiatique sur son portugais, s'en était même plutôt mignon. Ses mots étaient assez saccadés, et en réalité il ne connaissait pas un mot de cette langue, ayant appris des phrases par cœur pour Soraia :
- Je ne parle pas portugais, Lunn m'a fait apprendre ce texte. Il rit doucement. Tout le monde est parti. Repas de famille pour Linn et ses frères qui ont été accompagnés par Anastasia ; les autres sont rentrés chez eux.
- Mais... Le visage de Soraia devint blême alors qu'elle regardait l'heure :
- Merde mais il est quatorze heures !
C'est là que la jeune femme aperçut qu'elle portait les habits d'Inacio sur elle, en guise de pyjama. Elle rougit de plus belle et croisa les bras sur sa poitrine. Voyant que Tuan la regardait étrangement, ne comprenant en rien à ce qu'elle disait, elle sortit son téléphone de la poche. Il n'y avait pas d'autre solutions, de toute façons, donc qu'importe si elle n'avait pas le droit d'utiliser l'engin dans la villa. Ses patrons étaient vraiment paranoïaques... Très vite, elle arriva sur Google traduction et y tapa son texte pour le montrer au garçon :
« Mon boulot est d'entretenir cette villa pas de dormir toute la journée. »
Tuan rit, s'empara du cellulaire pour répondre :
« Vu l'heure où tu t'es couchée hier rien de plus normal !
- C'est pas du tout raisonnable »
La brunette se souvint alors de sa discussion avec l'homme qui avait partagé son lit... et qui était aussi son patron, en passant.
Mais qu'est ce qui lui avait pris par la tête !
Elle grogna de désespoir.
Ce n'est pas vrai, c'est pas vrai ! Elle s'était vraiment confiée à lui ?! Mais pourquoi, elle n'avait pas appris à réfléchir ou quoi ?
« Bon cesse de te tourmenter, j'ai préparé le déjeuner tu viens ? » Lut-elle sur le téléphone de Tuan, qu'il lui montrait.
Elle emboita le pas au jeune homme. Il avait cuisiné un riz très léger accompagné d'avocat et de tomates. Parfait après l'énorme repas de la veille et celui qui les attendait en soirée.
Alors qu'ils mangeaient face à face et sans trop parler, la portugaise prit soin de détailler le petit-ami d'Idalina. C'était vraiment un bel homme, qui remplissait tous les critères de beautés asiatiques.
« Tu es de quelles origines si ce n'est pas indiscret ?
- Corée du Sud. Mais j'habite en Chine »
Elle acquiesça. En fait, ça ne l'étonnait même pas, car le garçon avait tout de cette course à la beauté coréenne. Corps caché derrières des habits mais qui dévoilaient sûrement des muscles bien tracés. Une beau blanche et maquillée, des yeux malicieux et mignons, des lèvres brillantes. Quelques bagues aux doigts, boucles d'oreilles qui lui allaient d'ailleurs à merveille. Ses cheveux lisse et couleur charbon prenaient forme d'une coupe au bol et étaient assez long pour attirer le regard envieux de nombreuses femmes.
Et puis, il y avait aussi cette mèche pourpre qu'il ne cachait pas.
Des cheveux rouges. Les Deathstrokes. La photo d'un couple d'assassins en tenue de combat asiatique.
Ces souvenirs lui remontaient à la tête :
« Et tu fais quoi dans le vie ? »
Idiote ! Tu crois vraiment qui si c'est le cas il va te dire « je suis tueur à gage et toi ? » !
« Je suis tueur à gage et toi ? »
Elle croqua dans une tomate et le jus fila dans toutes les directions avec qu'elle s'étouffait elle-même avec le reste. Une quinte de toux brutale la saisit alors qu'elle se calmait petit à petit, sous l'air innocent de son interlocuteur.
- Je... je... PARDON ?!
Elle ne savait même pas ou elle avait trouvé la force de crier. Tuan leva les mains en signe de défaite. Au bord de la tachycardie, elle prit son téléphone pour lui écrire quelque chose, mais le garçon l'avait devancé :
« Tout doux le loup, je rigole. On peut dire que je suis émissaire aux service d'entreprises. Négociateur, en quelque sortes bien que ce terme ne soit pas très juste. »
Elle soupira, soulagée, s'affalant sur sa chaise. Quelques secondes passèrent, et elle finit par demander d'une petite voix, ayant besoin d'assouvir sa curiosité :
« Les Deathstrokes ?
- Pardon ? » Il l'ibservait doucement. C'était un homme si gentil, avenant. Tout en lui inspirait à la sympathie. Et à cette instant précis un cachait tant bien que mal derrière ces apparences la panique qui l'assaillait.
Il observait la jeune femme face à lui, attendant la réponse et se demandant comment diable elle avait entendu ce surnom.
« C'est vous ? Les Deathstrokes ? »
Il fronça les sourcils, et tenta de mettre le plus de crédibilité possible dans sa phrase :
« Tu parles du méchant dans les comics là ? Il rit alors qu'elle lisait. Tu crois vraiment qu'avec la tête de gamin chinois que j'ai-je ressemble au mec stylé et viril qui joue son rôle ?
- Non laisse... j'ai du me tromper. »
Elle eut un sourire pour toute réponse.
Je deviens folle à me faire des théories du complot ainsi... C'est revoir Ana qui te retourne le cerveau ma pauvre fille !
Et elle soupira, désespéré.
⭐⭐⭐
La team Inacio en force !
Sinon que pensez vous de Tuan ?
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