Chapitre 34
Le dîner fut, à son étonnement, joyeux et convivial. Une trentaine de personnes étaient présentes, et après un apéritif ils s'étaient retrouvés tous attablés, à savourer la magnifique dinde de Noël. Soraia était, comme d'habitude, assise à côté de Joâo. En face d'elle se trouvait Inacio, et à côté de celui-ci était attablée Anastasia.
La brunette rencontra de visage familier, comme celui d'Edouardo, mais aussi de nombreuses nouvelles personnes. Certaines charmantes, et d'autres effrayantes. Elle avait particulièrement remarqué qu'un dénommé Alkan la fixait avec dédain, et lorsqu'elle avait questionnée sa meilleure amie sur le sujet, celle-ci lui avait simplement dit que c'était un connard de macho. Cette réponse avait amplement suffi pour qu'elle ne lui prête plus aucune attention.
Joâo avait posé sa main sur sa cuisse. Encore. Ses muscles s'étaient figés, d'autant plus que l'homme s'amusait à caresser calmement, lentement, sa peau nue. Un long frisson lui traversa le corps alors que des papillons envahissaient son bas ventre sans même qu'elle ne puisse les contrôler. Elle tenta de décaler sa chaise, mais ils étaient si serrés autours de la table que s'en était impossible.
Il resta tout le repas comme ça.
Et elle brûlait intérieurement, lançant des regards de détresse autours d'elle, sans que personne n'y prête vraiment attention. Seuls Inacio et Anastasia avaient remarqués la situation. Ce dernier brûlait de rage, poings crispés autours de ses couverts il fusillait son aîné du regard, qui se contentait de l'observer d'un air mesquin et sûr de lui. La blonde, elle, analysait la situation, amusée.
Pas de doute. Ses deux amis étaient sous le charme.
Elle plongea ses yeux dans ceux plein de détresse de la brunette. Malgré tout, elle rougissait.
C'est que les deux hommes n'étaient pas les seuls à avoir succombé, dites-moi...
Peu avant le dessert, Idalina déboula dans la salle, tout sourire, main dans la main avec un joli asiatique. Elle était vêtue d'une robe rouge, très courte, et un trais épais d'eye liner entourait ses yeux de biche. Son sublime corps était très bien mis en valeur par sa tenue, ce qui semblait plaire à tous les hommes présents ici, sauf ses deux frères qui fusillaient la gente masculine du regard.
La portugaise salua tout le monde avant de venir s'asseoir à la place libre à côté de Soraia, son petit ami à ses côtés. Elle l'encercla d'une étreinte presque fraternelle :
- Ça me fait si plaisir de te revoir ! Et elle se retourna vers le jeune asiatique :
- Tuan, voici Soraia. Soraia, Tuan, mon copain.
Trop loin pour le faire la bise, l'homme se contenta de lui sourire gentiment avant de lui tendre la main, qu'elle serra doucement. C'était vraiment un très beau garçon. Une peau blanche, on voyait qu'il s'était légèrement maquillé. Ses cheveux ébènes, raides mais soyeux lui tombaient presque sur les yeux. Elle aperçut quelques boucles d'oreilles orner son doux visage. Il paraissait si gentil... un contraste presque amusant face à la personnalité autoritaire et explosive de sa compagne.
Soraia sourit en retours, mais son visage se crispa subitement alors que ses yeux fixaient la chevelure du garçon.
Puis celle d'Idalina.
Sa mâchoire craqua, et elle se reprit, clignant vivement des yeux avant de se redresser l'air de rien et reposer toute son attention sur son assiette.
Le couple.
Ils avaient tous les deux une mèche de cheveux rouge.
Rouge sang.
La même que celle que l'américain leur avait donné il y a quelques jours.
Son sang se glaça, et elle rencontra alors les yeux vers d'Inacio qui semblaient la sonder, se doutant très bien de ce qui se passait actuellement dans la tête de la jeune femme. Et Joâo, qui avait enlevé sa main pour saluer sa cadette, la reposa calmement, sans rien dire.
Après le repas, ils se retrouvèrent tous dans le salon. Idalina ne put s'empêcher de se moquer de ses ainé en voyant le sapin qui illuminait un coin de la salle, et ceux-ci bougonnèrent en pointant du doigt Elias et Edouardo comme deux gamins. Ceux-ci acquiescèrent, tout fiers.
Il y avait une tension visible entre Tuan et Edouardo.
Normal, après tout. L'Italien était peut-être le meilleur ami de la jeune femme, mais aussi son plan cul régulier lorsqu'elle s'engueulait avec son mec...
Soraia se retrouva coincé sur un canapé entre Joâo et Feodor. Le fils ainé voulu même changer de place avec elle pour qu'elle ne se retrouve pas à côté d'un autre homme que lui, mais Alkan s'installa à ses côté, ne lui permettant pas de le faire. Il soupira, frustré.
Et lorsqu'au milieu d'une longue discussion, Soraia croisa les jambes en sa direction, il sauta sur l'occasion. Posant sa main sur la cuisse féminine la plus éloignée de lui pour orienter le corps de la brunette vers le sien.
Celle-ci sursauta, tenta de se dégager, mais sans succès. Tremblante et apeuré, elle supplia son patron du regard de bien vouloir la lâcher, mais en vain. C'est à peine s'il lui prêtait de l'attention. Elle gigota dans tous les sens. De toute façon, il y avait un tel brouhaha dans la salle avec toutes ces différentes discussions qui se croisaient que personne ne s'attardait vraiment sur elle.
- L... lâche-moi s'il te plait.
Joâo se tourna enfin vers elle, plantant ses yeux verts dans les sien. Il lui répondit calmement, d'une voix sensuelle :
- Je le sens très bien, tu sais, que dans le fond tu n'en n'as aucune envie.
Et voyant qu'elle ne savait pas quoi y répondre. Parce que elle savait, au plus profond d'elle-même, qu'il avait raison. Le brun resserra son emprise, rien que pour le plaisir de la sentir frissonner.
Dans un canapé perpendiculaire au leur se trouvait Anastasia et Inacio, entouré d'autres personnes notamment Tuan et Idalina. La russe observait la main de Joâo, puis sourit d'un air malin avant de se pencher vers Inacio, le coupant dans sa discussion :
- Adorable n'est-ce pas.
- De qu... Mais son propos se coupa brutalement en voyant la scène face à lui. Son corps entier se figea d'énervement alors qu'un grognement déplaisant sortait de sa gorge, accompagné de quelques insultes bien senties.
- Je vais le tuer.
- Ton propre frère ? Elle rit. Vous êtes rigolo, il aurait dit exactement la même chose.
Inacio se renfrogna, croisant les bras sur sa poitrine.
- Donc si je résume bien, vous la voulez tous les deux.
Elle parlait lentement et par des phrases simples, ne pouvant faire autrement avec le portugais qu'elle ne connaissait que très peu. Inacio acquiesça, alors qu'elle continuait :
- Vous ne pensez qu'à elle.
Il hocha la tête une seconde fois.
- Et vous pensez que c'est réciproque.
Idalina, qui écoutait depuis le début, pris alors la parole :
- Il faut être aveugle pour ne pas voir qu'elle les dévore du regard !
Anastasia sourit :
- Je suis sa meilleure amie. Je la connais mieux que vous.
- Attends quoi ? Meilleure amie ? La portugaise semblait éberluée. Elle se retourna vers son grand frère et continua :
- Comment ça elles sont meilleures amies ?!
- White Swan. Lança furtivement celui-ci comme si c'était évident. Toute son attention était focalisée sur la blonde à qui il demanda :
- Tu veux en venir où exactement ?
Celle-ci sourit, apparemment très fière du petit coup-bas qu'elle allait dévoiler :
- Вы не думали, что это будет так просто ? Особенно, исходя из меня, мы видим, что вы знаете меня еще хорошо с Челюстью. Tu ne pensais tout de même pas que ça serait si facile ? Surtout venant de moi voyons vous me connaissez pourtant bien avec Jaw. Dit-elle d'un air innocent, avant de repasser au portugais -car beaucoup ici dont Idalina ne connaissait rien au russe et si elle parlait Italien tout le monde comprendrait sauf Soraia :
- Aya ! L'intéressée se retourna, surprise, mais sachant très bien qui parlait car Anastasia était la seule ici à l'appeler ainsi.
- Oui ?
- Je parlais de mes histoires de cœur avec Nace. Tu te joins à nous ?
- Je... heu... oui.
Cette phrase avait également capté l'attention de Joâo. Parfait. Anastasia sourit, alors que le deuxième fils fronçait des sourcils, perplexe et ne comprenant pas vraiment où la blonde voulait en venir.
Et puis cela signifiait que...
Soraia était au courant pour Jayson ?
- T'as revu ton ex toxique ? Lança la brunette d'une voix curieuse.
Anastasia lâcha un ricanement avant de répondre :
- Et toi, ton mec toxique ?
C'est comme si le temps avait arrêté de s'écouler. La main de Joâo se crispa violemment sur sa cuisse. Feodor s'agita à ses côtés. Edouardo faillit, en compagnie d'Elias, recracher le verre qu'il était en train de boire. Tuan était un peu perdu, ne comprenant pas un mot du portugais et laissant Idalina lui traduire le plus important. Celle-ci avait la bouche entrouverte, comme choquée. Et Inacio, lui, on pouvait lire dans ses yeux les plans du meurtre qu'il se préparait à commettre.
- Arrête de l'appeler comme ça... Grommela Soraia, visiblement mal à l'aise.
- Attends... Lança Edouardo. Tu es en couple ?
- Non ! C'était à la fois sincère et si peu convaincant. Elle lança un regard désemparé à Anastasia. Elle ne pouvait pas se la fermer un peu ? C'était vraiment dans sa nature de foutre la merde... dépitant.
- Elle a dit... Commença Inacio, très vite complété par son ainé qui appuya bien sur le pronom possessif :
- Ton mec.
- Non... ce... c'est juste une appellation. Dit-elle toute gênée et détestant réellement parler de lui. Ça faisait jaillir trop de mauvais souvenirs, et elle commençait déjà suffoquer. La main de Joâo pris encore plus possession de sa cuisse, ce qui lui permettait de revenir à la réalité et se détacher de ses souvenirs. Ils n'étaient plus ensemble, inutile de paniquer pour rien.
- C'est qui alors ? Insista Inacio, et ce fut la russe qui répondit à sa question :
- Son ex. Mec toxique. Comme le mien.
Voulant un peu se venger de ce qu'elle venait de leur apprendre, le brun lança :
- Ouais sauf que toi ton ex toxique t'es encore amoureuse de lui.
Le visage de Soraia se décomposa en voyant le regard que la blonde posait sur elle. Elle ne savait que trop bien quelle allait être la réplique de celle-ci :
- Elle aussi.
Tous les regard se braquèrent sur elle. Soraia avait les larmes qui lui montaient aux yeux mais elle les ravala, s'affaissant sur le canapé, lourde.
- Explique. Lui lança froidement Joâo.
- Je... je n'aime pas parler de lui. Lui avait-elle alors répondu, l'observant de ses yeux violets remplis de larmes. Le mafieux fronça des sourcils, leva calmement la main pour caresser la joue féminine, qui ne put s'empêcher de frissonner à ce chaud contact.
- Mais tu l'aimes encore ? C'était Idalina qui venait de prendre la parole. Voyant que son interlocutrice ne répondait pas, elle insista :
- Soraia ? Tu aimes ce mec ?
La brunette n'arrivait pas à répondre, seul son regard de détresse témoignait de ce qui se passait dans sa tête.
- Tu l'as revu ? Lança Anastasia.
- Oui... Souffla-t-elle d'une voix tremblante. Il est passé à Lisbonne... plusieurs fois.
Sa meilleure amie acquiesça :
- Pour toi ?
Soraia haussa les épaules avant de répondre :
- Je pense.
Intriguée, Idalina reprit la parole. Le mutisme de ses deux frères, lui, était présent. On les aurait pris pour deux statues de marbre.
- Mais attends... S'il vient ici pour toi c'est qu'il t'aime. S'il tu l'aimes encore et que c'est réciproque... Pourquoi ne pas vous remettre ensemble ?
Inacio grogna sourdement à l'entente de cette phrase. Joâo, lui, semblait glacial. On ne pouvait rien lire sur son visage, absolument rien.
- C'est trop toxique.
Linn regarda sur petit-ami d'un air amusé.
- Ne me dis pas ça à moi, en termes de couple qui se confronte je m'y connais.
- Non mais ce n'est pas qu'on s'engueule tout le temps ! Soraia soupira. Dans le fond, elle avait vraiment besoin d'en parler, de se vider un peu et ainsi se soulager de cette douleur. Elle reprit alors d'une petite voix :
- Le problème, ce n'est pas qu'on ne veut pas être ensemble c'est qu'on ne peut pas. Je... j'ai passé sept ans de ma vie en couple avec lui. Tout ça pour qu'on se rende compte que c'était impossible. Qu'on n'allait que se détruire et rien d'autres. Elle rit nerveusement. Que ça ne marcherait pas, malgré toutes les bonnes intentions qu'on pouvait y mettre. Alors oui, c'est dur quand on est confronté à ce genre de réalité et qu'il faut se reconstruire. Donc oui, je l'aime encore parce que malgré toute la bonne volonté que me met je n'arrive pas à l'oublier voilà tout.
Elle soupira, ayant terminé ses explication et rougissant violemment en se rendant compte qu'elle venait de déballer à ses patrons et leurs coéquipiers la partie la plus intime de sa vie. Tremblante et voyant que personne ne lui répondait, elle dit d'une voix peu sure d'elle :
- On... on peut arrêter d'en parler maintenant ?
- Bonne idée. Lança Joâo d'une voix glacial, et apparemment en parfait accord sur ce point avec son frère. Il se servit un verre l'alcool. Et n'enleva pas de la soirée sa main de la cuisse féminine, sauf lorsqu'il partit se coucher alors qu'une bonne partie des convives étaient déjà montés aux chambres qui leur étaient prêtées.
Soraia, malgré la fatigue qui pesait et ses yeux qui se fermaient tout seuls, était restée jusqu'à la fin de la soirée. Après tout, elle était la femme à tout faire et c'était son travail de rester pour faire du rangement quand tout était terminé.
À son propre étonnement, la brunette avait réussi à effacer son ex petit copain de ses pensées après la discussion à son sujet terminée. Elle n'en voulait pas à Anastasia, sachant très bien que c'était dans le caractère de celle-ci de lancer ce genre de piques. Ce qui l'avait perturbé, c'était plutôt la réaction des deux frères. À croire qu'ils étaient... jaloux ?
Elle ricana nerveusement.
Impossible.
Tu te fais des films, ma pauvre fille.
Tout compte fait, les derniers à partir furent Tuan et Idalina, qui la laissèrent seule face à Inacio. Celui-ci l'observait de ses profonds yeux verts, et elle se leva fébrilement pour se diriger vers la table.
- Tu fais quoi ?
- Je range. Avait-elle répondu en haussant les sourcils comme-ci cela était évident.
- Cette robe est vraiment délicieuse.
Elle se raidit instantanément, essayant dans un réflexe presque vital de rallonger celle-ci avec ses mains. L'homme ricana, s'avançant vers elle d'une démarche féline.
- Nous avons un repas de famille demain midi, chez nos parents. Tu pourras ranger à ce moment-là, peut-être même que certains resteront pour t'aider.
Elle acquiesça vivement, faisant déjà demi-tour pour se réfugier dans sa chambre, loin de ce regard brûlant qui la dévorait. Inacio l'avait suivi dans les escaliers, prenant soin d'éteindre toutes les lumières derrière eux. Et alors qu'elle se dirigeait vers son appartement, tombant de sommeil, il l'interpella calmement :
- En fait ! Ta chambre est occupée ce soir !
Elle se retourna, étonnée :
- Mais... je...
Je dors où alors ?
- Suis-moi.
Elle s'exécute fébrilement alors que son patron tournait déjà la talons. La brunette fronça les sourcils en voyant où ils se dirigeaient, et se crispa instantanément en voyant la porte qu'Inacio ouvrait. Il paraissait pleinement satisfait de la situation, passant calmement la main dans ses cheveux châtains.
- Entre.
- Mais... ce... c'est ta chambre ! Lança-t-elle, très peu sure d'elle. Elle n'y avait jamais vraiment mis les pieds, et redoutait plus que tout au monde de le faire. Le regard de son interlocuteur pesait sur elle, presque comme une menace, et elle finit par s'exécuter, tête baissée.
La pièce avec exactement le même design que la chambre de Joâo. Mur en bois, grande fenêtre, meubles en bois eux aussi et lit trônant au centre, à droite. Mais si les couleurs adoptées par l'ainé étaient dans les ton glacials du bleu, celles d'Inacio étaient dans charbon et or. La salle aurait pu être assez sombre si de puissantes lumières suspendues au plafond n'illuminaient pas le tout.
C'était vraiment un endroit splendide, et elle ne pu s'empêcher de l'admirer quelques secondes, sur le pas de la porte. Mais une main masculine plongea dans le ceux de ses reins, la faisant sursauter. La porte claqua derrière eux.
- Mais... je... je peux dormir sur le canapé en bas... Dit-elle nerveusement, peu enjouée à l'idée de passer la nuit avec ce dieu grec.
- Hors de question.
- Mais...
- Toutes les pièces de la maison sont occupées. La coupa-t-il, avant de l'observer malignement.
- Mais... j'aurais pu dormir avec quelqu'un d'autre non ? Dit-elle en baissant la tête. Anastasia par exemple.
L'homme haussa les sourcils :
- Il y avait beaucoup de couple ce soir. Les autres se sont couchés trop tôt pour que tu les rejoignes. Ils sont tous à plusieurs dans une chambre, donc tu n'aurais pas été seule. Sauf Joâo. Mais ça serait suicidaire s'essayer d'empiéter ainsi sur son espace vital. Il marqua un silence. Et hors de question que je te laisse à la merci des sales pattes d'hommes en chaleurs qui te déshabillaient du regard ce soir.
Sa voix grondait, comme une menace, si bien qu'elle en frissonna.
- Je vais où... ? Murmura-t-elle.
- Sur le lit. Répondit-il comme s'il n'y avait pas d'autres solution possible et trouvant cette question plutôt impertinente. Il rajouta insolemment :
- Tu verras, il est très confortable.
- Hein ? Mais... et toi ?
Il se rapprocha, éliminant le peu de distance qui les séparait. Effrayée, Soraia tenta de reculer mais fut très vite plaquée contre le mur.
- Tu sais, mon frère est obnubilé par cette peur que tu as en toi. Dit-il d'un air glacial. Puis il se pencha vers elle, comme si de rien n'était et posa calmement ses mains sur ses hanches :
- C'est un lit deux places.
La portugaise perdit toutes ses couleurs. Elle tenta de se défaire de son emprise, mais cela n'eut que pour effet de se retrouvée plaquée contre lui, yeux dans les yeux. Elle avait chaud, beaucoup trop chaud alors qu'il semblait prêt à la dévorer. Ses mains glissèrent sur ses hanches pour venir appuyer contre ses cuisses alors qu'il se baissait vers elle. Elle frissonna, immobile, son corps n'arrivant pas à produire le moindre mouvement.
Il appuyait sur sa peau, l'observant sans émotions, comme cherchant à s'introduire dans son esprit. La brunette se sentait si faible face à ce corps puissant et commença à trembloter de détresse, mais il ne s'arrêta pas pour autant. Ce n'est pas qu'elle ne voulait pas qu'il continue à la toucher ainsi.
C'était qu'elle n'arrivait pas. À ne pas en avoir peur. Peur de ce que son cœur pourrait devenir si elle venait à s'attacher à lui.
Mais ses pensées se coupèrent vivement lorsque l'homme appuya inconsciemment sur son hématome. Le visage féminin se tordit de douleur alors qu'elle gémissait et tentait de repousser l'homme en face d'elle. Celui-ci fronça les sourcils, se redressa, enleva ses mains à son plus grand regret pour poser ses yeux sur le cuisses féminines.
Son corps se crispa.
C'était bien le début d'un bleu qu'il voyait là. Instinctivement, il releva la robe bleu pastel de la brunette qui lâcha un cri, tentant de l'en empêcher.
- Qu'est-ce-que c'est que ça ? Avait-il demandé d'une voix emplie de colère.
- Je... ce... ce n'est rien. Dit-elle en posant ses mains sur son avant-bras, comme pour le pousser.
- Non je ne crois pas non.
- Ce n'est rien je te dis !
Et elle le repoussa vivement, baissant sa robe, rouge de honte.
- Tu es encore tombée dans les escaliers hein ? Lança-t-il d'un air ironique.
- Non... j'ai glissé dans la douche... Marmonna-t-elle, tête baissée.
- Soraia. Il marqua un silence, se pinçant l'arrête du nez, avant de reprendre :
- Si jamais tu as des problèmes. Dis-le-nous immédiatement.
Elle se décomposa, prête à s'écrouler par terre. Aussi blanche qu'un linge, la jeune femme eut quelques secondes de suspend que son interlocuteur ne manqua pas de remarquer. Puis elle sembla se reprendre et répondit d'une voix dont elle n'arriva malheureusement pas à faire cesser les tremblements :
- Je... je suis tombée dans la douche je te dis.
Il ne répondit pas, se contenta de fermer son regard et acquiescer. Tourna les talons pour se diriger vers la salle de bain conjointe à la pièce, laissant la brunette en plan. Pianotant sur son téléphone, il n'avait qu'une idée en tête.
Il allait avoir une discussion avec Anastasia, un de ces quatre.
Et enquêter sur la famille de Soraia chez qui elle habitait.
Son ex petit-ami, aussi. Pas normal qu'elle semble si effrayée en voyant un homme.
Il lui fallait des informations, et vite.
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