3. Same year, same tears
Ce n'est pas mon réveil qui me sort de mes cauchemars mais le fond sonore de filles qui parlent.
Je sors ma tête d'en dessous des draps et la lumière provenant de la fenêtre m'éblouit. Je me frotte les yeux et regarde mes 3 douces colocataires Serena, Ava et Hannah en train de choisir ce qu'elles vont porter pour la rentrée. L'heure : 6h30.
Ces filles sont de grandes malades... Le petit déjeuner est à partir de 7h jusqu'à 8h et j'aurai pu dormir trente minutes de plus. Mais non ! Tout ça parce qu'elles croient que la rentrée est un défilé.
Je soupire et me lève. Je prends des habits au hasard, ma serviette, du savon et du shampooing et pars vers la salle de bain. J'arrive dans le couloir et y vois pleins de nanas courir de partout. Je me corrige... Toutes ces filles sont de grandes malades !
Arrivée dans la salle de bain, j'aperçois que sur la douzaine de cabines de douches, seules deux sont occupées. J'imagine que ça doit être la même chose dans celle située à l'autre bout du couloir. Je me dirige dans le fond et entre dans la cabine. C'est une sorte de petit chemin : il y a un petit banc dans le mur droit, sûrement pour qu'on puisse s'asseoir et déposer nos affaires sans les mouiller et un porte-manteau. La douche est juste en face, à sûrement moins de un mètre. Je verrouille la porte derrière moi, dépose mes habits et me déshabille. Je prends mon savon et mon shampooing et longe le mur qui me mène à un petit espace carré où il y a la douche. J'allume le robinet en me mettant sur le côté laissant l'eau le temps de se réchauffer. Quand celle-ci est chaude, je me glisse en dessous.
Je viens de finir de me savonner et enlève le produit de mon corps. J'aperçois son visage défiler dans mes pensées quand je sens tout à coup une chaleur provenir du plus profond de moi-même qui monte petit à petit jusqu'à mes yeux.
Il faudrait que ça cesse.
Je les cligne convulsivement, les empêchant de libérer ma douleur. A force de me retenir, mes mirettes se mettent à picoter. J'ai encore cette impression que mon corps veut faire sortir quelque chose hors de moi. Je mets la tête en arrière par réflexe, en espérant toujours qu'elles ne couleront pas mais hélas c'était trop tard, ma vue devenait de plus en plus floue. Un petit reniflement se fait entendre avant que la première larme n'apparaisse et commence déjà à tracer son chemin sur ma joue. Je l'essuie en vitesse pensant naïvement que en la faisant partir les autres ne viendraient pas mais elles arrivent tour à tour déferlant violemment à cause de l'eau s'abattant sur mon visage. Je me cambre et pose ma tête sur mes genoux. Au point où j'en suis et depuis le temps que ça dure, ça ne sers plus à rien que je me retienne. Je laisse tout ressortir et pleure en silence.
Mes 5 bonnes minutes de lamentation sont enfin passées. Je me relève et mets mon visage en face du pommeau de douche pour ne pas avoir une peau collante. Je l'éteins et m'enroule dans ma serviette que j'ai rapidement attrapé. Je m'essuies en vitesse et m'étale de la crème corporelle sur l'ensemble de mon corps.
Je me souviens... Il me disait souvent de bien m'en mettre partout car avec ma couleur de peau métissée, celle-ci devenait toujours rugueuse après avoir été mouillée. Je lui répondais sans cesse par « C'est bon, pas tant que ça » et il me sortait toujours « Au moins, après, avec ta peau de crocodile, tu pourras travailler à Lacoste ! » Quel imbécile !
Je souris. Ça deviens tellement rare que ça m'étonne.
Je me sèche les cheveux et me vêtis de sous-vêtements, d'un jean slim noir, d'un t-shirt blanc à manches courtes avec des petits trous un peu partout et de baskets noires. Je ne me suis jamais maquillée et ça ne risque pas de commencer aujourd'hui. Je sors de la douche et traverse la salle toujours aussi déserte qu'à l'arriver. J'ouvre la porte menant au couloir et voilà qu'apparais devant moi un troupeau de filles avec de la peinture en masse sur la face. Je réussis à aller dans ma chambre sans trop de soucis vu qu'elles sont toutes parties en même temps. Je range tranquillement mon pyjama et mes produits. J'attrape mon bomber noire et l'enfile avant de mettre mon portable dans une de mes poches. Je descends au réfectoire en pressant le pas parce qu'on va pas se mentir, je crève la dalle !!
La vaste salle s'étend devant moi. Je repère une table mais... oh non... il y a le groupe des abrutis, juste à côté. Je jette un autre coup d'œil dans la salle avec l'espoir qu'une autre table soit libre mais en vain. Je me dirige en soupirant et passe devant leur table aussi vite que possible. Je sens pas mal de pairs d'yeux sur moi et ça me dérange. Je m'assieds et m'empare de mon bol de céréales.
J'ai cru pendant un court instant que j'allais prendre un petit déjeuner tranquille, mais non. Je venais de poser mon récipient quand on m'attrape le menton.
Va falloir sérieusement arrêter de faire ça dans ce bahut, ça devient plus qu'insupportable.
Je tombe face à un blond au visage fin, aux yeux bleus perçants, un nez légèrement retroussé, un piercing à la lèvre inférieur et les cheveux en l'air en une sorte de houpette. Il me regarde et j'aperçois derrière le châtain d'hier, Ashton d'après mes souvenirs, qui me regarde sans expression. Le blond fait un sourire arrogant avant de me lâcher et de dire à son ami :
-Un sacré morceau !
Cet abruti a cru que j'étais un morceau de viande ou ça se passe comment ?
-Je t'avais dis mon gars ! Par contre fais gaffe, elle mord.
Il me regarde surpris pendant que je les scrute d'un œil mauvais avant d'approcher son visage du mien et de dire toujours le même sourire aux lèvres :
-Ça va pas durer.
Puis, il se barre à sa table où le Calum de ma classe, Michael et deux des filles de ma chambre sont.
Je finis en vitesse et me lève. A chaque fois que l'un de ces mecs est là, je me sens observée.
~ ~ ~ ~ ~
J'arrive devant la salle 03 sans difficulté. Je suis 10 minutes en avance et il n'y a strictement personne donc je me pose sur un banc incrusté dans le mur du long couloir et arrête ma musique pour ranger mes écouteurs. Je reste juste là à regarder les alentours sans vraiment porter d'intérêt quand je me rappelle que je pourrais lire. Je sors mon bouquin mais quelqu'un apparaît.
Ah, ce n'est que l'asiatique de la bibliothèque. Il a ses écouteurs dans les oreilles et n'a pas l'air d'avoir remarqué que je suis là. Je pose mes yeux sur le livre et reprends là où j'en étais. Il s'assoit à l'opposé du banc où je suis et continue de regarder son portable.
-T'es Mia c'est ça ?
Ohlala mais ils vont tous me harceler dans cette bande ou quoi ? Je vais faire comme si je ne l'avais pas entendu. J'aperçois qu'il me regarde et ne dis rien puis repose ses yeux sur son portable.
Il a pas insisté et ne m'a pas soûlé... Bizarre.
Les élèves affluent petit à petit. Les gens de ma classe sont en train de s'agiter quand le professeur principal ouvre la salle. Je préfère laisser ces singes rentrer avant moi pour ne pas me faire bousculer. Je rentre en dernier quand le prof me demande de fermer la porte, ce que je fais. Il y a la rangée du premier rang vide donc je m'y dirige et m'assoies seule. Je suis face à mon enseignant : c'est un homme aux cheveux gris-blanc, de taille moyenne, un nez un peu pointu et des yeux bleus. Il demande le silence et se présente.
-Je suis M.Ring, votre professeur principal pour cette année. Je serai aussi votre professeur d'anglais, il marque une pause. Je connais la plupart d'entre vous mais je vois qu'il y a de nouveau visage, dit-il en me jetant un coup d'œil.
Il se dirige vers son bureau et sort une feuille.
-Vous êtes bien la 1 ES 2 ?
Un petit groupe lui répond affirmativement. Il commence à faire l'appel quand il appelle « Michael Clifford » et une voix que je connais réponds. Je me retourne et vois la tomate me sourire de pleines dents. Je me remets de face et agis comme si je n'avais rien vu.
J'en ai deux de la clique dans ma classe. Je sens que cette année va être très longue...
Les gens répondent tour à tour pendant que j'attends patiemment mon nom qui est tout à la fin de la liste. On m'appelle enfin. Je lève la main et m'attends à ce qu'il continue ou qu'il est finit mais il me pose des questions.
-Tu es nouvelle dans l'internat ?
Je hoche la tête.
-Tu es la seule nouvelle de cette année. Viens te présenter.
Manquait plus que ça...
Je me lève et me mets face à la classe. Tout les élèves me regardent avec un air niais. Je fixe le mur blanc et parle.
-Je suis Mia Seelow, nouvelle dans cet établissement.
C'est tout. Je n'ai rien d'autres à leur dire. Enfin si, mais ce ne sont pas leurs affaires.
-Bon je vois que il va falloir te pousser à parler. D'où viens-tu ?
Des enfers.
-Sydney.
-Comme la plupart des élèves ici. Qu'est-ce que tu aimes faire dans la vie ?
Pleurer.
-Lire.
-Bien ! Ça deviens de plus en plus rare de voir des jeunes comme toi aimer lire. Quelles sont tes passions ?
Pleurer.
-Le moderne jazz.
-Que veux-tu faire plus tard, après l'école ?
Pleurer.
-Je ne sais pas.
Il se retourne vers la classe.
-Vous avez des questions pour elle ?
J'en veux pas de leur questions.
Il n'y a aucune réponse quand le piment rouge lève sa main. Je m'y attendais...
-Vas-y Michael.
-T'es célib' ?
La classe rigole et le prof roule des yeux. Je le regarde et sens les larmes me monter aux yeux.
Contrôles-toi putain.
Il me fait un sourire narquois.
-Alors ?
Je serre la mâchoire et reprends ma place sans rien dire.
Espèce de sale poivron rouge moisi.
~ ~ ~ ~ ~
Je sors après tout le monde parce que le prof voulait me demander mon niveau en cours et d'autres questions du même style. Alors que je me dirige vers mon bâtiment, un bras me bloque le passage. Je lève la tête pour retomber face aux blonds de tout à l'heure.
-Alors comme ça t'es célib' ?
Je passe en-dessous de son bras et continue mon chemin mais la serpillière sort de nul part et me bloque le passage.
-On te parle.
Je tourne ma tête sur le côté attendant sagement qu'il parte quand une main se pose sur mon hanche et la tête du blond apparaît par dessus mon épaule.
-Fais pas ta timide.
Ce contact avec une partie de mon corps m'a raidi et me fait agir au quart de tour. Je contourne en vitesse le mouton et trace dans les escaliers.
J'arrive devant ma chambre et reprends mon souffle. J'ouvre la porte et vois que la pièce est vide. Je souris intérieurement, ferme la porte,et dépose mes affaires. Je m'empare de mon livre et me mets à le lire tranquillement.
Personne n'a le droit de me toucher comme ça.
Le déjeuner est à 12h30 et je vois que l'heure de mon portable affiche 12h45. Je mets mon marque-page et me dirige vers la cantine.
Je mange seule comme d'habitude quand j'entends une voix déjà entendu auparavant.
-Salut chachat !
Je lève la tête et vois la belle brune d'hier soir. Je lui fais un sourire gênée avant de me remettre à manger.
-Alors ta rentrée s'est bien passée ?
Je ne lui réponds pas. Et comme je m'y attendais, elle débat seule comme hier.
-Moi ça va ! J'ai pas mal d'amis dans ma classe et mon prof principal est grave cool !
Elle me pose des questions sachant que je n'y répondrais pas.
Le repas passe vite et comme aujourd'hui n'est que la pré-rentrée, la journée est libre. Je sors en dehors de la cantine suivit de Ella.
-T'as déjà visité le parc ?
Je la regarde donc elle comprend que non.
-J'vais te le montrer alors !
Elle se met à marcher, moi lui emboîtant le pas.
Le parc est vraiment très grand. Il y a un grand lac avec pas mal de banc autour. Elle me montre chaque recoins, le local où il y a les affaires du jardinier et me raconte à quel point c'est cool d'avoir un parc.
Après cette visite plutôt longue, on se pose sur un banc. Elle s'assoit en tailleurs face à moi. On se tait toutes les 2 quand elle se lance.
-Alors, t'es fille unique ?
Par contre, si elle a cru que j'avais lui raconter des trucs sur moi, elle peut toujours rêver.
Je hausse les épaules en guise de réponse. Elle ne me lâche pas des yeux avant de fixer silencieusement le lac.
-Ça va me prendre du temps avant que tu ne me fasse confiance. Je ne sais pas si tu as toujours été comme ça mais je suis sûre que tu as pleins de truc géniaux à raconter.
Je la regarde ne m'attendant pas à ça.
Elle a vraiment un beau visage. Elle a des traits fins malgré ses joues légèrement joufflues, un visage rond, un teint frais et éclatant, un front lisse, des sourcils bien arqués, des yeux verts émeraudes en amande, un nez fin et court, des lèvres fines et un menton rond.
Elle me surprend à l'examiner avant de sourire de toutes ses dents et de me dire :
-Je te lâcherai pas mon chat ! J'abandonne jamais !
Je lui souhaite bonne chance.
*******
I'M BACK !!
J'suis chaud bouillante je vais vous écrire des chapitres de fou !
Si vous avez quoi que ce soit à me dire n'hésitez pas ! J'aimerai bcp savoir ce que vous pensez de cette fiction (même si c'est que 3 chapitres pour le moment)
Love mes pâtes de fruits xo
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