Iruka et moi même étions dans le repaire d'Orochimaru.

Très concentrés, nous nous efforcions de raser les murs et d'avancer prudemment dans l'antre qui s'enfonçait en sous sol. Nous avions attendu l'arrivée de la nuit pour nous infiltrer afin de profiter de l'obscurité pour entrer discrètement. Nous étions à présent dans un immense dédale de couloirs qui semblait infiniment grand et reculé dans la terre. Un vrai labyrinthe. Cela nous prendrait un temps fou de trouver Sasuke mais nous devions prendre le risque de perdre du temps car il s'agissait de la première partie de notre plan, la plus sûre. Ce serait celle qui nous préserverait et nous laisserait le temps de convaincre Sasuke de rentrer.

Nous avions déjà eu une journée particulièrement décevante avant d'en arriver là. Nous avions visité le village d'Oto et clairement ce ne fut pas vraiment ce à quoi l'on s'attendait.

En effet, nous avions atteint le village très rapidement après avoir quitter notre caverne. Nous étions en bien meilleure forme. Nous n'avions pas rencontré de difficultés sur notre chemin. Nous fûmes vite à l'intérieur du village caché d'Oto seulement ce que nous y trouvâmes nous laissa ahuris. Le village était désert. Rien, ni personne ne se trouvait là. Il avait été déserté et tous les bâtiments et habitations étaient délaissés et délabrés. Nous avions passés une journée entière à visiter et fouiller le village pour trouver une trace d'Orochimaru. Il n'y avait rien. Nous étions seul. Pourtant, nous étions restés sur nos gardes dans le cas où l'on se ferait attaquer par surprise et par derrière. Et nos épaules en étaient à présent douloureuses après cette longue crispation à rester en alerte au cas où des ennemis nous tomberait dessus. Mais rien de tel ne s'était passé. Je n'avais pas oublié de noter mentalement qu'il faudrait que je mentionne cette désertion de village. Car à part les ninjas boucliers, il n'y avait pas âmes qui vivent. C'était à peine un village. Il s'agissait de ruines, de friches de village.

De ce fait, nous avions suivis les informations du Hokage et nous avions cherché à l'ouest du village caché d'Oto. En milieu d'après midi, nous l'avions trouvé sans soucis. Nous accordant à nouveau sur notre plan, nous avions attendu la nuit pour pénétrer son quartier général et éviter de se faire repérer.

Maintenant, nous étions infiltrés et nous cherchions Sasuke.

Nous cherchâmes un long moment. Un trop long moment. Si long, que le regard d'Iruka rencontrait de plus en plus souvent le mien, perplexe. Qu'était cette manigance ? Pourquoi autant de pièces et autant de couloirs pour que tout soit vide ? Cela nous laissait toujours dans cette attente morbide, nous obligeant à rester alerte constamment. Je supposais que le but était encore de nous laisser en insécurité. nous faire ressentir que nous ne contrôlions rien. Depuis le début de cette mission, l'objectif d'Orochimaru avait été de nous retarder, nous fatiguer et de nous épuiser mentalement et physiquement.

Nous eûmes la chance avec Iruka d'être complémentaires en tant que ninja mais surtout amis. Notre soutien mutuel nous avait permis de ne pas baisser les bras mais plus encore, de ne pas nous quereller durant la mission. Pour cela, je devais encore une fois reconnaître qu'il s'agissait d'une réussite grâce à lui et ses capacités émotionnelles. Comme quoi un grand ninja n'était pas forcément le plus puissant physiquement, il semblait qu'il faille un certain équilibre entre corps et esprit. Je me surpris mentalement à ranger ce nindo bien à l'abris dans ma tête afin de ne pas oublier cette constatation.

J'avais autrefois fait partie de l'ANBU, et ce nindo ne faisait pour sûr pas partie de nos objectifs dans les forces spéciales. Tuer, faire le sale travail et surtout ne pas démontrer de sentiments étaient nos trois grands préceptes. Tu parles de préceptes ! De quoi plonger un homme dans la souffrance, la solitude et les ténèbres. Iruka m'avait bien plus appris en quelques jours en tant qu'homme ET ninja que des années et des années dans les forces spéciales, répertoriant les hommes et les femmes ninjas les plus talentueux du pays du feu.

Un pincement au cœur me traversa et une pensée coupable me fit lever la tête vers le ciel pour se diriger vers Obito et Rin. Mes chers amis, vous aussi, il y a beaucoup de choses que vous m'avez apprises. Si vous n'étiez pas parti, Iruka n'aurait certainement plus rien à m'apprendre à l'heure actuelle. Je me reconcentrais soudain sur le dédale de couloir, il me fallait sauver Sasuke. Coûte que coûte.

Nous avançions avec souplesse dans le labyrinthe puis après avoir tourner sur la droite, nous remarquâmes une ouverture devant nos yeux à une dizaine de mètres.

Derrière cette ouverture dans le mur, une immense salle mal éclairée, creusée dans la roche se tenait devant nous transpercée d'énormes piliers tenant toute cette immense cavité rocheuse. Je pus la distinguer clairement grâce au sharingan alors que de notre position, on ne voyait qu'une ouverture sombre.

La salle était illuminée par des torches grâce auxquelles l'on pouvait discerner des silhouettes au fond. Je fis signe à Iruka de ne pas faire de bruit en plaçant un doigt devant ma bouche puis un autre signe pour l'inviter à me suivre. Nous traversâmes les mètres qui nous séparaient de l'ouverture puis je me cachais en me tapissant dans l'ombre derrière le premier pilier que nous trouvions devant nous. Iruka me suivit discrètement. Nous fîmes ralentir nos forces vitales et notre chakra afin de ne pas nous faire repérer. J'effectuais des signes au dessus de mon épaule droite pour rappeler à Iruka notre stratégie en cas de combat. Il valida sa totale compréhension en effectuant un signe au creux de ma main gauche, restée le long de mon corps. Nous étions prêt.

Je me concentrais donc attentivement sur les voix qui venaient du fond de la salle. Je reconnus immédiatement celle de Sasuke et mon cœur rata un battement. J'aurais souhaité pouvoir vérifier s'il allait bien mais je ne savais pas combien ils étaient et cela n'aurait pas été prudent.

J'entendis ensuite la voix de Kabuto. Les deux semblaient se quereller. Kabuto était en train de sermonner Sasuke car sa manière de parler à Oroshimaru n'était pas satisfaisante selon lui. Je soupirais doucement. Au moins il ne se laissait pas marcher sur les pieds, c'était déjà ça. Peut être lui restait-il au moins un peu d'intégrité et de réalisme ? Cela me permit de me rassurer un peu. Peut-être qu'il serait en capacité de comprendre par lui même qu'il fallait mieux rentrer au village avec nous si nous arrivions à lui parler ?

La voix d'Orochimaru les coupa soudainement et raisonna fortement dans cette immense salle :

"- Messieurs, voyons un peu de calme, nous ne sommes pas seul. Accueillons nos invités comme il se doit. Ninjas de Konoha, avancez je vous prie. Il n'est pas poli de se cacher lorsque l'on s'invite chez les gens."

Nous étions repéré. Je n'aurais pas dû en attendre moins d'Orochimaru. Je croisais le regard d'Iruka puis hochais la tête. Il semblait déterminé. Nous nous approchâmes donc du petit groupe en marchant d'un pas lent, sortant de l'ombre pour dévoiler notre présence.

Orochimaru se trouvait devant une estrade de pierre et venait de se retourner vers nous alors qu'il faisait face aux deux acolytes en conflit. Derrière lui, sur l'estrade, se trouvait Sasuke et Kabuto.

"- Ah les voilà ! Kakashi Hatake, Iruka Umino, vous en avez mis du temps. Je ne vous attendais plus, vous êtes bien tardif. J'ai bien failli croire que Tsunade n'enverrais plus personne."

J'ignorais la crapule d'Orochimaru et plongeais dans le regard de Sasuke. Il semblait surpris de me voir ici. Mon cœur battait maintenant à la chamade de voir mon élève dans cette salle humide et froide. Comment avais-je pu le laisser partir ? Il semblait aussi très surpris de trouver de la tristesse et de l'incompréhension dans mon regard. Pourquoi avait-il fait ça ? Je me demandais s'il devinait tout ce qui pouvait se dérouler dans ma tête alors que je restais muet et figé face à eux trois, ne pouvant détacher mon regard de lui.

Iruka brisa le lourd silence et prit la parole en s'avançant de deux pas, détachant son regard d'Orochimaru pour se tourner vers Sasuke :

" - Sasuke Uchiha, nous sommes ici dans le but de te ramener au village. La maître hokage de Konoha nous as chargé de te récupérer de gré ou de force. Nous serons intransigeants. Tu es un genin et tu t'es rendu hors du village sans objet ni mission précise. Si tu ne rentres pas avec nous, tu seras considéré comme déserteur."

Le poids du mot "déserteur" résonna dans ma tête avec force et je me tournais soudain vers Iruka, surpris, lâchant finalement des yeux Sasuke. Déserteur ? Qu'est-ce que c'était que cette histoire ? Tsunade et Iruka ne m'avaient pas mis dans la confidence. Iruka m'ignora complètement.

Je n'y croyais pas. Pensaient-ils vraiment que je ne puisse pas supporter ce genre d'information ? J'étais instable en ce moment, je le reconnaissais volontiers mais je ne voyais pas pourquoi tant de cachotteries étaient nécessaires. Je serrais soudainement le poing. J'étais un ninja haut gradé, avec de grandes responsabilités. J'avais déjà effectué des missions bien plus ardues et compliquées que celle-ci et on me privait des informations cruciales sur l'achèvement final de cette mission. J'étais en colère de la tournure de la situation. Mais pour autant, je me repris rapidement.

De toutes façon, que je sois au courant ou non n'aurait rien changé ? Sasuke était un déserteur et il n'aurait pas de traitement de faveur. Il serait jugé de retour à Konoha, peut-être même emprisonné.

Tout cela m'échappait bel et bien. Voilà où l'on en était.

J'aurais tout donné pour que les choses se passent différemment. La culpabilité me transperça à nouveau la poitrine. J'encaissais le coup sans bouger. Je ne pouvais pas montrer à mes ennemis cette soudaine faiblesse sinon il en serait fini de nous. Iruka ne bougeait pas, attendant la réaction de Sasuke qui lui, nous observait sans ciller. Il ne comptait pas donner de réponse à l'affirmation d'Iruka. Orochimaru souriait, visiblement très satisfait du silence de son nouveau disciple. Je décidais donc de tenter ma chance.

"- Sasuke ! "

Ma voix grave se fit dure et sérieuse ne laissant rien paraître de ma discorde interne. Mon élève se tourna vers moi délaissant son attention d'Iruka.

"-N'as tu pas écouté ce que j'ai t'ai dis il y a quelques jours? Tu as besoin que je le répète ? C'est un point de non retour. La vengeance n'est pas le bon objectif Sasuke. Crois-moi, je peux te comprendre. Il faut que tu m'écoutes, n'emprunte pas cette voie. Tu perdras tout ce qui t'es cher, tous tes liens avec les ..."

"- Je vous l'ai déjà dit Kakashi. "Il me coupa soudain, la voix pleine de dédain. "Je n'ai plus personne qui m'est cher. Je n'ai plus que la haine comme alliée. Et c'est elle qui m'aidera à accomplir mon destin."

"- C'est faux Sasuke ! Je t'assures que ça ne t'aidera pas à te sentir mieux. Et puis, tu mourras pour rien ! Orochimaru compte te voler ton corps, il se fiche de ton dessein. Il souhaites juste agrandir sa puissance. Dans un futur très proche, nous ne serons plus en mesure de te sauver."

Les deux yeux de Sauske s'ouvrirent en grand, ébranlé. Il ne semblait pas être au courant de cette information. Mais très rapidement, il se reprit et n'eut plus aucune réaction. Kabuto ajouta :

"- Le maître a été dans l'obligation de changer de corps il y a très peu. Il ne sera en mesure de changer à nouveau que dans une paire d'année. Sasuke n'est donc pas en danger, et plus tard il aura la chance de recevoir notre maître dans son corps, ce qui est un immense honneur."

J'accusais le coup en silence. Alors c'était encore pire que ce que je croyais. Rien n'y ferait. Je pensais soudain à Naruto qui était complètement certain qu'il pourrait sauver Sasuke alors qu'il s'étaient battu ensemble et qu'il était reparti au plus vite s'entraîner pour avoir un jour le pouvoir de le sauver.

Et si on ne pouvait pas le sauver ? Non c'était impossible, tout le reste était sincère. L'équipe 7 avait toujours bien fonctionné, leur lien d'amitié était honnête et pure, ils comptaient les uns sur les autres. Mais aujourd'hui Sasuke était prêt à briser ces liens.

Je venais donc me placer à côté d'Iruka, en position de combat. Celui-ci, en écho, fit de même. J'annonçais froidement :

"- Sasuke, comme Iruka vient de te l'annoncer, tu rentreras de gré ou de force au village. Nous te ramènerons même si tu n'arrives pas encore à comprendre pourquoi. C'est notre devoir."

Orochimaru éclata d'un grand rire sardonique.

"- Alors nous allons nous battre." Dit-il solennellement. "Kabuto, ne prends pas part au combat et surveille Sasuke s'il te plaît. Je vais m'occuper de faire comprendre à Konoha que Sasuke ne rentrera pas au village aujourd'hui."

Nous n'avions donc plus d'autres choix que de nous battre.

Cela enclenchait donc la seconde partie de la stratégie que nous avions planifié avec Iruka. J'étais très déçu. Je n'en revenais pas que Sasuke en soit à ce stade de rancœur. J'aurais préféré qu'il se résigne, qu'il regrette et qu'il nous suive. Mais là, c'était désespéré. Il se fichait même de savoir qu'il était en danger chez Orochimaru. Il était prêt à y laisser sa vie. J'étais terrassé par la culpabilité mais j'essayais de garder la tête froide. Il me fallait maintenant assumer ma réputation de ninja exceptionnel et mon devoir. Il fallait que je me batte et que je terrasse Orochimaru, et là seulement là, nous pourrions rentrer avec Sasuke. Nous allions donc employer la force.

Je lançais un dernier regard à Sasuke puis soudainement, je m'élançais vers Orochimaru en lançant un kunaï avec force devant moi le visant au torse. Orochimaru sauta pour esquiver mon attaque sur la droite.

En même temps que mon assaut, Iruka avait ouvert un parchemin pour invoquer un bouclier. Il effectua deux mudras de ses mains et un voile fin vint se matérialiser autour de moi. Alors que j'arrivais devant le ninja serpent, celui-ci lança son attaque laissant sortir de sa manche droite des centaines de serpent. Ceux-ci avançaient de concert à une vitesse fulgurante. Étant lancé à pleine vitesse je n'eus pas le choix que de prendre les serpents de plein fouet. Heureusement, le bouclier que venait d'invoquer Iruka me protégea totalement et réduisit les serpents en poussière. Je profitais de cet effet de surprise et de ma proximité suffisante avec Orochimaru pour dégainer un kunaï et sauter sur lui pour le poignarder. Seulement au dernier moment, Orochimaru para à nouveau mon coup avec son propre kunaï, je profitais donc pour tenter de lui infliger un coup de pied mais il para aussi.

Un combat de taijutsu d'un grand niveau s'amorça et je m'appliquais grâce au sharingan à éviter absolument tout ses coups. Il comprit vite qu'il n'avait pas l'avantage en combat rapproché car lorsqu'il essaya de battre en retraite, mon pied lui arriva en pleine tête. Je profitais de cet avantage pour appeler Iruka à la rescousse :

"- Iruka, maintenant !"

Sur ma gauche, j'entendis Iruka invoquer son shuriken géant de son parchemin pour ensuite prendre son élan et lancer son attaque :

"- L'ombre du shuriken géant."

J'aperçus le shuriken arriver vers nous et lorsqu'il ne fut plus qu'à une paire de mètres, mon sharingan discerna un second shuriken se détacher du premier. Il me suffisait de me baisser au bon moment et laisser passer les shuriken qui transpercerait Orochimaru de part en part.

J'effectuais ma parade au dernier moment en m'affalant au sol alors qu'Orochimaru se baissa en arrière à la vue des shurikens arrivait à hauteur de son torse et son bas ventre. Seulement, il ne se baissa pas assez rapidement vu la vitesse de l'attaque et se fit couper méchamment la joue. Le temps qu'il réalise qu'il avait été touché, je me relevais pour lui asséner un violent coup de tête et un coup de poing. Je félicitais mentalement Iruka pour cette attaque réussie et m'apprêtais à lui asséner un coup de pied lorsqu'il l'arrêta soudain dans sa main pour me soulever du sol avec une force surhumaine et m'envoyer valser sur un mur de la caverne. La pierre se brisa sous la force du choc entre en mon corps et le mur.

Aie ! Ca faisait mal.

Nous venions de perdre l'avantage que nous avions gagné juste avant. Je me dégageais difficilement de mon tombeau de pierre alors qu'Orochimaru ricanait :

"- Vous autres, ninjas de Konoha, êtes si simple. Vous vous complaisez à vous rendre des services, à vous laisser vous attacher les uns aux autres, à travailler en équipe. Alors que c'est justement ce qui déclenche la souffrance. Vous me faites pitié! " Cracha t-il. Il se mordit ensuite le pouce et positionna sa main contre le sol. "Laissez moi vous montrer à quel point cela peut-être douloureux. Invocation ! Annonça t-il avec force."

Soudainement, un immense serpent mauve apparut entre Orochimaru et moi. Iruka du sauter en arrière pour ne pas être toucher par l'invocation qui venait de se matérialiser.

Ça se compliquait donc. Il nous faudrait être encore plus attentif car nous devrions maintenant gérer un ennemi chacun.

Iruka prit l'initiative d'attirer l'attention du serpent en lançant son shuriken géant vers sa gueule. Celui-ci toucha et blessa le serpent mais ne le trancha pas. Le serpent ouvrit soudain la gueule laissant sortir sa langue bifide dans un cri de douleur et de colère. Iruka récupéra son shuriken qui était revenu dans sa main grâce à un effet de boomerang. Orochimaru annonça :

"- Comme tu le vois Manda, on nous cherche des ennuis. Prend part au combat à mes côtés."

Le serpent ne répondit pas, siffla puis entreprit de glisser vers Iruka pour le prendre en chasse. Iruka parti en courant pour éviter les assauts du serpent, en sautant contre les murs, ajustant habilement sa course et son chakra et anticipant les mouvements d'attaque du serpent. Quand une ouverture le permettait, il lançait des kunaï explosifs et shurikens sur le serpent mais celui-ci les évitait tous. Mais au moins, Iruka était en capacité de tenir en respect ce maudit animal.

De mon côté, je préparais les mille oiseaux en attrapant ma main droite pour reprendre mon combat avec Orochimaru. Je lançais ma course vers mon ennemi lorsque je vis derrière moi grâce à mon sharingan qu'Iruka venait tout juste de se faire toucher par le serpent et avait perdu l'équilibre pour ensuite chuter sur le sol et se faire violemment lancer contre un pilier.

Je changeais donc rapidement le chemin de ma course au dernier moment pour me diriger vers mon équipier. Le serpent se rapprochant dangereusement de mon ami, je sautais subitement en l'air, annulait les mille oiseaux puis assénait un kunaï dans l'oeil du serpent. Pour ensuite, reprendre mon élan contre sa gueule et sauter juste devant Iruka prêt à en découdre plus sérieusement et protéger mon coéquipier. Le serpent recula vivement sa tête vers l'arrière et se dandina sur le sol, victime de la douleur dans son œil.

"- Manda, reviens vers moi. " Appela Orochimaru pour que sa bête revienne auprès de lui.

J'en profitais pour me retourner et tendre ma main à mon équipier avec un sourire encourageant. Iruka me sourit d'un air à la fois moqueur et reconnaissant pour me dire :

"- Alors comme ça, pas de mission commando hein ? Aucune vie n'est plus méritante qu'une autre Kakashi ?"

Je lui souris avec complicité alors qu'il attrapait ma main pour se relever.

"- Je ne vois pas de quoi tu parles Iruka. " Je rigolais doucement. "Il ne s'agit absolument pas d'un sacrifice. Je dirais plutôt un coup de main bienvenu."

Iruka rigola aussi une seconde puis ajouta :

"- Trève de plaisanteries, nous avons du pain sur la planche."

"- Tu as raison." J'ajoutais. "Inutile d'insister sur le fait que je viens de te sauver la vie."

Je ne le laissais pas répondre puis repartais en courant, ayant déjà ma main gauche sur mon poignet droit, les mille oiseaux prêt à attaquer. J'entendis Iruka derrière moi alors que je reprenais ma course vers Orochimaru.

" - Tu vois Sasuke, tu ne seras jamais seul. Tu ne comprends pas ? Tes amis seront toujours là pour te soutenir. Comment peux-tu vouloir rester seul ? Ces deux là seront la raison de ton échec. Je t'en prie, reviens sur ta décision. Regarde ce que tes amis sont prêt à faire pour toi ... tu dois changer d'avis. Tu ne peux pas ignorer la preuve de leur attachement pour toi. C'est irréfutable."

J'arrivais maintenant devant Orochimaru, je sautais en l'air et me clonais en l'air pour me retrouver à la fois devant et derrière Orochimaru. Je criais dans mon élan :

"- L'éclair pourfendeur !"

Mon ennemi ne vit pas mon subterfuge et attaqua mon clone de devant avant que je ne puisse le toucher, ce qui fit disparaître le clone dans un nuage de fumée. Par contre, moi même, derrière lui, je lui asséna un coup qui rata de très peu le cœur du maître des serpent. Orochimaru accusa néanmoins le coup alors que du sang s'écoulait de la blessure que je venais de lui infliger et de sa bouche avec l'élément foudre.

Je retirais brusquement ma main de ses entrailles. Je sentis Kabuto derrière moi hésiter à attaquer mais il semblait ne pouvoir rien faire tant qu'Orochimaru ne lui demanderait pas.

Orochimaru toussa un peu de sang puis rigola difficilement en levant les bras au ciel. Il avait l'air dément à ce moment là, rigolant de plus en plus fort, le regard vers le ciel.

"- Manda ! Pas de survivants !"

Le serpent siffla soudainement vers le ciel aussi, puis commença à nouveau à glisser vers Iruka qui n'avait pas bougé depuis qu'il s'était adressé à Sasuke. Comprenant rapidement ce qu'il se passait, Iruka s'élança en courant pour éviter à nouveau les assauts du serpent qui était encore plus rapide que tout à l'heure. Je décidais aussi de me déplacer de derrière Orochimaru pour me rapprocher et voir la danse effrénée que nous offraient Iruka, qui très concentré évitait tous les assauts et répondaient par des salves de kunaï ou des lancés de shuriken géant. Il était d'une rapidité et d'une fluidité surprenante.

Mais ce n'était pas suffisant et alors qu'Iruka venait de sauter en l'air pour lancer une nouvelle attaque, Manda réussit à nouveau une vive attaque et mordit Iruka sur le flanc droit, arrêtant net le jeune ninja dans son saut qui fit une chute fulgurante au sol.

Sous cette vision d'effroi, je m'avançais donc vers l'autre bout de la salle où leurs courses les avaient mené. J'étais loin.

Derrière moi, j'entendis Orochimaru rigoler encore plus fort d'un rire à nous en glacer le sang. Je courais à une vitesse fulgurante pour venir en aide à mon coéquipier alors que la gueule du serpent se rapprochait d'un Iruka qui peinait à se redresser sur le sol à cause de sa chute.

Je compris soudain que j'étais trop loin et que je ne pourrais pas l'atteindre. Le serpent s'apprêtait à attaquer à nouveau et à asséner un coup fatal à Iruka. C'était sûr. J'accélérais quand même le pas et avançais ma main devant moi en criant fatalement :

"- Iruka ! Relève toi ! Vite ! Iruka !"

A mes paroles, le regard d'Iruka se leva vers moi et se plongea dans mes yeux. Nous comprenions en même temps qu'il n'y arriverait pas, qu'il ne pourrait pas parer l'attaque. Et moi qui étais beaucoup trop loin. Il fallait que je coure plus vite.

Une fois assez proche, le serpent releva sa tête, en sifflant, laissant sa langue sortir et lorsqu'il fut à la hauteur nécessaire, il prit son élan et commença sa descente vers Iruka, la gueule ouverte, les crocs sortis avec une force incroyable. C'était terminé, dans une seconde, les crocs allaient se refermer sur le corps d'Iruka.

Je fermais donc les yeux au dernier moment et mon cœur rata un battement. Lorsque le serpent était sur le point de toucher Iruka, je n'avais pas pu regarder ça.

Iruka... non.

J'attendis avec fatalité le bruit que ferait les crocs lorsqu'ils entreraient dans la chair de mon compagnon.

!iruka, comment avais-je pu être si stupide et te laisser encourir de tels risques ?

Une énorme et nouvelle vague de culpabilité me traversa soudain le corps et je n'eus pas le choix que de poser un genou à terre. C'était trop tard. Le temps s'arrêta soudain, le rire d'Orochimaru aussi, je fixais le sol.

Je n'y croyais pas. Pas encore. Pas encore quelqu'un de sacrifié à cause de ma faiblesse. Ce n'était pas possible. J'attrapais soudain le tissu de mon chandail avec ma main droite et froide pour serrer l'endroit de mon coeur très très fort, sentant l'angoisse m'enlacer doucement dans ses bras. C'était perdu. J'avais encore échoué ...

À nouveau, j'avais failli.