Chapitre 8
- Debout, entendit-elle.
Lizbeth rabattit la couverture par-dessus sa tête en grognant.
- Allez, fit Jacob en tirant sa couverture.
Malgré elle, Lizbeth s'assit.
- Tu as une mine épouvantable, remarqua-t-il.
- Merci, dit-elle.
- Ce n'était pas un compliment.
- Je sais, mais venant de toi, je n'en attendais pas davantage.
- Et en plus, tu es de mauvaise humeur. Dépêche-toi avant qu'on ne soit en retard.
- Et quel cours te rend si impatient ce matin ?
- Éducation physique !
Lizbeth soupira et se laissa retomber dans son lit.
- Quelle chance ! murmura-t-elle d'un air blasé.
- N'oublie pas ton maillot de bain, précisa-t-il.
- Mon quoi ?
- Ton maillot de bain. C'est un cours de natation.
Lizbeth en resta bouche bée. Peut-être qu'elle avait eu un rêve prémonitoire... En plus, elle se rendrait ridicule puisqu'elle ne savait pas nager.
- Je...euh...je ne peux pas faire de piscine, dit-elle.
- Pourquoi ?
- C'est que...euh...ce n'est pas la bonne semaine.
- Ah...pourtant tu ne m'as rien demandé...
- Ça a commencé cette nuit. J'avais tellement mal au ventre que je n'ai pas bien dormi.
- Je vois. Dans ce cas, il faudra arrêter chez l'infirmière pour qu'elle te donne ce qu'il te faut.
- D'accord.
Elle eut un soupir de soulagement. Cette excuse ferait pour l'instant, mais elle était consciente qu'elle devrait s'en trouver une autre pour la prochaine fois.
- Mais tu sais, poursuivit-il, certaines filles se baignent quand même...
- Je sais, mais j'ai trop mal.
- D'accord.
Jacob n'avait pas l'air embarrassé par cela, comme s'il avait l'habitude de parler des problèmes des filles, tandis que Lizbeth avait les joues en feu.
- Et je suppose que vous ne parlez jamais de cela dans ton village, dit-il en le remarquant.
Elle hocha la tête.
- Ni de sexe, poursuivit-il. Il va vraiment falloir que tu en discutes avec quelqu'un. La soirée s'en vient.
- Quelle soirée ?
- Ne t'en préoccupe pas pour l'instant.
Et c'était sensé la rassurer ? Qu'est-ce c'était, cette fameuse soirée ?
Après avoir mangé un morceau, ils passèrent voir l'infirmière et se rendirent à la piscine. La jeune fille, qui était d'ailleurs la seule fille de sa classe, resta assise sur le banc pendant le cours et regarda les garçons faire des longueurs et plonger. Ils étaient vraiment très doués.
« De quoi me faire faire des cauchemars pour le reste de ma vie » pensa-t-elle.
Il lui faudrait se trouver des excuses pour les autres cours.
- Faites-vous de la piscine pendant toute l'année ? Demanda-t-elle à Jacob à la fin du cours.
- Non, répondit-il. Il ne reste que trois cours. Ensuite, ce sera de la course à pied.
Au moins, Lizbeth était capable de courir même si elle n'était pas la meilleure.
- Les gars m'ont tous dit qu'ils étaient déçus que tu ne te sois pas baignée, aujourd'hui, dit Jacob.
- Laisse-moi deviner : Ils voulaient tous me voir en maillot de bain ?
- Probablement, répondit-il en souriant.
- Il n'y a rien de drôle là-dedans. Imagine si tu étais le seul garçon du cours et que toutes les filles parlent de toi, de tes biceps, et ...d'autres choses.
- Ça ne me dérangerait pas.
- Eh bien moi, oui.
- Ah...je comprends maintenant. C'est pour ça que tu ne voulais pas te baigner. Parce que je n'ai pas vraiment cru à ton excuse.
Lizbeth le regarda en faisant semblant de ne pas comprendre.
- Tu sais ce que je veux dire, poursuivit-il. Tu es trop pudique.
- Oui, dit-elle.
C'était en partie vrai.
- Tu vas devoir te décoincer un peu, car il n'y a presque pas de fille ici. Tu t'habitueras.
Lizbeth ne répondit rien, mais en doutait beaucoup.
Ce midi-là, ils retournèrent manger des les appartements de Jacob et l'après-midi, ils eurent un cours de mathématiques. Lizbeth avait également appris la matière l'année d'avant. Les cours devenaient redondants.
En fin de journée, le soleil brillait encore haut dans le ciel et il faisait très chaud. Jacob insista pour qu'ils se changent et se promènent dans sa cour arrière.
- Tu veux te baigner ? Proposa-t-il. Il n'y aura que moi. La piscine m'est réservée.
- Non, merci, répondit-elle.
- Allez, l'encouragea-t-il.
- Je n'en ai pas le goût.
Sans l'avertir, il l'empoigna et la poussa toute habillée dans la piscine. Elle cria et atterrit dans l'eau, dans la partie creuse. Jacob était mort de rire.
- L'eau n'est pas si froide que ça, voyons, dit-il.
Mais Lizbeth s'en fichait. Elle se débattait en essayant de garder la tête en dehors de l'eau. Son rêve lui revint en mémoire et elle paniqua encore plus. Jacob arrêta immédiatement de rire et plongea dans la piscine. En quelques secondes, il était près d'elle et la tira pour qu'elle atteigne le bord de la piscine. Elle toussa, car elle avait avalé de l'eau.
- Quand comptais-tu me dire que tu ne savais pas nager ? lui demanda-t-il.
Il avait repris son ton le plus sérieux.
- J'espérais que personne ne s'en rendrait compte, lui donna-t-elle comme réponse.
- Voyons, Lizbeth, ça aurait pu très mal finir. J'aurais pu penser que tu faisais exprès et je t'aurais regardée te noyer.
- Et pourquoi ne l'as-tu pas fait ?
- J'ai suivi un cours de secourisme et je sais reconnaître quand quelqu'un fait semblant ou pas. Tu n'as donc jamais eu de cours de natation ?
- Non, nous n'avons pas de piscine.
- Dans ce cas, dès demain, je ne montre comment nager. Pour l'instant, on va aller se sécher. C'est vendredi.
- Et alors ?
- Il y a des fêtes, le vendredi.
- Pas question que j'y aille.
- Oh que oui ! Tu vas partout où je vais et ce soir on sort.
Lizbeth fit tout pour le faire changer d'avis, mais il ne voulait rien entendre. Elle finit par capituler et alla mettre un jean sec ainsi qu'un t-shirt.
- Tu ne vas tout de même pas y aller comme ça ? Interrogea Jacob.
- Euh...oui. Qu'est-ce qu'il y a ? dit la jeune fille.
- Ce n'est pas une soirée autour d'un feu de camp. Met quelque chose d'un peu plus approprié.
- Comme ?
Jacob se dirigea vers son garde-robe et en sortit une jupe en jeans très courte ainsi qu'un débardeur trop décolleté pour ce qu'Lizbeth portait habituellement.
- Je ne vais certainement pas m'habiller comme ça, se défendit-elle. C'est indécent.
- C'est un party, répondit Jacob. Toutes les filles s'habillent comme ça.
- Donc, il va y avoir des filles.
- Quelques unes de seize ans et plus. Elles ne viennent pas toutes, mais il y en a qui veulent...socialiser.
- Je vois...
Elle alla se changer dans la salle de bain en prenant soin de se cacher dans un coin d'où on ne pouvait la voir de la chambre. Elle se regarda dans le miroir et eut un frisson. Elle détacha ses cheveux pour cacher un peu ses épaules dénudées et ils tombèrent en vagues sur ses épaules.
« Si au moins j'avais encore mes longs cheveux, se dit-elle. J'aurais pu me cacher dessous. »
Elle soupira, puis alla rejoindra Jacob. Cette fois-ci, il l'observa, ahuri.
- Là, tu parles !
Elle sourit en guise de réponse.
- Allez ! on y va.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro