Chapitre 7 - partie 3
Eivind la considéra quelques secondes. Un trouble tumultueux le submergea, accélérant le rythme de toutes ses fonctions vitales. Sa main tenait toujours son bras, mais sa prise ferme se radoucit. Sighild s'avança lentement vers lui. Il ne bougea pas. Elle s'approcha plus près, jusqu'à sentir son souffle chaud, jusqu'à apprécier l'odeur de sa peau, jusqu'à ce que sa bouche effleure la sienne. Eivind céda et alla chercher les lèvres de la femme qui l'accueillirent avec une fougue voluptueuse. Il lui attrapa le visage des deux mains pour la presser contre lui, pour permettre à leur langue de se trouver. Leur respiration s'emballa au rythme de leur cœur.
Sighild s'écarta et entreprit d'enlever le turban au Pisteur mais l'homme inonda son cou de baisers incandescents tout en glissant ses doigts sous sa robe, remontant le tissu le long de son corps généreux. La femme abandonna son entreprise en sentant les larges mains du Pisteur empoigner ferment ses seins lourds. Elle laissa échapper des gémissements gourmands lorsqu'il les caressa avec habileté.
Il la déshabilla totalement, s'écartant d'elle le temps de jeter son vêtement par terre, puis retrouva le chemin de sa bouche. Tout en lui léchant les lèvres, Sighild glissa ses mains dans le sarouel de l'homme pour attraper son sexe dressé avec arrogance et fierté. Elle laissa ses doigts experts flatter sa verge et se délecta des gémissements rauques qui roulaient dans la gorge d'Eivind alors qu'il lui caressait ses nymphes gonflées d'envie. Elle laissa échapper un gémissement plus long que les autres lorsqu'elle sentit les doigts de l'homme rentrer un par un dans son intimité.
— Hum... Eivind, c'est bon..., souffla-t-elle d'une voix rendue plus aigue par le plaisir.
Il les retira soudain, lui arrachant un râle de protestation qui se tut dès qu'il la saisit par les hanches et qu'il la souleva pour la plaquer contre la paroi.
Elle écarta les jambes, laissant le Pisteur libre de la pénétrer pleinement. Sentir le corps de ce mâle puissant se déchaîner sur elle faillit la faire défaillir. Elle ne contrôlait plus du tout sa voix qui tentait de maîtriser l'afflux de plaisir par des cris savoureux. Autant de friandises qui excitèrent davantage Eivind dont les coups de reins se firent plus bestiaux. Sighild caressa ses courts cheveux couleur feu puis fit descendre ses mains jusqu'à son dos musclé où elles laissèrent de longues griffures superficielles lorsqu'un orgasme la prit.
Elle embrassa Eivind qui resserra son emprise sur ses hanches. Un grognement sourd passa les lèvres du Pisteur lorsque Sighild le sentit frémir contre elle. Elle ne lâcha pourtant pas sa langue qu'elle s'amusait encore à lécher avidement. Puis elle lui rendit sa liberté et permit à l'homme de reprendre son souffle. Il posa sa tête au creux du cou de la Chasseuse alors qu'il tentait de calmer sa respiration.
Chacun profita des derniers restes du plaisir.
Eivind se retira de la femme avant de la reposer par terre. Elle s'appuya au mur et attira le Pisteur contre elle. Sentir son torse se lever et se baisser régulièrement la rassura. Elle leva la tête pour lui permettre de déposer un chapelet de baisers doux le long de sa jugulaire. La Chasseuse ferma les yeux pour apprécier les attentions de son amant.
Mais la douleur du coup de poignard qu'elle avait reçu lui revint en mémoire.
Tout en caressant les cheveux d'Eivind, elle raconta son histoire :
— C'est Vilfrid qui m'a poignardée.
Le Pisteur eut un mouvement de recul mais Sighild le retint contre elle, le serrant de toutes ses forces.
— Écoute simplement, le pria-t-elle en le constatant tendu. (Il hésita, puis se tranquillisa.) Ni lui ni moi ne voulions de ce mariage, pourtant nous avions fini par y trouver chacun un intérêt. Mais durant le voyage vers l'ouest, nous avons tous deux changé et à la fin, j'étais devenue pour lui une chaîne lourde et encombrante. Il a voulu se libérer en faisant croire à une attaque des Moeth. Il m'a laissée agonisante mais pas mourante. Le sceau qui me lie à Signe l'oblige à me protéger. Elle est allée chercher les nomades Ark, les a conduits jusqu'à moi, puis ils m'ont soignée. Plus d'un mois après, en plein cœur de la nuit, j'étais de retour à Thorov. Vilfrid est la première personne que je suis allée voir.
» Son geste m'a fait prendre conscience des vrais sentiments que j'éprouvais et des regrets qui m'accablaient. Je ne l'ai pas tué. Mais il m'avait trahie alors je devais le punir. Je lui ai laissé une journée pour choisir entre s'exiler de lui-même ou attendre mon retour, me défier en duel et mourir. Il est parti. J'ai alors pensé à toi.
» Tu as toujours été traité un peu à l'écart du reste du village, peut-être est-ce pour ça que tu as toujours été le seul à me tenir tête et à ne pas céder à mes caprices. C'est pour ça, et non pour tes origines, que je pensais te détester. Mais alors que je me vidais de mon sang, j'ai compris que je m'étais trompée sur toute la ligne. Tu m'as toujours fascinée, Eivind. Tes cheveux, la couleur de ta peau, ton sourire et tes yeux... l'amour que tu portes à Thorov malgré ce qu'il t'a fait, la fidélité que tu voues à mon père au point d'être prêt à tout pour honorer une simple promesse... la confiance que tu as toujours eue en moi alors que j'étais ignoble avec toi. Je mène des guerriers au combat depuis mes dix-huit ans, je ne peux pas tolérer qu'on me désobéisse au risque de mettre la vie de tout le monde en danger. Je suis l'héritière d'une lignée guerrière, une meneuse responsable des vies de tout un village, je ne peux pas être faible. Je ne suis pas faible... sauf quand tu es près de moi. J'ai toujours eu l'impression de devoir me justifier devant toi. J'ai toujours voulu t'impressionner et t'avoir à mes côtés, mais je n'ai commencé à le comprendre que lorsqu'Elfi s'est immiscée entre nous. Puis tout est devenu clair lorsque Vilfrid m'a poignardée.
Elle marqua un temps mort. Son ton était resté égal à chaque mot, pourtant Eivind ressentait toute sa souffrance. Puis, d'une voix plus douce, la Chasseuse reprit :
— J'ai traversé le monde pour te chercher car j'avais peur qu'ici, tu ne trouves une raison de rester et de nous oublier. Je vais tout faire pour te garder en vie, Eivind, et lorsque cette guerre sera terminée, nous rentrons. J'aimerais que tu sois le prochain chef de Thorov.
Elle ne le retint pas lorsqu'il recula cette fois. Il plongea son regard dans le sien à la recherche du moindre signe de moquerie mais il n'en trouva aucun. Elle n'avait jamais été aussi sérieuse avec personne, surtout pas avec un homme.
Il lui caressa le visage, dégageant ses mèches bleu pâle désordonnées par leurs ébats.
— Le silence n'est pas la meilleure des défenses, murmura-t-elle, inquiète de ne pas savoir ce qu'il pensait.
Mais Eivind était incapable de prononcer ne serait-ce qu'un mot. Il lui sembla que rien de tout ce qu'il pourrait dire ne serait suffisant pour exprimer tout ce qui lui passait par la tête à cet instant. Alors il l'embrassa.
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