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Chapitre 3 - partie 2

Les deux hommes, escortés par leur chaperon, se retrouvèrent de nouveau face à l'assemblée de nomades. Les visages étaient graves – sévères même pour certains –, et rendaient l'atmosphère lourde et pesante, bien plus que la chaleur qui écrasait inlassablement le continent. Eivind crut que les Faroren prenaient un malin plaisir à faire durer le silence tant l'attente lui semblait longue. Gildun devina son malaise car il prit aussitôt la parole :

— Les chefs rebelles se sont mis d'accord. Les jours s'annoncent sombres pour les nomades, autant que pour le peuple de Faror qui vit depuis trop longtemps sous le joug des tyrans. Nous serions idiots de nous priver de l'aide d'un guerrier. Nous avons vu ton arrivée comme une intrusion mais il se pourrait bien que ton objectivité te permette de pointer du doigt nos défauts et nos faiblesses. Nous avons donc décidé de te faire confiance pour entraîner nos guerriers et les mener au combat... à une condition toutefois : nous souhaitons que Berkwan, fils aîné de Dehhu et combattant reconnu, t'épaule dans cette lourde tâche.

Eivind entendit Izril souffler de contrariété. Amalu, près d'eux, le remarqua également et l'approuva par un froncement de sourcils. Le pisteur n'avait pourtant pas le choix. Le regard appuyé des nomades lui faisait parfaitement comprendre que la condition était sine qua non.

— Cela te convient-il ? reprit Gildun.

— Parfaitement.

— Alors j'irai le faire chercher, annonça Dehhu en se levant.

Le ton qu'il employait était volontairement froid et condescendant. Lorsque le meneur des Drasky passa à côté d'Eivind, ce dernier soutint son regard et porta la main au pommeau de son épée. Si Dehhu savait lire entre les lignes, il comprendrait qu'Eivind n'était pas disposé à être surveillé comme un enfant indiscipliné.

Gildun mit fin à l'affrontement muet en interpellant le pisteur :

— Izril va te conduire jusqu'à tes appartements et je compte sur lui pour te faire visiter notre antre. (Il se leva.) Nous comptons sur toi... plus que tu ne peux imaginer, certainement. Sur ce, mes frères, je vous laisse. Nous avons tant palabré que ma gorge est sèche comme le Grand Décor, plaisanta-t-il. (Il s'avança vers Eivind et posa une main sur son épaule.) Bienvenue parmi nous, jeune frère.

Le pisteur inclina la tête avec déférence. Gildun lui inspirait confiance, sagesse et tempérance. Il serait certainement un meilleur allié que ce Berkwan.

Un à un, les nomades quittèrent la salle jusqu'à ce qu'Izril soit seul avec son frère qui ne laissa pas le silence s'installer :

— Tu crains ce Berkwan. Pourquoi ?

— Il était bien placé pour prendre la tête de cette armée. Et s'il avait gagné la guerre, il se serait facilement imposé en tant que nouvel empereur. Puis tu es arrivé...

— À quel point dois-je le craindre ?

Izril ne répondit pas. Son visage creusé, fatigué et ses yeux éteints demeuraient impassibles.

— Dis-moi.

— Je ne sais pas, avoua-t-il. Il ne s'est jamais retrouvé dans cette situation, je ne sais pas ce qu'il est capable de faire.

Eivind serra les mâchoires. Son frère ne prenait même pas la peine de le regarder lorsqu'il lui parlait. Il détestait ça.

— Suis-moi, intima finalement son aîné.

Il se dirigea vers le fond de la salle. Sur la gauche, un large boyau se scindait en deux. Si le passage de droite menait aux niveaux supérieurs, celui de gauche conduisait directement aux sous-sols.

En descendant vers les profondeurs de la terre, l'odeur de sable chaud et de roche sèche laissa place à des senteurs de pierre mouillée couverte d'une légère végétation. L'air se rafraîchissait petit à petit et se gorgeait d'humidité. Les parois tantôt orangées prenaient une teinte vert sombre, parfois bleu océan.

Les deux frères durent parcourir une centaine de mètres avant d'arriver au premier sous-sol auquel on accédait en passant par une antichambre naturelle, haute mais relativement étroite.

— On y voit bien pour une telle profondeur, remarqua Eivind.

— Des cheminées naturelles apportent une abondante lumière à certains endroits, expliqua l'homme. Aidées par les rivières souterraines, elles permettent à la végétation de pousser, ce qui rend l'atmosphère humide. Ce labyrinthe de grottes est le repère des nomades depuis longtemps.

Izril continua de le guider. Si l'antichambre était petite, les autres salles étaient immenses, à tel point qu'il était impossible d'en voir le bout. Des ponts, artificiels ou naturels, formaient une véritable toile d'araignée et enjambaient de profonds ravins. En contrebas coulaient quelques ruisseaux, alimentés par les cascades qui chutaient le long des parois.

Les frères s'avancèrent sur une passerelle rocheuse, étroite et sinueuse, qui menait jusqu'à un promontoire éclairé par des torches. Une galerie s'y enfonçait, décorée comme la salle de réunion de la surface. De nombreuses ouvertures perçaient les murs, conduisant aux dortoirs des hommes. Les nomades rebelles y logeaient depuis que la révolution se mettait en place. Des mois, à ce qu'avait compris Eivind.

— Les femmes dorment de l'autre côté de cette caverne, renseigna Izril. Nous, nous logeons ici. Les chefs rebelles et leurs fils dorment là-haut, rajouta-t-il en pointant du doigt un escalier taillé à même la pierre.

Ils remontèrent sur un étage, suivirent des couloirs exigus et empruntèrent un nouvel escalier qui les mena jusqu'à un grand vestibule illuminé par une cheminée naturelle. Trois couloirs conduisaient à une série de plusieurs chambres, chacune fermée par une lourde porte en bois massif sculptée d'arabesques. De petites marches étaient discrètement taillées entre la galerie de gauche et celle du milieu. Izril les escalada, suivi de près par Eivind.

En posant le pied sur le dernier palier, le pisteur sentit que la chaleur avait encore augmenté. Il comprit pourquoi lorsque son aîné ouvrit la porte de ses appartements.

Une vive lumière orangée inonda le vestibule, obligeant les deux hommes à plisser les yeux. Izril invita son frère à entrer le premier.

L'intérieur était somptueux et lumineux. La chambre, située sur le flanc ouest d'une montagne, était ouverte sur l'extérieur grâce à de grands arcs en plate-bande auxquels pendaient de nombreux voilages. Des tapis sublimes recouvraient le sol par endroits, portant comme des bijoux les meubles en bois précieux. Sur la margelle qui supportait les colonnes des larges arcs donnant sur une vallée, de longues frises représentant l'histoire des premières tribus nomades étaient gravées. Des coussins larges et épais et une banquette reposaient autour d'une table basse ronde magnifiquement ouvragée. Sur la droite se trouvait un lit aux draps brodés de motifs géométriques, orange comme le désert à la tombée du jour. Le long du mur opposé aux arcs coulait un chemin d'eau aux bords décorés de végétation rampante. Des sabres et des lances ornaient le mur gauche de la chambre.

— L'endroit te plaît ? s'enquit Izril.

— Oui, répondit son cadet en caressant du bout des doigts le bois lisse d'une commode.

— Tant mieux, car nous allons y rester jusque tard dans la nuit.

— Nous ?

— J'ai beaucoup de choses à t'apprendre. Je ne veux pas que Berkwan puisse te reprocher ton ignorance.

Une poigne ferme frappa à la porte encore ouverte. Les frères se retournèrent pour faire face à un jeune homme, les bras chargés de parchemins et d'ouvrages volumineux. Izril lui ordonna de tout poser sur la table basse puis le pressa de quitter la chambre. Il referma la porte derrière lui.

— Installe-toi confortablement, conseilla-t-il à son puîné. Nous avons beaucoup de travail.

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