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Chapitre 3 - partie 1

Près d'une heure passa sans nouvelle du Conseil. Si un silence lourd avait succédé au départ d'Eivind, il régnait à présent dans la salle un brouhaha sans nom et Izril assistait, silencieux, au combat que chacun livrait depuis de longues minutes.

— Nous n'avons pas besoin d'un meneur, qui plus est aussi jeune et étranger à nos coutumes et à notre histoire, argumenta Gildun, chef des Fruho au chèche noir brodé d'ocre.

— Pour une fois, j'approuve Gildun, intervint Dehhu, chef des Drasky au chèche bleu océan. Tu as de la chance que l'on ne t'exécute pas sur le champ, Izril, pour nous insulter de la sorte en ramenant un jeune cador. Nous pouvons agir seuls et s'il faut un chef, alors je suis prêt à donner ma vie à notre cause.

— Que les dieux nous épargnent ! rit Dassine, chef des Sraez à qui appartenait cette partie du désert. Avec toi à notre tête, nous n'irions pas plus loin que le Petit Décor !

— Tu veux peut-être te proposer, toi ? contra Dehhu. Ta tribu a plus d'enfants que d'hommes. Les armées de Sibsab auront peur d'attaquer, c'est certain !

— Contrairement à toi, Dehhu, je n'ai pas l'outrecuidance de me proposer comme meneur, répliqua le chef des Sraez.

Les autres rebelles se mêlèrent à la joute à tel point qu'il devenait difficile de comprendre tout ce qui se disait. Le ton montait haut, ils brandissaient les poings et criaient au scandale, pourtant personne ne se leva.

— Calmez-vous, mes frères, tempéra Gildun dès que le bruit lui donna la migraine. Nous nous emportons et nous en oublions d'entendre les explications d'Izril.

Le silence retomba doucement. Certains chefs se réinstallèrent confortablement sur leur épais coussin pour profiter au mieux de ce qui allait se dire maintenant.

— Explique-toi, Izril, le pria finalement Gildun.

Le concerné fixa ses pairs en silence. Nul trouble ne se lisait sur son visage. Il se leva sans prendre la peine de revêtir sa tunique et balaya l'assemblée d'un regard sans émotion.

— Voilà une heure que je vous écoute vous disputer sans parvenir à vous mettre d'accord. Peut-être est-ce pour cela que j'ai fait venir Eivind...

Il leur tourna le dos avec la tranquillité qui le caractérisait et s'en alla sans rien ajouter.

À la sortie de la grotte, Izril aperçut son frère près de l'eau, en grande discussion avec Shaya, la nièce de Dassine, et deux autres jeunes femmes. Si les hommes se méfiaient de lui, ce n'était pas le cas de la gent féminine qui se laissait séduire par ses yeux à l'éclat sans pareil.

Izril esquissa un sourire triste. S'il avait été le cadet, c'est lui qui aurait vécu en Sigvald et aurait été loin de l'emprise malsaine de l'Empereur. Et c'aurait été lui, également, qui aurait séduit toutes les filles du pays. Mais la lumière de ses yeux était morte le jour où Sibsab avait fait exécuter ses rebelles de parents et depuis qu'en lâche, il avait préféré une vie de chien à une mort en héros.

Aujourd'hui, il devait vivre avec la honte qu'il éprouvait pour lui-même, un corps faible et dépendant et une solitude pesante. Malgré l'arrivée de son frère en Faror, rien ne changerait. Eivind repartirait un jour et ce serait encore à lui de gérer les problèmes de ce pays que le sable engloutissait petit à petit.

Coupant court à ses mornes pensées, l'homme descendit vers l'oasis et s'avança vers son frère. Silencieux comme un chat, il approcha sans qu'aucune fille ne le remarque. Ce qui ne fut pas le cas d'Eivind. Ce dernier se retourna vers son aîné et le fixa d'un air interrogateur. Un signe de main d'Izril suffit à chasser les filles qui se retirèrent non sans protester. Il s'assit à côté de son frère mais ne parla pas tout de suite. Il laissa s'installer un silence qui lui permit d'anticiper toutes les questions que son puîné était susceptible de lui poser. Il était certain qu'il en aurait quelques-unes, peut-être même beaucoup. Izril attendit donc, mais rien ne vint. Eivind s'était contenté de reporter son attention sur la terre aride qui s'étendait par-delà le point d'eau, juste avant le ravin donnant sur le Petit Décor.

— Ils n'ont pas encore pris leur décision, renseigna finalement Izril. Amalu et Gildun sauront convaincre les autres chefs qu'ils n'arriveront jamais à se mettre d'accord.

— Ils seront pourtant bien obligés de se mettre d'accord sur le fait qu'ils ne le seront jamais.

Izril laissa échapper un rire spontané. Eivind sourit.

— Mais s'ils t'acceptent, reprit Izril, il faudra te méfier de Berkwan, le fils aîné de Dehhu. Il veut prendre la tête de la nouvelle armée rebelle. Il était sur le point d'y arriver, mais maintenant que tu es là, tout va changer. Tu as l'avantage d'avoir l'expérience des guerriers de Thorov et Amalu t'a jugé digne de nous rejoindre.

— Tout le monde semble avoir beaucoup d'estime pour lui, remarqua Eivind. Il y a une raison particulière à cela ?

— Il a juré devant l'Empereur lui-même que jamais un Homme ne pourrait le soumettre et qu'il tuerait de ses mains quiconque tenterait cette folie. Il n'avait même pas vingt ans. Cette histoire a rapidement fait le tour du désert et Amalu est devenu l'homme le plus recherché du pays.

— Pourtant Amalu s'est promené à Sahad sans paraître inquiet, s'étonna Eivind.

— Sibsab le hait, pas le peuple. En ville comme en plein désert, il trouvera toujours quelqu'un pour l'héberger et l'aider. L'avoir avec nous est une grande chance, tout le monde est prêt à le suivre.

— Pourquoi ne deviendrait-il pas ce meneur qu'il vous manque alors ?

— Parce qu'il ne veut pas commander. Il est prêt à nous aider en tant qu'homme de main mais il ne tient pas à prendre de décisions importantes.

— Il est vrai que ce n'est pas donné à tout le monde. Moi-même, je ne sais pas si j'en serais capable.

Izril posa une main rassurante sur l'épaule de son frère.

— Je suis sûr que tu le peux.

— Et toi ?

— Moi non, sourit Izril. Je suis un homme de l'ombre, je n'ai jamais connu que ce rôle.

— Je n'ai jamais commandé non plus, lui rappela Eivind. Je sais seulement ce que j'ai appris au contact de Sighild. Mais elle avait une manière bien à elle de nous mener, très différente de celle de son père.

— Si elle arrivait à diriger des guerriers aussi nobles, elle devait être sacrément douée.

— Et sacrément froide, ajouta son frère. Rien ne paraissait pouvoir l'atteindre. C'est certainement ça qui nous faisait avoir toute confiance en elle. Nous savions que quel que soit le danger, elle ne céderait jamais et saurait nous tirer d'affaire. Mais elle était d'une froideur sans pareil et ses mots étaient souvent blessants... surtout pour moi.

— Elle avait l'air d'une femme facilement détestable.

— Je suppose, oui. Pourtant je l'ai toujours admirée. Je la voyais comme un roc inébranlable, une forteresse inexpugnable...

Et les derniers jours qu'ils avaient passés ensemble, tout comme les dernières minutes, avaient été étranges. Sighild avait semblé s'adoucir avec le pisteur comme si, par le plus inattendu des miracles, elle avait réussi à l'apprécier. Elle avait même reconnu devant Thorkil et Vilfrid que le jeune homme était capable de la seconder. Un sacré compliment venant de sa part. Encore aujourd'hui, Eivind avait du mal à imaginer que tout cela fut vrai.

On héla soudain Izril, là-bas, de la caverne la plus basse. L'homme se retourna et vit Dassine lui faire signe de venir avec son cadet. Il leva haut la main pour faire comprendre au chef rebelle qu'ils arrivaient sur-le-champ.Les frères se levèrent comme un seul homme et avancèrent. Eivind n'était pas serein. Depuis qu'il avait quitté la grotte, il ne savait pas s'il devait redouter d'être accepté ou rejeté. 

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