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Chapitre 10 - partie 3

Ark se passa une main sur le visage en s'asseyant à même le sol. Il ne comprenait rien du tout.

— Est-ce que... quelqu'un pourrait m'expliquer ? demanda-t-il. Tout ça... cette révolte, c'était ça ta vengeance, Izril ?

Le concerné opina d'un faible signe de tête. Eivind lui vint en aide en reprenant toute l'histoire depuis le début.

Durant de longues minutes, patiemment, il expliqua au chef de la garde tout ce qui avait amené à cette aube sanglante, en commençant par le meurtre qu'Izril n'avait pas réussi à commettre vingt-huit ans auparavant.

Arkhoris ne lâcha pas son amant des yeux le temps qu'Eivind parla. Il n'en fut simplement pas capable. Izril, lui, gardait les paupières closes.

Dès que son puîné eut terminé, Izril laissa échapper un rire las :

— Son destin changera, répéta-t-il en se souvenant des paroles de l'esprit. Comment ? Quand ?

— Bientôt, d'après ce qu'il a laissé entendre, répondit Sighild.

— Il va falloir que j'attende encore, en me cachant comme je me suis caché toute ma vie. Alors que si je trouvais Lehnumia...

— Toutes les personnes que j'aime sont ici, intervint le garde. Je ne peux pas partir, ma famille ne survivrait pas son mon aide.

— Je souhaitais simplement ne plus être délaissé, se justifia le Djilhali. Tu es la seule personne qui compte à mes yeux, Ark. Chaque minute, chaque heure, chaque journée où tu n'es pas avec moi, je suis seul. Je n'avais... je n'avais que... les affections de l'Empereur pour me faire passer le temps, articula-t-il avec une grimace de profond dégoût.

Arkhoris se redressa, l'attrapa par la nuque pour l'obliger à se lever et l'embrassa. Eivind détourna le regard. Il y avait des choses qu'il n'était pas encore prêt à voir.

— J'ai parlé de votre cas à Amalu, intervint Sighild. Même si vous ne pourrez pas vous afficher ensemble officiellement, il vous offrira l'intimité dont vous aurez besoin. La cour de Sibsab sera bientôt dissoute en grande majorité, il y aura de la place dans la citadelle pour vous deux.

— Que choisis-tu ? demanda finalement Eivind. Lehnumia ou Devenha ?

Izril posa la tête sur le torse du chef de la garde et ferma à nouveau les yeux. Il avait fait un choix voilà six ans, il n'avait jamais changé depuis. La seule chose qu'il voulait, c'était Ark.

— Très bien, abdiqua-t-il, j'abandonne Lehnumia.

Eivind soupira, soulagé. À côté de lui, Sighild se détendit et ôta sa main de Daghild.

— Il semblerait que les hommes de votre famille soient les seuls à pouvoir autant me surprendre, constata la chasseuse.

— Puis-je espérer que ce soit un compliment ? demanda Izril.

— Vous pouvez. (Elle lui tendit la main.) Tout comme vous pouvez être certain que je n'accorde pas mon respect à n'importe qui.

— Je vous crois volontiers, sourit-il en la lui serrant. Le destin nous dira si vous avez eu raison.

— J'ai toujours raison.

— Sauf quand elle a tort, se sentit obligé de préciser Eivind, ce qui lui valut un coup de coude dans les côtes de la part de Sighild.

— Et toi, Eivind, que vas-tu faire maintenant ? s'enquit son frère.

— Je vais commencer par retourner en Sigvald. Quant au reste, je verrai.

— Quand partez-vous ?

— Demain, annonça la chasseuse.

— C'est rapide, commenta Izril.

— La route est longue jusqu'en Sigvald, j'aimerais arriver avant la fin du prochain hiver, expliqua-t-elle.

— Faror et Sigvald auraient tout intérêt à autoriser l'ordre Magel à consacrer des pierres magiques sur leur territoire, glissa Eivind en ouvrant la porte.

— Mon père a déjà dû remédier au problème, informa Sighild. Nous en avions parlé avant que je parte pour le Sud.

— Alors ça nous raccourcira grandement le voyage, se réjouit le pisteur. Mais en attendant, allons voir comment s'en sort le nouvel empereur.


Amalu, monté à cru sur un magnifique pur-sang bai, se promenait dans toute la cité en exhibant la tête de Gabir. Les soldats jetèrent les armes pour se joindre à la foule qui scandait le nom du guerrier du désert. En arrivant sur la Grande place, le cavalier arrêta sa monture :

— Garnissez vos étalages, nomades ! cria-t-il. Que cette Foire soit celle du peuple !

Des acclamations de joie accueillirent sa déclaration et tous s'exécutèrent sur l'instant, chargeant les tables des trésors du monde. Amalu s'approcha d'une jeune musicienne aux longs cheveux noirs :

— Quel est ton nom ? lui demanda-t-il.

— Teti, fille du Markaz Eyos Ahnkh.

— Chante pour nous, petite sœur Teti. Que ta voix soit celle de cette nouvelle ère.

Elle acquiesça avec un sourire resplendissant. Sa musique et sa voix puissante montèrent bientôt sur la place où les gens se pressaient déjà. Amalu prit un instant pour savourer sa victoire et le bonheur qui illuminait les yeux des Faroren.

Il n'avait jamais réalisé auparavant que les gens avaient tant besoin d'espoir, et il n'aurait jamais cru être celui qui le leur apporterait. Mais en constatant les habitants si heureux, il prit conscience de toute l'importance qu'il avait pour eux et du symbole qu'il représentait : un empereur humble et juste mais fort et opiniâtre.

À cet instant précis, il se savait capable de combler leurs attentes. Qu'importait le temps que cela prendrait, il restaurerait la noblesse perdue de Faror.

Le cœur léger, il fit faire demi-tour à son cheval et retourna à la citadelle. Pendant que le peuple ferait la fête, il neutraliserait bon nombre de riches parasites.


Jamais autant de sang n'avait coulé sur la terre desséchée du vaste continent désertique. La noblesse de Devenha fut épurée jusqu'à ce que tombe le dernier fidèle de Gabir. Des patrouilles officielles furent envoyées dans les autres cités importantes de Faror pour éliminer le reste de la lignée Sibsab et nommer de nouveaux gouverneurs. Les soldats reçurent l'ordre de soigner les blessés et de brûler les morts à l'extérieur de la ville pour épargner l'odeur putride au peuple. On comptait plus de victimes parmi les nomades que parmi l'armée impériale. Dehhu s'en était sorti avec quelques blessures légères mais bon nombre de ses frères étaient tombés, à l'image du joyeux Emel, tué de trois flèches en pleine poitrine.

La guerre laisserait des traces indélébiles.


Alors que les Faroren festoyaient jusqu'au cœur de la nuit, Amalu donna des ordres à tout va pour stabiliser rapidement la situation politique afin d'asseoir son autorité et sa position. Sighild le conseilla chaque fois qu'il sollicita son avis, sans jamais lui imposer la moindre décision.

Le guerrier se laissa tomber lourdement sur un fauteuil en soupirant de lassitude. Puis il se redressa, attrapa deux parchemins vierges sur la table à laquelle il était assis et écrivit. Eivind et Sighild le regardèrent faire en silence.

Quand il eut fini, il se leva, les plaça l'un à côte de l'autre et tendit sa plume à Sighild.

— Thorov a joué un rôle majeur dans la bataille de Faror, déclara-t-il solennellement. Par ce traité d'amitié, j'aimerais lier nos deux patries et sceller une alliance que j'espère inébranlable.

La chasseuse attrapa le calame et signa les deux parchemins. Puis elle posa la tige de bois sur la table avant de rouler l'exemplaire qui lui était destiné.

— Thorov est désormais votre ami, Empereur Radji.

Amalu empoigna fermement le bras qu'elle lui tendit.

Il venait de prendre l'une des grandes décisions que l'Histoire retiendrait, mais elle était avant tout la dernière décision de la journée.

Il invita ses compagnons à aller se reposer. Sighild et Eivind partiraient dès leur réveil le lendemain et seraient escortés par une délégation jusqu'au port d'Asaaf. Il leur faudrait ensuite prendre le bateau jusqu'en Candor. Là-bas, ils utiliseraient un portail magique jusqu'à Thorov où des pierres devaient être consacrées depuis le début de l'été.


Le soleil avait passé son zénith lorsqu'Eivind et Sighild se mirent en selle. Des gardes aidèrent Signe à monter sur le Trois-cornes, entre les deux chasseurs. Étendue de tout son long et griffes dehors, l'once n'osa plus bouger le moindre poil.

— Je peux marcher vite, répéta-t-elle une énième fois.

— Pas autant qu'un dragon, contra à nouveau Sighild. Sois contente, je pourrai te gratter tout le long de la route.

L'irbis grogna. Elle n'appréciait visiblement pas l'humour de l'humaine. Eivind, rêne en mains, salua une dernière fois son aîné :

— Même si notre histoire aura été compliquée, je suis heureux d'avoir trouvé un frère et de savoir qu'il y a dans ce monde un homme qui partage mon sang.

— J'en suis heureux aussi, assura Izril. D'autant que tu emportes une partie de Faror avec toi.

En disant cela, il désignait les tatouages blancs du chasseur.

— Tu reviendras ? questionna son aîné.

— Avec plaisir.

— Alors au revoir, simplement, petit frère.

— Au revoir, grand frère. (Il tira sur la rêne du Trois-cornes.) Allons-y, mon ami.

Le dragon se mit aussitôt en marche, imité par la délégation de Devenha.

Oriflammes haut brandies, les cavaliers quittèrent la capitale du désert.

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