NDA : Ce chapitre est assez court, et il ne se passe pas grand chose pour l'instant. Mais il s'agit à l'origine, de la première partie du chapitre 1, qui faisait près de 4000 mots. Je me suis dit que c'était peut-être un peu long. Je l'ai donc scindé en deux chapitres. Du coup, le chapitre 2, sera lui, plutôt long.

Seb avait glissé, avec précaution, sa guitare entre les caisses de pains et de boissons fraîches à l'arrière de la camionnette. Il n'était jamais rassuré de l'y laisser, mais il n'y avait pas de place à l'avant, au niveau du siège passager ; il pouvait à peine y mettre ses jambes. Zack avait ensuite redémarré la voiture, pour les emmener sur le lieu de leur travail.

Une fois arrivé, ils ne perdirent pas de temps ; à peine avaient-ils posé pied à terre que l'arrière du véhicule fut ouvert. Avec habitude, ils rangèrent les caisses de boissons dans une petite pièce sombre et fraîche à l'arrière du restaurant. Le pain, lui, allait directement être emmené en cuisine. Zack et Seb prirent chacun une caisse de baguettes ou de pains longs qu'ils déposaient sur une table de bois sombre à côté de laquelle se trouvait une trancheuse.

Dans la salle, Seb voyait Catherine Koenig et l'une des serveuses, s'affairer en nettoyant et en préparant les tables pour le service du soir. Dans la cuisine, le chef, Jérôme Koenig, s'organisait pour que la préparation des mets soit la plus rapide et précise possible. Le jeune homme sortit à nouveau, cette fois pour récupérer son instrument, alors que Zack prenait la dernière dizaine de baguettes qui étaient elles, simplement enveloppées dans du papier, avant que son ami ne ferme les portes du véhicule.

L'apprenti cuisinier ne vit pas l'individu, portable en main et regard fixé sur l'écran, se diriger droit vers lui. Il avait fermé la porte arrière du restaurant ; et en se retournant, la collision se produisit.

Les baguettes étaient encore chaudes et les croûtes tranchantes s'écrasèrent entre les deux corps. Zack ne put s'empêcher de grogner « Aie ! », et dans la surprise, lâcha toute sa cargaison qui s'écrasa en lambeau sur le carrelage grisâtre. Quelques morceaux de pain tièdes restaient encore accrochés à la blouse de cuisinier qu'il avait revêtu entre temps.

- Oups ! Désolé, j'avais pas vu qu'il y avait quelqu'un, fit une voix masculine. J'aurais du faire attention. Est-ce que ça va ?

« Non, ça ne va pas du tout » pensa, avec colère, le jeune cuisinier.

Zack leva les yeux vers la personne responsable, d'après lui, du carnage. Devant lui, se tenait un jeune homme, mince, peut-être un peu plus âgé que lui. Il était légèrement moins grand que Zack qui mesurait plus d'un mètre quatre vingt. Il avait de courts cheveux bruns foncés et des yeux d'un bleu roi, qui le fixaient d'un air inquiet.

Son propre T-shirt blanc était lui aussi parsemé de miette de pains, qu'il délogea en passant plusieurs fois la main dessus.

Zack ne l'avait jamais vu auparavant. Ce devait être un nouveau stagiaire ; à cette heure-ci, le restaurant n'était pas encore ouvert ; et il n'y avait que les personnes qui y travaillaient.

- C'est pas vrai ! S'exclama-t-il. T'aurais pas pu faire gaffe, merde !

Énervé, il s'était automatiquement mis à tutoyer le nouveau venu ; les choses commençaient mal pour lui.

- C'est bon, c'est que du pain ; je vais nettoyer tout ça, y aura plus de problème.

« Que du pain ! C'est clair que c'est pas lui qui règle les factures des fournisseurs. » se dit Zack. Il était sur le point de répliquer, mais fut interrompu par Catherine qui les rejoignit.

- Aiden ! Appela-t-elle. je t'ai dit que tu n'avais pas besoin d'aider !

Le jeune homme soupira.

- J'allais pas rester là, à rien faire. Je voulais juste donner un coup de main, expliqua-t-il. J'ai vraiment l'impression de profiter de la situation.

- Quelle situation ? fit-elle. T'es ici en vacance, alors profites-en !

Zack qui ne comprenait rien à ce qui se passait, resta muet et immobile. Il n'avait saisit que deux choses : ce jeune homme n'était pas un nouveau stagiaire ; et il connaissait assez bien Catherine.

- Regardes ta sœur, reprit la gérante, elle et son copain, ils ont comprit ; ils sont tranquillement aller se balader en ville. Y a plein de choses à visiter, t'aurais dû y aller avec eux !

- Ça va pas la tête ! Hors de question que je leur tienne la chandelle.

Le jeune cuisinier était plus qu'étonné ; qui était ce type pour parler de façon si familière à la patronne ?

- Hé! Tu sais à qui tu t'adresses ?Je ne suis peut-être pas ta mère, mais aie un minimum de respect !

Le ton était faussement vexant ; on y décelait une petite pointe d'humour.

Par contre Zack était mal à l'aise ; il venait de se rendre compte qu'il avait grondé un proche de sa patronne !

- Désolé tata, c'est juste que ...J'avais vraiment envie de t'être un minimum utile.

Zack, qui commençait à se sentir invisible les interrompit soudainement.

- Je vais chercher un sac pour tout mettre dedans, dit-il en se dirigeant vers la cuisine.

- Non, fit le neveu, je vais le faire ; c'est de ma faute de toute façon.

Catherine lâcha un énorme soupir.

- Vous allez faire comme ça : Zack tu peux aller en cuisine, c'est bon. Quand à toi, Aiden, tu vas nettoyer ça, et puisque tu y tiens tellement, tu pourras balayer et nettoyer la salle et la terrasse.

Dans le prochain chapitre :

<< Ce n'était donc pas la première fois que Seb les voyait.[...] Il ne s'était jamais rendu compte à quel point son regard était perçant, et à quel point ses iris bleus-gris contrastaient harmonieusement avec ses cheveux noirs de jais.

Comme dans le parc, leurs regards se croisèrent... >>