Chapitre 7. 🍋
Jisung patienta quelques instants, appuyé contre le lavabo, il sursauta lorsque la porte s’ouvrit de nouveau.
— Alors c’était quoi ? Une pipe pour trois tableaux vendus, l’amour pour dix ?
— T’es con Jinnie, tu m’as fait peur.
Fier de sa blague, Hyunjin sourit en s’enfermant dans une stalle pour assouvir un besoin naturel.
— T’as pas l’air content, vous vous faites la gueule ? demanda-t-il pour couvrir le bruit.
— Non, il est juste stressé, il est toujours comme ça pendant les expos.
Jisung marqua une pause, attendant que Hyunjin ait fini son affaire pour reprendre.
— T’as déjà fait mal à Chris en le suçant ?
Son ami manqua de s’étouffer en se lavant les mains.
— Pardon ? C’est quoi cette histoire encore ? T’as mis les dents ou quoi ?
— Mais non ! Min’ dit que je lui fais mal avec mes coudes.
Tout en s’essuyant les mains, Hyunjin essayait de visualiser comment c’était possible.
— T’as des trips un peu bizarres quand même toi.
— Mais n'importe quoi !
— T’as encore un truc à faire ici ou tu veux qu’on aille se boire une coupe ensemble ?
Jisung secoua la tête et suivit son ami hors des toilettes. Ils aperçurent Minho en train de se faire interviewer par un magazine et, après avoir pris deux coupes de champagne sur le buffet, ils allèrent s'asseoir dans un coin de la salle, sur un petit canapé face à un tableau d’au moins deux mètres de large représentant quatre British Shorthair qui jouaient au golf. Hyunjin plaisanta quelques instants sur le style bien particulier de Lee Know, la partie de la galerie dans laquelle ils se trouvaient était plus calme, les invités étant, à cette heure-là, plutôt du côté du buffet à l’entrée.
— Au fait, commença Jisung en avalant une gorgée de champagne, tu as des nouvelles de Minnie depuis la dernière fois ?
— Pas plus que ça.
— Tu l’as ramené chez toi ? Il s’est passé quoi ?
— Rien.
— Rien ? Mais vous étiez pas censés…
— Il a pas voulu, il a changé d’avis en cours de route alors on est allés se coucher.
— Oh.
— Je pense qu’il fera rien tant que c’est pas avec quelqu’un pour qui il en pince.
— C’est compréhensible.
— Ouais enfin je pense pas que j’aurais réussi à rester vierge jusqu’à mes vingt-trois ans !
Jisung acquiesça en riant, il avait dû perdre sa virginité vers quinze ou seize ans et n’arrivait pas à s’imaginer n’avoir jamais goûté aux plaisirs de la chair.
— Avec un peu de chance son proprio va lui trouver un coloc’ canon et il va se laisser aller, fit-il en haussant les épaules.
— Ça me ferait rire mais je serais bien content pour lui.
— Peut-être que c’est à cause de moi.
— De ?
— J’sais pas, si je l’ai choqué en l’embrassant la première fois, j’ai peut-être provoqué un blocage chez lui.
— Hum, je pense pas que ça soit ça. Tu sais Seungmin il a toujours été à fond dans les études et tout ça alors… Je pense qu’il a juste jamais pensé à autre chose.
— C’est triste un peu.
— Hum.
Un ange passa, uniquement perturbé par les personnes qui circulaient dans la salle, commentant chaque tableau de façon plus ou moins développée. Un cinquantenaire commenta la parfaite position du chat joueur de golf sur le tableau en face d'eux.
— Pourquoi il peint que des chats ? demanda Hyunjin à son ami.
— Il adore les chats, il en a chez ses parents, c’est sa première source d’inspiration.
— Pourquoi vous en prenez pas un chez vous ?
— J’sais pas, on n'en a jamais parlé, je pense que ça lui suffit d’en avoir chez ses parents.
— Ça serait comme passer un cap que vous adoptiez un chat ? plaisanta Hyunjin.
Jisung eut un petit rire et joua un peu avec le reste de liquide qui se trouvait dans son verre.
— On est bien comme on est là, dit-il un peu plus bas, on a notre petite routine. J’aime beaucoup.
— T’es heureux ?
— Ouais.
Hyunjin lui tapota affectueusement l’épaule, ravi de savoir que son meilleur ami filait le parfait amour avec l’élu de son cœur. Sa vie amoureuse avait toujours été un peu désastreuse alors ça lui faisait plaisir de voir que l’un d’entre eux s’en sortait bien. Un sur trois, c’était toujours ça.
***
La soirée s’éternisa un peu, ça n’était pas contre Minho mais Jisung et Hyunjin étaient bien heureux qu’il y ait de la nourriture et du champagne à disposition, ça les occupait. Le jeune policier abandonna quelques instants son ami pour sortir voir comment Changbin s’en sortait. Celui-ci n’avait plus rien à faire, il surveillait juste l’entrée, les bras croisés sur son torse lui donnant une silhouette encore plus massive.
— Tiens.
L’agent de sécurité se tourna, l’air surpris, vers le plus jeune qui lui tendait un verre de soda et quelques petits fours. Il se doutait bien qu’il ne pouvait pas consommer d’alcool pendant son service.
— Merci, lui répondit simplement Changbin avec un large sourire.
Il dévora presque instantanément les amuse-bouches.
— Eh ben !
— Désolé mais je crève la dalle, j’ai pas encore mangé et je dois attendre la fin.
— T’en veux d’autres ?
— C’est bon merci.
Il avala son verre et le rendit à son amant avec un sourire. Il fourra ensuite ses mains dans les poches de son pantalon.
— Tu sais, je suis pas près de finir alors si tu veux rentrer vas-y, t’es pas obligé de m’attendre.
— Mais si c’est bon, j’ai rien de mieux à faire de toute manière, c’est pas comme si quelqu’un m’attendait à la maison en plus.
Changbin leva les yeux vers lui à la fois surpris et un peu attristé. Il lui pressa gentiment le bras.
— Dis pas ça.
— Pardon, je crois que j’ai un peu forcé sur le champagne.
— T’as toujours pas appris à boire hein ?
Changbin eut un petit rire tandis que Hyunjin le regardait curieusement. C’était tout à fait le genre de phrases que Chris aurait pu lui dire, et ça faisait mal.
***
— Première soirée et déjà cinq peintures vendues, t’es vraiment trop fort.
Jisung s’extasiait devant la réussite de son petit ami. Il était tellement fier de lui. Il l’observait avec des étoiles plein les yeux et un grand sourire aux lèvres. Il était presque minuit lorsque le couple passa la porte de son appartement, totalement rincés par la soirée qu’ils avaient passée. Jisung travaillait le lendemain mais Minho n’avait pas besoin de retourner à la galerie pour le moment, il y passerait sûrement dans l’après-midi par curiosité mais ça n’était pas une obligation.
Ils retirèrent leurs vestes et leurs chaussures et le plus jeune se dirigea immédiatement vers la chambre pour s’étaler sur le lit.
— J’en peux plus, souffla-t-il comme s’il était au bout de sa vie.
— Ji’ ! Les draps sont propres !
— Et donc ?
— T’as pas pris de douche.
— Toi non plus.
— Oui, mais moi je suis pas étalé sur le lit.
Jisung se tourna sur le dos, les bras écartés et il ferma les yeux en grommelant. Minho sourit et s’approcha lentement avant de se pencher vers lui pour déposer un baiser sur ses lèvres.
— Allez, tu viens ?
Il lui prit la main et l’invita à se lever, le plus jeune écarquilla les yeux, tout émoustillé à l’idée d’avoir bien compris ce que l’homme de sa vie avait en tête. Cela faisait plusieurs jours qu’ils n’avaient pas eu beaucoup de temps à s’accorder l’un l’autre, et hormis quelques petites fellations avant d’aller bosser, leur vie sexuelle était un peu au point mort. Jisung commençait à sérieusement être en manque des attentions de son petit ami. Il savait que ça n’était pas sa faute, il avait travaillé jour et nuit pendant des semaines afin de préparer son exposition mais tout de même, il lui avait manqué.
Une fois dans la salle de bain, ils se débarrassèrent rapidement de leurs vêtements avant de se jeter dans les bras de l’autre. Minho alla l’embrasser sans retenue, trop heureux de retrouver les lèvres de l’élu de son cœur. Les mains de Jisung allèrent se cadenasser dans sa nuque tandis que Minho lui attrapait la taille pour le soulever et le déposer sur le meuble du lavabo.
— Je t’aime, chuchota Jisung entre deux baisers tout en s’approchant au maximum du corps du plus vieux.
— Moi aussi Ji’, je t’aime.
Ils s’embrassaient, se caressaient, avec toute la fougue des premiers jours désormais alimentée par un amour qui ne cessait de grandir entre eux.
À l’aveugle, Minho sortit une petite bouteille de lubrifiant d’un des tiroirs du meuble, les préservatifs, après une batterie de tests, ils n’en avaient plus utilisés. Jisung écarta les jambes et laissa Minho jouer avec ses doigts près de son intimité. Il y glissa son index, délicatement mais avec tout de même une pointe d’empressement.
Jisung se sépara de ses lèvres et alla poser son front contre son épaule. Il entrouvrit la bouche pour laisser filer quelques grognements de plaisir tandis que Minho s’affairait à glisser un autre doigt en lui. Il avait tiré sur les hanches du plus jeune qui ne tenait désormais plus sur le meuble qu’à l’aide du bas de son dos. Il embrassait la peau de Jisung qui était à portée de ses lèvres et lui massait la hanche de sa main libre.
Après quelques minutes, il enduisit son sexe du reste de lubrifiant qu’il avait sur les doigts et manœuvra pour le placer entre les fesses de Jisung. Ce dernier resserra son étreinte sur les épaules de son partenaire, impatient de le sentir glisser en lui depuis tout ce temps. Il poussa doucement jusqu'à ce que son gland soit avalé par les chairs de Jisung.
— Ça va ? lui murmura Minho.
Jisung hocha rapidement la tête dans un petit gémissement. Il remua un peu pour laisser un meilleur accès à Minho et celui-ci poussa un peu plus, lentement, jusqu’à ce que son sexe disparaîsse en totalité à l’intérieur du jeune homme. Ce dernier gémit, mais pas de douleur, bien au contraire, il était simplement ravi de sentir Minho en lui et, d’un léger mouvement de bassin, il l’encouragea à bouger.
Minho donna quelques petits coups de hanches, comme pour tester les eaux et, lorsqu’il fut assuré que tout allait bien pour son petit ami, il y alla un peu plus franchement mais toujours en restant doux parce qu’il aimait sentir Jisung fondre dans ses bras.
Ce dernier gémissait son nom, l’encourageant à prendre un certain rythme. Minho le maintenait en place, les mains sur ses cuisses jusqu’à ce qu’une d’elles aille chercher le sexe tendu de Jisung pour le masturber en rythme, cherchant à lui faire prendre encore plus de plaisir.
— Tu sais que je t’aime ? lui murmura-t-il en s’emparant de ses lèvres.
Le plus jeune ne put que gémir pour lui répondre. Il tenta de lui dire que lui aussi l’aimait mais l’orgasme arriva plus vite que prévu, et il se contenta de grogner de plaisir contre l’épaule de son petit ami tandis qu’il se déversait dans sa main. Minho accéléra le rythme, en prenant soin de ne pas trop le brusquer, mais voir jouir l’élu de son cœur avait considérablement réduit son endurance et il ne fut pas long à l’imiter, pressant son bassin entre ses fesses en sentant sa semence se répandre à l’intérieur de ses chairs.
Ils restèrent enlacés, le visage contre le corps de l’autre à essayer de retrouver une respiration et un rythme cardiaque normaux. Minho pressa ses lèvres contre la clavicule de Jisung, plusieurs fois, jusqu’à ce que celui-ci n’émette un léger son de gorge satisfait. Lee Know se retira doucement, grimaçant un peu en voyant le liquide blanchâtre couler sur le sol, il allait falloir nettoyer plus tard.
— Je ne t’ai pas fait mal ?
Minho releva les yeux vers son petit ami qui lui indiquait sa cuisse du doigt. La tache bleuie était toujours visible et tout de même assez large.
— Non, t'inquiète pas, le rassura-t-il en embrassant ses lèvres.
— Je ferai plus attention, promis.
Le peintre sourit, l'embrassant à nouveau avant de l’aider à descendre du meuble. Le visage du plus jeune se crispa légèrement lorsqu'il sentit le sperme de son petit ami couler le long de ses cuisses et ils se mirent à glousser. Jisung attira Minho sous la douche avec lui avant de faire un carnage sur le sol de la salle de bain.
— T’as pas à t'excuser ni à t'en vouloir, murmura Minho tandis que l'eau chaude coulait sur leurs corps enlacés.
Jisung jetait toujours de petits coups d'œil à la cuisse musclée de son petit ami. Maintenant qu'il avait l'ecchymose devant les yeux, il comprenait mieux pourquoi il s'était plaint dans les toilettes un peu plus tôt. Il laissa sa main glisser jusqu’à la zone sensible et la caressa du bout des doigts. Il sentit une légère grosseur et fit la grimace en s'excusant à nouveau. Minho le serra dans ses bras, embrassant ses lèvres humides avant de lui tourner le dos.
— Si tu veux vraiment te faire pardonner, lave-moi le dos.
Face à son ton un peu joueur, Jisung laissa échapper un petit rire et déposa de petits baisers sur ses trapèzes.
Ce compromis lui convenait parfaitement.
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