L'appartement était vide, pourtant Jisung aurait dû être en train de se préparer pour se rendre au travail. Il travaillait toujours dans la boutique de son ami qui lui avait offert un boulot après le lycée. La friperie ouvrait à dix heures trente mais Jisung était responsable de l'ouverture ce jour-là. Mais avant de penser au travail, Jisung devait penser à quelque chose de bien plus important : l'homme de sa vie.

Minho s'était levé aux aurores, ses rêves lui avaient apporté de l'inspiration pour une nouvelle peinture, et il s'était empressé de se rendre dans la grande pièce qui lui servait d'atelier dans l'appartement qu'il partageait avec son petit ami. Il avait pris une nouvelle toile et y avait fait un léger croquis au crayon de bois avant que les souvenirs ne s'estompent et ne le laissent seul face au syndrome de la toile blanche.

Jisung avait l'habitude, il savait que Minho devait tout de suite noter ce qu'il avait en tête au risque de l'oublier s'il ne le faisait pas. Mais ce matin-là, quand il avait enfin réussi à se tirer hors du lit, il avait eu la surprise de trouver son petit ami assis sur sa chaise en bois, dans l'atelier au parquet vieilli, les sourcils froncés devant sa toile blanche et une cigarette à la main. La fenêtre avait été ouverte pour évacuer la fumée et l'air frais du petit matin refroidissait la grande pièce.

Minho était en pleine concentration devant sa toile, quelque chose clochait dans son croquis et il n'arrivait pas a dire quoi, pourtant c'était bien ce dont il avait rêvé mais ça rendait bien mieux dans son esprit.

— Bonjour mon amour, ronronna Jisung de sa voix endormie en le prenant dans ses bras par derrière.

— Hum, je t'ai réveillé ?

— Non. Panne d'inspiration ?

Le peintre hocha la tête en soupirant.

— J'ai encore trois tableaux à finir pour l'expo du week-end prochain et je bloque totalement, se plaignit-il après avoir tiré sur sa cigarette. J'ai eu une idée en rêve, mais maintenant que je l'ai dessinée ça rend pas pareil et j'arrive pas à trouver pourquoi ça va pas.

Jisung déposa un baiser sur sa joue.

— Je suis sûr que tu vas trouver. T'as peut-être juste besoin de dormir encore un peu ?

— Nan, j'arriverais pas à me rendormir de toute manière.

Jisung soupira en observant la toile devant lui. Lui n'y connaissait rien, il savait un peu gribouiller mais ça n'avait rien à voir avec le talent de son petit ami. Ses peintures un peu fantaisistes se vendaient très bien et à des prix très intéressants. Depuis l'exposition de la fac sur la liberté, Lee Know de son nom d'artiste, s'était fait un petit nom dans le milieu. Sa statue de la liberté version chat avait beaucoup plus et une dame avait fait une proposition pour l'acheter. À partir de ce moment-là, il avait reçu pas mal de demandes et il avait commencé à pouvoir vivre de ses peintures. Il avait laissé tomber sa chambre étudiante pour un appartement beaucoup plus grand dans lequel il avait installé son atelier et bien entendu, Jisung vivait toujours avec lui, le couple était inséparable.

Les chats, s'étaient encore et toujours la source d'inspiration de Minho et il les représentait systématiquement dans ses œuvres, c'était sa signature. Il parodiait des scènes célèbres où en inventaient de nouvelles et ses peintures étaient particulièrement populaires. Il ne devait pas se louper pour l'exposition, après tout c'était durant ces dernières qu'il vendait le plus de tableaux et ça lui permettait de se faire pas mal d'argent. Trois peintures en une semaine, il en était capable, il devait en être capable.

— Faut au moins que je termine celle-là aujourd'hui, grommela Lee Know en se frottant les yeux d'un revers de main.

— Je sais que tu vas y arriver, lui murmura Jisung à l'oreille tout en y déposant de petits baisers. 

— J'sais pas Ji, j'étais hyper motivé en me réveillant et là j'ai l'impression que tout est parti.

— Tu veux que je te motive ?

Minho tourna légèrement la tête vers lui.

— Tu vas pas être en retard ?

— Si je fais l'impasse sur le petit déj' je devrais pouvoir être à l'heure.

— Mais-

— Je m'achèterai un truc en chemin.

L'aîné n'eut même pas le temps de rétorquer quoi que ce soit que son petit ami s'était déjà glissé à genoux entre ses jambes pour lui attraper son boxer et en sortir son sexe pour commencer à le masser lentement. Minho lâcha un petit soupir de satisfaction et pencha la tête en arrière. Il caressa d'une main les cheveux de Jisung et ferma les yeux. Une fois qu'il fut un peu plus dur, le plus jeune prit le sexe de son petit ami en bouche et se mit à le sucer avec soin. 

Le peintre entrouvrit la bouche quand il sentit la langue chaude et humide s'activer sur son membre, et il emmêla les mèches blondes décolorées autour de ses doigts pour y chercher un quelconque soutien. Jisung adorait lui offrir une petite fellation chaque fois qu'il était en manque d'inspiration et Minho savait qu'ainsi, il allait réussir à travailler efficacement toute la journée. C'était leur petit truc à eux et le peintre aurait menti en disant que ça ne lui allait pas.

Jisung leva les yeux vers son petit ami tandis qu'il glissait sa langue de ses bourses à son gland.

— Tu aimes ? 

— Ouais carrément.

La voix de Minho était rendue rauque par l'excitation et le plaisir, et Jisung adorait ça. Il adorait sentir son petit ami perdre tous ses moyens lorsqu'il s'occupait de lui, c'était particulièrement satisfaisant. 

La cigarette de Minho continuait de se consumer dans son autre main au-dessus de son cendrier, il n'y prêtait plus attention, quelque chose de bien plus motivant se passait entre ses cuisses. Il baissa les yeux lorsque Jisung le reprit entièrement en bouche et l'observa en se mordant la lèvre. Il ne se lassait jamais de ce tableau, le plus jeune à genoux, les coudes enfoncés dans ses cuisses musclées pour les lui tenir écartées, une main qui maintenait ses vêtements hors de son chemin et l'autre qui masturbait agréablement son sexe tandis que ses lèvres rondes s'activaient dessus, déformant ses joues à chaque aller-retour. Il sentait son sexe se gonfler dans sa bouche, chaque succion le menait un peu plus près de son orgasme et Minho finit par en faire tomber sa cigarette qui n'était plus qu'un mégot. Il profita d'avoir les deux mains libres pour s'agripper aux cheveux de Jisung et lui intimer son propre rythme.

— Hum Jisung encore, gémit-il en serrant les dents. 

Le susnommé passa un coup de langue sur sa longueur avant de la reprendre en bouche et d'accélérer le rythme. En quelques secondes, Minho se sentit venir et il éjacula dans la bouche de son petit ami, lâchant quelques sons de gorge satisfaits. Il s'était presque mordu la lèvre à sang tant il avait apprécié l'attention, et il libéra progressivement les cheveux de son bien-aimé tout en reprenant son souffle. 

— Putain Ji, soupira-t-il en se baissant pour l'embrasser.

Jisung avait juste eu le temps d'avaler ce qu'il avait dans la bouche mais il se laissa volontiers faire, trop heureux de retrouver les lèvres de Lee Know.

— Si t'as pas fini ton tableau ce soir je vais commencer à douter de mes compétences, plaisanta Jisung avec un sourire.

— T'es le meilleur et tu le sais, lui répondit son petit ami en l'embrassant langoureusement avant de le laisser partir.

Jisung lui tint la main jusqu'au dernier moment avant de filer dans la salle de bain pour se préparer, il ne devait pas oublier qu'il avait du boulot. 

Minho resta quelques instants à se remettre de son orgasme, il remonta son boxer et vérifia que son mégot était bien tombé dans le cendrier et non pas sur le parquet. Il baissa les yeux vers ses cuisses et remarqua qu'il avait un bleu à l'intérieur de la gauche. Il passa son doigt dessus et sourit, il allait devoir dire à Jisung d'arrêter de lui planter ses coudes dans les jambes à chaque fois qu'il lui offrait une fellation car à ce rythme-là, sa jambe n'allait jamais retrouver sa couleur normale. 

Il se leva pour aller fermer la fenêtre de son atelier et prit une profonde inspiration avant de retourner s'installer devant sa toile. Il ramassa le crayon de bois qu'il avait abandonné par terre un peu plus tôt et se remit au travail.

— J'y vais Min ! lança Jisung depuis le couloir.

— Jisung !

Ce dernier s'avança jusqu'à la porte de l'atelier et y passa la tête.

— Oui ?

— Je t'aime.

— Oooh, moi aussi je t'aime ! À ce soir, travaille bien.

— Toi aussi, à ce soir.

Le peintre détacha rapidement son regard de son croquis afin de mimer un bisou à son petit ami qui le lui rendit avant de quitter l'appartement en trombe.