La visiteuse nocturne
Les semaines passèrent et le roi Taïzu regagna la Cité, plus taciturne que jamais.
L'empereur avait refusé nos présents.
Le Nanzhao baignait désormais dans l'angoisse et j'admirais le calme de mon maître dans la tourmente qui se préparait. Il méditait beaucoup au pavillon des prières. Je m'activais auprès de lui avec servitude, des questions me brûlaient les lèvres, mais je n'osais en poser aucune.
Xianmei qui prônait pourtant la retenue craqua la première. C'est avec surprise qu'à l'heure du thé, je l'entendis solliciter Notre Majesté. Je tendis l'oreille, gourmande d'informations. La vieille servante s'étonnait que la famille royale demeure à la Cité, au lieu de fuir se cacher en montagne.
― La peur est mauvaise conseillère, ma bonne Xianmei, professa doucement Taïzu. La place d'un roi reste auprès de son peuple.
Elle se retira avec une série de courbettes nerveuses.
La réponse du souverain ne me rassurait guère. En outre, je ne voyais plus Calaf qui chevauchait avec l'armée pour renforcer nos frontières.
Le temps s'égrenait lentement dans l'anxiété d'une menace imminente.
La nuit suivante m'assaillit de cauchemars.
Dans un sursaut, je me réveillai en sueur, dressée sur mon séant. Dans l'obscurité, quelqu'un fouillait notre dortoir. Le vent dissipa soudain les nuages qui voilaient la lune. L'espace d'un instant, j'aperçus une silhouette féminine et empesée qui bruissait malgré ses efforts de discrétion. La pièce redevint sombre. Les pas furtifs s'éloignèrent.
Lorsqu'ils sortirent, je les suivis à travers les couloirs. Je m'étonnais de les trouver déserts. Où était la garde personnelle du Roi ?
La silhouette pénétra dans la bibliothèque, et à sa suite, je me cachai derrière un rayonnage.
À hauteur des volumes dont les illustrations m'échauffaient les sangs, la femme encapuchonnée posa un genou à terre. Je pensai directement à un jeu de Ping et je m'en réjouis. Le prince lubrique avait sans doute ordonné à cette soumise d'attendre nue sous une cape, prostrée devant les ouvrages érotiques.
Entre mes cuisses, le désir creusait son chemin à l'idée d'assister à une nouvelle saillie. Mais la peur que Ping me surprenne et m'oblige à participer égalait l'envie qui me mouillait le bas-ventre.
Je m'aplatis dans l'obscurité et poussai trois livres qui me bouchaient la vue afin de n'en pas perdre une miette. J'espérais que la lune m'offrirait le plaisir d'éclairer ce cul blanc lorsqu'il se montrerait.
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