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10. Estar hasta en la sopa.

Ce chapitre est probablement le dernier qui sera disponible sur la plateforme, alors profitez bien ! 

Je vous souhaite à tous un Joyeux Noël, et une agréable lecture !  


Pour ce qui est de la sortie numérique de ce Troisième tome, elle devrait avoir lieu  début 2021 ! Avec de la chance, courant Février/Mars ;) 

Besos ! Prenez soin de vous et des vôtres ! ♥


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Les heures défilèrent, me laissant avec un arrière-goût amer sur la langue. Ma préoccupation pour Ariel s'envenima lorsque mon appel de la journée se solda par un échec. J'eus beau téléphoner trois fois, personne ne répondit, ce qui alimenta ma colère contre cette nouvelle famille qui m'avait éloignée d'elle.

J'avais conscience d'être d'une humeur de chien et de tout faire pour rendre ma présence irritante. S'ils s'apercevaient de ma capacité à être une conne, peut-être finiraient-ils par nous libérer, par épuisement moral ? On peut toujours rêver...

Mais au lieu de me trouver un canot et de me libérer, ils se contentaient tous de prendre leurs distances, heureux de se défausser de la responsabilité de s'occuper de la petite sorcière. Je pensais que l'avoir à ma charge me filerait de l'urticaire, moi la jeune célibataire qui n'ai jamais songé à devenir mère, alors que l'opposé se produit : elle devint ma coéquipière, ma confidente, ma copine d'aventure. Comme elle ne pleurait jamais, j'éprouvais parfois le sentiment que quelque chose clochait chez elle. Je n'y connaissais rien aux bébés, surfant donc sur l'improvisation puisque les garçons m'interdisaient l'accès à internet - en admettant qu'ils y aient seulement accès, puisque nous étions loiiiin d'une antenne. Malgré tout, un enfant qui ne trouvait aucune occasion pour chouiner me chagrinait : comment savoir si ses dents lui faisaient mal ? Si elle avait faim ? Pouvait-elle sincèrement être aussi heureuse alors qu'elle était loin de sa mère ?

Alors, je l'observais farouchement, telle la mère louve avec son petit, et ma Petite Ombre prenait un grand plaisir à regarder via mes yeux cette chose qui se lovait contre nous pour sentir ses ronronnements. Nous étions aussi fascinées l'une que l'autre par cette créature qui n'avait jamais fait partie de notre quotidien, et nous tressions nos habitudes autour d'elle pour ne pas perdre la tête.

Le nom de ma sœur tournait en boucle dans mon esprit, telle une prière lancinante que je ne destinais à aucune divinité en particulier, comme si l'appeler pouvait me connecter à elle. Mon état physique, autant que psychologique, jouait les montagnes russes à cause de cette saloperie de drogue que je me forçais à ingurgiter deux fois par jour. La redescente n'était jamais agréable, et je vomissais mes tripes une fois sur deux, ce qui m'encourageait à haïr le Rey un peu plus chaque fois.

Comme les autres, il évitait mes foudres. Et quand était venue la chute de la substance de cette fin de journée, à la suite des tonalités déprimantes du téléphone qui avaient sonné dans le vide, j'avais littéralement pété un plomb. Enfonçant mon poing dans les murs, fracassant des chaises contre les plans de travail de la cuisine...

Et ces imbéciles n'avaient rien fait pour m'interrompre. J'avais défaussé ma rage et ma tristesse dans les objets, ravageant le bateau comme si les dégâts occasionnés soulageaient le nœud qui m'avait empêché de respirer ces heures durant.

Pourquoi n'avaient-ils pas répondu ? Avaient-ils un problème ? Ariel avait-elle seulement survécu ? POURQUOI ne me rappelaient-ils PAS ?!

À la fin, je m'étais écroulée contre la table de la plus grande pièce, les larmes refusant de s'écouler. Je n'en avais même plus la force.

Une nouvelle montée de bile me contraignit soudain à me ruer au-dessus de la céramique des toilettes. C'était bien la peine que je mange si je finissais invariablement par tout dégobiller. Tigrounet avait eu raison de m'encourager à me méfier, mais je n'imaginais pas que cela m'affaiblirait autant.

— Cette drogue n'est pas faite pour être prise en continu.

Je levai mon regard fatigué sur mon cousin, saisis un morceau de PQ pour m'essuyer la bouche et me redressai.

— Mon organisme ne la tolère pas, je dois arrêter de la prendre.

Il grimaça.

— Les débuts sont violents, mais après ça ira mieux.

Je plantai mes iris flamboyants dans les siens avant d'épousseter son t-shirt d'un débris de chaise.

— Et la déprime ? assénai-je.

Il contracta ses mâchoires sans répondre.

— C'est bien ce qu'il me semblait...

Je le dépassai en lui donnant un coup d'épaule et il me retint par le bras. Je fis volte-face en lui lançant mon poing dans le visage, mais il l'esquiva aisément et, plutôt que me rendre la pareille, me plaqua contre lui. Notre contact physique envoya du carburant à notre connexion familiale, qui s'aviva si brusquement qu'elle m'en coupa la respiration. Son aura me dorlota, m'enserra et, plutôt que de me débattre, je serrai plus fort ce solide corps d'homme. Ma Petite Ombre chancela entre son envie de l'étriper et celle de se frotter contre son odeur.

Le poitrail de mon cousin se mit à vibrer sous l'influence de son félin, et son ronronnement prit vie au centre de son thorax, puissant, profond, réconfortant... Je m'imprégnai de ces effluves de fourrure chaude mêlées à ceux de l'humain et me détendis plus que je ne le souhaitais. J'étais fourbue et sa présence parvenait à repousser l'orage dévastateur qui s'épaississait sous mon crâne.

Lui pardonner pour si peu serait trop facile. Et s'il cherchait à m'amadouer avec cette délicate attention... c'était réussi. Sale bougre.

Toute bienveillance à mon égard, en ce moment, était bonne à prendre.

— J'ai peur pour elle.

— Ta sœur ? Ariel, c'est ça ?

Le nez dans son épaule, je hochai la tête avec mollesse.

— Parle-moi d'elle.

Et c'est ce que je fis, pendant des heures, après avoir récupéré la petite dont je n'aimais pas me séparer bien longtemps. Valentíno me prêta une oreille attentive et intéressée, et je lui racontais presque tout ce que j'avais sur le cœur. Tant et si bien que je finis par m'endormir, enroulée autour de Macha qui s'était assoupie avant moi, fourrée entre mes bras.

La main de Val me tira de mon sommeil poisseux de droguée en me secouant doucement. Le temps que j'émerge, la sonnerie du téléphone s'était interrompue.

Téléphone. Ariel !

Dans un sursaut qui manqua de faire tomber la petite, j'ouvris grand les yeux et cherchai d'un regard hagard l'appareil.

— Je vous la passe, fit mon cousin.

Ouf ! Il a décroché.

Je m'emparai du combiné, fébrile, tandis que la voix à l'autre bout du fil finissait de m'extraire du pays de Morphée en faisant courir un frisson le long de mon épiderme.

— Elle est vivante.

Le soupir qui m'échappa fut si long qu'il aurait pu passer pour un râle de fin de vie. Je fermai les yeux, soulagée à un point qu'il m'était impossible de traduire, et le sang dans mon corps sembla se rappeler comment faire pour me donner un coup de fouet. Il rugit dans mon organisme, un peu comme l'aurait fait mon Anam Cara, et je ne pus m'empêcher de lâcher un reproche désagréable :

— Pourquoi ne pas avoir décroché ?! Je me suis fait un sang d'encre ! J'ai bien cru que... que vous ne saviez pas comment me l'annoncer...

— Je suis sincèrement désolé, Rìbhinn. On a eu un contre-temps et je ne pouvais pas te parler tant que la situation n'était pas stabilisée. Maintenant qu'elle l'est... je peux t'assurer sans mentir que ta sœur est vivante.

— Mais ? fis-je, le cœur tambourinant. Pourquoi je sens le mais ?

— Mais... avoua-t-il lentement, l'attente me tuant à petit feu. Tu ne pourras pas lui parler de suite. Je te rassure, elle n'a pas viré thêrion, le problème c'est que son Anam Cara a pris la relève, un peu comme ce qui s'était passé pour toi après ton agression.

— Mais tu m'as fait revenir, et plutôt facilement, en plus, lui fis-je remarquer, aigrie. Tu as roucoulé dans ma tête là, avec ton sex appeal et...

— Et c'est le problème, me coupa-t-il. Elle n'est pas née garou, et elle ne l'est pas devenue après l'attaque d'un thêrion, du coup c'est différent de ce qu'on a pu connaître. De plus, nous avons dû employer la manière forte en la liant avec les Egerton et...

— Tigrou, bon sang ! sifflai-je avec une envie phénoménale de détruire le téléphone. Où tu veux en venir ?!

— Il veut en venir qu'on se retrouve avec une vraie lionne sur le bateau, une lionne qui n'est pas connectée à ta sœur, intervint la voix malicieuse de Raad. Son Anam Cara et elle n'ont pas fusionné.

J'ouvris la bouche, puis la refermai, tandis que l'intonation exaspérée du Primum congédiait son Geàrd. J'hallucinai ou bien le jumeau s'amusait de cette découverte ?

Je vais arracher des têtes à mon retour.

— Mais... mais Ariel est bien là ?

— Oui, ne t'inquiète pas, mais pour l'instant nous n'arrivons pas à la faire passer au premier plan. On y travaille, on a contacté Ambre, l'une des Sang-Neuf que Marise est parvenue à transformer en garou et elle a su nous apporter des éclaircissements. Toutefois, elle est incapable de nous indiquer une marche à suivre pour lui venir en aide, puisqu'elle-même avait des gènes garous qui ont dû faciliter le changement, ce qui n'est pas le cas de ta soeur.

Mâchouillant nerveusement ma main, je retins Macha avant qu'elle ne tombe du lit et l'emprisonnai entre mes genoux.

— Qu'est-ce qu'on peut faire ? Qu'est-ce que je peux faire ? Et si je lui parlais ?

L'énormité de mon inutilité me broyait les tripes, intensifiant cette foutue déprime instaurée par la drogue. Bon sang, il me fallait une nouvelle dose, je ne supportais pas la façon dont mon cœur s'affolait, dont mon regard s'appauvrissait en détermination, rongé par une défaite envisageable. Quitter la meute Magister et regagner la meute Moteada pour me débarrasser des effets secondaires de la drogue devenait une tentation difficile à ignorer.

— Pour l'instant, seul le temps nous en dira plus, souffla le Primum avec une tendresse qui ne lui était pas coutumière.

Ce n'était pas suffisant pour me rasséréner, mais c'était toujours mieux que rien. Ariel était une battante, il lui en faudrait bien plus pour succomber. Devenir un garou était un rêve qu'elle avait toujours supposé ne jamais pouvoir frôler. À présent que la possibilité s'offrait à elle, j'étais certaine qu'elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour revenir, aussi forte que possible.

Et quand on se reverrait, elle me balancerait l'un de ses éblouissants sourires dont elle a le secret et me dirait « T'as vu, Sis' ? J'ai enfin des supers pouvoirs ! », avant de partir conquérir le monde en jouant les héroïnes Disney. Je visualisai ma sœur prenant l'apparence d'une sublime lionne et je souris. Oui, ça lui allait à ravir.

Karaen prit des nouvelles de sa petite nièce et je fus touchée lorsqu'elle me remercia d'en prendre soin, après que je lui eus affirmé que le médaillon faisait des miracles. Je découvris ainsi qu'elle avait dix mois, née le 31 octobre, pile poil pour le Samhain des sorcières. Si ça, ce n'était pas un signe...

Peut-être qu'un petit diable la possédait, d'où ses flamboiements intempestifs ?

À la fin de notre conversation téléphonique, le Primum me promit de m'aviser de l'évolution de ma sœur régulièrement, et c'est avec le cœur léger que je raccrochai. Après quoi, j'ordonnai à mon cousin de me fournir ma nouvelle dose, histoire d'arrêter cette fausse dépression qui n'avait rien à faire dans ma tête.

Aux grands maux les grands remèdes.

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Nous retrouvâmes le plancher des vaches un peu moins de deux jours plus tard. Les rechutes du Chic-Ice ne me mettaient plus K.O. et la situation de ma sœur n'avait guère changé. Enfin, si, dans un certain sens, elle avait presque trop muté. Plutôt que prendre l'unique forme d'une lionne, Ariel se métamorphosait en nouvel animal tous les jours, après chaque repos. Elle s'endormait dans la peau d'une bête et s'éveillait dans une autre, sans que la meute ne soit en mesure d'en saisir la raison.

Ils avaient paniqué la première fois, lorsque Ariel avait subitement disparu de sa chambre, avant qu'ils ne réalisent qu'ils avaient dorénavant affaire à une rate agile qui leur en avait fait voir de toutes les couleurs. Malgré tout, le rongeur avait été bien plus agréable à vivre, acceptant de rester perché sur une épaule et de se laisser caresser. Puis la rate était devenue une tigresse si violente qu'ils avaient dû l'assommer pour la maintenir tranquille. J'avais manqué m'étouffer en apprenant ce détail, le Primum me masquant l'identité du responsable. Je supputais par conséquent qu'il s'en était chargé, et je gardais cette information dans un coin de mon esprit pour le lui faire payer plus tard.

À la suite de quoi, elle avait pris l'apparence d'un rapace qui était parvenu à s'échapper par la voie aérienne, forçant Jessie à s'élancer à sa poursuite. Heureusement pour eux, la taille normale de l'Anamorphe – comme ils avaient décidé de le nommer, puisqu'il était évident qu'Ariel ne possédait pas un seul Anam Cara, mais une panoplie au nombre indéterminé – avait permis à Jessie, autrement plus volumineuse, de la ramener au bercail. Action qui ne se déroula pas sans anicroches, et où tous purent constater que les blessures infligées accidentellement au rapace pendant son rapatriement guérissaient aussi vite que celles de n'importe quel garou. Un point non négligeable à connaître.

L'appréhension ressentie pour ma sœur devenait une amère habitude, se tarissant au fil des heures tout en se creusant une petite place constante sous ma peau. Je parvenais à en faire fi, me promettant que les choses s'amélioreraient et que bientôt, nous ririons tous de l'absurdité de ses transformations.

Quand je mis un pied en terre d'Espagne, fouettée par les vents chauds provenant du sud, une étrange béatitude engourdit mes sens. Nous nous étions amarrés au port de la ville de Santander. Je transportais la petite dans une écharpe de portage improvisée avec un drap noué autour de ma nuque et de ma taille. J'aimais avoir les mains libres. D'autant que je sentais l'approche d'une occasion pour m'enfuir, maintenant que l'eau ne nous encerclait plus.

Toutefois je dus me rendre à l'évidence : la fenêtre qui s'offrait à moi était bien maigre. Deux véhicules nous attendaient au port, avec deux garous hispaniques ; une superbe fille d'une vingtaine d'année, à la peau noire comme l'ébène et au corps allongé fait pour la course, et un autre qui devait être son frère, encore plus grand qu'elle mais pas franchement plus large. Les deux sentaient le félin à plein nez, mais ça n'aurait pas dû me surprendre.

Comme à peu près tous les Moteada que je connaissais, ceux-ci n'élevèrent pas le niveau d'amabilité de la meute, si bien que je me demandais ce que ces expressions empreintes de dureté pouvaient bien signifier quant à l'atmosphère au sein de leur « Familina », comme je les avais entendus nommer leur meute entre eux. Inutile de préciser combien la consonance de cette dénomination énonçait une référence un brin mafieuse. Coïncidence ? J'en doutais.

Les deux nouveaux felidae m'observaient avec un air si méfiant que je compris être le souci, ici. Tandis qu'ils étaient, à mes yeux, un sérieux problème supplémentaire.

Six contre une - et demie, si je comptais la petite. Mon escapade se déplumait chaque seconde un peu plus. La transpiration causée par cette chaude soirée me dégoulinait dans le dos, rendue encore plus étouffante avec l'écharpe de fortune soutenant Macha contre mon buste. Et ce, alors que la régulation des thérianthropes bat des records d'adaptation.

J'étais déjà au courant de la destination que nous allions prendre : l'aérodrome le plus proche. Une impression de déjà vu couvait, et j'étais bien heureuse de ne pas avoir peur de l'avion. D'un autre côté, je ne comptais pas faire partie du voyage, cette fois-ci. Et pour cause : l'augmentation des Moteada dégradait mon idée, sans la réduire en cendres pour autant. Tout allait se jouer sur le timing, et j'avais confiance. Du moins, je me devais de tout miser sur moi-même. Je partais peut-être avec un désavantage de taille : Macha. Néanmoins, je possédais un atout auquel ils ne s'attendaient pas.

Et j'escomptais bien tirer mon épingle du jeu avec.

Ma première idée d'escapade était tombée à l'eau : il s'agissait de voir si un bateau quittait le port avant que je n'entre dans la voiture pour embarquer à son bord et filer en menaçant le capitaine ; mais, si le port n'était pas désert, personne n'était prêt à prendre la mer dans le timing fixé.

Tant pis, la prochaine ouverture serait la bonne !

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