Je renais sur une plage de la mer du nord en plongeant mes mains dans un sable noueux et gorgé de liquides. Je me lève ensuite, non sans remarquer ces véliplanchistes qui m'observent depuis leurs surfaces bleuies et irrégulières.

Une promeneuse solitaire me fait de l'ombre. Je l'insulte puis lui fait des avances. Ses courbes m'intriguent. Elle finit par m'entrainer chez elle, où nous entamons une liaison lavandée sous le signe du mimosa. Très vite, elle me supplie de lui faire un enfant mais je m'y refuse obstinément. Ne suis-je pas trop jeune ?

Incartade !

Obstinée, la rouleuse vivante me fait fumer des vapeurs toxiques. Je m'étouffe, puis retouffe. Des hallucinations paraboliques et synchroniques me touchent, me confisquent et me caressent. Des couleurs nouvelles me bercent et me pervertissent.

Une sensation salée vient chatouiller le cartilage de mon nez. J'éternue, puis retourne m'allonger non loin de là. Mon corps remue entre ses doigts. Je suis son pantin, sa chouette, sa couverture. Elle me tire, me retire et m'attire.

Je bouge, remue mon bassin. Mes oreilles me font mal et des insectes me grimpent le long des jambes. Une musique frugale remplit mon estomac. Je suis apaisé, enfin.

Logorrhée !

Je repense à mon existence. André serait fier, j'en suis venu à bout.

Des idéaux contemporains aspergent mon esprit, carottant mes veines et mes artères. Je suis un contraste, une menace pour les esprits manichéens. Je suis un alité, une tribalité et une trivialité.

Je suis un juge, pénitent, un esprit magnanime et subtilement érotique. Je suis un esprit vagabond et cénobite qui entame son pèlerinage dans une foulée ascétique.